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Les ombres de Mainhattan
Les ombres de Mainhattan
Les ombres de Mainhattan
Livre électronique237 pages4 heures

Les ombres de Mainhattan

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À propos de ce livre électronique

La vie est toujours pleine de surprises. Comment gérer toutes les épreuves qu'elle met sur notre chemin ?


« Pour vivre heureux, vivons cachés »
Vous connaissez l’adage ? Eh bien c’est mon mantra ! Je me le répète et l’applique tous les jours. Pour cela, je reste le plus possible dans mon appart’ de Mainhattan, à siroter des bières, manger des wraps et, de temps à autre, à traduire quelques textes – entendez par là, quand je suis à sec !
En même temps, il est préférable de rester dans l’ombre quand on est une Fae de la Terre incapable de maîtriser ses dons…
Seulement voilà, on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Et celle-ci nous réserve bien des surprises ! Comme par exemple, trouver un bébé sur le seuil de son appartement, ou encore devoir se frotter à des Immortels…


Plongez dans cet ouvrage fantastique truffé d'aventures !


À PROPOS DE L'AUTEURE


Née en Provence en 1987, Steffi Wolf est professeur d’allemand le jour et dévoreuse de livres la nuit. Entre les deux à l’aube et au crépuscule, elle écrit. Après plusieurs concours de nouvelles et une publication dans un recueil, elle se lance dans l’écriture de son premier roman. Une histoire qui mêle Fantasy et mythologies germanique et nordique.

LangueFrançais
Date de sortie22 févr. 2022
ISBN9782374643755
Les ombres de Mainhattan

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    Aperçu du livre

    Les ombres de Mainhattan - Steffi Wolf

    ¹

    Rappelez-moi quelle est la personne qui a mis une musique pareille en sonnerie ? Non parce qu’être réveillée par le marchand de sable a quelque chose de paradoxal, vous ne trouvez pas ?!

    Je tends la main vers ma table de nuit, saisis mon smartphone et décroche.

    Je ne réponds pas tout de suite. Je sais que la société est basée à Mainhattan, mais attendent-ils vraiment de leurs employés qu’ils se rendent sur les lieux dès qu’ils claquent des doigts ?

    Comme je ne dis rien, la standardiste – car c’en est sûrement une… ou, au mieux, une secrétaire – m’informe que le renvoi se fait de manière numérique.

    Après les politesses d’usage, nous raccrochons. Puis je sors de mon canapé-lit, ramasse les cadavres de la veille et vais les placer avec leurs congénères. Il ne faudra pas que je tarde trop à les descendre sinon mon appartement va ressembler à une consigne ! Ouais, on verra plus tard… En attendant, je vais me préparer un petit déjeuner.

    J’enclenche la bouilloire, sors une tasse, un sachet de thé ainsi qu’un paquet de biscuits. Je sais, je ne mange pas sain, pas même au petit déjeuner. Mais on avait déjà réglé cette question dans le chapitre précédent, non ?

    Tasse et paquet de biscuits à la main, je m’installe devant mon ordi. Tandis qu’il s’allume, je trempe un cookie dans mon thé et savoure le croustillant devenu moelleux. Les pépites de chocolats fondent dans ma bouche et j’ai l’impression de retrouver la douceur du sommeil. L’impression seulement. Car lorsque j’ouvre ma boîte mail, je reviens à la réalité avec fracas.

    Il n’y a pas juste un mail de Hund-Rett, mais également quatre courriers de Karl, dont deux avec pièces jointes. Moi qui voulais du boulot, je crois que je vais être servie ! Et bien sûr, ce n’est pas tout… Y a aussi un bon petit lot de factures. Super ! J’ai du boulot, ce qui va me permettre de faire quelques rentrées, mais je crois que je n’aurai même pas le temps d’en voir la couleur… Ma foi ! Espérons que mon nouveau contrat me permettra de sortir la tête de l’eau.

