Sur tous les fronts
Edouard, Alfred, Flaminius Corniglion voit le jour à Nice à l’aube du 23 janvier 1898 au 1, rue Foncet, au domicile de ses parents, un couple de notables originaires de la commune de Roquebillière. Son père, Philippe Corniglion (1868-1953), exerce alors la profession de principal clerc de notaire et se trouve être conseiller d’arrondissement de Roquebillière, une sorte de sous-conseiller général de la IIIe République qui lui donne le droit de faire partie des grands électeurs désignant les sénateurs. Par ailleurs, administrateur de la fédération des sociétés de secoursmutuels des Alpes-Maritimes, il est décoré des palmes académiques et va recevoir plusieurs distinctions honorifiques pour son activité d’assureur mutualiste.
Édouard, qui a deux soeurs, est le troisième enfant d’Anna Molinier (1873-1945), fille de rentiers. Dès l’adolescence il tiendra à accoler le patronyme de sa mère à celui qui est officiellement le sien du fait de l’état civil, signant des documents du nom de Corniglion-Molinier sans que l’appellation ne semble avoir été offi- cialisée en Conseil d’État. Le jeune garçon grandit dans un milieu favorisé et peut ainsi bénéficier d’une éducation très soignée. Collégien, il est fasciné par l’aviation naissante et fréquente assidûment l’aérodrome de Nice où il sympathise avec les pionniers qui y font leurs premiers vols. C’est ainsi qu’il peut réaliser son baptême de l’air en tant que passager en 1910, au cours d’un vol mouvementé qui se serait terminé dans le lit de la rivière du Var. Selon ses dires, il vole comme passagers avec divers aviateurs dont les plus célèbres sont Hubert Latham (Nice-Antibes, et Nice-Cap Saint Martin sur son monoplan Antoinette), Roland Garros (Nice-Antibes-Nice sur un Blériot), Chavez (Nice-cap Ferrat- Nice et Nice-Menton-Nice sur biplan Farman), ainsi qu’avec Legagneux sur un autre biplan Farman pour un vol Nice-Cannes-Nice.
Demande de mutation dans l’aviation
Au mois d’août 1914, le jeune Édouard n’a que 16 ans. Bachelier ès lettres et sciences, il entame des études de droit sur injonction de son père, devenu président de la chambre des notaires de Nice, mais se passionne de mécanique et envisage de présenter l’École polytechnique. La déclaration de guerre change ses projets et il ne pense qu’à s’engager pour devenir aviateur militaire, mais il doit attendre en raison de son jeune âge. C’est finalement chose faite le 6 octobre 1915, alors qu’il est à trois mois et demi de son 18e anniversaire, sans devoir tricher sur sa date de naissance car l’âge légal minimum pour un engagement volontaire est fixé à 17 ans. Officiellement engagé comme cavalier de 2e classe au 5e régiment de Dragons dont le dépôt est à Compiègne, il est envoyé à Saumur faire ses classes ; dès le 5 novembre 1915, il fait une demande de mutation dans l’aviation, qui est immédiatement acceptée au vu
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