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Le Serment de Sang
Le Serment de Sang
Le Serment de Sang
Livre électronique267 pages5 heures

Le Serment de Sang

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À propos de ce livre électronique

Les jumeaux Kaylen et Keenan Fraust sont de puissants guerriers métamorphes. Dans la lutte qui oppose leur communauté à une légion de monstres, ils sont reconnus pour être les tueurs les plus efficaces. Jusqu’au jour où Kaylen rencontre Nina Elhios, une jeune libraire humaine et en tombe amoureux. Il se retrouve malgré lui face à un nouvel ennemi. Le chasseur expérimenté va alors devenir une proie et fera tout pour protéger celle qu’il aime de tous et surtout de lui-même. Mais entre passion et devoir, Kaylen doit alors choisir son camp.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Mère de trois filles, Lya Nimm vit dans le sud de la France. Dévoreuse de livres depuis l'enfance, passionnée de romance de créatures fantastiques et imaginaires, l'écriture s'impose à elle dès l'adolescence pour coucher sur papier les histoires qui peuplent son esprit. C'est avec une plume élégante et addictive qu'elle entraîne un public de plus en plus nombreux, dans un univers dont elle est la chef d'orchestre.

LangueFrançais
Date de sortie12 juil. 2022
ISBN9782384600410
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    Aperçu du livre

    Le Serment de Sang - Lya Nimm

    Lya Nimm

    Le serment de sang

    Roman

    Cet ouvrage a été composé et imprimé en France par les

    Éditions La Grande Vague

    Site : www.editions-lagrandevague.fr

    3 Allée des Coteaux, 64340 Boucau

    Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

    ISBN numérique : 978-2-38460-041-0

    Dépôt légal : Mai 2022

    Les Éditions La Grande Vague, 2022

    Tome 1

    Sa langue au chat

    Chapitre 1

    Kaylen se laissa imprégner par l'environnement, fouillant dans la multitude de sensations qui l'assaillaient, à la recherche de l'odeur rance typique du mal.

    Les émotions glissaient sur sa peau, tels que le désir, la douleur et la peur. Cette ville était une véritable torture pour un empathe. Heureusement, ses années d'entraînement lui avaient permis de se forger un mental solide.

    Il savait exactement ce que les autres ressentaient, mais ces sentiments ne l'atteignaient pas, ne l'atteignaient plus.

    Ce don qui lui avait fait vivre un calvaire pendant de nombreuses années, jusqu'à l'obliger à rester cloîtré chez lui, à l'abri de toute émotion, était aujourd'hui totalement maîtrisé.  Il était devenu une formidable arme pour son travail.

    Et Kaylen était le meilleur dans son boulot. Un salopard insensible, un assassin hors pair, et avec son frère ils formaient une équipe redoutable.

    Keenan attendait patiemment que son jumeau remonte la piste. Adossé contre un mur, il envoyait la fumée de sa cigarette vers le ciel tout en observant les étoiles. La lune serait bientôt pleine, et il sentait la bête s'agiter en lui.

    Cette traque était une distraction parfaite, même si la saveur serait meilleure sous forme animale.

    Après quelques secondes de recherche, Kaylen capta les effluves des deux renégats, qui se dispersaient dans des directions différentes, et les pointa du doigt.

    Se réceptionnant sans mal, il s'accroupit dans l'ombre et scanna les environs.

    S'ils avaient partagé le même utérus pendant huit mois et demi et étaient tous deux métamorphes, leur père leur avait laissé un héritage bien différent. Kaylen avait hérité de l'empathie, et lui de la synesthésie.

    Il voyait perpétuellement les gens auréolés de lumières de différentes couleurs, signifiant leur appartenance. Justement, quelques mètres plus au nord, il distingua deux humains et un métamorphe loup, ce qui impliquait que Kaylen avait touché le jackpot en pistant le sorcier.

    Keenan se redressa. Étant donné que le scélérat se savait pourchassé, et que le vent avait de toute façon emporté son odeur jusqu'à sa proie, il était inutile de faire dans la dentelle.

    Une bonne vieille attaque frontale ferait l'affaire.

    Pour ce qui était des humains, vu l'odeur d'alcool qui flottait jusqu'à lui, ils devaient être tellement imbibés qu'ils ne se rendront compte de rien, ou penseront être en plein délire.

    Impatient, Keenan se jeta sur sa proie.

    De son côté, Kaylen tournait en rond. Il était passé deux fois devant ce traiteur chinois, et la senteur de friture commençait à lui donner la nausée.

