Mon cœur à son passé renonce
13 RÉSUMÉ : Lors de la soirée célébrant le départ du comte de Cléry, de son fils et de sa nièce pour l’Égypte, Arnaud d’Orgival avoue enfin à Agnès ses sentiments pour elle. Il a la joie de découvrir que ceux-ci sont partagés. Le lendemain, le jeune homme se voit autorisé par le comte à faire la cour à celle qu’il aime. Pierre, lorsqu’il apprend la relation naissante entre son meilleur ami et sa cousine, est partagé entre une joie sincère et une mélancolie profonde : il pense en effet toujours à Claire, la fille du cordonnier de Cléry. Agnès lui promet de tout faire pour qu’il connaisse lui aussi le bonheur. En attendant, Pierre rend visite à Arnaud, et ensemble ils sortent souper. Là, le jeune Cléry confie ses appréhensions avant l’expédition dont le départ est fixé au lendemain. (Voir Veillées nos 3448 et suivants.)
Il me semble qu’avec ton père à vos côtés, rien de fâcheux ne peut vous arriver, reprit Arnaud.
Il fixait à présent Pierre qui avait légèrement rougi. Son ami venait de lui rappeler ce dont il n’aurait jamais dû douter.
– Tu as raison, Arnaud. La pression du départ, la soirée d’hier…
– La surprise d’aujourd’hui ! Je te l’accorde : ça fait beaucoup !
Le sommelier apporta une bouteille qu’il déposa dans un seau à glace placé près de la table sur un petit guéridon, et se retira.
– À l’avenir, Pierre ! et au bonheur que je te souhaite égal au mien, dit-il en levant sa coupe où pétillaient les joyeuses bulles.
– À votre bonheur, Arnaud, et
