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Zeller, un des espions du IIIème Reich: Un Français de la L.V.F. au service de l'Abwehr
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Zeller, un des espions du IIIème Reich: Un Français de la L.V.F. au service de l'Abwehr
Livre électronique516 pages6 heures

Zeller, un des espions du IIIème Reich: Un Français de la L.V.F. au service de l'Abwehr

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À propos de ce livre électronique

Maurice Zeller, collaborateur, est à l'origine de l'arrestation et de la mort de nombreux Patriotes.

Originaire d’une longue famille militaire française, officier de Marine lui-même, Maurice Zeller fut pilote d’hydravion à Tréguier pendant la Première guerre mondiale, avant d’être révoqué de la Marine après avoir été surpris à fumer de l’opium. Déchu et revenu à la vie civile, Zeller va multiplier à Paris les petits boulots mal payés de commercial en poste de radio pour une société d’Etables, ou celui de peinture en bâtiment, avant d’intégrer le métier du journalisme sportif au Poste de Radio Colonial.
Gagnant très rapidement une notoriété quasi mondiale, il va se mettre à écrire des pièces de théâtre et va très vite devenir l’inventeur du théâtre radiodiffusé moderne avec bruitages et mises en situation. Dans ce nouveau métier, où certains, ne connaissant pas sa vie de collaborateur et d’agent à la solde des nazis, le citent encore de nos jours en exemple, il travaillera pour et avec des grands noms de l’époque, tels Edmond Rostand, Claude Farrère ou même Marcel Pagnol…
Seulement voilà, la guerre arrive et Zeller veut servir. Mais, à cause de son passé, on lui refuse une réintégration avec son grade.
Septembre 1940, alors qu’il se promène en canot au large d’Erquy, où il est venu se réfugier dans la villa familiale, un naufrage va lui faire rencontrer des Allemands qui vont très vite comprendre l’intérêt pour le Reich de se servir de ce personnage mondain très intelligent qui parle le français, l’anglais, l’allemand et même le vietnamien et qui aime aussi l’argent...
Zeller va s’engager dans la L.V.F., et partir sur le Front russe et y rencontrer Doriot, avec qui il va nouer des liens. Renvoyé rapidement en France pour des raisons mystérieuses, il va créer et diriger l’antenne de recrutement de la Légion à Saint-Brieuc, créer celle de Dinan puis organiser celle de Saint-Malo.
Viré de la L.V.F. pour malversations, le cupide Zeller sera recruté par les services de renseignements allemands de Saint-Brieuc, et va tristement s’illustrer dans des affaires d’espionnage et de dénonciations de Patriotes et de Résistants à Saint-Quay, Plouha, Bréhat, Dinan, Guingamp, Loudéac, Plourhan, Saint-Brieuc, Callac, La Hunaudaye..., avant de partir pour Morlaix, puis Quimper où, employé par l’Abwehr, il participa à de nombreuses arrestations de Patriotes à Quimper, Douarnenez, Pont-Aven. Tréboul... en se faisant passer pour un Résistant.
Les victimes seront déportées ou exécutées...
Mais c’est à partir de juin 1944 que les talents de l’agent allemand Maurice Zeller vont atteindre leur zénith, avec son intégration dans la F.A.T. 354 de Pontivy : il va participer activement à la chasse aux S.A.S. et aux Résistants échappés de Saint-Marcel, à la traque de Bourgoin à Guillac et à l’assassinat du lieutenant Marienne à Kerihuel...
Arrêté à la frontière Suisse en 1945, il sera jugé à Rennes pour intelligence avec l’ennemi, et condamné à mort.
L’un des agents français les plus actifs au service de la Gestapo en Bretagne, a été certainement l’ex-lieutenant de vaisseau Maurice Zeller... écrira le capitaine Le Cloître, de la subdivision du Morbihan à la Sécurité Militaire.

Découvrez la biographie de Maurice Zeller par un passionné d'Histoire.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1961 à Languédias, fils et petit-fils de boulanger, Eric Rondel est l'auteur de nombreux ouvrages historiques sur la Seconde Guerre Mondiale.
LangueFrançais
Date de sortie3 juin 2020
ISBN9782374690452
Zeller, un des espions du IIIème Reich: Un Français de la L.V.F. au service de l'Abwehr

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    Aperçu du livre

    Zeller, un des espions du IIIème Reich - Eric Rondel

    Avant-propos et avertissement sur les sources

    J’entendis pour la première fois parler de Maurice Zeller en 1993 lors des différentes rencontres organisées par les associations d’Anciens Combattants de l’Intersecteur Est des Côtes-du-Nord, pour la rédaction du livre Occupation Résistance Libération Bretagne, que j’ai publié pour le Cinquantenaire de la Libération.

    Mais je voulais en savoir plus.

    Grâce à la lecture des journaux de 1946, qui détaillèrent son procès à la Cour de Justice de Rennes, j’appris les crimes qui lui avaient été reprochés et pour lesquels il fut condamné à mort et exécuté.

    Mais ce n’était pas encore suffisant.

    Depuis, j’ai recherché des informations supplémentaires sur ce personnage hors norme de l’histoire de la Seconde guerre mondiale en Bretagne, en interrogeant des anciens d’Erquy, où Zeller passa de long moment dans la villa familiale. Mais c’est la lecture du livre de Kristian Hamon Agents du Reich en Bretagne (Skol Vreizh 2011), qui m’apporta ce qui me manquait pour aller encore plus loin : des dates, des lieux, des noms et des évènements précis.

