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Adeline et les amours pluriels
Adeline et les amours pluriels
Adeline et les amours pluriels
Livre électronique461 pages6 heures

Adeline et les amours pluriels

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À propos de ce livre électronique

Adeline plonge dans le tourbillon de ses amours et de ceux de ses proches. Elle apprend d’abord l’amour, sans s’engager, en sélectionnant ses partenaires. Elle joue à l’amour, subit l’amour qui lui impose un vieux mari, s’épanouit dans l’amour, enseigne l’amour, se dévoue à l’amour. Intelligente, elle réussit, au prix de sacrifices en amour, à monter une belle entreprise. Adeline se marie avec Florian, dont elle admire la logique, mais elle ne rompt pas avec ses amants préférés. Viviane, fille d’Adeline, a des problèmes avec ses copains, mais Adeline veille au bonheur de sa fille, en utilisant ses amours pour préserver ceux de Viviane. On retrouve le style particulier des autres romans de Jean Morly, et ses personnages très réfléchis, dont le caractère étonne, mais qui existent en petit nombre parmi nous. Ce sont des individus cultivés, généreux, tolérants, sans jalousie, qui aiment tous ceux qui sont comme eux, et qui ne font pas de vagues. Ils vivent intensément, du début à la fin du livre.
LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2013
ISBN9782312018416
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    Aperçu du livre

    Adeline et les amours pluriels - Jean Morly

    cover.jpg

    Adeline

    et les amours pluriels

    Jean Morly

    Adeline et les amours pluriels

    Roman

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01841-6

    Résumé de :

    « Adeline et les amours pluriels »

     de Jean Morly

    Les mentalités évoluent. Les jeunes font souvent l’amour avant de se lier, et ne le cachent plus. La femme éduquée se libère de l’homme. Quand elle en a les moyens, comme lui, elle peut prendre ses aises, avec des amours pluriels qui sont maintenant mieux acceptés ou tolérés, quand la jalousie ou les traditions ne s’en mêlent pas.

    Le roman nous plonge dans le tourbillon des amours d’Adeline et de ses proches. Adeline apprend d’abord l’amour en suivant les conseils de sa mère, sans s’engager, et en s’informant auprès de ses proches. Elle joue à l’amour, subit l’amour, s’épanouit dans l’amour, enseigne l’amour, et se dévoue à l’amour. L’amour joue aussi avec elle, car il lui impose un vieux mari, incapable de la satisfaire pleinement. L’amour la malmène parfois, bien qu’elle le domine. Adeline accepte des amants transitoires et cachés. Elle mène en parallèle sa vie privée et sa vie publique. Intelligente, elle réussit, au prix de sacrifices en amour, à monter une belle entreprise.

    Suzanne et Adeline sont amies. Suzanne est fidèle, et Adeline a des amours pluriels. Suzanne l’aide à sélectionner ses amants et dans son travail. Adeline se marie avec Florian, dont elle admire la logique, et garde une vie amoureuse active et épanouie, sans négliger quelques amants, qu’elle ne voit plus beaucoup, mais qu'elle continue d’aimer et ne rejette pas. Florian les accepte, en faisant confiance à sa femme.

    Viviane, fille d’Adeline, est la grande amie de Lucie, fille de Suzanne. Les filles ont quelques problèmes avec leurs copains, mais Adeline veille au bonheur de sa fille, en utilisant ses amours pour préserver ceux de Viviane. Les amours se croisent, et montrent la complexité de la gestion des amours pluriels pouvant être heureux. Seule, la coopération de tous ceux qui sont concernés le permet.

    On retrouve le style particulier des autres romans de Jean Morly, et ses personnages très logiques, dont le caractère étonne, mais qui existent en petit nombre parmi nous. Ce sont des individus généreux, tolérants, sans jalousie, qui aiment tous ceux qui sont comme eux, et qui ne font pas de vagues. Ils vivent intensément, du début à la fin du livre.

    Jean Morly ne craint pas d’aborder sérieusement les problèmes de l’inceste, de l’infidélité, de la prostitution, du viol, du mariage, des amants et des amours. Comme c’est présenté avec le souci de ne pas choquer et de ne pas tomber dans la vulgarité, ce roman nous convertira peut-être à la façon particulière des non émotifs de voir les amours pluriels.

    Autres romans de Jean Morly :

    Sans jalousie aucune

    Amours de gestionnaires

    Les guides en amour

    Vol avec les anges

    Vos astres en rougiraient

    Affaires, amours, fortunes et meurtres

    Amant cachés

    Avant-Propos

    De tout temps, l’amour a été, et est encore organisé, de façon très variée par les sociétés. Par exemple, l’une impose la monogamie, et une autre est polygame. Les règles diffèrent, suivant l’appartenance à une caste, ou que l’esclavage existe, ou que l’on est dirigeant, ou encore que l’on fait partie du petit peuple. Suivant les traditions, les religions, les rites, ou d’autres causes de regroupements, les comportements divisent les groupes qui se côtoient ou s’excluent. Par exemple, les uns préconisent l’excision, et les autres la classent comme étant un sévice sexuel répréhensible. L’homme et la femme ont rarement les mêmes droits. L’amour est codifié, jugé différemment par ceux d’autres groupes, mais il y a toujours eu des couples stables, des fidèles, des amants, des concubines, des maîtresses, des inconscients, des courageux pour braver les règles, et des gendarmes pour les faire respecter.