    Attends, depuis quand il y a un resto chinois ici ? se demanda-t-il. Foutu sorcier ! Il était en train de manipuler son esprit et il ne s'en rendait compte que maintenant.

    Il se concentra pour chasser l'enchanteur de sa tête et... reprit connaissance, le visage dans le caniveau.

    Cet enfoiré était vraiment fort, il ne l'avait pas vu venir. Il était devant les quais avec Keenan et l'instant d'après… PAM… Chinatown !

    Le premier venu se serait laissé submerger, mais Kaylen n'était pas né de la dernière pluie, comme ce sorcier allait l'apprendre à ses dépens.

    La voix du sorcier résonna tout autour de lui, se répercutant contre des murs invisibles.

    Encore un tour de passe-passe.

    Le sorcier apparut. La vingtaine à peine, des cheveux blonds parfaitement coiffés, et des yeux bleus innocents. On lui aurait donné le bon Dieu sans confession.

    Si, bien sûr, on faisait abstraction du couteau à cran d'arrêt qu'il tenait dans la main gauche et de la malfaisance qui émanait de lui.

    L'angelot leva les bras, paumes vers le ciel, et commença à incanter dans une langue aux accents à faire saigner les tympans. La voûte étoilée se fissura et le tonnerre gronda.

    Au bout de dix minutes de psalmodie ininterrompue, Kaylen abandonna sa position de combat.

    Ses traits angéliques firent place à une expression hideuse, une lueur de pure folie au fond des yeux, et une grosse veine battant sur son front.

    Un craquement de vertèbres brisées termina la phrase, suivi du bruit sourd d'un corps s'écroulant sur le bitume.

    Las de ce monologue qui s'annonçait interminablement chiant, Kaylen avait bondi pour se retrouver derrière le sorcier et lui briser la nuque.

    C'était ça le problème de nos jours, trop de blabla, pas assez d'action.

    Kaylen sortit son portable et appela son frère.

    Kaylen passa un rapide coup de fil à l'équipe de nettoyage chargée de faire disparaître le corps et replaça son téléphone dans la poche arrière de son jean. Puis, il entreprit de faire le chemin en sens inverse pour rejoindre les quais.

    Il était près de dix-neuf heures, mais la nuit débutait tôt en ce mois de décembre. Les boutiques n'allaient pas tarder à fermer, et quelques retardataires bravaient le froid pour boucler leurs cadeaux de Noël avant le grand jour.

    Après cinq minutes de marche, il s'aperçut qu'il n'avait pas pris la bonne direction.

    Il se trouvait dans une rue piétonne décorée de guirlandes et de boules multicolores. Des haut-parleurs diffusaient des chants de Noël en fond sonore. Les gens étaient heureux, réjouis par les repas de fête qui se profilaient. Cette chaleur lui caressa la peau pendant qu'il remontait la rue, au milieu des badauds souriants.

    Il pressa le pas. Keenan ne lui laisserait que des miettes s'il tardait trop.

    En passant devant une intersection, sa peau se mit à le picoter. Un sentiment de détresse le submergea. Il suivit cette piste, longeant les vitrines illuminées tel un automate, comme si ses pieds savaient exactement où aller.

    Kaylen s'arrêta devant la seule boutique qui n'affichait pas les couleurs festives d’usage. L’enseigne qui trônait au-dessus de la devanture valait toutes les décorations du monde. Au milieu d'un paysage forestier, un petit chaperon rouge et un loup jouaient à cache-cache avec les lettres du mot « librairie ».

    Son épiderme se mit carrément à le brûler.

    Poussé par la curiosité et par une force qu’il ne put expliquer, il poussa la porte d’entrée. Tout d’abord, il capta l'odeur des livres, du papier fraîchement imprimé et de l'encre.  En dessous, caché, presque imperceptible, un parfum exquis qu'il ne sut déterminer. Il l'isola des autres senteurs pour mieux l'analyser.

    Fruité, épicé, indéniablement féminin, il mourait d'envie d'y goûter. Il navigua entre les rayonnages, guidé par cet arôme savoureux.

    C’est alors qu'il la vit, assise derrière un comptoir, le regard rivé sur lui.

    Elle était brune, avec de longs cheveux aux ondulations parfaites. Des yeux comme il n'en avait jamais vu, violets comme un champ de lavande en plein été. Des lèvres faites pour embrasser. Une authentique beauté.

    Son nerf optique envoya une impulsion dans son bas-ventre, et une douleur furtive lui étreignit la cage thoracique.

