Sur tous les fronts
Le 16 mai 1940, alors que le front est percé par les Panzer dans les Ardennes, le GC III/2 envoie 12 de ses Morane patrouiller dans la région située au nord-est de Laon. Un premier combat contre un Henschel 126 qui est abattu dissocie la formation. Se retrouvant isolé, le cne Corniglion-Molinier tente de regrouper quelques pilotes et part à l’attaque de bombardiers escortés par des Messerchmitt 110 de la ZG 26, aperçus au nord d’Hirson. Vers 13 heures, il tire un bombardier qu’il identifie comme un Heinkel 111 qui s’écrase au nord d’Hirson. Mais cinq Messerschmitt 110 aperçoivent son Morane et se relaient pour l’attaquer: il parvient à s’échapper en montant en spirale jusqu’à 6 000 m, puis leur fausse compagnie en piquant vers sa base. Son Morane 406 n° 923 a essuyé de nombreux tirs et devra être réformé… La victoire contre le bombardier lui sera homologuée et est confirmée par les archives allemandes qui reconnaissent la perte d’un Dornier 17Z de la 9./ KG 76 qui s’est écrasé sur une voie ferrée près de Beaumont, en Belgique, près de la frontière française, avec un tué et un blessé à bord.
Comme de nombreux groupes de chasse français, le GC III/2 est bousculé par l’avance allemande et doit changer plusieurs fois de terrain, gagnant Beauvais-Tillé le 17 mai puis Persan-Beaumont, au nord de Paris, le 21. Il réalise des missions d’attaque au sol contre des Panzer avec ses Morane et, le 30 mai, reçoit l’ordre de les reverser à d’autres groupes puis de se rendre à Avord, près de Bourges, où il est transformé sur Curtiss H-75. Il retourne au front le 6 juin en s’installant à La Perthe, dans la Marne.
Un Bf 110 “tiré dans de bonnes conditions”
Le 8 juin 1940, neuf Curtiss du GC III/2 effectuent en fin de journée une mission de couverture au sud de Soissons et attaquent deux avions qu’ils identifient comme des Henschel 126 au nord de Fère-en- Tardennois. L’un d’eux s’abat au nord de Braine à 20 heures et sera homologué aux neuf pilotes, dont Corniglion-Molinier qui vole sur le Curtiss H-75 n° 261. Les archives allemandes confirment la perte au même endroit et à la même heure d’un Junkers 87 du III/StG 2. Le lendemain 9 juin, le cne Corniglion fait partie en fin d’après-midi d’une patrouille triple (neuf appareils) de protection d’un Potez 63 de reconnaissance du GAO (groupe aérien d’observation) 543 effectuant une mission au sud-est de Soissons. Ils croisent la route d’un groupe important d’une soixantaine de bombardiers allemands protégés par des Messerschmitt 110. Trois Curtiss restent en protection du Potez tandis que les six autres se portent à l’attaque des chasseurs lourds. Corniglion, à bord du Curtiss H-75 A3 n° 278, en revendique un “tiré dans de bonnes conditions” au-dessus de Bazochessur-Vesles, mais qui ne lui sera compté que comme probable par l’état-major du groupe. Aucune perte dans les archives allemandes ne peut confirmer la revendication.
Le 12 juin 1940 a lieu son dernier combat de la campagne de France, aux commandes du Curtiss H-75 A3 n° 266. Le cne Rougevin-Baville s’en souvient en ces termes: “Le 12 juin au matin, le temps était couvert et brumeux avec un plafond maximal de 200 m. Le groupe