    Dans notre pays, après avoir interdit l’esclavage, la société a été encore longtemps soumise à des règles assez strictes favorisant généralement l’homme aux dépens de la femme. La meilleure connaissance de la sexualité, accélérée par l’accès rapide aux informations et l’élévation du niveau d’éducation, a permis d’assouplir les règles au cours du vingtième siècle. Cela se poursuit au siècle suivant. La loi a évolué depuis l’utilisation généralisée de la contraception, vers la responsabilisation des individus, en ne gardant comme règles principales, que le respect du prochain, et l’égalité en droit de tous les individus. Il en résulte que tous les types d’amour respectueux, y compris l’homosexualité, sont devenus possibles dans notre société tolérante en droit. La liberté d’aimer un ou plusieurs partenaires consentants devient presque totale. La force et la jalousie ne sont plus des raisons de s’imposer, puisqu’elles sont contraires au respect d’autrui. En contrepartie, la brutalité, le viol et la pédophilie sont maintenant sévèrement punis, alors qu’ils étaient auparavant, bien moins sanctionnés, et même parfois autorisés. L’adultère ne conduit plus au bûcher ou à la lapidation. L’honneur bafoué n’est plus une raison licite de se venger.

    Le droit ne suffit pas à dicter les conduites. Les traditions ont la vie dure, et s’opposent souvent au droit. Les anciennes règles perdurent dans de nombreux milieux, et réduisent la liberté d’aimer. La fidélité est toujours un idéal très prisé. L’amour exclusif a toujours la cote. Le mariage n’est pas près d’être complètement abandonné, bien qu’il introduise un statut différant, sujet de revendications contre l’inégalité, et qu’une majorité d’enfants soient conçus hors mariage. Il est mal vu de déroger à ce qui est toujours enseigné, dans chaque groupe, comme étant la bonne morale à suivre. Pour vivre en paix, il est préférable de ne pas s’éloigner du comportement jugé le meilleur par le voisinage, même si l’évolution en est freinée.

    Dans ce roman, Adeline a des amours pluriels, en respectant scrupuleusement la loi de son pays, et en s’appuyant sur ses amis. Les amours pluriels sont très répandus, même auprès des personnes sérieuses, mais il est bon de ne pas les afficher, puisque des traditions y sont défavorables. Adeline cache donc ses amours pour ne pas choquer une partie de son entourage, hostile à ce comportement, jugé parfois immoral.

    Chapitre 1

    Adeline a des bons résultats durant ses études, auxquelles elle se consacre presque entièrement. Sa priorité est son travail. Elle est prudente, mais n'étant pas farouche, elle prête attention à ce qu’on lui propose. Gracieuse, elle est très tôt sollicitée par ses camarades masculins, attirés par son physique et sa gentillesse. Voyant cela, ses parents, Jean-Luc et Germaine, lui donne un entraînement particulier destiné à savoir neutraliser un agresseur, et envisagent de la mettre à la contraception.

    — Maman, dit Adeline. Pourquoi serais-je obligée à la contraception ?

    — C’est pour ton bien, ma fille, dit Germaine. À ton âge, avoir un bébé n’est pas souhaitable. Ce serait déraisonnable, car ta croissance n’est pas terminée. Attends d’être adulte.

    — Bien sûr, maman. Mais comme je ne ferai pas l’amour jusqu’à ma majorité, la contraception n’est pas indispensable jusque-là. Elle est inutile.

    — Tu as autant d’amis garçons que de filles. Tu vis avec eux. Ils te cherchent. Tu les troubles. C’est indéniable. Un garçon excité par ta présence peut devenir agressif, et t’imposer l’amour. Tu sais te défendre, mais tu trouveras toujours plus fort que toi. Tu cours des risques sérieux en fréquentant des garçons. Compense en prenant la contraception. Deux précautions valent mieux qu’une. C’est avant qu’il faut y réfléchir et non quand l’irréparable est fait.

    — Voudrais-tu que je ne fréquente que les filles ?

    — À ton âge, c’était mon cas. Les filles étaient généralement séparées des garçons, par sécurité. Seules les filles faciles côtoyaient les garçons, et c’était mal vu. Maintenant, c’est possible sans que cela choque, mais en sachant se protéger, car il y a des risques. Je ne t’impose pas l’abstinence, car la contraception a progressé. Il est prudent de l’utiliser. Veux-tu faire comme j’ai fait, et ne plus avoir de camarades garçons ? Les filles ne sont pas toutes désagréables. J’ai eu de bonnes camarades, et l’abstinence à ton âge ne m’a pas traumatisée, car je me masturbais.