    Son instinct lui commandait de sauter par-dessus le comptoir et de la prendre, à cet instant, afin de la marquer comme sienne, et de la réconforter pour chasser les nuages de tristesse qui obscurcissaient son esprit.

    Faute de mieux, il s'agrippa au comptoir. La gorge sèche, il tira légèrement sur le col de son pull.

    C'était lui ou il faisait chaud, ici ?

    Merde, même sa voix était canon. Une véritable mélodie pour les oreilles. Il plaça les pans de sa veste devant lui pour masquer son érection.

    Qu'est-ce qui lui arrivait, bon sang ? Il était plutôt du genre à annoncer clairement la couleur d'habitude. Là, il se retrouvait comme un crétin, pas fichu d'aligner deux mots. Son regard faisant la navette entre ses yeux envoûtants et ce minuscule grain de beauté, sur le coin gauche de sa lèvre inférieure.

        Quand il avait franchi la porte, Nina s'était dit « chouette ! un cadeau de Noël en avance » !

    Il était tellement grand qu'il dut légèrement se baisser pour passer la porte. Ses cheveux étaient bruns, retenus par un élastique sur sa nuque, et ses yeux perçants, bleu marine.

    Un pulvérisateur de petites culottes en puissance !

    Ce dont elle se fichait royalement car elle en avait un plein tiroir et était toute disposée à en racheter.

    Ce qu’elle projetait pour lui se jouait principalement à l'horizontale. Réflexion faite à la verticale aussi, il était assez balèze pour la maintenir contre un mur. Ce qu'elle devinait sous le pull noir moulant qui l’enveloppait n’avait pas l'air d'être de la gonflette.

    Mais son enthousiasme retomba vite : quelque chose clochait chez ce type. Muet comme une carpe, il la fixait comme s’il voyait une femme pour la première fois.

    Sa bouche s'ouvrait et se fermait comme un poisson hors de l'eau. Sa pomme d’Adam jouait au yo-yo, mais toujours aucune tentative de communication.

    Ce type commençait à lui faire un peu peur. Il s'agrippait au comptoir tellement fort que ses jointures avaient blanchi, comme s'il se retenait de lui sauter dessus.

    Quand elle se leva, elle sentit, plus qu'elle ne vit, le regard du type glisser de sa bouche à ses seins, avant de remonter illico se fixer sur un point derrière elle.

    Il semblait terriblement gêné à en croire la rougeur qui envahissait ses pommettes, ce qui la rassura quelque peu.

    Les violeurs en série ne rougissaient pas, si ?

    Il se passa la main dans les cheveux, libérant quelques mèches au passage. L’envie de l’avoir nu, en dessous d’elle, passa de nouveau numéro un sur sa To Do List.

    Elle avait toujours eu un faible pour les cheveux longs.

    C'était tout à fait le timbre auquel elle s'attendait. Grave, sensuel, le genre de voix qui vous ferait croire n'importe quoi.

    Le pauvre, il a l'air tellement perdu, c’est adorable.

    Il sourit, dévoilant des dents blanches parfaitement alignées.

    Il hocha la tête et tourna les talons. Nina soupira avant de le rattraper à la sortie.

    Il fouilla l'intérieur de sa veste et en extirpa une carte qu'il lui tendit.

    Nina ne put s'empêcher de sourire et retourna au comptoir. Elle sentit son regard la suivre et le laissa profiter du spectacle le temps d'attraper un crayon et de noter son numéro sur un morceau de papier.

    Elle glissa son numéro dans la poche du bellâtre et se pencha pour lui ouvrir la porte, le frôlant par la même occasion.

    Bordel, mais que vient-il de se passer, là-dedans ? Je suis vraiment resté pétrifié face à cette humaine ?!

    Devant la boutique, Kaylen était dubitatif. Nina avait fermé derrière lui. Il la regarda aller et venir entre les rayonnages, son corps fin se mouvant avec grâce et ses cheveux se balançant au rythme de ses pas.

    Il sortit son portable et pianota un message.

    « Café ? Demain, à 8 h. »

    Il la regarda reposer une pile de livres sur une table et sortir son téléphone. Un sourire illumina son visage en croisant le bleu de ses yeux.

    « OK ! Ici à 8 h. »

    Il leva le pouce dans un accord silencieux, puis redescendit la rue au pas de course, avant de faire une connerie. Le contact de la peau douce de Nina était encore ancré dans sa paume, tandis qu’une étrange chaleur lui comprimait la poitrine.

    Il accéléra le pas, Keenan allait le tuer !