    Avec tous ces éléments en mains, j’ai commencé à fouiller dans les archives départementales et nationales, où j’ai trouvé des choses intéressantes. Habitué depuis de nombreuses années à travailler aux Archives américaines de Washington DC, j’y ai aussi recherché des informations sur Maurice Zeller mais, à part quelques mentions dans des listes de documents ramenés par des O.S.S. et un dossier sur un homonyme, à ce jour, je n’y ai rien trouvé de pertinent.

    Pour parfaire mes connaissances sur Zeller, il me fallait consulter son dossier de procédure déposé aux Archives d’Ille-et-Vilaine, sous les références 214w99 et 214w100. L’arrêté ministériel du 24 décembre 2015, portant ouverture d’archives relatives à la Seconde Guerre mondiale, arriva à temps, et me permit d’y travailler efficacement.

    Une grande partie de cet ouvrage a été écrite grâce aux procès-verbaux des interrogatoires de Maurice Zeller et les trois documents suivants, qui constituent les principales sources de ce livre et qui sont facilement identifiables du reste de texte (retranscriptions directes des témoignages de Zeller), se retrouvent dans les paragraphes décalés en marges droites et gauches :

    Premièrement : Le procès-verbal d’audition n°319/1 de Zeller (objet : intelligence avec l’ennemi) par Joseph Tréguier, commissaire de police à la brigade de surveillance du territoire à Rennes, daté du 16 novembre 1945, « au sujet de l’activité de l’agent S.R.A. Zeller Maurice, appréhendé à Feldkirch (Allemagne) et transféré à la maison d’arrêt Jacques Cartier de Rennes. »

    Deuxièmement : Le rapport du commissaire de Police à la S.T. Joseph Tréguier, daté du 1er décembre 1945, sur l’activité de Louis Zeller, agent du S.D. de Saint-Brieuc, puis de l’Abwehr de Quimper (Pièce 014 – 214w99).

    Troisièmement : Le procès-verbal d’interrogatoire signé de l’inspecteur chef à la Section Spéciale Allemagne, Luc Dupuis, daté de Karlsruhe du 25 mai 1945.

    Les autres sources (PV de gendarmerie, interrogatoires, rapports de police, témoignages, livres, sites web, documents divers…) sont référencées en note, au bas des pages concernées.

    Eric Rondel

    Zeller

    un des espions du IIIème Reich

    Espion

    « Qui se mêle parmi les ennemis pour épier. Agent secret de la police, chargé d’épier certains personnages ; » (Larousse Universel en deux volumes de 1922).

    « Agent chargé d’espionner, de recueillir des renseignements, de surprendre des secrets pour le compte d’une autre personne… » (Le Petit Larousse – 2004).

    « Celui qui se glisse dans le camp ennemi pour surprendre les desseins des chefs. Quand on prend un espion, on le fusille presque toujours… » (Le Littré en ligne)

    « Zeller est un agent très important, ayant déployé dans les services spéciaux allemands une grande activité dans les Côtes-du-Nord, le Finistère et le Morbihan… »

    Commissaire de police Tréguier

    De 1895 à 1918

    bachelier – marin – aviateur

    Louis-Marie-Maurice Zeller est né rue Cabrolles à Menton dans les Alpes-Maritimes, le 1er janvier 1895 à 3h00 du matin. Il était le fils de Louis-Marie-Eugène Zeller, âgé de vingt-quatre ans, lieutenant au 26ème Régiment d’Infanterie (Promotion Saint-Cyr 1889 – 1891 Dahomey) et de Marie Guntz, son épouse, native de Courbevoie, sans profession, née le 30 mars 1874. Le père de Marie Guntz était Adolphe Barthélemy Guntz, né le 8 août 1838 à Wiesbaden, capitaine au 101ème de Ligne et sa mère se nommait Henriette Guillet¹.

    Ses parents étant domiciliés à Nancy au moment de sa naissance, il semble que Maurice Zeller soit né par hasard à Menton chez un ami de la famille, Fernand Baugillot, commandant le 27ème Bataillon des Chasseurs à Pied, qui fut aussi son premier témoin de naissance en même temps que le docteur en médecine Paul de Langenhagen².

    Le père de Maurice Zeller, le lieutenant Louis-Marie-Eugène, est né à Metz en 1870 de l’officier d’infanterie Louis-Auguste Zeller et d’Hortense George, née le 5 décembre 1847 à Belfort et décédée en 1924³. Louis-Auguste, grand-père paternel de Maurice, officier de la Promotion Saint-Cyr 1850 – 1852 de Kabylie (Chevalier de la Légion d’Honneur 1873), était né le 16 juillet 1830 à Oberbruck (Haut-Rhin) ; il est décédé le 23 août 1874 à Lons-le-Saulnier.

    « Quelques mois après ma naissance, mes parents vont se fixer à La Rochelle où mon père, lieutenant d’infanterie, venait de recevoir son affectation, témoigne Zeller. Je devais rester à La Rochelle avec mon père, mon frère François⁴, de trois ans plus jeune que moi, et ma grand-mère maternelle, jusqu’en 1907, époque à laquelle ma famille vient s’installer à Paris, 277 rue de Vaugirard.

