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Manipulé: Tome 1 : La traversée du tunnel
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Manipulé: Tome 1 : La traversée du tunnel
Livre électronique291 pages4 heures

Manipulé: Tome 1 : La traversée du tunnel

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À propos de ce livre électronique

« L’Amour, le vrai, n’emprisonne pas, au contraire il propulse. L’Amour, le vrai, ne cherche pas à garder l’être aimé comme sa propriété. Tu as été égoïste. Plutôt que de développer l’Amour, tu as développé la peur. Cette confrérie à qui tu as appartenu, n’a rien de spirituel. C’est une loge noire. Tôt ou tard, le prix à payer est toujours le sang. »
Rony, jeune homme brillant et dynamique, se retrouve confronté aux réalités de son temps dans son ultime objectif de se faire une place au soleil. Tiraillé entre les sortilèges pernicieux d’une mère acariâtre et les soubresauts d’une épouse acrimonieuse et perverse, il va devoir faire face à son destin avec ténacité et amour. Ce qui au départ s’apparente à une idylle se transforme brusquement en un orage rempli de rancœur et de vengeance. Mais l’amour véritable a toujours triomphé. Le monde occulte avec ses facettes n’a cessé d’avoir un point d’honneur dans cet ouvrage plein de rebondissements.
LangueFrançais
Date de sortie22 juin 2021
ISBN9782312081908
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    Aperçu du livre

    Manipulé - Koffi Rogatien Kokoun

    cover.jpg

    Manipulé

    Koffi Rogatien Kokoun

    Manipulé

    Tome 1 : La traversée du tunnel

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2021

    ISBN : 978-2-312-08190-8

    Avant-propos

    Il y des réalités que l’on ne peut nier. L’évolution de la technologie, la prolifération de nouvelles technologies, mais aussi la sorcellerie. Cette dernière est une réalité ineffable qui fait de ravage dans les sociétés africaines. Elle n’a pas une cible fixe. L’ami pour elle est une proie potentielle. Le père, la mère ou le fils n’en sont point épargnés.

    Mais la sorcellerie n’est pas une fatalité. Les religions s’évertuent de lutter chaque jour contre les nouvelles techniques de ce mal qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce qui justifie la multiplication des temples religieux, mais aussi de nouvelles pratiques et croyances. Ces religions sont aussi parfois des couvertures pour ces malfaiteurs occultes, sans frontières et sans lois. Ils sont capables d’opérer en terrain ennemi et bravent ainsi leur propre record. Mais cela se solde souvent par des échecs cuisants. Ainsi des chutes d’oiseau se transformant du coup en êtres humains sont légions. Il ne s’agit toujours pas de nos grands-mères comme on a tendance à le penser. Les bureaucrates, les commerçants, les artisans, bref toutes les couches sociales sont concernées.

    Le présent ouvrage aborde cette réalité si présente en Afrique et particulièrement dans la société béninoise. Dans un style simple et fluide, le monde des ténèbres et celui de la lumière se sont côtoyés sans pour autant se mélanger. Le mal n’a jamais été loin du bien. Des fois, ils dorment ensemble. C’est soit la mère ou la femme. Le marabout à qui l’homme fait recours, censé le protéger, n’est pas disqualifié, lui aussi, de ce jeu. En somme, la sorcellerie et la ruse ont été des mots de la même famille à travers cette œuvre pleine de rebondissements. Mais une autre force, sublime, a pu combattre la sorcellerie. Il s’agit de l’Amour. L’Amour a triomphé. Cet Amour désintéressé qui perce, avec sa lumière infinie, les ténèbres les plus sombres, et nous immunise contre les assauts d’un monde cruel aux multiples facettes.

    Allons à la découverte d’un ouvrage inédit qui redéfinit l’image d’une société dualiste ; Celui d’un ange à double facette, secrétaire générale d’un ministère la journée, présidente d’une confrérie de sorcellerie la nuit ; présidente d’un groupe de prière le jour, membre d’une confrérie la nuit. Mais la victime principale, devenue héros, va déjouer beaucoup de tendances et infléchir le mythe de la fatalité de la sorcellerie.

