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La bataille des Djinns
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Livre électronique151 pages2 heures

La bataille des Djinns

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À propos de ce livre électronique

De tout temps, l’homme a toujours été profondément fasciné par le surnaturel et le monde invisible. L’existence d’un monde parallèle au nôtre, pourtant bien réel, l’a toujours troublé. On fait souvent référence à ce monde en tant que « monde des esprits » et la plupart des gens s’en font une image particulière. « La bataille des Djinns » Toute une histoire ! Ou devrais-je dire, tout un enchevêtrement d’intrigues nous introduit dans ce panorama.
À travers la vie trépidante de son arrière-grand-père, l’auteur nous plonge dans un monde magique qui nous sort de notre ordinaire.
Cet aïeul, confronté à la réalité du surnaturel, nous dépeint l’existence d’un monde parallèle où hommes et djinns se côtoient, se battent, s’allient, se trahissent et… s’aiment.
Tout au long de l’ouvrage, les génies interfèrent directement dans la vie des collectivités, des couples et de l’individu ; générant de fortes émotions de peur, de tristesse, de colère et de joie.
« La bataille des Djinns » Contes ou histoires vraies ?
LangueFrançais
Date de sortie6 déc. 2017
ISBN9791029007705
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    Aperçu du livre

    La bataille des Djinns - Yacine Ndiaye

    979-10-290-0770-5

    Préface

    « La bataille des Djinns » ! Toute une histoire ! Ou devrais-je dire, tout un enchevêtrement d’intrigues, où hommes et djinns se côtoient, se battent, s’allient, se trahissent et… s’aiment.

    À travers la vie trépidante de son arrière-grand-père, l’auteur nous replonge dans le monde féérique de notre enfance. Un monde fascinant que tout africain a connu à travers les contes dits avec beaucoup de brio, le soir, au coin du feu, par le grand-père, la grand-mère ou le conteur du quartier.

    De tout temps, l’homme a toujours été profondément fasciné par le surnaturel et le monde invisible. L’existence d’un monde parallèle au nôtre, pourtant bien réel, l’a toujours troublé. On fait souvent référence à ce monde en tant que « monde des esprits » et la plupart des gens s’en font une image particulière. « La bataille des Djinns » nous introduit à nouveau dans ce panorama.

    Cet ouvrage d’un style simple, clair et vivant est une belle narration, plaisante à lire et à faire lire dans nos familles, pour « revaloriser » ce monde magique et arroser notre imagination source de création de nos chefs-d’œuvre.

    « La bataille des Djinns » ! Une belle œuvre, assurément !

    Dr A.L. Gueye

    Le magicien

    Comme à ses habitudes, grand-père Demba était venu nous rendre visite. Il quittait Ndar (Saint-Louis du Sénégal) pour passer quelques jours à Guéoul. J’étais toujours très excité lorsqu’il était là. Il apportait avec lui toutes sortes de gâteries. Ce dont je raffolais le plus, c’étaient les fruits du sapotier. Les sapotes sont des fruits de formes arrondies à la peau grise et à la pulpe tendre et juteuse.

    Mame Demba, comme on l’appelait, était de petite taille. Il était chauve, mais ce qui attirait chez lui, c’étaient ses yeux d’un blanc immaculé dont l’intensité était accentuée par sa peau d’une noirceur d’ébène rarement égalée. Comme autre trait notable, il lui manquait un bout de son pouce droit ; ce qui m’a toujours intrigué chez lui.

    Grand-père avait la réputation d’un homme sage. Il représentait l’excellence dans le savoir et aussi dans la justesse du jugement sur toutes choses, en particulier dans ses jugements des valeurs morales.

    En cette période de forte chaleur, toute la maisonnée se réunissait le soir sous le badamier. Et grand-père se mettait à nous raconter de belles histoires. J’aimais l’écouter parler, tout le contraire de mon grand frère Ousseynou, qui lui préférait aller sur la place du village, sous l’unique lampadaire de Guéoul, pour y retrouver les autres enfants.

    Une question me taraudait la tête depuis fort longtemps et d’une petite voix, je lui demandais :

    – Grand-père, peux-tu m’expliquer, comment tu fais pour aller à pied dans la même journée à Saint-louis et revenir le soir même à Guéoul ?

