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Trois Anges et un Couffin: Paris des Limbes, #3
Trois Anges et un Couffin: Paris des Limbes, #3
Trois Anges et un Couffin: Paris des Limbes, #3
Livre électronique298 pages3 heures

Trois Anges et un Couffin: Paris des Limbes, #3

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À propos de ce livre électronique

De retour à Paris après son voyage en Enfer, Anastasia a décidé de quitter sa secte. Mais il se trame quelque chose de louche, et elle décide d'enquêter.

Zagan, lui, pensait pouvoir enfin se reposer. C'était sans compter sur l'étrange cadeau qui lui tombe sur les bras. Un bébé. Et pas n'importe quel bébé...

Ce roman contient des anges, un vampire, un gourou, une secrétaire qui ne s'en laisse pas compter, une hackeuse insomniaque et pas moins de trois cuisinières de choc. Sans compter un bébé aux origines mystérieuses.

LangueFrançais
Date de sortie15 sept. 2023
ISBN9791095394730
Trois Anges et un Couffin: Paris des Limbes, #3

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    Aperçu du livre

    Trois Anges et un Couffin - C. C. Mahon

    PROLOGUE

    UNE NUIT, SOUS LA TERRE

    L’air froid sentait la moisissure et l’encens.

    Au centre de la cave, des dizaines de bougies formaient un cercle sur le sol de terre battue. Leurs flammes tremblantes projetaient des ombres dansantes sur les murs de vieilles briques et les visages encapuchonnés.

    Sept personnes se tenaient autour des bougies, leurs silhouettes noyées sous d’amples capes. Dans leurs dos, des écrans d’ordinateur éclairaient la pièce de lueurs écarlates. Un bourdonnement à peine audible émanait des ventilateurs. Sur les écrans défilaient des sceaux, rouge sombre sur fond noir. Par moment, les écrans clignotaient, leur affichage se figeait. L’un d’eux s’éteignit.

    Des respirations trop rapides et des raclements de gorge nerveux soulignaient le silence. De petits couinements s’élevaient d’un coin sombre de la pièce.

    Le maître de cérémonie leva les bras et sa voix caverneuse résonna entre les murs de pierre.

    — Raphaël, gardien de la porte de l’Est, sois le bienvenu. Michaël, gardien de la porte du Sud, sois le bienvenu…

    L’atmosphère se chargea d’une énergie palpable tandis que les esprits invoqués descendaient dans la cave pour prendre part au rituel. La cérémonie pouvait désormais commencer.

    Une huitième silhouette émergea de l’obscurité, portant à bout de bras un objet emmailloté dans des linges.

    Elle s’avança vers le cercle de lumière et déposa son fardeau sur le sol de terre battue.

    Dans l’ombre de son capuchon, le maître de cérémonie sourit et entama son incantation.

    1

    COLIS POUR L’ENFER

    Un tissu de lin blanc décoré de hiéroglyphes rouges recouvrait la table. En son centre trônaient une boîte de chocolats de luxe et une planche en bois surchargée des meilleures charcuteries d’Europe. Tout autour, des bougies blanches projetaient leur lumière dansante dans la pièce obscurcie. La résine d’encens grésillait doucement sur des charbons ardents, répandant son parfum capiteux.

    Zagan ferma les yeux et inspira profondément, se concentrant sur les deux entités qu’il souhaitait invoquer. Il entonna une prière en araméen ancien pour attirer l’attention de Lucifer et d’Anubis. Les syllabes rauques roulaient sur sa langue ; les mots chargés de magie dansaient dans l’éther comme des lucioles multicolores.

    Il passa ensuite les mets dans la fumée purificatrice de l’encens, psalmodiant une bénédiction pour les consacrer. Puis il les plaça dans les emballages destinés à les protéger. Traditionnellement, il aurait dû tailler deux mini-cercueils dans le bois d’un if abattu par la foudre. Dans les faits, il avait acheté deux boîtes en plastique alimentaire et y avait tracé les invocations au marqueur indélébile.