    Mon père était décédé en 1902. Entré au lycée Buffon, j’y fais mes classes de troisième, seconde et première. A La Rochelle, j’avais fait celles de sixième, cinquième et quatrième à l’école Fénelon. Ayant réussi la première partie du baccalauréat (sciences langues) et désirant préparer l’Ecole Navale, j’entre au lycée Saint-Louis en octobre 1910. A la fin de l’année scolaire, je me présente et réussis à la seconde partie du baccalauréat Math-Elem. »

    Zeller, bachelier de l’enseignement secondaire, semble avoir été brillant dans ses études, c’est du moins ce qui ressort dans cet extrait de rapport :

    « Il avait des facilités pour les langues (il parlait l’anglais, l’allemand et avait des connaissances en italien et en annamite – vietnamien), il avait aussi des connaissances techniques professionnelles en mécanique, balistique, électricité, T.S.F. et pouvait lire ou exécuter un dessin architectural, industriel, aquarelle, croquis ; il a su rapporter des différents voyages des objets d’art, tapis, bibelots qui ont été jugés par les experts très intéressants, tant au point de vue artistique que marchand ; en tant que juge au Conseil de Guerre, il avait aussi des notions de droits ; il avait des notions de comptabilité suffisantes pour voir clair dans les livres de comptes et avait les possibilités de mettre des capitaux dans une affaire ; il avait une grande habitude des relations mondaines, tant par lui-même que par tradition de famille ; grand, représentant bien, il était en excellente santé… »

    Toutes ces aptitudes lui serviront plus tard, lorsqu’il travaillera pour les Allemands.

    « Après deux années de préparation à l’Ecole Navale, reprend Zeller, je suis admis au concours d’entrée avec le numéro 51 (juillet 1913). En octobre de la même année, j’entre à l’école Navale de Brest et embarque sur le vaisseau école Duguay-Trouin⁵.

    A la déclaration de guerre⁶, toute ma promotion est nommée au grade de second-maître élève officier et, pour ma part j’embarque sur l’Amiral Aube⁷ puis sur la Jeanne d’Arc qui faisaient l’un et l’autre partie de l’Escadre du Nord.

    Le 5 février 1915, j’étais nommé au grade d’aspirant⁸. Le mois suivant, j’embarque sur la Jeanne d’Arc en Méditerranée où elle prend part aux opérations de débarquement des Dardanelles⁹, puis est rattachée à l’escadre de Syrie, où elle fait la croisière du Blocus. Puis j’embarque successivement sur le Mousqueton, le Courbet et le Mangini, qui était détaché à Brindisi. Débarqué du Mangini, je passe sur le croiseur Ernest Renan où je reste jusqu’en mai ou juin 1917. Dans l’intervalle, j’avais été promu enseigne de vaisseau de seconde classe¹⁰.

    Quelque temps avant, j’avais demandé à passer dans l’aviation maritime. Je suis désigné et je rejoins l’école d’Ambérieu où je passe mon brevet terrestre.

    En juillet 1917, je quitte Ambérieu pour Saint-Raphaël, où j’obtiens, courant août 1917, le brevet de pilote militaire sur hydravion et je suis affecté dans une escadrille de surveillance côtière à Tréguier. »

    Le C.A.M. (Centre d’Aviation Maritime) de Tréguier, dont les hydravions FBA 150HP arboraient un coq noir comme symbole, fut créé en août 1917 à la Roche-Noire entre Plouguiel et Tréguier (rive gauche de la Jaudy) sous le commandement du lieutenant de vaisseau Georges Guierre.

    Les hydravions, qui patrouillaient en Manche entre les Casquets et l’Aber Wrac’h, n’intervinrent contre des sous-marins allemands que deux fois en 1917. La base française des hydravions de Tréguier passa sous le commandement américain du lieutenant A. Baldwin le 1er novembre 1918¹¹.

    « Je rejoins cette base où je reste affecté jusqu’en avril ou mai 1918, reprend Zeller. Alors que j’étais à Ambérieu, j’avais reçu mon deuxième galon.

    Fin décembre 1917, j’obtiens la médaille de sauvetage pour avoir, avec mon hydravion, sauvé mon chef d’escadrille, dont l’appareil était en perdition au large de Tréguier¹². Une quinzaine de jours plus tard, j’étais cité à l’ordre de la division pour avoir attaqué, à courte distance, un sous-marin en surface et sauvé ainsi, par mon intervention, un voilier que ce sous-marin canonnait¹³. »

    Croix de Guerre, première citation de l’enseigne de Vaisseau Keller¹⁴ :

    « Pilote aviateur plein d’allant et d’audace réfléchie ; grâce à son énergique intervention a sauvé de la destruction une barque de pêche en attaquant le sous-marin qui venait de le canonner. »

    Médaille de sauvetage, deuxième citation de l’enseigne de Vaisseau Zeller :

    « Avec un absolu mépris du danger, par une nuit très noire, dans les parages encombrés de roches, s’est porté avec son hydravion au secours d’un autre appareil qui coulait, grâce à son habileté a pu sauver les deux passagers qui le montaient et les ramener en lieu sûr.

    « Dans le but de rejoindre mon chef d’escadrille, le lieutenant de vaisseau Georges Guierre qui avait été affecté à l’aviation maritime de chasse de Dunkerque¹⁵, j’établis une demande pour l’aviation de chasse, témoigne Zeller.

    Cette demande, rapidement agréée, je suis envoyé à l’école d’acrobatie de Pau au mois de mars 1918 puis à Biscarrosse (Landes), à l’école de tir aérien¹⁶. Après un stage, je rejoins Dunkerque au début du mois d’août 1918.

    Le 13 août, étant à Calais, au cours d’une mission, je fais une chute et suis blessé à la tête. Jugé inapte à la chasse à la suite de cet accident, j’ai été envoyé dans une escadrille côtière de reconnaissance à Sète, où j’ai terminé la guerre¹⁷. »


    1 Archives des Hauts-Seine.

    2 Source acte de Naissance de Zeller, archives des Alpes-Maritimes.

    3 Ref. gw.geneanet.org.

    4 Mort pour la France comme convoyeur d’Autochir – ambulance chirurgicale automobile – en octobre 1918

    5 Il signe un engagement pour huit ans à la mairie de Brest le 14 octobre 1913 (Registre des Matricules – Archives de Paris).