    Le courrier de la société de dog-sitter s’accompagne d’une pièce jointe. Le fameux contrat. Je l’ouvre. Et merde ! Je savais que cette histoire de prendre le contrôle sur mon pouvoir de Fertilité était une mauvaise idée… Bon, OK, je ne l’ai pas mentionné, mais un « je ne sais quoi », une intuition… voire carrément une intime conviction me disait que quelque chose se passerait mal avec ce nouveau job.

    Afin d’éviter la catastrophe, je prends donc mon téléphone et compose le numéro d’urgence indiqué sur le contrat, celui dont me parlait – à juste titre – mademoiselle Krönig.

    Aussitôt, je reconnais la voix de la standardiste. Ainsi donc, elle n’est pas, ou pas seulement, secrétaire.

    Tu crois que je ne le sais pas ?!

    Surtout, rester calme… J’ai réussi à le faire jusqu’ici, alors il n’y a pas de raison pour que je ne puisse pas continuer.

    Ah bon ?

    Non… Le problème, le vrai, c’est que les lignes de tram qui quittent la ville passent souvent par des espaces boisés et que j’ai peur de laisser aller mon don de Fertilité ! Mais évidemment, ce n’est pas comme si je pouvais expliquer ce léger détail à ma très chère interlocutrice !! Moi, ironique ? Non, vous croyez ?

    Tu vois quoi au juste ?

    En fait… si. Mais je ne vais pas lui dire hein ?! Et puis en réalité, j’ai vraiment besoin d’argent. Alors même si je sais que Karl vient de m’envoyer pas mal de boulot, je n’aurai pas de liquidités avant un moment.

    Penser à mon boss me donne une idée.

    Je cherche le nom de son patron – et du mien – sur le contrat que je viens de recevoir avant de compléter :

    T’inquiète ! Je préfère passer quelques minutes à attendre plutôt que de raccrocher et voir mes espoirs d’argent s’envoler en fumée… De cette façon, je pourrai persuader le boss que je suis prête à faire n’importe quelle mission tant qu’elle est à Mainhattan.

    Aïe ! Ça s’annonce mal. Sa voix est monocorde. Il ne supportera sans doute pas que je refuse le contrat. Quant à négocier… On ne peut pas dire que ce soit vraiment mon fort !

    Ah… carrément. J’avais clairement raison de penser qu’il ne voudrait pas entendre mes arguments. Et vu que de toute façon, je n’en avais pas…

    Je n’en crois pas mes oreilles. J’ai vraiment dit ça ? Moi ? C’est fou ce que le manque d’argent peut me faire débiter des bêtises !

    Bon, OK, je n’avais pas prévu que ma petite pique traverse mon cerveau en un éclair pour se frayer un chemin jusqu’à son oreille.

    Je réfléchis donc à la proposition… ou plutôt à l’ultimatum. Et finalement, j’accepte. Vous me trouvez faible ? Peut-être que je le suis… Mais d’une, j’ai vraiment besoin de ce fric et de deux, ne cherchais-je pas un moyen de m’entraîner à contrôler mon pouvoir ? Une excursion en dehors de Mainhattan m’offrira au moins le couvert de l’anonymat… Ouais, je sais, moi non plus je n’y crois pas trop… C’est pour ça que, si j’ai dit oui, c’est surtout pour la première raison !

    *

    Le meilleur moyen pour moi de me rendre à Bad Soden, c’est de prendre la ligne 3 du tram, comme a cru bon de me préciser madame Krönig. Le meilleur moyen pour elle peut-être, et pour la plupart des Humains sans doute… Mais pour une Fae comme moi, c’est une autre paire de manches. Tout d’abord parce qu’il va falloir que je passe les portiques de contrôle, mais aussi – et surtout – parce que mon pouvoir de Fertilité risque de se déclencher contre ma volonté.

    Mais une chose après l’autre…

    Je suis déjà bien assez stressée, pas la peine d’en rajouter !

    Avant de sortir, je vérifie mon allure. À priori, mon teint est tout ce qu’il y a de plus humain, aucune veine ne dénote et mes baskets ne sont pas encore trouées par un enracinement précoce. J’enfile donc ma veste de cuir, prends mon sac et le dossier Hund-Rett, inspire, expire, et sors. Pas par la grande porte hein, il ne faudrait pas bousculer mes bonnes vieilles habitudes, ni foutre en l’air ma couverture avant même d’avoir commencé la mission ! Mais trêve de bavardage, restons polis et, surtout, restons concentrés !