    — Ainsi, grâce à la contraception, pourrais-je continuer d’avoir des camarades garçons ?

    — Oui. C’est le progrès. Mais tu peux refuser la contraception, et te contenter de fréquenter des filles. Que choisis-tu ?

    — Ne faut-il pas aussi un préservatif ?

    — Oui. Tu as raison. Il est prudent de l’utiliser. C’est une sécurité contre les maladies. Une hygiène rigoureuse est nécessaire en amour. Le préservatif y contribue. Il ne sert pas qu’à éviter la fécondation. Mais le viol se fait rarement avec préservatif.

    — Que faut-il faire si un garçon cherche à me violer ?

    — Tu dois bien évaluer la situation, et ne pas t’affoler. Si tu te sens capable de te défendre efficacement, tu le neutralises comme tu as appris, et tu te sauves. Sinon, tu fais passer la conservation de ta vie avant ton sexe, et tu te laisses violer sans protester en faisant mine d’accepter pour l’amadouer, et éviter ainsi qu’il se croie coupable et te tue. Avec la contraception, le risque est moindre, car tu as la ressource d’accepter plus facilement le viol. Ne sois pas surprise si un homme tente de te forcer si tu t’isoles avec lui. S’isoler avec un garçon, c’est le provoquer. Son instinct le pousse vers toi. C’est parfois plus fort que lui.

    — Et, avec le risque, me permets-tu quand même de fréquenter les garçons ?

    — Dieu merci, les garçons ne sont pas tous des violeurs, et la loi est pour nous.  La répression du viol est de plus en plus efficace. La majorité nous respecte, et sait résister aux impulsions. Tu peux aussi consentir à des relations sexuelles. Ce n’est pas interdit. Mais à toi d’évaluer le risque. Tu es très désirée par les garçons. Tu peux fréquenter ceux qui ne te font pas peur et qui ne t’imposent rien. J’aurais aimé pouvoir le faire autrefois avec des garçons non jaloux.

    — Ne l’as-tu pas fait ?

    — C’était moins facile que maintenant, et on nous dressait à éviter l’amour, pour minimiser les risques. Nous devions ne pas nous abandonner à nos impulsions. À mon époque, la contraception existait déjà, mais elle était balbutiante. Il fallait viser les bonnes dates sans se tromper, ou utiliser d’autres méthodes peu fiables, et oser braver le sort des filles-mères ou l’avortement. J’ai été fidèle à ton père. Je n’en ai pas cherché d’autre. Je m’en suis trouvée bien.

    — Alors, pourquoi regrettes-tu ?

    — J’envie ta situation. Tu as la liberté de faire l’amour en sécurité, ce que je n’avais pas. Je me suis lancé dans l’inconnu avec Jean-Luc, par le mariage, sans savoir s’il était vraiment tel que je l’imaginais. Je croyais le connaître, parce que je l’avais beaucoup fréquenté, mais il me manquait des points de comparaison pour le juger objectivement, car j’ignorais comment étaient les autres garçons. Je ne les voyais que de loin. J’ai mis longtemps à me persuader que Jean-Luc était pour moi, et qu’il avait ce que je cherchais. Élodie m’aimait. Elle me l’a offert. Étant une de ses amies, elle m’a plongée d’abord dans son intimité, et nous a poussées vers lui. J’ai flirté avec lui, et il a fini par me demander ma main. Le flirt est utile, ma fille. Il m’a convaincu de la valeur de Jean-Luc.

    — Tu peux maintenant t’informer sur les garçons.

    — En vue du mariage, ce serait bien pour toi, et non pour moi, qui suis déjà mariée. J’ai eu la chance de rencontrer Jean-Luc, et de céder à ses désirs et aux miens. Je tergiversais depuis trop longtemps. M’informer sur d’autres garçons était difficile. Je vieillissais. Il fallait me décider, ne pas attendre éternellement des renseignements supplémentaires qui ne viendraient pas. J’aime ton père. Il ne m’a pas aimée en premier, mais il m’a finalement acceptée parce que nous nous convenions, et il avait raison. Pour lui, je suis devenue la meilleure. Il est le mari idéal. Il m’a choisie, mais j’ai un petit regret que je ne souhaite pas que tu aies. Ce n’est pas à l’homme de choisir seul, en ayant le droit de comparer, comme ton père a pu le faire, puisqu’il a eu des relations sexuelles avec d’autres femmes. Que serait-il arrivé si je n’avais pas aimé ton père ? J’aurais été prisonnière du mariage et malheureuse à vie, comme une Camille que j’ai connue l’aurait été si elle n’avait pas divorcé. La femme a aussi son mot à dire, et le droit de s’informer tout aussi objectivement que son conjoint. Elle doit pouvoir aller au-devant des hommes, et les évaluer avant le mariage, quitte à ce que cela échoue. C’est possible actuellement. La société a évolué vers plus de liberté pour la femme. Il est plus facile de faire l’amour. Tu as le droit de flirter, et de faire l’amour avant de te marier. Utilise-le. Ne compte pas sur la chance que j’ai eue de trouver du premier coup un bon mari. Tu dois t’informer sur les hommes, en les fréquentant de près, et non superficiellement. Tu peux collectionner quelques amants avant de te décider, pour obtenir des renseignements objectifs.