    6 Première Guerre Mondiale.

    7 Le croiseur cuirassé Amiral Aube (du nom du ministre de la Marine Hyacinthe Aube) long de 140 mètres, fut lancé par la Marine en 1902 et vendu pour la ferraille en 1922

    8 Louis-Marie-Maurice Zeller est inscrit sur la liste principale des conscrits du 2ème Bureau de Recrutement de la Seine (classe 1915) avec pour numéro de matricule 2107 (Archives de Paris).

    9 Le 25 avril 1915, un corps franco-britannique débarque dans le détroit des Dardanelles sur la presqu’île de Gallipoli (Turquie). Les Alliés y subirent de lourdes pertes.

    10 Enseigne de vaisseau de 2ème classe du 5 février 1916 au 19 août 1917, puis de 1ère classe jusqu’au 19 octobre 1920 (Registre des Matricules – Archives de Paris).

    11 Source, pour une partie, albindenis.free.fr.

    12 Le site albindenis.free.fr relève deux incidents sans pertes humaines en 1917 : le 15 septembre, le FBA 150pp type H n°542 est détruit au cours d’un incident, et le n°562 le 24 septembre.

    13 Il semble, d’après le site albindenis.free.fr, que cette action se soit déroulée le 14 septembre 1917, quand deux hydravions larguèrent deux bombes sur un U-boot au large de Tréguier, permettant ainsi de sauver le voilier Jeanne-d’Arc.

    14 Cette promotion date de 1943.

    15 Georges Guierre commanda le CAM de Dunkerque du 6 avril au 8 mai 1918 et du 10 août au 7 septembre 1918 (albindenis.free.fr).

    16 Cette école de tir fut créée en juin 1918 sur la plage de Biscarrosse et utilisait des biplans Nieuport (albindenis.free.fr).

    17 Maurice Zeller était titulaire de la Croix de Guerre.

    De 1919 à 1928

    officier – opiomane – commercial

    « Après la cessation des hostilités en 1918, je suis resté à Sète durant trois mois environ, raconte Zeller¹⁸.

    Au cours d’une permission à Paris, je fis la connaissance du chef de bataillon François Glaize, qui mettait sur pied une mission en vue de réorganiser l’aviation indochinoise. Cet officier réussit à me faire affecter à sa mission et, courant avril 1919, je pars pour Hanoï au Tonkin sous ses ordres. Au bout de six mois, j’ai été rappelé en France par le ministère de la Marine, pour effectuer un complément d’instruction à l’école de perfectionnement de Brest. Le 1er mars 1920, à l’expiration d’un congé de convalescence, je me marie à Paris avec mademoiselle Denise Charvet… »

    D’après son livret de famille, versé dans le dossier d’instruction consultable aux archives d’Ille-et-Vilaine, Maurice Zeller et Denise Charvet se sont mariés le 28 février 1920 à Paris 9ème. Denise Antoinette était née le 1er avril 1901 au domicile de ses parents, 65 rue Boulainvilliers à Paris (XVIe). Ses parents, Louis-Maurice Charvet, professeur à l’école de Grignon, Chevalier du Mérite Agricole et Antoinette Reynoird, s’étaient mariés le 3 mars 1900¹⁹. Antoinette Reynoird, la mère de Denise, est née en 1873 et est décédée en 1966, à l’âge de 93 ans²⁰, quant à Denise, elle est décédée à Paris le 6 mai 1960²¹. Après son mariage²², Maurice Zeller rejoint ensuite Brest, son port d’attache.

    « En octobre 1920, à l’issue de mon stage qui a duré six mois, j’ai été promu lieutenant de vaisseau²³ puis j’ai embarqué sur le croiseur Condé²⁴ pendant deux années. Le 2 décembre 1921, naissait à Brest ma fille Odile²⁵. Par la suite j’ai été embarqué sur la Marseillaise puis enfin sur le Strasbourg comme officier de navigation²⁶. »

    C’est à Bizerte en 1924, où le Strasbourg se trouvait en réparations après un séjour de sept mois sur les côtes de Syrie, que Maurice Zeller fut inquiété par les autorités maritimes.

    Acette époque, le couple vivait à l’hôtel à Bizerte et recevait assez fréquemment la visite d’amis en compagnie desquels Maurice fumait de l’opium. C’est alors que, sur dénonciation ou simple inspection – les archives consultées ne donnent pas d’indication précise – deux perquisitions furent faites simultanément, une dans sa cabine à bord du Strasbourg et une à l’hôtel où logeait le couple. On y trouva de l’opium et des pipes.

    « Puni de quinze jours d’arrêt de rigueur, ma femme commettait la maladresse de m’adresser un paquet renfermant quelques boules d’opium, paquet qui était intercepté et saisi. Je n’ai pas fait l’objet d’une poursuite judiciaire mais, peu de temps après, j’ai été envoyé à Toulon et traduit devant un Conseil de Discipline pour fautes graves contre la discipline. A la suite de la décision de ce conseil, j’ai été placé en position de réforme et rayé des cadres de l’activité le 25 janvier 1925²⁷. Le 22 juillet de la même année²⁸ naissait Danielle ma seconde fille à Salies-de-Béarn. »

    On peut penser que cette affaire d’opium, suivie de cette réforme, fut une déchéance mal acceptée pour l’officier Maurice Zeller et sa famille, dont le père et le grand-père avaient été des bons militaires, sans oublier son oncle, le général de division Guntz, qui commandait la 36ème Division d’Infanterie.

    Après avoir quitté ainsi quitté la Marine, le couple Zeller est venu résider à Paris, au 110 rue Saint-Dominique. D’après sa carte de visite, son numéro de téléphone était : Ségur 02-54.

