MAESTRIA CASTA
Le film Don’t Look Up imagine qu’une météorite s’apprête à détruire la Terre. Mais l’histoire cosmique n’est pas toujours dramatique: elle fait parfois naître des étoiles dont la lumière éclaire la planète entière. Telle est l’aura de Laetitia Casta, qui incarne l’idée française de la beauté et du charme. Au point d’avoir prêté ses traits à notre Marianne nationale. Et d’avoir décroché, à une vitesse de météore, l’adoubement de Vogue jusqu’aux plus hauts titres de la République de la mode. Mais la grâce ne fait pas tout. Sous cette grâce, il y a une volonté, une maestria que confirment les succès au théâtre et une filmographie florissante. Depuis le rôle culte de Falbala, face au king Depardieu, dans Astérix de Claude Zidi, les projets se sont enchaînés: de Raoul Ruiz à Patrice Leconte en passant par Pascal Thomas, Tsai Ming-liang ou Joann Sfar, les plus beaux regards du septième art se sont posés sur l’actrice.
Aujourd’hui, Casta appartient à notre paysage affectif: elle est une amie de la famille, dont le sourire parle davantage que mille pages. Mais le lot des étoiles n’est-il pas de demeurer mystérieuses? En dépit de leur douce clarté, elles palpitent dans l’infini des nuées. Aussi rêvet-on, rencontrant Laetitia sous le ciel de Paris, d’un silence céleste. Au-delà des mythes sur la carrière fulgurante du supermodel, sur le conte de fées de ce visage que le monde nous envie, on aurait plutôt envie de penser comme Deleuze: “Le problème n’est plus d’amener les gens à s’exprimer, mais de fournir des petits moments de solitude et de silence dans lesquels ils peuvent trouver quelque chose à dire. (…) Quel soulagement que de n’avoir rien à dire, le droit de ne rien dire, parce que seulement à ce moment il devient possible de saisir cette chose rare, et toujours plus rare: ce qui vaut la peine d’être dit.” Alors voilà. On s’enfonce dans un fauteuil de velours, on s’apprête à quitter la terre ferme – et on se lance dans l’espace.
Votre métier n’est pas seulement de défiler, de poser, de faire des films… C’est aussi de répondre à des milliers d’interviews. J’ai donc une proposition à vous faire: pour changer, j’aimerais que nous parlions comme si ce n’était pas une chose professionnelle.
Essayons! Mais vous
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