    Les lampadaires n'éclairaient pas les quais, mais la lune prodiguait assez de lumière pour que Kaylen puisse voir les berges. Il n’y avait personne de visible, mais il savait que Keenan n'était pas loin. Il percevait son agacement depuis deux pâtés de maisons.

    Se chamaillant comme des enfants, ils longèrent la berge et disparurent dans la nuit.

    Le lendemain matin, à huit heures précises, Kaylen patientait devant la librairie. Malgré la température proche de zéro, il n'avait pas froid et était impatient de revoir Nina.

    Son attente fut vite récompensée. La lumière envahit le magasin et la silhouette de la jeune femme apparut. Elle était aussi belle que dans son souvenir et dans les rêves qu'il avait faits, toute la nuit.

    Elle portait un jean noir qui la moulait à la perfection, et un pull à col en V violet, dévoilant la naissance de ses seins. Ses cheveux ramenés en tresse reposaient sur son épaule. Elle sentait divinement bon.

    Malgré son sourire, la tristesse qu'il avait perçue la veille était omniprésente et lui donnait envie de la serrer dans ses bras.

    Nina déverrouilla la porte et s'écarta pour le laisser passer.

    Elle s'inclina en avant pour attraper son trousseau de clés de l'autre côté du bureau, dévoilant la chute de ses reins. Kaylen déglutit, se passant la langue sur les lèvres. Jamais il n'avait désiré quelqu'un à ce point. Étonnamment, il voulait faire durer le plaisir avant de la goûter. La saveur n'en serait que meilleure, mais bon sang que c'était dur.

    Ils prirent place près de la fenêtre et commandèrent deux cafés. Anxieux, Kaylen jouait avec la carte, pendant que Nina allumait une cigarette. Elle aspira longuement la fumée en tapotant son briquet sur la table.

    OK, elle joue cartes sur table.

    Le parfum de désir qu'il avait flairé plus tôt n'était pas le fruit de son imagination.

    Le serveur apporta les tasses. Nina mit deux sucres dans la sienne, remua et avala une gorgée de café avant de reprendre.

    Elle se pencha et les yeux de Kaylen glissèrent automatiquement dans son décolleté.

    Merde, elle le fait exprès.

    Il avait répondu sans réfléchir.

    Non ! Ça ne lui allait absolument pas ! Il la voulait maintenant et pour chaque seconde de sa putain de vie. Dans quoi était-il en train de s'embarquer, et quelle était cette pression dans sa poitrine ?

    Bon, d'accord, elle voulait du sexe, il allait lui en donner. Il allait être le salaud qu'il était avec les autres, et après...  Après, il ramperait à ses pieds pour qu'elle le garde. Oui, bon plan… très bon plan !

    Il était troublé, il n'avait pas l'habitude des femmes directes et ne savait pas comment réagir. C'était touchant.

    Il n'osait même plus la regarder dans les yeux, et remuait son café depuis dix bonnes minutes alors qu'il n'avait pas ajouté de sucre.

    Elle n'était pas dupe. Elle savait pertinemment qu'il n'avait pas de chien, ou tout du moins, qu'il n'en avait pas perdu un dans sa rue. Mais elle trouvait tellement drôle de le mettre mal à l'aise qu'elle n'allait pas s'en priver.

    Contre toute attente, il sourit et lui fit signe de s'approcher. Il se leva légèrement et sa bouche à quelques millimètres de son oreille, lui murmura :

    Elle sentit son souffle l’effleurer, de délicieux frissons la parcoururent. Elle se mordilla la lèvre inférieure et regarda sa montre.

    Nina se leva, et le temps de se retourner pour prendre sa veste, il se tenait juste devant elle, la surplombant de toute sa hauteur. Ce fut à son tour d'être troublée, elle n'était qu'à quelques centimètres de ses lèvres et mourait d’envie de réduire la distance pour goûter à cette bouche tentatrice.

        Ses yeux étaient les plus envoûtants qu'elle ait jamais vus. Deux magnifiques joyaux bleus plongés dans les siens. Pourtant, elle aurait juré qu'ils étaient plus foncés, la veille.

    Au bout de ce qui sembla être une éternité, mais qui n'avait pas duré assez longtemps à son goût, Nina sentit le souffle de Kaylen sur son front pendant qu'il enroulait son écharpe autour de son cou, s'attardant plus que nécessaire sur ses épaules. Il se pencha vers son visage, déposa un chaste baiser sur sa joue, avant de la raccompagner, sagement, jusqu'à la porte de la librairie.

    Nina hocha la tête.