    — Pour moi, dit Adeline, l’amour n’est pas pressé. J’ai le temps de le voir venir. Quel est mon choix pour le moment ? Un choix provisoire. Il y a quelques filles qui ne côtoient pas les garçons dans ma classe, mais je vais suivre la majorité. Je prends donc le risque de fréquenter des garçons et des filles, avec la contraception comme protection, et j’aurai toujours des préservatifs sous la main en cas de besoin. Es-tu contente de mon choix ?

    — C’est celui que je prendrais. Tu as raison de prendre ton temps, mais je fréquenterais les garçons en restant prudente. Ne t’affiche pas. Si tu as des amants d’essai, en attendant de te fixer avec l’un d’eux, ne les montre pas, et demande-leur la plus grande discrétion possible, sinon, on te le colle, et tu auras du mal à t’en débarrasser. Je les accepte chez nous, et dans ta chambre, mais pas en permanence, car un copain peut devenir un boulet à traîner. Le seul, qui pourra être avec toi en copain à demeure, sera celui que tu auras choisi définitivement. Prends le temps de le choisir. Tant que tu n’es pas fixée, contente-toi de flirter. Tes amants provisoires ne doivent pas apporter leurs affaires, et te laisser travailler sans te distraire. Les études ne doivent pas être perturbées. Elles conditionnent ton avenir autant que le choix d’un compagnon.

    — Oui, dit Adeline.

    — Je te conseille que tes flirts ne viennent jamais deux jours de suite, et plus d’une ou deux fois par semaine. Fais patienter. Même si tu as envie des relations sexuelles, limite-toi. Ils ne sont que des visiteurs, à qui tu peux éventuellement accorder quelques relations sexuelles, et non des copains implantés chez toi, tant que tu restes incertaine sur le choix de celui que tu garderas. En attendant, tu ne dois rien promettre. D’autre part, tu n’as pas assez d’expérience pour t’engager seule. Demande notre accord sur le suivi de tes relations avec des garçons. Ne prends aucune décision engageant l’avenir sans nous en parler. Ce n’est pas pour te brider, mais pour t’aider. Un conseil est toujours utile. Nous sommes avec toi pour t’aider à flirter sans risque.

    — Bien, maman.

    Adeline ne s’écarte pas de ce programme. Jusqu’à sa majorité, c’est facile, car elle s’abstient des relations sexuelles qu’elle estime aventureuses. Quand elle a de l’attrait pour un garçon ou un acteur, elle réprime ses envies, observe un peu mieux, et juge finalement qu’il ne mérite pas qu’elle s’en occupe.

    Bien informée par ses parents sur les dangers du sexe, et la façon de les éviter, Adeline, déjà majeure, s’estime alors assez âgée pour affronter l’amour. La masturbation, tolérée par sa mère, et l’usage des tampons, ont libéré son sexe de toute barrière superflue. Elle utilise la contraception, mais elle hésite à fréquenter les garçons, car elle a des répulsions envers certains comportements, et en vieillissant, elle a mûri et affiné ses désirs. Elle est moins impulsive et devient difficile. Elle n’aime pas les brutaux, les jaloux et les fumeurs, trop malodorants à son goût. Les têtes en l’air et les joyeux drilles lui font horreur : ils sont systématiquement écartés. Elle repousse un malpropre, un buveur, un joueur d'argent, un drogué, un passionné de football, et quelques autres, pour des raisons diverses. Les prétendants sont nombreux, mais elle trouve toujours à critiquer. Personne pour elle dans l’entourage. Elle observe et patiente.

    — Ma fille, dit Germaine à Adeline. Il serait temps que tu songes à sélectionner le garçon avec qui tu pourrais te marier.

    — J’ai le temps, maman. Je termine mes études. Je cherche un travail, puis je me marie.

    — Cela repousse le mariage à plusieurs années. Si tu veux des enfants, prospecte dès maintenant. N’attends pas. Remue-toi un peu. Je me suis remuée pour avoir ton père. Je l’ai fréquenté assidûment avant de me décider pour lui. Si tu attends la fin de tes études longues, tu peux te transformer en vielle fille devenue incapable de te mettre à l’amour.