    Va commencer alors pour Maurice Zeller une deuxième vie dans le civil, faite de petits boulots mal payés.

    De 1925 à 1927, il exerça la profession de représentant pour le compte de la société Armen, dont le siège social se trouvait rue de Pondichéry à Paris.

    « J’ai voulu ensuite créer une affaire analogue²⁹ mais, après un essai de dix-huit mois, j’ai dû y renoncer car je n’avais pas les capitaux nécessaires.

    Ensuite, pendant près de deux ans, j’ai représenté à Paris une marque d’appareils de radio dont le constructeur, monsieur Fouquet³⁰, habitait Etables (22). Comme ce constructeur ne pouvait suivre les perfectionnements apportés en matière de radio à l’époque, ma représentation ne me rapportait pas beaucoup, aussi j’ai profité des relations que je m’étais faites dans le monde de la radio pour m’orienter vers le journalisme radiophonique³¹. »

    Dans ce nouveau métier d’animateur radio, Maurice Zeller, qui va s’inventer un des pseudonymes qui lui servira plus tard lorsqu’il travaillera pour les Allemands, va développer ses talents de beau parleur et d’écrivain de théâtre à l’imagination fertile.

    Il va effet se mettre à écrire et ses pièces seront jouées dans le monde entier. Sous le nom de Marc Denis, il va même devenir cet inventeur du théâtre radiophonique moderne, encore cité de nos jours dans des revues ou des ouvrages spécialisés dont les auteurs ignorent probablement ce que fut cet homme pendant l’occupation, et travaillera comme metteur en ondes, avec et pour des grands noms de l’époque, tels Edmond Rostand, Claude Farrère ou même Marcel Pagnol…

    C’est une nouvelle phase de la vie de Maurice Zeller qui va commencer, une période faste, dans laquelle il va renouer avec ce qu’il aime : la notoriété, l’argent et la vie facile.

    Ce que ne mentionna pas Maurice Zeller dans ses interrogatoires de 1945 et 1946, c’est qu’il exerça aussi le métier d’entrepreneur de peinture car, le 27 avril 1928, alors qu’il était jugé devant la 10ème Chambre du Tribunal Correctionnel de la Seine pour blessures par imprudence, il y déclarait cette profession³².

    En effet, le jeudi 10 novembre 1927 à 9h35, sur le quai Malaquais (Paris VI), la voiture de Zeller entra en collision avec celle de Remy Dard à l’angle de la rue des Saint-Pères. « L’automobile de monsieur Dard ayant capoté, celui-ci fut pris sous sa voiture et dut être conduit à l’hôpital de la Charité avec de multiples contusions et plusieurs côtes fracturées… la responsabilité de cet accident incombe à Zeller qui allait trop vite en abordant le croisement… il a été maladroit dans la conduite de son véhicule… »

    Zeller fut condamné en appel à cent francs d’amende et aux dépens le 8 avril 1929 pour cet accident de la circulation, qui fit quatre lignes dans la rubrique des Faits Divers en page trois du journal le Petit Parisien du dimanche 13 novembre 1927³³.


    18 Ref. principale : P.V. année 1945 des commissaires Tréguier (Rennes) et Dupuis (Karlsruhe).

    19 Ref. actes des mariages de la mairie de Paris.

    20 Ref. gw.geneanet.org.

    21 Acte de naissance, Archives de Paris.

    22 Les époux Zeller ont divorcé le 15 mai 1945 au tribunal civil de Saint-Brieuc (Source : Acte de naissance de Zeller et archives des Alpes-Maritimes).

    23 Lieutenant de vaisseau du 19 octobre 1920 au 24 janvier 1925, date à laquelle il a été placé dans la position de réforme par mesure disciplinaire (Registre des Matricules – Archives de Paris).

    24 Construit à Lorient en 1899 et échoué dans la baie d’Ajaccio sur les roches du Lazaret dans la tempête du 20 novembre 1908, le croiseur cuirassé sera rayé des effectifs de la Marine en 1933 (francois.delboca.free.fr).

    25 Ref. livret de famille.

    26 Liste des campagnes de Maurice Zeller reportées sur le registre des matricules (Archives de Paris) : 3 ans, 1 mois et 17 jours sur la mer en paix ; 4 ans, 5 mois et 15 sur la mer en guerre ; 2 ans, 11 mois, 15 jours sur la mer en paix et 9 mois, 7 jours à terre en guerre. Total : 11 ans, 3 mois et 24 jours.

    27 « Le lieutenant de vaisseau Zeller a été placé dans la position de réforme par mesure disciplinaire » extrait de la rubrique Nouvelles Maritimes du Ouest-Eclair du 18 mars 1925.

    28 Ref. livret de famille.

    29 Probablement de peinture.

    30 Les Etablissements A. Fouquet Ingénieur Constructeur (doctsf.com).

    31 Ref. principale : P.V. des interrogatoires de Zeller au cours de l’année 1945, par les commissaires Tréguier (Rennes) et Dupuis (Karlsruhe).

    32 Ref. registre des minutes du tribunal du 26 au 30 avril 1928 (Archives de Paris).

    33 Dans cette brève, on y dit que c’est madame Dard qui fut blessée.

    De 1929 à 1936

    journaliste – écrivain – metteur en ondes

    Si les premiers pas de Maurice Zeller pas dans le monde de la radiodiffusion datent de 1929 – c’est à cette époque qu’il commença l’écriture de sketches et de pièces de théâtre³⁴, pour le compte de Paris P.T.T. du poste de la Tour Eiffel et de Radio Paris – c’est l’arrivée du Poste Colonial en 1931 qui fut le véritable début de sa carrière de journaliste et de metteur en ondes moderne et innovateur.