    Il prit son poignard rituel — un couteau à viande emprunté aux cuisines du restaurant — et, de la pointe de la lame, traça les symboles magiques dans l’air. Puis, d’un geste sec, il abattit la lame, tranchant le voile invisible qui séparait les mondes.

    Le voile céda avec un couinement aigu que seuls les anges et les chauves-souris pouvaient entendre. L’énergie du monde des vivants s’engouffra dans la brèche, aspirée par l’au-delà.

    Zagan se concentra, visualisant le chemin que devaient emprunter les offrandes pour parvenir jusqu’en Enfer. Par la seule force de sa volonté, il maintint le passage grand ouvert le temps nécessaire au transfert des offrandes. Après de longues minutes, il perçut un second couinement, plus grave, indiquant que ses colis étaient arrivés à destination. Il relâcha son effort avec un soupir de soulagement.

    On toqua à la porte.

    — Entrez.

    Anastasia passa la tête dans le bureau.

    — Je vous dérange ? Il fait bien noir ici. Qu’est-ce que vous faites ? Une séance ciné ?

    Elle renifla et fronça les sourcils.

    — J’ai promis à Lucifer de lui envoyer des chocolats, expliqua Zagan. J’en ai profité pour ajouter de la charcuterie, pour Anubis.

    Anastasia entra dans le bureau et referma doucement la porte derrière elle. Vêtue de son éternel tailleur beige, ses cheveux blonds coiffés en un carré sage, elle tenait un bloc-notes sous un bras et une tasse de café dans l’autre main. Une ride inquiète barrait son front.

    — Votre frère…

    — Anubis ?

    Elle secoua la tête.

    — Luci ? fit Zagan.

    Anastasia tressaillit, puis acquiesça.

    — Vous croyez qu’il est toujours en colère ?

    — Parce qu’on a inondé l’Enfer ? Je suis sûr qu’il a déjà oublié…

    Un sifflement aigu lui coupa la parole. Il plongea sur le tapis persan alors qu’un missile jaillit de nulle part, passa au-dessus de son fauteuil de bureau et partit s’écraser contre les reliures de cuir de sa bibliothèque.

    Zagan se redressa prudemment. Le missile s’était incrusté au milieu des ouvrages de la Pléiade. Plus exactement, un énorme poisson s’était planté entre les tomes II et III des œuvres complètes de Rousseau, et se tortillait pour se sortir de ce pétrin.

    Une odeur de marée avait remplacé la senteur de l’encens.

    — Oublié, hein, souffla Anastasia depuis l’autre côté du bureau.

    — Évidemment : il m’envoie même un cadeau.

    Il attrapa le poisson à bras le corps et tira. L’animal était aussi grand que Zagan — enfin, aussi grand que le corps qu’occupait Zagan, à savoir Richard Dupuis Junior — et se débattait comme un beau diable.

    — Regardez-moi ça ! s’extasia Zagan. Qu’est-ce que c’est, à votre avis ? Un bar ? Une morue ?

    — Une engueulade.

    Zagan voulut hausser les épaules, mais sa prise se démenait trop pour qu’il se permette ce geste.

    — Je vais descendre ça aux cuisines, grogna-t-il entre ses dents serrées. Je reviens, bougez pas.

    2

    ALLER-RETOUR DANS L’AU-DELÀ

    La pénombre enveloppait Anastasia.

    Les doubles rideaux tirés masquaient le crépuscule gris, et l’arrivée inopinée du poisson avait soufflé la plupart des bougies.

    Elle considéra l’espresso qu’elle avait apporté et soupira.

    Le café va refroidir.

    Elle s’approcha du bureau pour y déposer sa tasse.

    Une nappe blanche couvrait la surface du meuble. De l’encens brûlait dans une coupelle de charbons, et les bougies avaient coulé sur la nappe. Parmi les signes cabalistiques qui décoraient le tissu, Anastasia reconnut quelques hiéroglyphes. Elle repensa à Anubis.

    Elle ne l’aurait avoué à personne, mais le gentleman à tête de chacal lui manquait.

    Cela faisait deux mois qu’elle, Zagan et monsieur Dupré étaient revenus de leur expédition en Enfer.