    — Que me proposes-tu ?

    — Tu prends un garçon à l’essai. Tu flirtes avec lui.  Si cela ne va pas, tu passes à un autre, jusqu’à ce que tu trouves le bon.

    — As-tu fait cela avant papa ?

    — Ce n’était pas possible à mon époque avec la plupart des garçons qui m’intéressaient, mais j’ai flirté abondamment avec lui pour me renseigner. Je connaissais bien Jean-Luc quand j’ai accepté le mariage. Je savais ce que je pouvais en attendre. Tu peux accepter en plus la relation sexuelle protégée. C’est dans l’intimité qu’on se renseigne le mieux. Vivre un peu avec un flirt est utile.

    — C’est quand même dangereux. Je peux attraper une maladie ou un enfant.

    — Oui. Il y a des risques, mais aujourd’hui, il est encore plus dangereux de se marier sans bien connaître son conjoint. C’est le danger principal. Divorcer pour rattraper une erreur est à éviter. Fais l’effort d’aller au-devant des garçons. Ne repousse pas ceux qui te semblent convenables. Ne rate pas l’occasion de bien te marier. Renseigne-toi sur ceux que tu apprécies. Tu en as la possibilité.

    — Est-ce ce que tu as fait dans ton jeune âge ?

    — Cela n’a abouti qu’avec ton père, mais j’étais tentée par d’autres hommes.

    — Était-ce sexuel ?

    — J’ai fantasmé sur eux.

    — Est-ce comme moi, en me donnant en pensée ?

    — Bien sûr. Je fantasme encore. J’y fais tout, comme avec ton père. Ce n’est pas grave. Je suis libre de penser ce que je veux.

    — Donc, tu n’aimes pas que papa.

    — J’ai toujours aimé d’autres personnes, des hommes et des femmes, ceux qui me plaisent.

    — Sexuellement ?

    — Des hommes uniquement, dit Germaine, mais à des niveaux divers. Je n’ai concrétisé qu’avec ton père, mais il est certain que je reste sensible à ceux que j’aime. Il me semble normal d’aimer. J’aime ton père, je t’aime, j’aime Élodie, j’aime ton frère, j’aime beaucoup de monde, et avec les hommes, cela tourne souvent au sexuel, au moins en pensée. Je n’exclus pas que cela puisse tourner au physique. Si ton père disparaissait, je ne me vois pas vivre sans compagnon. N’es-tu pas comme moi ?

    — Si, maman. J’aime aussi.

    — Aborde les garçons qui sont convenables. Ils ne te résisteront pas. Ne sois pas timide. Y en a-t-il qui te sollicitent ?

    — Mais oui, maman, dit Adeline. Il y a pléthore. Tous les garçons veulent de moi. Qui choisir ?

    — Tu es majeure, dit Germaine. Tu prends tes responsabilités. Tu choisis toi-même.

    — Aide-moi. Choisis pour moi. Je n’en vois aucun.

    — Il y en a bien un qui te plaît plus que d’autres.

    — Je suis incertaine, maman. Donne-moi ton avis.

    — Élimine ceux dont tu ne veux pas.

    — Oui, maman. Mais je ne veux d’aucun parmi ceux que je connais. Est-ce normal ?

    — N’en aimes-tu vraiment aucun ?

    — Il y en a trois que je trouve mieux que les autres. Ils provoquent en moi de petites réactions de désir.

    — Instinctives ou raisonnées ?

    — Un mélange des deux. Le physique me semble normal. C’est manifestement sexuel, mais pas très marqué. Ils ont des qualités que j’apprécie. Je réclame le sérieux.

    — C’est normal d’avoir du désir. Tu en prends un des trois, pour t’exercer.

    — Mais les trois sont avec des copines ! Je ne cherche pas la difficulté. S’il n’y avait pas de copine, je serais tentée. Je n’ai pas envie d’affronter la copine.

    — N’affronte pas inutilement une copine, dit Germaine. Mais ces garçons t’ont-ils quand même abordée ?

    — Oui, maman, comme beaucoup d’autres. Ils tentent leur chance avec moi : de petites avances pour voir si je suis favorable à un rapprochement, mais ils n’insistent pas. Par routine, ils cherchent à droite et à gauche, pour voir s’ils attrapent une fille. Je ne suis pas la seule sollicitée.

    — Cela prouve que leurs copines sont moins attirantes que toi ou sont insuffisantes. Pour que ces garçons se proposent, ils doivent savoir comment neutraliser leurs copines pour aller avec toi. Elles ne doivent pas être tout le temps avec eux.

    — Effectivement. Leurs copines ne sont pas là certains jours. Ils m’offrent la place quand elles sont absentes, à condition de ne pas déranger la copine. De temps en temps, ils me relancent, car ils savent que je ne suis avec personne. Que je sois libre les excite. La copine doit leur manquer. Ils voudraient que je remplace la copine quand elle n’est pas là.