    Grand-père ne répondit pas à ma question, peut-être ne m’avait-il pas entendu ! Lors de ses séjours, il arrivait à grand-père de se réveiller le matin et d’informer la famille qu’il allait se rendre à St-Louis (distant de 95 km) en précisant :

    – J’y vais à pied comme d’habitude !

    Je voyais alors les cousines de ma mère qui vivaient dans la concession, lui donner des lettres et parfois des présents à remettre à la famille à Saint-Louis. Et l’après-midi du même jour, grand-père revenait et remettait à chacune une lettre-réponse. En outre, il apportait avec lui des poissons frais encore frétillants qu’il remettait à ma mère en lui disant :

    – Tenez ! Un cadeau des Saint-louisiens !

    Comme tous les soirs, nous étions assis sous le badamier. Grand-père devait nous raconter une de ses histoires. Je reposais la même question :

    – Alors grand-père ! Nous diras-tu aujourd’hui comment tu fais pour te déplacer aussi vite ?

    Grand-père sourit tendrement puis murmura :

    – Ablaye ! Petit curieux, tu veux vraiment savoir comment j’arrive à me déplacer aussi vite ?

    — Oh oui grand-père !

    – Cela découle d’une des nombreuses histoires que j’ai vécues. Je vous la raconterai, répondit grand-père. Mais aujourd’hui, je vais vous en narrer une autre, une histoire que j’ai vécue pendant mon enfance. Vous savez, j’ai passé mon enfance ici à Guéoul et mon adolescence au Walo. C’est l’histoire de Poulok, le magicien.

    Grand-père prit une profonde inspiration et je perçus la nostalgie dans son regard. Il entama :

    – Aujourd’hui encore, je revois beaucoup d’images défiler dans ma tête. J’avais environ cinq ans lorsque cela s’est déroulé.

    Cette année-là, la saison des pluies s’était bien passée et les récoltes étaient abondantes. Chaque après-midi, les villageois se retrouvaient sous le caïlcédrat du village. Les hommes jouaient au jeu de dames ou discutaient à bâtons rompus. Les femmes quant à elles débattaient du grand tam-tam qu’elles allaient organiser ; cette manifestation serait animée par le grand tambour-major Sala Ndiaye de Louga.

    Sala Ndiaye et son groupe de batteurs étaient en vogue à l’époque. De Guéoul à Louga, aucune cérémonie n’était digne de ce nom, si elle n’était sous la baguette de Sala Ndiaye.

    Les discussions allaient bon train lorsqu’au loin, on entendit le son d’un tama (petit tam-tam qui se porte sous le bras). Plus il s’approchait, mieux on entendait la voix du crieur. Au niveau de la grande place, il s’arrêta, son tama coincé sous son bras, il se mit à le battre dans un rythme endiablé. Donnant un dernier coup de baguette, il s’écria :

    – Gens de Guéoul ! Habitants de Ngoumba ! L’événement que tout le monde attendait est arrivé. Comme chaque année, à la même période, celui dont vous souhaitiez la venue est là ! Le plus grand magicien de tous les temps ! Poulok Mamou Ndiack ! Ce soir, sous le grand baobab, en face du village, un très grand spectacle vous sera donné. Ne le ratez sous aucun prétexte et surtout ne vous le faites pas raconter !

    Poulok Mamou Ndiack était un magicien de renommée qui venait chaque année faire un spectacle à Guéoul, et curieusement, il ne rentrait jamais dans le village.

    À chacune de ses apparitions, toujours accompagné de ses trois batteurs, ils s’installaient sous le baobab qui faisait face au village. Oui, Poulok ne rentrait jamais dans le village !

    Un jour, la question lui fut posée et il répondit que le djinn Mamou Ndiack avec qui il avait pactisé, était en brouille avec le chef des djinns du village. Ce dernier lui avait interdit l’accès sous prétexte que Mamou Ndiack était un jeune djinn banni de son clan.

    Les djinns étant un peuple très solidaire, chaque clan vit sous l’égide d’un chef. La hiérarchie y est très importante et tout individu faisant preuve d’insubordination se voyait expulsé, exilé. Il devenait alors un solitaire. Ces solitaires vivaient la plupart du temps d’agressions et de vols, et étaient souvent adeptes de la boisson alcoolisée. Par conséquent, ils étaient la plupart du temps saouls et dangereux.

    Enfin, un événement dans le village ! D’ores et déjà, toutes les discussions tournèrent autour du spectacle de ce soir.

