Contre nature
Par Bruno Doucet
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Aperçu du livre
Contre nature - Bruno Doucet
978-2-312-07266-1
Laetitia
– « Cornegidouille ! »
Laetitia vocifère contre elle-même, protégée des oreilles indiscrètes par le tumulte du chantier.
Cela fait bien longtemps qu’elle n’a plus cure de ces décibels. Lorsqu’elle balaye ces dix dernières années passées dans le secteur du bâtiment, elle se dit que, malgré son jeune âge, elle a apprivoisé un nombre considérable d’ouvrages. Les sons émis par ces machines qui découpent, perforent ou vissent, sont devenus les partenaires rassurants de son quotidien.
Ce n’est pourtant pas ce vécu qui la préoccupe aujourd’hui. Ce qui l’agace c’est sa propre inconséquence.
C’est qu’il fait si chaud depuis douze jours… L’épisode caniculaire de cette fin juin n’en finit plus de l’écraser.
– « Ça m’apprendra à écouter des émissions à la C… ! »
Ce matin, tandis qu’elle prêtait l’oreille à sa radio tout en prenant son petit déjeuner, son attention fut captée par un reportage dont le thème traitait de la question : « pour ou contre le port du soutien-gorge ? ».
Un journaliste, se faisant l’écho d’une étude très sérieuse, y rapportait que le port du soutien-gorge empêcherait le développement musculaire des seins. Il serait donc souhaitable de ne pas en porter pour laisser la poitrine retrouver sa position naturelle en forme de poire.
– « J’aurais pourtant dû me méfier, tout en sachant que ce chroniqueur mâle ne devait pas avoir une grande expérience en la matière. »
Sur le moment, l’idée lui avait paru intéressante. Elle y avait vu un moyen symbolique de reprendre le contrôle de son corps dans cet univers professionnel encore trop empreint de masculinité.
Séduite par cette idée d’un retour à la nature, elle avait voulu essayer…
Dans la torpeur de cet après-midi caniculaire, la sueur de sa peau a achevé d’humidifier à outrance le coton de son T-shirt. Ce dernier lui colle désormais à la poitrine en dessinant ses formes d’une façon provocante.
Comble de malchance, ce frottement inaccoutumé a fini par faire durcir ses tétons.
En d’autres circonstances, cette exposition suggestive aurait pu être terriblement sexy. Dans un environnement de travail où évolue un concentré de testostérones, cela pourrait rapidement se transformer en humiliation publique si, d’aventure, l’un de ses collègues venait à s’en apercevoir.
Par chance, les bretelles de sa salopette dissimulent en partie l’inconséquence de cette idée saugrenue.
Visiblement, les hommes ne se sont rendu compte de rien. C’est un peu comme si, au fil des années, elle leur était devenue totalement transparente.
Elle est pourtant mignonne Laetitia ! C’est même là son problème.
Elle a beau chercher à cacher sa féminité par un bonnet qui couvre ses cheveux mi-longs qu’elle a préalablement attachés par une queue de cheval et camoufler son anatomie sous des vêtements trop amples, elle ne peut effacer les traits fins de son joli minois aux contours légèrement ronds, mais élégamment équilibrés.
Elle ne se maquille pas…
Non seulement dans son métier se grimer aurait été ridicule, mais, de plus, cela l’agace. Elle se contrarie à la simple pensée de toutes ces filles qui passent des heures devant une glace pour se travestir de traces roses qui marquent leurs joues, tandis que des traînées noires soulignent à outrance les dômes de leurs paupières.
C’est qu’elle est plutôt « nature », Laetitia !
Pour ses collègues ouvriers, elle n’est déjà plus une femme, elle est devenue l’une des leurs. Ils ont appris à apprécier son travail d’une façon asexuée, comme tout un chacun respecte l’ouvrage bien réalisé de ses pairs.
Durant un temps, Bertrand a bien essayé de la draguer et elle a eu bien du mal à lui faire comprendre que c’était peine perdue.
Elle ne lui en veut pas… si elle lui pardonne, c’est qu’elle le trouve un peu niais.