    Chapitre 1

    La pleine lune illuminait et dévoilait toute sa beauté dans la localité de Zinvié, un village périphérique de la ville de Cotonou. Le majestueux iroko était clairement visible sous cette clarté et même son ombre était à peine sombre, car les rayons de la lune transperçaient le feuillage du géant arbre et éclairaient par endroit l’ombre projetée au sol. De loin, un malvoyant pouvait distinguer aisément des êtres disposés en cercle, sous cet iroko. Mais Il aurait fallu approcher l’arbre de près pour constater qu’il s’agissait des femmes. Certaines étaient très jeunes, d’autres moins jeunes ou encore très vieilles. Toutes avaient de pagnes noirs noués à la poitrine et une banderole rouge attachée à la taille. Elles étaient au nombre de vingt-sept. Elles étaient toutes debout, tenant chacune dans la main gauche, un cierge allumé. Un calme de méditation régnait en ces lieux. En dehors de leur souffle qui transperçait le silence de la nuit, elles auraient pu être confondues à des statuts.

    C’étaient les femmes membres de la confrérie des Agbajoumons{1} ; une confrérie de sorcellerie qui assure une protection à ses adhérents et leur garantit la réussite sociale ; en contrepartie, chaque membre sacrifie un être qui lui est cher.

    Les vingt-sept attendaient, dans ce silence total, et patiemment, leur cheffe.

    Ladite cheffe, que l’on surnommait « l’Impératrice », ne tarda pas à se montrer. Un petit bruit se fit entendre, puis un petit nuage apparut sous l’éclat de la lune. Le nuage se condensa et l’Impératrice se matérialisa. C’était une femme d’une quarantaine d’années, avec un joli visage. Elle mesurait environ le mètre soixante-dix, son teint était clair, sa tête coiffée d’un joli tissage de mèches ondulées. Elle était vêtue comme les disciples de la confrérie, à la différence qu’elle portait une couronne dorée sur sa tête.

    Dans la vie de tous les jours, l’Impératrice est Yasmine Kounou, Haute fonctionnaire de l’Etat béninois, directrice de cabinet du ministre du commerce, veuve et mère de trois enfants.

    Dès qu’elle apparut, tous les autres membres mirent un genou à terre et s’exclamèrent :

    – Gloire à toi Impératrice !

    – Je vous salue, mes chères amazones, répondit-elle. Veuillez-vous asseoir.

    Elles s’assirent par terre, adoptant la posture lotus. A son tour, la dirigeante s’installa au sol, adoptant la même posture, au milieu du cercle formé par les vingt-sept disciples.

    – Bien, reprit-elle, aujourd’hui, le seul sujet à débattre concerne le membre Ayaba dont je rappelle les caractéristiques. Ayaba est revendeuse de produits vivriers, mariée à monsieur Jacques Kpolli, mère de quatre enfants, Estelle, Rony, Lucrèce et Angelo. Elle est âgée de cinquante-deux ans et elle est une chrétienne catholique fervente.

    Pendant que l’impératrice citait la biographie de dame Ayaba, cette dernière quitta le cercle et se mit à genoux devant elle. La présentation terminée, l’impératrice lui dit :

    – Ayaba, notre confrérie t’a protégée ainsi que ta famille depuis que tu es parmi nous. Ton commerce est florissant. Il est temps que tu consentes quelque chose, qui te soit chère, en sacrifice.

    – Impératrice, répondit Ayaba, j’en suis pleinement consciente. Je suis à l’écoute de ce que vous me réclamerez. Mais je sais que vous ne me demanderez que quelque chose qui serait dans le domaine du possible.

    – C’est exact. Ce que je vais te demander, c’est ton fils ainé. C’est lui que tu adores. C’est lui qui t’est le plus cher. Donc c’est lui que tu devras sacrifier. Qu’en penses-tu ?

    Ayaba baissa la tête et resta silencieuse pendant de longues minutes. Elle finit par relever la tête, presque en larmes, et lança :

    – Impératrice, je ne pourrais aller contre votre volonté. Mais, je vous en supplie, mon fils Rony est ma joie de vivre. J’ai enduré beaucoup de souffrances pour lui. J’ai adhéré à cette confrérie pour pouvoir le protéger de toutes attaques maléfiques. Il vient de finir ses études. Il n’a même pas encore un travail fixe et se contente des cours de vacation dans les collèges d’enseignement secondaire. C’est sur lui seul que je compte pour prendre soin de moi dans mes vieux jours ; il m’adore et je l’aime beaucoup aussi. Mon amour pour lui a suscité la jalousie de ses frères et sœurs qui m’ont expressément signifié de ne compter que sur Rony pendant mes vieux jours. S’il meurt, c’est comme si mon adhésion à la confrérie n’avait servi à rien. Je souhaiterais qu’on lui cause toutes sortes de malheurs, mais, je vous en prie, épargnez-lui la sentence de la mort. Impératrice, c’est une doléance de votre servante. Je vous en supplie.

