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L’origine du monde
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Livre électronique76 pages1 heure

L’origine du monde

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À propos de ce livre électronique

Une quinzaine de bébés est placée en un lieu clos. Ils y resteront des années. Parmi eux, deux êtres que tout oppose. L’un est lumineux, incarnant la bonté même ; l’autre est sombre, représentation du mal absolu. Pourtant, contre toute attente, une solide amitié va naître entre eux. Devenus adultes, un immense défi attend Gody et Diaby : créer un monde nouveau !


À PROPOS DE L'AUTEUR


Très jeune, Silvio Catanoso s’est constitué un univers littéraire à partir de ses nombreux voyages et des lectures de son enfance. Fasciné par le fantastique, il s’intéresse aux mythes et aux contes du monde entier. Après Le voyageur du temps, L’origine du monde est le second roman qu’il publie.
LangueFrançais
Date de sortie7 juil. 2023
ISBN9791037791214
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    Aperçu du livre

    L’origine du monde - Silvio Catanoso

    Amour et déraison

    Les deux dirigeants s’étaient donné rendez-vous au bureau central. L’heure convenue était idéale. Avec les décalages horaires, cela signifiait midi pour l’un et minuit pour l’autre. Oui, vraiment c’était idéal. Une des portes des deux ascenseurs s’ouvrit : le blanc.

    Comme à son habitude, celui que ses employés appelaient le Patron en sortit avec son premier collaborateur. Il était toujours en avance. Quelques instants plus tard, la porte de l’ascenseur noir s’ouvrit. Le Président, chaussé de ses lunettes de soleil en sortit avec sa collaboratrice en chef. Les deux hommes ne s’adressèrent pas la parole. Ils se dirigèrent vers l’immense entrée qui donnait sur leur bureau commun. Ils posèrent chacun une main dans un renfoncement de chaque côté de la porte principale : la droite pour le Patron. La gauche pour le Président. La porte s’ouvrit d’elle-même. S’adressant aux deux collaborateurs, le président leur dit :

    — Qu’on ne nous dérange sous aucun prétexte.

    Les quatre personnes en présence savaient bien que cette précaution était inutile. Ils étaient les seuls à connaître l’existence de cet endroit.

    Quand les deux hommes furent entrés, la porte se referma.

    Dans le hall, un silence s’installa. Au bout de quelques secondes, les deux collaborateurs tendirent l’oreille. Le calme régnait. Ils se rapprochèrent l’un de l’autre, sans un mot puis, s’enlacèrent.

    — Lucie, tu m’as tellement manqué.

    — Toi aussi, Gaby.

    Ils s’embrassèrent avec passion. Comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient et qu’ils échangeaient un baiser, Lucie brûlait de tout son être. Elle sentait une vague de chaleur envahir son corps. Entre deux rencontres, elle se consumait littéralement d’amour.

    C’était encore plus spectaculaire pour Gaby. À chaque fois qu’il tenait sa bien-aimée dans ses bras, un halo luminescent entourait son corps. S’il ne la tenait pas si fort il se serait mis à flotter dans l’espace. L’amour lui donnait des ailes.

    Après un long moment, Lucie le repoussa tendrement et lui dit :

    — Laisse-moi te regarder, tu es resplendissant.

    Elle le détailla avec passion. « Il est tellement beau », se dit-elle.

    Gaby la dépassait d’une bonne tête. Il avait de longs cheveux blonds bouclés qui lui retombaient sur le dessous de la nuque. Son visage, bien que masculin, était d’une finesse incroyable : un nez droit, des lèvres bien dessinées. Un front haut et lisse. Un menton exempt de poil avec une petite fossette qui rendait Gaby encore plus attirant. Il avait des yeux bleus avec de très grands cils. Son sourire la rendait folle de désir. On lisait sur son visage une empathie sans borne. Ses yeux se posèrent sur ses mains. Elles étaient longues et fines et elle se rappela combien elles étaient douces. Il portait la tenue réglementaire de sa compagnie. Une aube blanc immaculé. C’était une tenue légère et vaporeuse. Il ne portait rien dessous. Rien que d’y penser, une vague de chaleur traversa son corps déjà brûlant.

    Pendant qu’elle le regardait, Gaby pensa à leur première rencontre. Tout comme ce jour béni, il la trouvait exceptionnelle, unique. Elle était d’une beauté fabuleuse. Ses longs cheveux noirs comme un geai cascadaient jusqu’au creux de ses reins. Son visage, ses mains, son corps étaient d’un blanc diaphane. Ses lèvres, pulpeuses, étaient rouge vif. Ses grands yeux noirs étaient une merveille. Lorsqu’elle souriait, on découvrait deux rangées de perles d’une blancheur éclatante. Son corps était la perfection même. Bien que menue, ses proportions étaient parfaites. Tout chez elle n’était qu’harmonie. Elle portait, elle aussi la tenue réglementaire de sa société. Toute de noir vêtue. Cependant, avec l’accord de son président, sa taille fine était mise en valeur par une ceinture rouge.

    — Qu’elle est belle ! se répéta Gaby.

    Il lui prit la main.

    — Nous ferions mieux de nous asseoir, ils en ont pour des heures.

    — Tu as raison, quand ils sont ensemble, c’est comme si le temps s’arrêtait.

    Ils se dirigèrent vers un grand sofa posé entre les deux ascenseurs. Ils s’installèrent confortablement. Lucie prit la parole :

    — Tu ne trouves pas ce projet complètement fou ?

    — Je suis bien de ton avis, mais, vois-tu, je crois qu’il n’y avait pas d’autre choix. C’était ça ou ils se seraient entretués. Ils sont venus à bout de toutes les épreuves. Ce sont les deux derniers géants. Avec ce projet, la Société et la Compagnie vont se partager le monde.

    — C’est vrai, malgré leurs différences, leurs nombreux désaccords, leurs caractères ombrageux et leur égocentrisme, il faut leur reconnaître ceci : ils s’estiment et s’apprécient au-delà de toutes ambitions personnelles.

    Gaby semblait rêveur.

    — Je me demande bien comment deux êtres aussi dissemblables peuvent s’entendre aussi bien sur l’essentiel. C’est un miracle !

    Lucie rit de bon cœur.

    — Je t’adore, mon ange.

    Gaby se redressa, très fier.

    — Archange, j’ai eu une promotion.

    Lucie adopta la même posture.

    — Diablesse en cheffe.

    Ils se mirent à rire à l’unisson puis s’embrassèrent de nouveau.

    C’était diablement divin.

    Le bureau

    Les deux hommes avaient leurs habitudes. Ils n’avaient pas à se parler pour se comprendre parfaitement. Pendant que le Président prenait deux verres, le Patron choisissait un Scotch de 20 ans d’âge. Chacun disposa sur la table basse ses apéritifs préférés : Des chips aux piments rouges pour l’un et des olives vertes pour l’autre. Quelques cacahouètes et des gâteaux salés. Deux glaçons pour le Patron, rien d’autre pour le Président qui le préférait sec. Ils ouvrirent une boîte de cigares et en prirent chacun un. Chacun d’eux le porta près de son oreille et le fit rouler entre ses doigts. Satisfait, le Président ouvrit une boîte d’allumettes, en craqua une et alluma son Havane. Il tendit celle-ci au Patron qui alluma le sien. Assis dans un grand fauteuil capitonné, ils tirèrent presque simultanément une première bouffée. Avec une parfaite simultanéité, ils rejetèrent la fumée dans un soupir de contentement. Avant de prendre la parole, ils se contentèrent

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