    — Je vois, dit Germaine. Ils t’offrent un strapontin, avec possibilité d’évincer la copine. Ils veulent une petite aventure avec toi, pour savoir comment tu es. Ils s’informent, comme tu souhaites le faire, auprès de plusieurs filles. Ils cherchent la compagne idéale. Ils ont le même problème que toi. Tu peux te faufiler et t’imposer si tu t’y prends bien. Que leur as-tu répondu ?

    — Que je ne prenais pas de copain. Tu me l’as conseillé. Je ne vais pas choisir un garçon qui se partagerait entre plusieurs filles.

    — Pourquoi ? Je ne suis pas contre les amours pluriels. J’accepte le partage quand c’est une bonne solution. Ton père s’est partagé entre plusieurs filles, et il a eu raison. Les filles qu’il a connues ne s’en plaignent pas. Il nous a évaluées. Ne néglige pas les relations sexuelles que t’offrent ces garçons s’ils semblent sérieux. Si les copines n’en souffrent pas, tu peux accepter un essai avec eux, en respectant les copines.

    — En trompant les copines ?

    — C’est le point délicat. La copine peut refuser de partager, et le garçon trompe sa copine s’il passe outre. Mais apparemment, ils ne sont pas engagés complètement. Le mieux serait que la copine accepte, mais dans le cas contraire, elle ne tient pas compte des désirs du garçon. Sa liaison avec le garçon est fragile si elle n’est pas capable de comprendre un amour pluriel. Elle n’est pas faite pour rester avec un garçon qui souhaite un autre amour. Si elle a l’amour exclusif, alors que le garçon ne l’a pas, elle est mal partie. Dans une affaire de ce genre, la copine est à éviter au maximum si elle n’est pas consentante. Elle est source d’ennuis.

    — Mais tu m’envoies quand même chercher l’amour avec eux ?

    — Oui, dit Germaine. Sois réaliste. Profite de cette occasion. Les garçons sont demandeurs, et tu souhaites les rencontrer, mais sans t’engager complètement. Tu pourras ainsi les renvoyer facilement vers leur copine. Ne t’installe surtout pas avec l’un d’eux tout de suite, ce qui indisposerait la copine. Il faut au moins le tester sérieusement par quelques rencontres d’information. Ne prends un copain à demeure que si tu es décidée à le garder. S’il vient chez nous, tu peux le recevoir secrètement, et en le cachant à la copine. C’est la méthode la plus simple pour s’informer sur eux. Demande une rencontre sans engagement dans un trou d’emploi du temps laissé par la copine. Cela restera secret et tu pourras l’abandonner si tu n’es pas emballée.

    — En couchant ou non ?

    — À toi de décider. C’est devenu possible avec préservatif. Ne va pas trop vite. S’il t’agresse, tu nous appelles et tu le rejettes. Il doit te respecter, ne faire que ce que tu désires. Nous serons là, à portée de voix.

    — Avec lequel des trois ?

    — Celui qui te plaît le plus.

    — Ils sont équivalents, dit Adeline.

    — Départage-les.

    — Comment ?

    — Je ne sais pas, dit Germaine, mais, à la réflexion, tu as la chance d’être sollicitée par les trois. Profites-en ! C’est inespéré. Teste les trois. Pour un début, en parallèle, c’est nettement mieux que successivement pour comparer. Es-tu sûre de ta contraception ? Es-tu bien préparée à affronter des hommes au lit en leur imposant le préservatif ? Il n’est pas question que tu prennes un risque. Sont-ils assez sérieux ?

    — Oui, maman. Sois tranquille. J’ai assimilé tes conseils, et ceux du livret d’éducation sexuelle. Je sais ce qu’il faut faire et imposer pour la sécurité. Les garçons dont je te parle ne sont pas des farfelus, et je les connais assez pour le savoir. Ils ne courent pas les filles faciles, et leurs copines ne sont pas des écervelées. Je ne ferai que ce que je voudrai. Si je me donne, je ne serai pas surprise par le plaisir et l’abandon qui en résulte, puisque je le connais par la masturbation. Je le maîtrise.

    —  Bien. Comme tu ne perds pas la tête, tu es prête. Je te fais confiance pour bien utiliser le temps des rencontres. Ne te crois pas obligée de faire l’amour tout de suite. Fais-toi désirer, et ne cède qu’à bon escient. Le principal est de t’informer. Inutile de faire l’amour si tu n’aimes pas. Prends trois rendez-vous.

    — Avec le même ?

    — Non. Avec les trois séparément, et ne t’engage avec aucun. C’est la première chose à faire. Ensuite, après t’être informée sur eux, tu choisiras, à tête reposée. Ils sont demandeurs, donc, tu as l’avantage. Tu pourras comparer et les classer. C’est l’important. Ne t’attend pas à ce qu’ils soient exactement ce que tu souhaites, mais l’un d’eux peut être supérieur aux autres. On a parfois de bonnes surprises.