    Un frisson lui secoua les épaules.

    Elle trouva un coin de nappe où poser la tasse et se frotta les bras pour se réchauffer. Il lui semblait que le froid de la Géhenne ne l’avait jamais quittée.

    Elle fit quelques pas jusqu’à la fenêtre et écarta la tenture pour regarder dehors. La nuit n’était pas encore tombée, mais les lampadaires s’allumaient déjà. Quatre étages plus bas, un concert de klaxons résonnait dans la rue. Elle était rentrée à Paris. À l’abri des feux de l’Enfer.

    L’Enfer… Dans ses sermons, Valbert Valancour lui en avait maintes fois parlé. Il évoquait des puits de lave et des salles de torture.

    Avec Zagan et Anubis, elle avait découvert un paysage de glace à la beauté irréelle. Un château renfermant des souvenirs multicolores qui papillonnaient dans ses murs. Quant à Lucif…

    Elle secoua la tête et se signa. Elle n’osait pas évoquer ce nom, pas même en pensée. Le maître de la Géhenne s’était montré magnanime. Mais on n’effaçait pas des années d’éducation religieuse en un voyage, fût-ce un aller-retour dans l’au-delà.

    Elle abandonna la fenêtre et commença à faire les cent pas dans le bureau, serrant son bloc-notes contre sa poitrine comme s’il pouvait la protéger des anges déchus, des démons et des dangers invisibles qui hantaient ses cauchemars depuis deux mois.

    Que fait monsieur Zagan ? Il a perdu le chemin des cuisines ?

    Elle était sur le point de partir à la recherche de son employeur quand la porte du bureau s’ouvrit à la volée. Anastasia fit un bond et laissa échapper un petit cri. Zagan la dévisagea d’un air inquiet.

    — J’ai dû me changer, expliqua-t-il. Mon costume sentait trop le poisson. Vous êtes bien tendue. Quelque chose ne va pas ?

    Elle secoua la tête et se força à sourire.

    — Je dors mal ces derniers temps, c’est tout.

    — Ah.

    Il traversa la pièce et entreprit de débarrasser bougies et encens de son bureau. Ce faisant, il remarqua la tasse qu’Anastasia y avait déposée.

    — Je vous proposerais bien ce café… commença-t-il, mais vous avez l’air assez nerveuse comme ça.

    — Je l’ai fait pour vous.

    Il souleva un sourcil et lui coula un regard soupçonneux.

    — Aconit ou ciguë ?

    — Monsieur Zagan !

    Il sourit.

    — Je plaisante. Je sais que vous n’essayez plus de m’empoisonner. Votre gourou ne vous en fait pas reproche ?

    Elle se laissa tomber sur le siège destiné aux visiteurs — une chaise Louis XV fort inconfortable.

    — Je ne fréquente plus mon groupe de prière.

    Zagan roula la nappe en boule, bougies comprises, jeta le tout sous son bureau et prit place dans son fauteuil — un modèle ergonomique dernier cri.

    — Vous regrettez d’avoir quitté votre secte ?

    Elle se redressa, prête à défendre l’honneur du groupe.

    Elle referma la bouche.

    Zagan n’avait pas tort. Maintenant qu’elle avait pris ses distances, elle devait se rendre à l’évidence. Le groupe de prière de Valbert l’avait soutenue quand elle n’avait personne d’autre sur qui compter. Mais il avait tout d’une secte. Jusqu’à l’utilisation de cannabis dans ses « cérémonies ». Et pourtant, même si Valbert avait ordonné à Anastasia de tuer son employeur…

    — Mes amis me manquent, avoua-t-elle. Vous avez rencontré mon père. Vous savez… Disons que je n’ai jamais vraiment eu de famille. Mais dans le groupe, j’ai trouvé… Je ne sais pas.

    Elle haussa les épaules et baissa le regard sur le tapis persan.

    De la chaleur humaine, et l’impression d’appartenir à quelque chose.