    Un silence suivit sa plaidoirie. L’impératrice reprit la parole :

    – J’ai suivi avec attention ta requête. J’avoue que je compatis à ta situation… Mais nous sommes à une assemblée qui est souveraine, et nous avons des règles à suivre. Il faut que tes sœurs ici présentes se prononcent. Ce n’est qu’après cela que je pourrais penser à revoir le sacrifice.

    Trois doigts s’étaient déjà levés. La première personne qui prit la parole était Clotilde. Elle avait une boutique de prêt-à-porter au marché de Mênontin, un quartier de Cotonou, divorcée et mère de deux garçons.

    – Merci à l’Impératrice, dit-elle. Je soutiens Ayaba. Je crois qu’on peut accepter le sacrifice d’un autre enfant à la place de son fils ainé. Après tout, l’objectif de la confrérie, c’est de nous aider. Pourquoi ne pas prendre sa fille Lucrèce qui a une véritable langue perfide ou encore le second garçon qui, lui est aussi cher, même si c’est à un degré moindre ?

    La deuxième intervenante n’était pas du tout du même avis. Akouavi, fonctionnaire d’Etat, mariée, soutint qu’elle avait sacrifié sa fille unique et que chacun doit accepter son sacrifice.

    La troisième abonda dans le sens d’Ayaba.

    Un débat général suivit, dans laquelle chacune, à tour de rôle, donnait ses arguments, et dans laquelle une légère majorité était en faveur d’Ayaba. Mais le dernier mot devait revenir à l’impératrice.

    – Je remercie les unes et les autres, dit-elle, pour les propositions. Je retiens que la majorité compatit à la condition de notre sœur Ayaba. Toutefois le sacrifice doit concerner ce qui nous est le plus cher. Par conséquent, c’est bien le garçon ainé qui est concerné. Pour donner suite à ta requête, ma chère Ayaba, je ferais en sorte que ton fils ne meurt pas.

    – Je vous remercie infiniment pour cette grâce Impératrice, lança Ayaba en s’inclinant jusqu’à toucher le sol avec son front.

    Elle reprit ensuite sa position à genoux.

    – Mais, continua la cheffe, il aura un handicap physique. Nous allons bloquer le fonctionnement de l’un de ses centres psychiques. Sur ses sept principales glandes endocrines, nous allons bloquer la plus importante, celle qui donne la vie.

    – C’est-à-dire ? demanda Ayaba, un peu inquiète, qui ne comprit rien des termes glandes endocrines.

    – Le sexe de ton cher Rony, expliqua l’impératrice, va cesser de fonctionner. Il sera en vie mais il ne pourra pas donner la vie. Par contre, pour tout le reste, tout ira bien pour lui. Tu pourras continuer à bénéficier de sa présence. Tu vas bénéficier de son argent. Je crois que c’est la meilleure alternative qu’on puisse trouver pour toi.

    – C’est une solution alternative qui me convient parfaitement, se réjouit Ayaba. Je remercie l’impératrice et tous les membres de la confrérie qui m’ont soutenue.

    ***

    C’était un matin du mois de Juin où les activités académiques, au Bénin, tendent vers leurs fins. Rony, enseignant vacataire, à la faveur d’un emploi du temps devenu allégé, était encore allongé dans le canapé du salon de son studio à deux pièces, collé à l’appartement de ses parents. Son frère Angelo entra dans la pièce et se jeta dans le fauteuil en face de lui.

    – Grand frère, dit ce dernier avec un air désinvolte, qu’ai-je encore fait pour que tu veuilles me voir ?

    – Angelo, fit calmement Rony. Tu n’es pas allé au cours. Pourquoi ? Les examens sont pour bientôt. Comment comptes-tu t’en sortir en te comportant de la sorte ?

    – Ecoute grand frère, je n’ai pas de moto et papa ne me donne plus l’argent pour mon déplacement. Tu sais bien qu’à la faculté, c’est un parcours du combattant, même pour trouver une place assise, il faut y être très tôt. Je n’y arrive pas sans moyen. Je n’ai pas la chance que tu as eue tout au long de ton cursus. C’est compliqué pour moi.

    – Mon frère, je suis d’avis avec toi que c’est compliqué. Mais des gens sont restés dans ces conditions et ont réussi. Dans la vie, on n’attend pas que les situations s’améliorent, on les améliore. Je n’ai pas eu de privilèges particuliers lors de mes études et cela ne m’a pas empêché de faire mon master et d’être major de ma promotion.