    — Tu me fais passer de l’un à l’autre. Il vaudrait mieux sélectionner au préalable.

    — Comment ?

    — À toi de me le dire, dit Adeline.

    — Je ne suis pas à ta place. Tes désirs ne sont pas identiques aux miens. C’est à toi de t’informer. Tu as à rechercher les particularités de chaque garçon, et à en faire le bilan, en fonction de ce que tu apprends de lui. Tu as déjà fait un premier tri, mais c’est insuffisant. Tu le constates. Tu as à te rapprocher d’eux. Ce que je préconise est d’utiliser la méthode classique des espions, c’est-à-dire l’intimité, pour que tu sois bien informée. Le flirt à l’ancienne, sans véritable rapprochement, peut durer des années, sans grand résultat. Les romantiques s’en délectent, mais ils ont l’esprit tordu. Flirte à la moderne, en utilisant tous tes moyens. La relation sexuelle protégée est un des meilleurs. En fréquentant de près, tu auras vite un avis sur leur comportement. Il faut être réaliste. C’est la seule méthode efficace pour qu’un garçon se livre à toi et dévoile ses défauts. Autrement tu perdras ton temps. Va avec les trois. Tu seras ainsi en mesure de comparer objectivement, ce qui est l’important. En quelques semaines, tu comprendras ce que sont les garçons. Tu n’es pas obligée de leur dire que tu vas avec d’autres. Ce n’est qu’un essai avec chacun. Ils doivent le considérer comme tel. Pour une suite possible, tu te donnes le temps de réfléchir après chaque rencontre, et au moins jusqu’à ce que les trois soient passés. Prends le temps de conclure. En amour, il ne faut pas se presser, bien réfléchir à ce qu’on doit faire ou ne pas faire. Tu dois toujours pouvoir faire marche arrière. Tu leur dis la vérité, donc que tu es incertaine, et que tu ne veux pas indisposer leur copine si tu ne vois pas de raison de te mettre avec eux en poursuivant. Tu flirtes. C’est tout. Flirter, c’est rester libre. Plus tu seras près de la vérité, et plus tu seras crédible. Tu ne t’engages au début, que pour une rencontre unique dans ta chambre, sans rien promettre. Ils viennent avec l’espoir d’une relation sexuelle, ou ne viennent pas. C’est à eux de prendre la responsabilité de te cacher à la copine si elle ne veut pas partager. Tu reprendras un rendez-vous plus tard au besoin, après réflexion, mais encore seulement pour une seule fois. Sois prudente. Avance pas à pas, en visant l’avenir. L’un de ceux-là est peut-être pour toi, mais c’est peu probable. Tu as neuf chances du dix qu’ils ne te conviendront pas, mais si c’est la bonne, il ne faut pas la rater. Je n’ai pas raté ton père.

    — Je ne saurai pas flirter, dit Adeline. C’est trop difficile.

    — Mais non, dit Germaine. Tu n’as qu’à guider les garçons vers ce que tu souhaites. Ne va pas trop vite. Comme ils te recherchent, si tu leur en donnes la possibilité, ils feront l’amour avec toi, mais il est bon qu’ils patientent. Tu hésites ? Je peux t’aider. Je prendrai les rendez-vous. Je te chapeauterai et je leur expliquerai que tu désires faire un simple essai de rapprochement avec eux. J’organise les rendez-vous en tenant compte de la disponibilité de chacun. Es-tu décidée ? Fais-je les premiers pas à ta place ?

    — Oui, maman.

    — Tu m’indiques où je peux rencontrer tes soupirants. Je leur demande leur emploi du temps, et celui de leur copine, pour le faire coïncider avec le tien. Tu auras des rendez-vous avec eux en respectant leurs disponibilités. Je leur réserve quelques soirées, ou nuits, si tu prolonges. Je vais les échelonner pour que tu ne sois pas surchargée. Il suffira que tu sois là pour les recevoir dans ta chambre. Je superviserai pour que tout se passe bien. Est-ce ce que tu souhaites ? Tu n’as qu’à les recevoir. Ils viendront à toi. Si ça ne va pas, tu écourtes la rencontre, et tu nous appelles au besoin. Tu n’es pas obligée de leur céder.

    — Oui, maman.

    Chapitre 2

    — Ma fille Adeline m’a dit que je trouverais ici un Paul, qui a une chambre ici, dit Germaine. Paul n’est pas marqué à l’entrée. J’ai sonné quand même.

    — Je suis Paul, Madame. Je sous-loue à ma copine Isabelle. Entrez. Que puis-je faire pour vous ?

    — N’avez-vous pas fait des propositions un peu osées à Adeline ?