    — Vous avez rencontré d’autres orphelins de la vie, aussi assoiffés d’amour que vous. Et un gourou prêt à se faire passer pour le père parfait. Je compatis, sans doute plus que vous ne l’imaginez. Mais vous devez comprendre que cette « famille » est un leurre, et Valbert un escroc.

    Elle hocha la tête en silence, les yeux toujours fixés sur les motifs colorés du tapis.

    — Vous avez compris pourquoi il m’avait demandé de vous empoisonner ? dit-elle pour changer de sujet.

    — Il vous avait chargée de tuer monsieur Mathieu, rappela Zagan. En un sens, vous avez réussi.

    Le corps de Mathieu s’était consumé en enfer, et Zagan avait pris possession de la dépouille de Richard Dupuis Junior, un client de Mathieu aussi avide de drogues que de relations tarifées. La disparition de Mathieu était une bénédiction pour l’humanité, et celle de Junior pas une grande perte non plus.

    La voix de Valbert résonna aux oreilles d’Anastasia.

    « Ma sœur, ne jugez pas les mécréants, car les portes du Ciel leur seront grandes ouvertes. »

    — Sottises ! marmonna-t-elle.

    — Pardon ?

    Elle redressa la tête en sursaut. Derrière son bureau, Zagan la considérait d’un air ahuri.

    — Je parlais toute seule. Vous disiez ?

    — Que votre gourou s’est lancé dans la vente de cannabis pour financer sa secte, et qu’il voulait probablement éliminer la concurrence. Mathieu régnait en maître sur le trafic de drogue dans tout Paris.

    Elle acquiesça. Oui, c’était probablement l’explication. Après tout, Valbert ne pouvait savoir qu’un ange déchu possédait le corps de monsieur Mathieu. Même si…

    — Il m’a donné de l’eau bénite.

    — Plaît-il ?

    — Pendant une semaine, j’ai fait tous vos cafés à l’eau bénite. Valbert m’en avait donné un jerrican.

    Zagan sourit.

    — Je me souviens. C’était infect.

    — Pourquoi faire boire de l’eau bénite à un mafieux ? Le poison, je comprends. Mais l’eau bénite ?

    — Sans doute pour la même raison pour laquelle il a voulu libérer les Béhémoths et détruire la Géhenne. C’est un fou.

    Anastasia fit la moue.

    Valbert était… particulier, oui. Après tout, pour créer une secte dans la maison familiale, il fallait avoir un grain. Mais…

    — Ses sceaux étaient exacts, non ?

    Zagan acquiesça avec une réticence visible.

    — C’est vrai. Exacts et franchement bien fichus. Je me demande où il les a trouvés.

    Elle se redressa.

    — Je peux le découvrir.

    Il la considéra d’un air amusé.

    — Laissez tomber. Valbert n’a aucune importance.

    — Et s’il recommençait ?

    — À faire quoi ? Mathieu est mort, les béhémoths prennent leur bain dans la Géhenne… Il a déjà réussi. Que voulez-vous qu’il fasse d’autre ?

    — Ça ne vous inquiète pas, de savoir qu’il possède des sceaux aussi puissants, et qu’il peut s’en servir comme il veut ?

    Zagan se leva et se dirigea à pas lents vers la fenêtre aux tentures tirées.

    — Les sceaux n’avaient qu’une fonction, et ils l’ont remplie. Ils sont désormais inutiles.

    — Et s’il s’en prenait encore à vous ?

    Il haussa les épaules et écarta légèrement le rideau pour regarder dehors.

    — Qu’il vienne. Mais il devra prendre un ticket.

    — Pardon ?

    Zagan tourna le dos à la fenêtre et regagna son siège.

    — Promettez-moi de vous tenir à l’écart de Valbert. Ses poisons ne me font rien, mais ils vous seraient fatals.

    Elle acquiesça. Pas un instant elle n’avait pensé que son gourou pourrait lui vouloir du mal. Mais il avait cherché à faire d’elle une tueuse…

    Zagan désigna le bloc-notes qu’elle serrait contre elle, et dont elle avait oublié l’existence.

    — Vous vouliez me parler d’autre chose ?