    En effet, sous le pseudonyme de Marc Denis, Maurice Zeller fut l’inventeur de la pièce de Théâtre Radiophonique telle qu’on l’entend encore aujourd’hui sur certaines radios³⁵ ; avant lui, les textes étaient lus ; ceci lui paraissant monotone, il eut l’idée de moderniser leur mise en ondes en les faisant jouer par des acteurs avec des bruitages, ce qui les rendait plus vivantes³⁶.

    Certes, elle fut courte, mais intense sa nouvelle vie : de 1931 à 1937, sous le pseudonyme de Marc Denis, Maurice Zeller passa de l’anonymat à une notoriété quasi mondiale – tout du moins dans les colonies françaises où ses pièces seront régulièrement retransmises.

    Le 6 mai 1931 – jour de l’ouverture de l’Exposition Coloniale Internationale – le président de la République Gaston Doumergue, accompagné du maréchal Lyautey, inaugure le Poste Colonial, une station de radiodiffusion diffusée en ondes courtes, qui commence à émettre depuis le pavillon de la Cité des Informations, Porte Dorée à Paris³⁷. Cette radio, qui était destinée à l’empire colonial français, avait son siège social à l’Institut Colonial de Paris, au 98 bis du boulevard Haussmann et son indicatif sonore était le chant du coq.

    Maurice Zeller, ou plutôt « Marc Denis, » est entré à la Station Radio Coloniale en 1931, en qualité de chef des informations sportives et de radioreporter et va s’y faire un nom et une bonne réputation. On note sa présence sur les ondes du Poste Colonial dans la grille de la saison 1932-1933³⁸ : « Chronique sportive de Marc Denis le lundi de 2h30 à 3h00. »

    En tant que journaliste, tantôt sous le nom de Zeller, tantôt sous celui de Marc Denis, il couvrira officiellement de nombreux évènements sportifs marquants de son époque, tels la Coupe Davis³⁹, la course des Six Jours⁴⁰, les reportages radio de l’arrivée du Rallye de Monte Carlo de 1934 et la couverture de la course automobile Paris-Saint-Raphaël de la même année seront aussi assurés par Marc Denis…

    Nous allons maintenant nous intéresser à la carrière d’auteur dramatique de Maurice Zeller, qui ne va pas écrire seul toutes ses pièces de théâtre : en effet, son épouse, qui signe alors du prénom Denyse avec un « y » participera à l’aventure. Maurice Zeller mettra aussi parfois ses enfants à contribution dans la distribution des rôles⁴¹.

    Le 9 septembre 1932, le journal culturel Coemedia, fondé par Henri Desgranges⁴², consacre au couple le long reportage suivant, intitulé : Les recherches et les projets des radiodramaturges Denyse et Marc Denis :

    « Comment nous sommes venus au théâtre radiophonique ?… Très naturellement et dussions-nous vous sembler quelque peu présomptueux, de la façon suivante : ce que nous entendions ne nous satisfaisant pas entièrement, nous nous sommes efforcés de réaliser les rêves qui, peu à peu, s’étaient formés en nos imaginations d’auditeurs ; comme, par ailleurs, tout officier de marine possède en ses bagages un stylo qui sommeille, je me suis souvenu que, treize années durant, j’avais porté l’uniforme bleu à boutons d’or, et ce fut… notre première pièce : Le Maître des âmes, puis un certain, nombre d’autres, dont Dernières manœuvres, qui eut l’honneur de partager, avec Barnum de Dalgar et Nocetti, le premier prix du Théâtre Radiophonique.

    Ce que nous cherchons ?…

    Que voilà bien une question insidieuse.

    Le savons-nous nous-même exactement ?

    Nous nous efforçons d’utiliser toutes les possibilités subjectives de la radiophonie, et Dieu sait si elles sont nombreuses ! En utilisant tout procédé nous paraissant adaptable à cet art. Les « fondus » et la « surimpression » empruntés au cinéma nous ont donné de bons résultats. Dans Le Bracelet, une chambre de résonance, que j’ai construite moi-même après de longs tâtonnements, m’a permis de faire parler des personnages de « rêve » avec une voix réellement immatérielle.

    J’ai l’impression que les possibilités du théâtre radiophonique, du vrai théâtre radiophonique, et non de ce qu’on peut appeler du théâtre radiodiffusé, sont incommensurables et tellement étendues, que nous n’en avons actuellement qu’une notion infime. Ce théâtre radiophonique peut ne connaître aucune dimension, aussi bien dans le temps que dans l’espace ; et c’est cette possibilité de tout évoquer que nous jugeons intéressante bien plus que celle de reconstituer auditivement, même de façon parfaite, des événements réels.

    Oh ! nous n’en sommes pas encore là, évidemment : chacune de nos pièces est un essai, une rime au point de procédés « fondus » et « surimpressions » avec Le Maître des âmes, simultanéisme d’action avec Dernières manœuvres, évocations d’abstractions dans Sous le masque et Le Bracelet ; il n’y a que deux ans à peine que nous travaillons et nous n’avons pas la prétention d’être arrivés, déjà, au but que nous ne faisons qu’entrevoir.

    Nos projets ?… Trois pièces en chantier, dont une d’après une pièce américaine des plus curieuses, et les deux autres… permettez-nous de n’en pas dire plus.

    Nous comptons aussi faire, l’hiver prochain, des essais qui, je crois, seront captivants, tout au moins pour nous, et en tout cas très intéressants pour les auditeurs, avec M. Delacommune, le directeur de Synchro-Ciné. Nous synchroniserons le jeu des acteurs avec une pellicule sonore et ainsi, nous pourrons obtenir une « mise en son » techniquement parfaite.

