On ne peut pas descendre deux fois dans la même rivière
Le bouddhisme et la rivière
Comment est la vie, qu'est-ce qui caractérise notre existence ?
La meilleure façon de comparer la vie est de la comparer à une rivière.
ON ATTRIBUE AU PHILOSOPHE GREC HÉRACLITE LA PHRASE SUIVANTE :
"ON NE PEUT PAS ENTRER DEUX FOIS DANS LE MÊME FLEUVE".
C'est notre corps qui descend dans la rivière, hier et aujourd'hui, mais ce n'est pas la même eau, c'est une eau totalement différente.
L'eau d'hier est déjà à plusieurs kilomètres, peut-être que quelqu'un est en train de se baigner dans l'eau qui m'a rafraîchi hier.
Les conceptions du Bouddha historique et celles d'Héraclite présentent d'étonnantes similitudes. Chez le philosophe grec, les réflexions tournent autour de l'unité des choses et du tout, et du non-tout, de ce qui se rassemble et de ce qui s'éloigne. Dans la philosophie bouddhiste, on trouve dans le Sutra du diamant l'affirmation suivante : "La forme est le vide et le vide est la forme".
On peut y réfléchir !
Le fleuve de la vie démarre timidement, dans le ventre de la mère, s'élargit à la naissance, rejoint d'autres fleuves (d'autres personnes), l'eau se gonfle, se tarit, l'eau s'évapore, retombe sur la terre.
De même qu'on ne peut pas entrer deux fois dans la même rivière, on ne peut rien faire d'autre deux fois, le temps est passé, ce n'est pas comme avant, c'est nouveau, la situation ne revient pas comme ça.
Même les choses que je connais bien, comme mon "retour à la maison", sont toujours un peu différentes, jamais exactement les mêmes, les gouttes de pluie ne sont pas identiques, rien n'est jamais comme avant.
Suivez le fleuve de la vie, profitez de la fraîcheur de l'eau, du rafraîchissement, des personnes et des événements qui passent sur la rive.
Chaque jour est aujourd'hui, même si vous faites les mêmes choses qu'hier. Même si vous lisez aujourd'hui les paroles du Bouddha et que demain vous vous asseyez sur la même chaise, d'autres pensées surgiront, d'autres chemins s'ouvriront.
Chaque instant est une continuité. Le présent est toujours différent, nous ne connaissons RIEN, tout change, le fleuve coule.
LA NATURE HUMAINE RESSEMBLE À UN TOURBILLON D'EAU. SI ON LUI OUVRE UNE VOIE DE SORTIE VERS L'EST, L'EAU S'ÉCOULE VERS L'EST ; SI ON LUI OUVRE UNE VOIE DE SORTIE VERS L'OUEST, ELLE S'ÉCOULE VERS L'OUEST.
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