    — Si, dit Paul. Mais soyez tranquille. J’ai compris que je ne l’intéresse pas. Elle est séduisante, votre fille, mais elle a assez d’admirateurs pour que je ne compte pas pour elle. Elle m’a fait comprendre qu’elle ne souhaite pas que je la dérange. Excusez-moi auprès d’elle de tout ce que j’ai proposé. Il n’en sera plus jamais question. Je ne l’importunerai plus. Je vous le promets.

    — Adeline a réfléchi à vos propositions. Elle ne souhaite toujours pas devenir votre copine. Elle ne prendrait pas la place d’Isabelle, mais puisque vous lui avez fait quelques avances, elle accepterait de s’informer de vos possibilités. Qu’en pensez-vous ? Ce serait sans aucun engagement, de part et d’autre.

    — Je suis avec Isabelle. Que m’offre Adeline ? Veut-elle devenir ma copine ?

    — Non, dit Germaine. Elle n’en est pas là, et elle ne vous connaît pas assez pour cela. Elle voudrait se tester avec vous, sans déranger votre copine, quand celle-ci s’absente par exemple. Il paraît qu’elle n’est pas là trois jours par semaine. Adeline pourrait se libérer pendant cette période et prendre rendez-vous.

    — Pour une fois ?

    — Oui. Ce ne serait qu’un essai, pour elle comme pour vous, avec préservatif obligatoire si Adeline s’offre à vous, mais il faudrait la séduire auparavant. Ce n’est pas assuré. Il ne faudrait pas l’effaroucher. Elle n’est pas contre la relation sexuelle, mais elle n’a pas l’habitude des garçons. La brusquer serait le meilleur moyen pour qu’elle vous renvoie. Elle a besoin de calme, de douceur, et il nous semble que vous en êtes capable. Si vous lui faites peur, elle n’ira pas avec vous. Je redoute un échec. La plupart des garçons ne lui conviennent pas. Ils sont trop agressifs.

    — Je vois, dit Paul. Ce genre de fille me convient. Et ensuite ?

    — Rien si l’essai est négatif pour Adeline. Vous reprenez vos habitudes, et vous oubliez Adeline. Elle vous oublie aussi.

    — Et si l’essai est positif ?

    — Si Adeline est séduite, elle peut prévoir un autre rendez-vous, que vous acceptez ou non. Elle ne vous obligera pas à poursuivre.

    — Cela ne doit pas déranger Isabelle, si Adeline ne reste pas avec moi.

    — Effectivement, dit Germaine. Vous avez pris la responsabilité de solliciter Adeline, mais Isabelle ne doit pas s’opposer. Adeline vous laisse libre de traiter cette question, et elle ne veut pas perturber votre couple. Vous pouvez refuser Adeline ou le dire à Isabelle en lui expliquant, mais le plus simple nous semble de ne pas le dire, puisque c’est sans engagement de part et d’autre. C’est fini après la rencontre si l’un des deux ne veut pas poursuivre. Vous viendriez discrètement chez moi, dans la chambre d’Adeline. Réfléchissez à cette offre. À vous de décider.

    — Je suis tenté, dit Paul, si c’est bien organisé. Comment prendre des rendez-vous ?

    — Adeline m’en charge si tout a lieu chez moi. J’organise une rencontre. Je vous donne mon numéro de téléphone. Je serai là pour vous recevoir. Il me faudrait votre emploi du temps, avec vos périodes de disponibilité, et l’emploi du temps d’Isabelle. Je les confronterai avec celui d’Adeline, de façon que personne ne soit gêné.

    — Vous avez tout prévu.

    — Je l’espère, dit Germaine. Faisons-nous comme cela ?

    — Oui, dit Paul.

    Les trois garçons acceptent l’essai discret, sans en parler à leurs copines et autour d’eux. En fonction des informations qu’elle recueille, Germaine les case au mieux à quelques jours d’intervalle, de façon qu’Adeline ait le temps de se remettre des épreuves, et ne soit pas perturbée dans ses études.

    Le matin, Germaine s’informe auprès du premier garçon qui vient de passer la nuit avec sa fille.

    — Vous partez bien tôt, mon garçon. Vous êtes matinal.

    — Oui, Madame. J’ai du travail qui m’attend.

    — Adeline vous a-t-elle plu ?

    — Beaucoup. J’ai fait ce qu’elle voulait. Elle est délicieuse au lit. Elle est contente. Elle m’a demandé de repasser ce soir.

    — Si je me souviens bien de votre emploi du temps, n’est-ce pas ce soir que votre amie revient ?

    — Oui. C’est ennuyeux. Je n’aurai pas beaucoup de temps à consacrer à Adeline. Je viendrai tôt, et je partirai rapidement.

    — Car vous retournez ensuite immédiatement avec votre amie après avoir quitté Adeline ?

    — Comment faire autrement ? Je ne peux pas laisser tomber mon amie. Je dois aller la chercher. Elle va

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