    – Ah si, grand-frère, tu as été privilégié. Tout au long de ton cursus, tu as bénéficié de bourses d’étude.

    – C’est cela. Tu oublies que je n’ai fréquenté que l’école publique et que je me suis battu pour avoir mes bourses jusqu’à l’obtention de mon master. Mais toi, tu as fait l’école privée, les parents t’ont payé les contributions les plus chères jusqu’à ton bac. Maintenant il est temps que tu te prennes en charge parce que papa est essoufflé. Il est à la retraite, Il n’a donc plus la même capacité financière qu’avant. Tu devrais te débrouiller avec le petit soutien financier que je t’apporte. Bats-toi mon frère ! N’attends rien de personne ! Débrouille-toi, grouille-toi ! Il y a toujours un moyen de t’en sortir. Travaille, mon frère, travaille et travaille seulement !

    Angelo regarda son grand frère dans les yeux et lui lança :

    – Grand frère, penses-tu que le travail seul suffit pour réussir sa vie ?

    – Pour le moment, c’est le travail qui m’a mené. Il n’y a donc rien d’autre que le travail pour rendre l’homme heureux. Avec ta moyenne au bac, tu bénéficies déjà du secours scolaire. Si tu te bats, avec une bonne moyenne, tu vas te garantir une bourse pour l’année prochaine. Et tu finiras comme moi.

    – Grand-frère, tu as fini en étant brillant, major de ta promotion même. Mais, comme récompense, tu n’as pas trouvé mieux que des cours de vacation dans les collèges. Ce n’est pas une situation qui peut me motiver à besogner. Ta condition est la preuve que le travail seul ne suffit pas pour atteindre un objectif, car ton objectif de départ n’était pas de finir enseignant dans les cours secondaires.

    – Que faut-il de plus, selon toi ?

    – Je ne sais pas… Tu es intelligent, c’est à toi de trouver cette pièce manquante du puzzle de la réussite et de me la communiquer. Ce qui est certain, c’est qu’il y a des gens moins brillants que toi qui ont une meilleure position sociale. D’autres travaillent moins que toi mais gagnent beaucoup plus.

    – Ah bon !? lança Rony qui semblait un peu remonté contre le raisonnement de son frère.

    – Oui. Ne fais pas semblant de ne pas me comprendre. Tu travailles plus de soixante heures par semaine. Mais tu ne gagnes même pas de quoi t’acheter une voiture et un appartement. Tu vis dans ce deux-pièces dans la maison des parents, et tu utilises une vieille moto. Pendant ce temps, les gens sont assis dans un bureau pendant quarante heures par semaine et gagnent des millions par mois. D’autres se font juste plaisir, comme les sportifs ou les chanteurs, mais ils sont millionnaires. Des exemples foisonnent. Franchement, nous n’avons pas de raison de nous tuer au travail.

    Rony sourit avant de repartir :

    – Angelo, tu es devenu paresseux…

    Sa phrase fut interrompue par une voix féminine venant de l’extérieur.

    – Toc toc toc…

    Sans attendre une réponse, la visiteuse entra dans la pièce. C’était Florence, la fiancée de Rony. Elle préparait un master en marketing et action commerciale. Une pure africaine ayant un teint café, une corpulence moyenne, des cheveux crépus et une forme bien dessinée mis en valeur par le jean noir collant qu’elle portait. Son visage était angélique. Le haut de son corps était vêtu d’un polo blanc qui mettait en valeur sa poitrine généreuse. Elle avait un ensemble de collier et de boucle d’oreilles en or.

    Florence était une jeune fille pleine de charme et dotée d’un sens de l’humour sans pareil. Contrairement à Rony, qui était du genre introverti, elle est sans complexe et plutôt très extravertie.

    Angelo lui lança :

    – Eh ! Floflo, comment vas-tu ? Ma belle-sœur de valeur ! Pourquoi es-tu rare ces temps-ci ?

    – Oh mon beau-frère ! s’exclama Florence en serrant la main à Angelo. Ce sont les évaluations de fin d’années qui m’ont cachée. Ta belle-sœur bosse ; elle bosse tellement qu’elle n’a plus le temps pour se distraire.

    Elle alla embrasser Rony sur la bouche. Puis elle se retourna vers le beau-frère et continua :

    – Même demain, on a encore une évaluation, mais j’ai besoin de réduire mon niveau de stress. C’est pourquoi je suis venue voir ton frère. J’ai besoin qu’il me serre un peu dans ses bras. Cela me rendra sereine et détendue.

