Jean-Baptiste Fron, Le Plessis-Robinson (92)
Posé en ces termes, c’est faux. Certaines entreprises américaines – mais aussi britanniques comme Shell ou Dunlop – ont investi en Allemagne dans les années 1920 comme elles le faisaient avant 1914. Citons la Standard Oil – la plus engagée () –, la General Motors via sa filiale Opel, Singer le fabricant de machines à coudre, ou ITT, propriétaire de Lorenz AG. Contrairement à ce qu’on a pu dire, Ford et IBM n’ont que peu investi. Quand le régime nazi instaure un contrôle des changes draconien, ces sociétés sont piégées: elles ne peuvent plus rapatrier leurs bénéfices et sont contraintes de les réinvestir sur place en attendant un éventuel assouplissement du régime. Elles font d’autant plus facilement le choix de rester que leurs filiales allemandes profitent de la relance de l’économie locale. Trois choses à savoir: le total des investissements étrangers représente très peu de chose eu égard aux besoins du réarmement; les sociétés étrangères sont d’autant mieux tolérées par le régime nazi qu’elles ont pris leurs distances avec la maison-mère; certaines d’entre elles ont bradé leurs avoirs dans le Reich pour se de leur valeur. Voir dans Wall Street le financier du nazisme est une vieille lune de la propagande communiste qui ne résiste pas à l’examen.