    « Mise en son ? »… Oui voilà le mot lâché ! La chose nous préoccupe autant que le théâtre radiophonique lui-même, auquel elle est indispensable.

    Le théâtre radiophonique n’est plus une curiosité. Réciter devant le micro une pièce quelconque, sans préparation spéciale, ne suffit plus aux auditeurs. A défaut d’œuvres écrites spécialement pour la diffusion, il faut aux pièces interprétées dans nos studios une adaptation spéciale et, à défaut de mise en scène, une mise en son parfaitement réglée. Et telle pièce qui a priori, semble peu « radiophonique » acquiert, de ce fait, un pouvoir évocateur qu’on ne lui soupçonnait guère.

    Je me souviens, à ce propos, d’une réflexion de mon ami Fernand Divoire qui, ayant lu aux programmes d’une semaine : La Samaritaine, d’Edmond Rostand, adaptée par… se demandait en quoi pouvait bien consister cette adaptation, et qui, après audition, disait avoir compris combien la mise au point spéciale d’une foule de petits détails pouvait rendre « radiophonique » une pièce visuelle.

    Il est certaines pièces que nous faisons répéter plus d’une demi-douzaine de fois : l’un de nous à l’écoute hors du studio, l’autre à l’écoute également, mais dans le studio, casque aux oreilles : nous arrivons ainsi à une bonne mise en place des plans et des volumes sonores, mise en place contrôlée de la même façon pendant tout le cours de la diffusion.

    Puissent ces quelques considérations ouvrir des horizons nouveaux aux lecteurs de Coemedia qui, j’en suis persuadé, deviendront tous de fervents auditeurs du Théâtre Radiophonique. »


    34 Il apparaît dans la troisième liste alphabétique des membres adhérents dans l’exercice 1931- 1932 à la page 1265 de l’Annuaire de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, sous le nom de Marc Denis, dit Maurice Zeller.

    35 « Marc DENIS (un des pionniers du théâtre radiophonique), Le petit radio, 7 juillet 1934, Essai sur le théâtre radiophonique » rapporte dans une des notes de bas de page (12) Cécile Méadel (dans Les images sonores, Naissance du théâtre radiophonique, Technique et Culture 1991 n°16 – halshs.archives-ouvertes.fr) à propos de ce paragraphe écrit par Marc Denis : "J’ai utilisé bon nombre de trucs empruntés aux metteurs en scène de cinéma. La surimpression permettant de superposer deux actions sonores distinctes, le fondu permettant de passer sans transition d’une action à une autre simultanée, le gros plan dosant, échelonnant les plans sonores et donnant au jeu des artistes un incontestable relief."

    36 Lire plus loin le reportage que lui consacra la revue Coemedia en 1932.

    37 Le Poste Colonial arrêta d’émettre le 22 mars 1938 et devint Paris Ondes Courtes, puis, quelques jours plus tard, Paris Mondial (http://archive.wikiwix.com/ et wikipedia).

    38 radioscope.fr.

    39 « C’est monsieur Zeller qui sera le radio-reporteur de la Coupe Davis pour nos postes d’état, rapporte le journal Le Populaire du 13 juillet 1932… Monsieur Zeller est déjà l’auteur de plusieurs œuvres radio-dramatiques signées du pseudonyme de Marc Denis. »

    40 « Les coloniaux pourront suivre par T.S.F. la populaire course des Six Jours. En effet, le Poste Colonial diffusera tous les jours à 18h00 et à 24h00 le spectacle des Six Jours. C’est Marc Denis qui assurera cette émission pour le Poste Colonial. » (Le Populaire du 5 avril 1933).

    41 Dans la pièce Dernières manœuvres, (Ref. Paris Soir du 17 février 1932).

    42 Fondateur du journal Auto Vélo, c’est cet homme qui fut à l’origine du Tour de France.

    Pièces de théâtre écrites par Zeller

    sous le pseudo de Marc Denis

    La liste suivante des pièces radiophoniques écrites et signées par Marc Denis et parfois aussi à quatre mains avec son épouse, a été relevée après un épluchage des différents journaux publiés dans les années 1930⁴³ et à la Bibliothèque Nationale. Elle n’est peut-être pas exhaustive, car toutes les œuvres du couple n’ont pas été déposées au titre du Dépôt Légal :

    – Le Maître des âmes : drame radiophonique en un acte de Marc Denis, apparemment son premier et qui ne laissa pas la presse indifférente :

    « Le concours de théâtre radiophonique organisé par la Tour Eiffel, n’a révélé jusqu’à maintenant aucune pièce intéressante, dit Paris Soir du 18 janvier 1931. Voici cependant, sur les antennes des P.T.T., une pièce d’un genre nouveau, qui dénote de la part de son auteur, Marc Denis, un très gros effort pour trouver la formule si ardemment cherchée. Le Maître des Ames pose un problème psychologique des plus obsédants et nombreux durent être les sans-filistes⁴⁴ qui, secoués par cette présentation digne du Grand-Guignol, durent passer ensuite une mauvaise nuit. Espérons que cette pièce aura les honneurs d’une nouvelle diffusion, car elle le mérite. ».