Il n’est pourtant pas franchement laid Bertrand. Son physique rugueux plaît généralement aux femmes.
Si elle lui accorde si peu d’estime, c’est que son hygiène corporelle est à l’image de ses blagues : plutôt limitée, presque salace.
Elle aime travailler seule. Elle côtoie assez peu les gars du chantier. Elle n’a de cesse de se le répéter comme un mantra : elle est là pour gagner sa vie et non pas pour parfaire ses fréquentations !
Son crédo à elle c’est la peinture en bâtiment. Elle réalise bien de temps en temps la pose de revêtement de sol, mais c’est une activité qu’elle apprécie moins : la tâche est trop mécanique ; bien moins méticuleuse. Elle laisse cette activité aux hommes ; l’exercice semble mieux leur convenir. L’exécution est plus rapide ce qui leur donne l’impression de gagner en efficacité. Cela leur confère de « l’importance ».
Laetitia, l’importance, elle s’en fout !
Ce qu’elle apprécie c’est la reconnaissance d’un ouvrage bien réalisé. L’essentiel c’est que le résultat soit propre, qu’il soit beau ! Il faut que les traces de son pinceau disparaissent sous les jeux de lumière pour ne laisser que l’apparence d’une surface parfaitement lisse et plane.
Peut-être est-ce l’effet du temps : elle supporte de moins en moins le comportement de ses collègues mâles.
Si certains lui témoignent de la considération, elle n’en a encore trouvé aucun pour lui manifester suffisamment d’estime jusqu’à renoncer au plaisir de rire à des plaisanteries sexistes en sa présence.
Au-delà de ses compagnons d’œuvre, ceux qu’elle exècre vraiment, ce sont ses interlocuteurs venus de l’extérieur.
Alors même qu’ils ne sont pas du métier, ils s’autorisent à émettre une opinion sur sa manière de travailler.
La plupart ne s’intéressent pas véritablement à son activité. Après avoir proféré quelques conseils dans un domaine sur lequel ils ne peuvent se targuer de la moindre compétence, ils commencent à remarquer sa jolie frimousse, puis ils plongent invariablement leur regard vers sa poitrine. Tout se déroule comme si celle-ci restait encore le meilleur indicateur pour appréhender ses qualités de peintre.
Trop concentrés sur ce qu’ils observent, ils finissent généralement par perdre le contrôle de leur discrétion. Leur coup d’œil lubrique s’exhibe comme le reflet de la raideur réelle ou supposée de leur sexe.
Elle ne peut malheureusement pas se rebeller contre cette impudeur qui lui est insupportable. Elle n’en a pas le droit, c’est comme cela ! Le client est roi : la moindre réplique au monarque apparaîtrait comme un crime de lèse-majesté.
Elle a bien tenté quelques fois de leur tourner le dos, mais cela n’a pour effet que de déporter leur regard au niveau de son postérieur.
Lorsqu’il lui arrive de vivre une telle mésaventure, elle s’efforce de se concentrer sur sa tâche en attendant, impuissante, que ces messieurs aient fini de se rincer l’œil.
Les jours de chances, ces voyeurs du dimanche sont accompagnés d’une collègue, d’une conjointe ou d’une maîtresse qui, au premier écart, se chargent généralement, par une remarque bien sentie, de ramener la brebis galeuse au sein du troupeau.
Annie pourrait peut-être se satisfaire de ce naturel concupiscent ; elle qui aime tant qu’on la regarde !
Annie, c’est sa colocataire.
Elles se sont rencontrées il y a maintenant un an, par le biais des petites annonces. Laetitia cherchait à réduire ses frais financiers. Annie, quant à elle, s’efforçait d’atténuer sa phobie de la solitude. Leurs intérêts convergeant avaient suffi à faire de leur statut de colocataires un peu plus qu’une simple relation sans qu’elles puissent totalement se considérer comme amies.
Annie est également très mignonne, mais elle, tout du moins, a la clairvoyance de l’assumer.