    Les yeux rivés sur le goudron du trottoir, j’avance d’un bon pas. J’évite de toucher le moindre Humain. Pas facile en ce dimanche où toute la bonne société de Mainhattan a décidé de se payer une petite promenade. Oui enfin, pas que la bonne société, entendons-nous bien ! Car les clochards et les drogués sont comme tout le monde, ils aiment bien leur sortie dominicale !! Bon, OK, eux ils sont toujours de sortie ! Pour la bonne et simple raison que, pour la plupart, ils n’ont pas d’intérieur. Et s’il m’est facile d’éviter les bonnes gens, il en va tout autrement pour les marginaux. Premièrement parce que certains sont assis – voire couchés – par terre, et deuxièmement parce qu’ils déambulent sans logique. Impossible de prévoir leurs pas. Mais bon, je suis entraînée ! Enfin… un peu, lors de mes rares sorties.

    Tout en marchant vers la gare, et en faisant de mon mieux pour éviter les gens donc, je me dis que je cours au suicide. Cela fait une petite éternité que je n’ai pas passé l’épreuve du portique. Qui sait si j’en serai encore capable… Car dissimuler sa véritable apparence à des Humains à moitié aveugles car ils ne voient guère que ce qu’ils ont envie de voir, c’est plutôt facile une fois qu’on en a pris l’habitude. Mais passer un portique de contrôle, ce n’est pas la même affaire ! De fait, s’il y a bien un domaine dans lequel les Humains nous surpassent tous, c’est la technologie. Et ces détecteurs de Créatures qu’ils ont mis en place depuis la révélation du Cavalier sont quasiment infaillibles ! Combien de mes semblables se sont fait avoir parce qu’ils ne maîtrisaient pas assez leur pouvoir de Dissimulation ? Et je ne vous parle que des Faes ! Car pour ce qui est des autres Créatures, aucune chance de passer inaperçu ! C’est comme ça que bon nombre d’entre nous ont fini dans des Camps de Rassemblement – CR pour les intimes. Depuis, toute Créature un tant soit peu intelligente évite ces portiques de malheur.

    Mais alors, suis-je donc à ce point idiote que je veuille passer par l’un d’eux ? Non, bien sûr que non. Enfin, je ne crois pas – même s’il m’arrive de m’insulter. C’est juste que je n’ai pas le choix. Pour prendre les transports en commun, on est obligé de passer par là. Ils sont incrustés dans les portes des trams, des trains, des métros et même des avions ! Bref, pas moyen de les éviter donc… C’est aussi pour ça que je ne voulais pas prendre le tramway.

    Mais trêve de bavardage bis – oui parce que je me suis encore fait la causette pendant que je marchais, vous en êtes témoins ! – me voilà sur le parvis de la gare. Ici et là, des clochards accueillent les voyageurs. Magnifique première impression de la grande ville de Mainhattan !

    Je me concentre. Avec la chance que j’ai, les Humains auront mis des portiques à l’entrée de la gare. Il n’y en avait pas la dernière fois que je suis passée, mais, comme je l’ai dit, c’était il y a une éternité… Et puis, on n’est jamais trop prudent !

    Je visualise toutes les parties de mon corps. Je les rends humaines. Ce n’est pas un exercice trop difficile pour moi car j’ai toujours voulu être Humaine. Depuis ma naissance, depuis que j’ai compris que, en tant que Fae, je n’aurais aucune chance dans ce monde de racistes, je n’aspire qu’à une chose : devenir Humaine. Bon, je ne suis pas bête hein – on a déjà réglé cette question –, je sais bien que puisque je suis née Fae, je ne peux rien changer à cela. Mais au moins puis-je espérer que les Humains me prennent pour l’une des leurs. Qu’ils m’acceptent non pas pour ce que je suis, mais pour ce qu’ils croient voir en moi. Enfin bref, on ne va pas se taper une analyse psy devant la gare

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