VALÉRIE BACOT « J’EN VEUX À TOUS CEUX QUI NOUS ONT ABANDONNÉS »
Elle est venue à Paris pour nous rencontrer, sa première sortie depuis son procès. Elle n’aime pas la capitale. Trop de monde, de bruit, de dangers. Elle marche d’un pas rapide, les yeux rivés au sol, les mains agrippées à son sac. Sur celui-ci, des traces de peinture blanche attestent de sa nouvelle vie. Elle restaure des maisons. Porter un masque chirurgical est une aubaine pour elle. Il la protège. Valérie Bacot a accepté de prendre la pose. Se tenir face à un objectif lui rappelle sans doute les fois où Daniel Polette a posé son arme sur sa tête : « Je n’appuie pas sur la gâchette ce soir, ce sera pour demain.» Avec ce chauffeur routier de vingt-cinq ans son aîné, elle a vécu l’enfer dès l’âge de 12 ans. Il était le mari de sa mère. « J’ai cru qu’il pourrait me servir de père, mais je me suis trompée», a-t-elle expliqué dans son livre. Il la viole lorsqu’elle rentre de l’école. Le calvaire a duré des mois avant que « Dany » ne soit dénoncé. Il a écopé d’une peine de quatre ans de prison mais n’est resté que deux ans et demi derrière les barreaux. Valérie devait accompagner sa mère au parloir, cette dernière y tenait. Elle acceptera aussi qu’il revienne vivre sous leur toit dès sa sortie. Les viols ont recommencé, l’adolescente est tombée enceinte à 17 ans. Et Daniel Polette est parti s’installer avec Valérie. Il sera le père de ses quatre enfants, Dylan, Kevin, Karline et Erwan. Pendant près de vingt-cinq ans, Valérie
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