    Ce type avait beau être incroyablement sexy, il était aussi très étrange.

    Elle déverrouilla la serrure, se repassant mentalement ce qui venait de se produire et entra dans sa boutique. Peut-être qu'elle ne lui plaisait pas en fin de compte.

    Avant qu'elle ait fermé la porte, deux mains lui agrippèrent la taille. Elle se retrouva plaquée contre un corps ferme.

    Il pressa sa bouche contre la sienne, doucement, attendant sa réaction. Nina entrouvrit les lèvres et plaça ses bras autour de son cou, se serrant plus étroitement. Il était vraiment tout en muscles, et ce qu'elle sentait contre son ventre réglait la question de l'attirance.

    Son baiser se fit plus pressant et sa langue, plus inquisitrice. Elle sentit ses doigts se frayer un chemin sous son pull et lui caresser le dos.

    Des frissons de plaisir coururent sur sa peau et une vague de chaleur remonta le long de ses jambes pour se nicher entre ses cuisses. Il avait un goût de danger et d'interdit.

    Elle en voulait plus, maintenant.

    Peu lui importait que la porte soit grande ouverte ou que les passants puissent les voir. Une main sur sa nuque, elle l'attira plus près, lui rendant son baiser avec fougue.

    Et aussi vite qu'il avait commencé, Kaylen s'interrompit, laissant Nina pantelante et le souffle court.

    Bonne journée ?... Bonne journée ! Mais quel con ! Ce ne serait pas étonnant qu'elle l'envoie balader après ça !

    Cette nana va finir par me rendre dingue. Son cerveau était aux abonnés absents, près d'elle. Il avait besoin d'une bonne lobotomie ou de deux, trois coups en pleine gueule. Ça lui remettrait peut-être les idées en place !

    Kaylen retourna à l'appartement qu'il partageait avec son frère. Il le trouva allongé sur le canapé devant un match de basket, une cigarette à la bouche.

    Keenan renifla dans sa direction.

    Il écrasa sa cigarette, prit sa veste et s'avança vers son jumeau.

    Kaylen s'installa sur un fauteuil, la tête entre les mains.

    Est-ce qu'il lui avait vraiment dit bonne journée ?

    En prenant sa pause déjeuner, Nina repensait au moment qu'ils avaient partagé. Ce baiser avait été tellement passionné que ses réminiscences lui brûlaient encore les lèvres. Étrangement, elle se sentait bien près de lui. Le poids sur sa poitrine se faisait moins pesant.

    Merde, elle était à deux doigts de succomber à cette connerie d'amour, et seulement après un rendez-vous… Elle devait se reprendre très vite, se focaliser sur des détails purement physiques, juste physiques, pas de sentiments !

    Elle repensa à sa bouche écrasant la sienne. Si cette étreinte était un avant-goût de ses autres talents, la nuit prochaine s'annonçait prometteuse et elle regretta qu'il ne soit pas libre ce soir.

    D'ailleurs, quel était son boulot pour travailler en période de Noël ? Père Noël ? Dans ce cas, elle voulait bien signer chez les lutins, immédiatement.

    Il avait plus le style tueur à gages, ou trafiquant de drogue, et préférait sûrement donner les coups que les soigner. Ça éliminait d'office les flics et les médecins.

    En sursautant, Nina renversa sa bouteille sur la table.

    Sa meilleure amie, Inès, la regardait du coin de l’œil en l'aidant à nettoyer. Elles avaient prévu de faire des courses cet après-midi, pour boucler leurs achats de Noël et préparer le repas pour leur soirée entre filles avec Hannah qui les rejoindra plus tard.

    Elles partirent en riant, se frayant un passage entre les badauds agglutinés devant les vitrines illuminées.

    Kaylen regardait la nuit tomber depuis la terrasse de l'appartement, une bière améliorée à la main.

    L'amélioration s'avérant être de la poudre d'antimoine ou était-ce de la pivoine ? Il n’en avait aucune idée, en vérité. L’important étant qu’additionnée à sa bière, la poudre magique accentuait considérablement les effets de l'alcool, pour que son organisme métamorphe puisse l'assimiler et lui mette la tête à l'envers.  Et ça fonctionnait bien ! Il ne se souvenait même plus pourquoi il avait décidé de se saouler.

    Ah si ! Ça lui revint. C'était à cause de cette fille, il n'arrivait pas à penser à autre chose.

    Il n'aurait pas dû la toucher, ni l’embrasser.

    Le souvenir du goût de ses lèvres et du velouté de sa peau ne le quittait pas. Il n'avait

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