    « Vocation, » titre Paris Soir du 25 janvier 1931 à propos de cette pièce : « A chacun son métier… dit le proverbe. Cela n’est pas toujours vrai. En voici une preuve : Marc Denis a fait jouer dans un studio parisien un drame radiophonique, Le Maitre des âmes, qui a obtenu tant auprès des critiques que des auditeurs, un incontestable succès. Or, ce Marc Denis n’a jamais donné dans la littérature ou dans le théâtre. Ancien officier de marine, il est actuellement marchand d’appareils de T.S.F. Et son premier coup d’essai a été un coup de maître. Rien ne sert de courir… »

    – Destin : histoire cinématographique en un acte de Marc et Denyse Denis. « En raison du succès de sa première production, nous attendions avec intérêt la seconde œuvre de Marc Denis, écrit L’Intransigeant le 8 mars 1931. Sans avoir été déçus, car le thème utilisé était excellent et bien interprété, il nous semble que Le Maître des Âmes possédait d’avantage de qualités granguignolesques⁴⁵… »

    – Dernières manœuvres : qui obtint le Grand Prix des Arts Phoniques de 1932 ex aequo avec Jean Noceti et Louis Dalgara (pour le film radiophonique Barnum) et qui fut probablement le plus grand succès de Maurice Zeller. Cette pièce est signée de Marc et Denyse Denis :

    « Cette pièce, depuis les derniers événements⁴⁶, a pris une signification encore plus émouvante – c’est un drame de la mer, lit-on dans Paris Soir du 17 février 1932. Nous assistons au premier tableau à des manœuvres navales, puis à un sous-marin qui coule avec son équipage. La nouvelle court le pays. Dans les églises, on prie pour les sinistrés, tandis que les opérations de renflouement se déroulent. Nous apprenons quelques instants plus tard que le sous-marin est sauvé, ainsi que son équipage. Les tableaux se succèdent habilement, et les bruits permettraient, sans l’adjonction d’inutiles sous-titres, de situer parfaitement l’emplacement des différentes scènes. Voilà du bon théâtre cinématophonique pour employer l’expression même de ses auteurs. »

    « Le décor sonore choisi avec soin nous donne une impression saisissante de réalité et fait en sorte que l’imagination ne doit faire aucun effort pour se représenter les différents tableaux, renchérit l’Ouest Eclair du 22 février 1932. Les bruits étaient d’ailleurs mieux rendus que le jour de la création à Radio Paris. On entend le bruit du sous-marin fendant la mer, le clapotis de l’eau qui rentre peu à peu dans la coque, les crieurs de journaux, les prières, les sonneries du clairon, tout concourant à rendre plus émouvant ce drame radiophonique. L’interprétation était excellente et les enfants de l’auteur ont, malgré leur jeune âge (dix et six ans), joué avec un naturel parfait… »

    – Le Bracelet : conte radiophonique pour l’heure où les enfants sont couchés.

    « Cette pièce radiophonique, qui, l’on s’en souvient, fut inscrite la première aux programmes des relais fédéraux dramatique, évoque les souvenirs de l’auteur du temps de sa vie de marin au Tonkin, rapporte le Petit Journal du 12 mai 1935. Un bracelet barbare qu’il possède est le point de départ de sa rêverie qui nous transporte aux mystérieux confins de la Chine. »

    « De toutes les œuvres que nous connaissons de Marc Denis, Le Bracelet est celle qui a le plus de qualités littéraires. Elle en a presque trop. Je veux dire que l’on aurait pu, à certains passages, employer moins de mots pour nous émouvoir… écrit Carlos Larbonde dans L’Intransigeant du 2 mai 1932.

    – Surprise : sketch cinématographique de Marc Denis.

    – L’enfant qui prit peur : adaptation radiophonique du roman d’Auguste Gilbert de Voisin.

    – Madame Dupont reste chez elle : un acte radiophonique de Denyse et Marc Denis.

    – Vouakonvoa : sketch de Marc Denis, qui sera joué au Gala des Journalistes de la Radio, salle Pleyel à Paris le 4 mars 1936 par Louis Seigner, Jean Riveyre et l’auteur lui-même (Journal Coemedia).

    – Souvenir d’escadrille : un acte de Marc Denis.

    – La tragique histoire de Johann Faust : de Marc Denis, d’après Goethe, Klingemann, Marlowe et le Fautsbuch.

    Le 30 mars 1932, on lisait dans L’Intransigeant : « Marc Denis qui, d’emblée, a conquis une belle place parmi les auteurs radiophoniques, vient d’entreprendre une tâche périlleuse : il a présenté mercredi soir au studio de Radio Paris, un Faust synthétique… »

    « On se réjouit de voir inscrite au programme d’une soirée fédérale – pour la première fois sans doute – l’œuvre originale d’un auteur qui a déjà à son actif plusieurs réussites phoniques, lit-on dans le Petit Journal du 5 juin 1934 à propos de sa diffusion aux P.T.T. Le yacht d’un milliardaire aborde à l’île Graciosa où se trouve un puits d’eau douce qui n’est autre que le puits de la vérité. La Vérité en sort, pour dire leurs vérités aux milliardaires et à ses hôtes. Ceux-ci, au moment de partir, s’aperçoivent que le bateau a disparu. Ils vont mourir de faim. Les invités d’un milliardaire lui disent à leur tour ce qu’ils pensent de lui. Mais le bateau reparaît et, avec lui, l’hypocrisie et la fausseté. Cette fable ingénieuse aura pour principal personnage l’imagination des auditeurs curieusement dirigée dans un étrange voyage. »

    – Et in Terra Pax : de Marc Denis.

    – Sous le masque : un acte de Marc Denis.

    – Le dialogue des morts : pièce radiophonique en trois parties de Marc Denis.

    – L’étrange Escale : fantaisie radiophonique en un prologue et trois actes de Marc Denis, inspirée du roman de Claude Farrère, l’Ile au Grand puits.

    – K-247 : évocation radiophonique en deux parties et prologue de Marc Denis. « Un drame dont le pays des Moïs en Indochine

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