    Les causeries allaient bon train lorsqu’on vit arriver à grands pas Moctar le Maure. Comme à ses habitudes, il tenait d’une main les pans de son grand boubou derrière sa taille et de l’autre, son chapelet. Arrivé à hauteur du groupe, il s’arrêta et s’adressant au chef de village, le toisa :

    – Chef ! Chef !

    Le chef, assis sur l’une des nattes, releva lentement son visage puis le fixant avec un mépris non voilé, lui dit d’un ton sec :

    – Que se passe-t-il encore Moctar ?

    Le Maure sans s’occuper de la façon dont le chef l’avait considéré, enchaîna :

    – Chef ! Poulok le magicien est encore là !

    – Oui, Moctar ! Je le sais déjà ! Si c’est pour cette nouvelle, nous te remercions, car nous sommes déjà au courant !

    – Chef ! Je suis venu me plaindre de ses agissements. À chacun de ses spectacles, Poulok me vole !

    – Comment ça, il te vole ? Et que te vole-t-il ?

    – Des bonbons ! Au lendemain de ses représentations, tout mon stock de bonbons disparaît. Et je peux être formel que c’est lui qui me les vole grâce à ses tours de magie !

    – Je rêve ou quoi ? Avez-vous entendu Moctar ? s’étonna le chef, se tournant vers l’assemblée.

    Puis, se retournant de nouveau vers le Maure, il reprit :

    – Moctar ! Si tu cherches un voleur de bonbons, tu ferais mieux de t’adresser aux souris qui sont en train de ronger non seulement tes marchandises, mais aussi les planches de ta baraque qui risque de s’écrouler d’un moment à l’autre !

    Ce fut l’hilarité générale.

    Pour toute réponse, le Maure laissa échapper de sa bouche une sorte de croassement et se raclant la gorge, il fit tomber un crachat juste à quelques centimètres du chef.

    – Mais, ça ne va pas chez toi Moctar ! s’énerva le chef.

    Profitant de l’occasion, certaines personnes dans l’assistance se donnèrent à cœur joie dans la médisance envers le boutiquier, surtout ceux à qui il refusait les crédits.

    Sans même s’occuper de ce qui se disait, Moctar se retourna et d’un pas vif s’éloigna.

    Assis à l’entrée de sa boutique, le Maure prit une feuille de papier et avec sa plume en bois, se mit à griffonner.

    Lorsqu’il eut terminé, il plia délicatement son talisman, l’enroula avec du fil puis monta sur un tabouret et l’accrocha à un clou au-dessus de la porte.

    – On verra de quoi est capable ce magicien ! dit-il.

    Le soir arriva, sous le baobab, un grand feu illuminait tous les environs. Les villageois étaient au rendez-vous.

    Les spectateurs formèrent un cercle prédéfini. Les enfants, dans une excitation extrême, étaient assis tout autour, à même le sol. Les femmes, à l’arrière des gamins, se bousculaient, chacune voulant se mettre devant l’autre. Elles se piétinaient, se lançaient des piques, se chamaillaient comme des poules. Les hommes, rangés derrière les femmes, causaient calmement attendant le début du spectacle. Les batteurs avaient pris place.

    Mody était le tambour-major, c’était lui qui donnait le tempo. Chaque tour de magie avait un rythme approprié. À un moment, Mody frappa trois coups de baguette sur son tam-tam et ce fut le silence dans la foule. On entendit les gens :

    – Cédez-lui le passage ! Cédez-lui le passage !

    Poulok le magicien avança jusqu’au milieu du cercle, tout de rouge vêtu. Il avait attaché autour de sa tête un bandeau rouge serti de cauris. Il tenait d’une main un tambour et de l’autre une petite calebasse qu’il posa par terre. À la vue du magicien, toute l’assistance s’extasiait, les applaudissements redoublèrent de plus bel :

    – Poulok ! Poulok ! Poulok ! entendait-on.

    Le magicien souleva le tambour, montrant à l’assistance que c’était juste un tronc creux et vide.

    Posant le tambour par terre, il prit la calebasse remplie de vin de palme, la porta à sa bouche et en but une bonne gorgée. Puis, avec un bruit de soufflet, il recracha la boisson au fond du tronc. Il répéta ce geste plusieurs fois. La calebasse était presque vide lorsque Mody le batteur protesta :

    – Ça suffit Poulok ! Ça suffit ! Tu lui en donnes trop !

    Trop tard, le

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