    – Ah ! Ma belle, c’est pourquoi je suis souvent d’accord avec toi. Tu vis au présent et tu ne caches pas tes impressions.

    – Ah oui ! Je suis venue pour que ton frère me fasse vivre de bons moments.

    – Je te soutiens, reprit Angelo en se levant. Je vais vous laisser. Amusez-vous bien. Si nous ne nous voyons plus, cela fait à la prochaine fois. Grand frère, vois-tu combien tu es heureux ? Ce bonheur par exemple, ce n’est pas en travaillant dur qu’on le gagne.

    Angelo était déjà hors de la pièce. Mais Florence continuait de lui parler.

    – Ton grand-frère le sait bien, dit-elle en s’asseyant sur les cuisses de Rony.

    Elle fixa le visage de son fiancé en lui lançant un sourire tout en lui caressant le cou. Elle baissa la voix et dit :

    – Est-ce que j’ai menti, mon étalon ? Mon mâle alpha !

    – Ne peux-tu pas cacher un peu tes sentiments ? demanda Rony d’un ton assez calme et doux qui trahit son consentement au jeu de Florence. Angelo sait déjà pourquoi une femme rend visite à son fiancé. Tu n’as plus besoin de le lui rappeler.

    – Oh ! Avoue que ma manière t’excite bien…

    Elle se mit à embrasser son fiancé, tendrement, avec un peu trop d’excitation. Rony répondit promptement. Florence voulu le déshabiller.

    – Oh ! oh ! dit l’homme. Allons dans la chambre à coucher. N’importe qui peut rentrer dans ce séjour sans taper à la porte.

    – C’est ton salon, répliqua Florence déjà très excitée. Si quelqu’un rentre et nous voit, il se retournera simplement. Tu verras.

    – Non, arrête ! Allons dans la chambre à coucher.

    – D’accord, on y va.

    D’un geste rapide, Rony souleva la jeune fille à l’aide de ses deux mains et la porta jusque dans le lit. Florence se mit à déshabiller son homme avec fougue tandis que ce dernier en fit autant pour elle. Ils firent les gestes avec tellement de précipitation, tellement leur excitation était au paroxysme.

    Mais un fait étrange se produisit. Rony eut une panne de façon subite. L’excitation du jeune homme disparut complètement. Son sexe était devenu mou. Florence fut étonnée. Depuis plus de trois années qu’elle couchait avec Rony, elle n’avait jamais vu cela. Pourtant ce fait insolite n’avait pas fait perdre à la jeune fille son sens de l’humour.

    – Ah, qu’est-ce qui arrive à ce machin ? Pourquoi maintenant ? Je vais le réveiller.

    Elle essaya de stimuler son fiancé en utilisant toutes les techniques qu’elle maitrisait. L’érection ne vint pas. Rony avait une panne. Blocage psychologique ? Paludisme ? Envoûtement ? Aucune conclusion ne pouvait être tirée.

    La fiancée, bien que déçue, essaya de mettre à l’aise son futur époux.

    – Mon bébé, dit-elle, je ne sais pas ce qui te préoccupe. Mais je vois que tu me caches surement quelque chose. Dis-moi ton souci. Je pourrais être d’une utilité dans l’approche de solution.

    Rony, sous le choc, parla d’une voix à peine perceptible :

    – C’est mon souci que tu constates au même moment que moi, dit-il en pointant du doigt son entrejambe.

    – Mais quelque chose a dû être à la base de cela. Et c’est ce que je voudrais savoir.

    – Moi-même je n’en sais rien. Il y a quelques instants, tout allait bien. Tu t’en es rendu compte. Et tout d’un coup, je deviens impuissant.

    – Ah non, tu ne dois pas utiliser ce mot.

    – Quel mot utiliser alors ?

    – Bon, je crois que tu dois te calmer, dit-elle en quittant le lit. C’est le fait que cela ne te soit jamais arrivé qui nous a troublé tous. Donc tu dois te relaxer. Détends-toi bien. Et on verra prochainement. Il faut que je file. Nous avons deux jours de composition encore. Dès que je finis, je te reviens.

    Pendant que sa fiancée s’habillait, Rony n’avait pas bougé d’un pouce. Elle l’embrassa sur la bouche.

    – Allez ! Mon bébé, ne fais pas cette tête ! Je suis sûre que ça ira. Ciao !

    Elle s’en alla tandis et Rony resta immobile, le regard fixé sur le mur en face de lui…

    ***

    Au même moment. Au domicile de madame Sakinath Adéyomi,

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