Les hommes, elle les collectionne. Rien qu’au cours du mois dernier, Laetitia en a dénombré au moins trois.
Le soir venu, elle les a entrevus, ces couples de l’ombre, se faufiler depuis la porte d’entrée jusqu’à la chambre.
À chaque fois, elle a souri tristement.
Elle connaît déjà le sort de ces amants éphémères. Ils ne partageront le même lit que le temps de quelques heures avant qu’Annie ne les fasse disparaître de son existence une fois ses pulsions assouvies.
C’est une évidence, Annie aime le sexe.
Pourtant Laetitia supporte de plus en plus difficilement de l’entendre s’accoupler de l’autre côté de la cloison. Le râle bestial de ces deux êtres qui copulent ne laisse aucune place au moindre sentiment.
Annie l’agace autant qu’elle la fascine. C’est qu’elles sont si différentes toutes les deux !
D’ailleurs, pourquoi pense-t-elle à elle ?
Depuis quelque temps, elle ne peut s’empêcher de tout ramener à sa colocataire.
Elle se dit que cette dernière, avec ses petits seins, serait bien moins affectée par le fait de ne pas mettre de soutien-gorge…
À la réflexion, elle ne se souvient pas l’avoir déjà vu en porter.
C’est qu’Annie aime se dévoiler.
Depuis quelques jours, prétextant la canicule, elle a pris l’habitude de se promener dans l’appartement en petite culotte. Peut-on seulement parler de « petite culotte » pour désigner ce morceau d’étoffe, si étroit qu’il semble presque disparaître dans la raie de ses fesses ? Outre le fait que cela ne doit pas être très agréable, Laetitia considère cet étalage de chair comme un outrage à la pudeur.
La situation lui est d’autant plus contrariante qu’elle ne peut critiquer la beauté esthétique de cette exhibition de rondeurs parfaitement dessinées.
Elle a bien essayé de le lui dire hier soir…
– « Tu pourrais te couvrir un peu plus tout de même…
– ça va ! nous ne sommes que tous les deux
– Oui, mais nous pourrions avoir de la visite !
– Et bien, dans ce cas-là, je mettrais un T-shirt, voilà tout. »
Que répondre à cela ? Elle s’était tue.
Dans l’immédiat, le problème n’est pas Annie. Ce qui l’horripile ce sont ses seins qui la démangent. Décidément, quelle idée de ne pas avoir mis de soutien-gorge !
Après s’être assurée d’être toujours à l’abri des regards, elle s’essaye à interposer un morceau d’essuie-main de chantier entre sa poitrine et le vêtement humide.
Rien n’y fait : ça gratte, ça glisse et les choses ne font qu’empirer.
– « Cornegidouille ! »
Préoccupée par sa tenue, elle a laissé filer son pinceau sur une partie d’un chambranle de bois brut. Celui-ci s’est empressé d’absorber la peinture.
– « Cela va être encore coton à nettoyer ! »
Il y a des jours comme cela où rien n’y fait : quand cela ne va pas, cela ne va pas.
– « De toute façon, il est midi, j’arrête ! »
L’après-midi s’écoule dans une laborieuse moiteur, entraînant avec lui sa succession de petites galères et de défauts à reprendre. Elle n’admettra décidément jamais la moindre imperfection.
Lorsque Laetitia regarde son smartphone, celui-ci affiche déjà 18 heures. Elle aurait presque envie de pleurer. La journée l’a épuisé. Elle n’a plus qu’un seul désir : retirer cette côte de travail qui lui lacère le corps pour pouvoir se plonger avec volupté dans la douceur d’un bain tiède.
Dans cette touffeur ambiante qui fait suinter sa peau depuis les aisselles jusqu’aux genoux, elle se sent sale, très sale, si sale…
*
19 heures. Laetitia peut enfin s’adonner au plaisir d’un bon bain…
Protégée par un monticule de mousse que retient la bordure de la baignoire et caressée par l’affleurement de l’eau sur sa peau, elle a entrepris de se masser délicatement les seins. Elle ferme les yeux pour mieux en