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LES ROMAINS PRENAIENT-ILS EN COMPTE LES BESOINS SEXUELS DES LÉGIONNAIRES ? Y POURVOYAIENT-ILS ?
Édouard Rollet, Toulouse (31)
Oui, et ils étaient gérés principalement par le recours à la prostitution (). En garnison, pendant les deux premiers siècles de l’Empire romain, les légionnaires sont soumis à la règle établie par Auguste : interdiction de se marier, ou même d’avoir des liaisons suivies. Pour autant, les camps militaires sont entourés de , agglomérations civiles qui fournissent aux soldats femmes et alcool. Ces agglomérations possèdent un statut juridique et sont placées sous l’autorité d’un magistrat officiel. À titre indicatif, un légionnaire touche à cette époque une solde annuelle de 225 deniers, soit 3 600 as. Le plaisir des sens auprès d’une prostituée dans les auberges des se situe autour de 8 as (de 2 à 16 as selon les inscriptions retrouvées), ce qui représente moins que l’achat d’un litre d’huile (12 as). Souteneurs et prostituées suivent l’armée en marche. En campagne, l’explosion de violence qui prolonge généralement les batailles donne lieu à des viols qui font partie de l’arsenal de terreur qui caractérise la dureté des Romains. Au regard de la durée du service, de 20 à 25 ans, il semble que de nombreux légionnaires aient néanmoins fondé des familles avec des femmes, esclaves ou libres, vivant autour des camps. Cette pratique, tolérée, a posé des problèmes juridiques quant au statut des