    — Noël approche. Les filles en cuisine veulent discuter du menu de réveillon. Elles ont des suggestions.

    Anastasia tendit son bloc-notes. Zagan le prit et commença à parcourir la liste des plats, ponctuant sa lecture d’exclamations enthousiastes.

    Qui aurait pu penser que les anges aimaient tant la gastronomie ?

    3

    LA HACKEUSE SUR UN TOIT GLACÉ

    Le zinc était froid sous le ventre de Nour, et malgré les multiples couches de vêtements dont elle s’était enveloppée, l’humidité la pénétrait jusqu’aux os.

    D’une main aux doigts gourds, elle ralluma son téléphone portable.

    — Où en es-tu de…

    — Pas encore, coupa la voix androgyne de Vicky. Le système de sécurité de ce monsieur Mathieu est très sophistiqué pour un simple restaurateur.

    Nour grogna. Mathieu n’était pas plus restaurateur qu’elle n’était blanchisseuse.

    — Mathieu est le parrain de la drogue à Paris, rappela-t-elle.

    Un soupir étonnamment humain lui répondit.

    — Je sais, fit Vicky. C’était une tentative de blague. Il semble que je doive encore travailler mon humour. Est-ce que…

    — Moins de blagues et plus de résultats. Je veux savoir pourquoi Junior est revenu à la vie, et ce qu’il fait chez ce Mathieu.

    Depuis son perchoir face à l’immeuble de Mathieu, Nour scrutait les fenêtres sans relâche. Rien ne filtrait à travers les tentures fermées. L’après-midi tirait à sa fin.

    Un rideau remua, et Nour retint son souffle.

    Le visage qui apparut à la fenêtre était celui d’une femme — jeune, les cheveux blonds coiffés en carré sage. Elle contempla la rue un moment, comme perdue dans ses pensées. Puis elle se détourna et le rideau retomba.

    Quelques piétons sonnèrent à la porte de l’immeuble et disparurent sous la voûte de l’entrée.

    — J’ai peut-être une réponse, fit Vicky.

    — Oui ?

    — En parallèle à nos tentatives de hacker le système de surveillance de l’immeuble de monsieur Mathieu, j’ai pris la liberté d’analyser ses actifs et flux financiers…

    Nour avait programmé Vicky pour flairer l’argent des trafiquants d’armes. Les comptes d’un marchand de drogue ne devaient pas être bien différents.

    — Viens-en au fait.

    — Monsieur Mathieu est mort il y a presque deux mois. Il a légué l’ensemble de sa fortune à Richard Dupuis Junior.

    Nour prit un instant pour digérer l’information.

    — Deux mois, c’est à peu près…

    — Le moment où nous avons exorcisé le démon Kippallunikipi du corps de Junior.

    — Le démon disparaît, je déclare la mort de Junior à la police, le trafiquant de drogue passe l’arme à gauche… Comment ?

    — Je ne dispose pas de cette information. Son corps ne figure dans aucun dossier médico-légal.

    Dans l’immeuble d’en face, quelques lumières s’allumèrent, ne révélant que des bureaux luxueux mais sans intérêt et, sous les combles, quelques chambres de bonnes.

    — Donc nous renvoyons Kippallunikipi en enfer, Junior est déclaré mort, Mathieu aussi… et Junior revient à la vie pour gérer les affaires de Mathieu ?

    — L’OMS n’a recensé aucun cas de retour à la vie… rappela Vicky.

    — L’OMS n’est pas vraiment l’autorité compétente en matière de démons et de trafiquants de drogue.

    — Dois-je consulter les archives du Vatican ?

    Nour frissonna et resserra le col de son blouson contre le froid nocturne.

    — Fais-toi plaisir. Mais avant ça, donne-moi accès à ces fichues caméras de surveillance. Tu as piraté je ne sais combien de comptes en Suisse, tu ne vas pas te laisser impressionner par un bête système de sécurité de restaurateur !

    — Monsieur Mathieu n’était pas rest… commença Vicky.

    — Je sais, soupira Nour. Il vendait de la coke. Et Junior lui en achetait. Et

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