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C'est pas ma faute…
C'est pas ma faute…
C'est pas ma faute…
Livre électronique275 pages3 heures

C'est pas ma faute…

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À propos de ce livre électronique

« Mais mon appréhension fut telle que je ne m'en crus pas aussitôt capable. J'étais la seule personne en qui Cassie paraissait avoir confiance, la seule à qui elle adressa quelques mots, exprima de la tendresse, des sentiments. Et je ne pouvais prendre le risque de tout anéantir si je faisais preuve d'une quelconque maladresse. Les conséquences ne feraient que m'être préjudiciables et me retrouverai ainsi au point de départ. »

Un homme seul voit sa vie transformée par sa rencontre avec une petite fille qui présente des signes inexplicables. À partir du moment où il décida de s'y intéresser plus rien ne serait plus pareil. Tout sera mis œuvre pour comprendre les raisons de ce mal qui semble la ronger. Mais Il va se voir transporté dans une affaire terrifiante où sa vie sera constamment mise en danger.
LangueFrançais
Date de sortie27 sept. 2012
ISBN9782312004730
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    Aperçu du livre

    C'est pas ma faute… - David Setbon

    ainsi…

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    Première partie

    une rencontre, un destin

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    Chapitre N°1

    Premiers mots

    Je me retrouvai à quelques mètres d’elle, juste de quoi lui permettre de poursuivre ses balancements sans risquer de la perturber. Même si cela me démangeait. C’était le moment. Sinon, je serais resté là à la contempler ou plus exactement la fixer comme s’il s’agissait d’un meurtrier qui me tenait sous l’emprise de son arme.

    Je m’apprêtais donc à lui poser une question. A celle dont l’arme imaginée était symbolisé par le mystère, l’effroi et le désarroi, ce qui me terrorisait finalement davantage. Cela tout en regardant autour de moi, de peur que quiconque puisse voir la scène au cas ou une réaction inattendue subviendrait. Je me rendis brusquement compte qu’un homme, seul, en compagnie d’une petite fille esseulée dans un parc légèrement isolé, pourrait rapidement s’avérer douteux. Le pire était que j’avais la quasi certitude qu’elle ne me répondrait pas.

    Je me lançai enfin :

    « Bonjour petite comment tu t’appelles ? »

    J’attendis… rien. Aucune réponse, aucun son.

    « Tes parents savent que tu es là ? »

    Toujours rien. Je n’existais pas. Je me sentis impuissant, frustré de ne pouvoir avancer. Mais que pouvais je faire de plus ? Alors je repris mon chemin.

    A peine m’étais-je retourné que j’entendis la voix la plus douce mais à la fois la plus triste que je n’aurais jamais imaginé entendre un jour. Mais c’est ce qu’elle a dit qui attira encore plus mon attention.

    « C’est pas ma faute », dit-elle. Et répéta cette phrase environ toutes les trois ou quatre secondes : « C’est pas ma faute », d’un ton que je caractériserai même de coupable.

    Saisi par l’émotion je lui demandai pourquoi ? Mais elle reprit :

    « C’est pas ma faute », sans le moindre changement.

    Il n’y avait plus de temps à perdre, le temps passait et rien ni personne ne se présentait. Je courus en direction du premier commissariat de police à ne plus sentir ni mes jambes, ni mon souffle.

    Peu de temps après et voyant mon comportement des plus alarmant, elle fut entre leurs mains.

    Après y avoir passé toute la matinée, il était désormais une heure et demi de l’après midi, je retournai chez moi à peine satisfait ni même moins inquiet. Elle hantait mes pensées.

    Le soir, le téléphone sonna. On me dit de me présenter au plus vite au commissariat.

    Une fois sur les lieux, je pus déceler un sentiment de dépit et d’impuissance sur le visage du policier qui l’accompagnait. Elle dut se prêter à différents examens et dont le plus insoutenable fut exécuté par un médecin légiste

    Concevoir un instant qu’elle ait pu, par exemple, être victime de sévices sexuelles me torturait l’esprit. Fort heureusement, pas la moindre trace, ni aucun dommage corporel. Elle ne leur avait pas adressé un traître mot. Assise, immobile, tête baissée, je pus constaté la triste réalité. Je me rapprochai, elle sentait ma présence. C’est à ce même instant qu’elle redressa la tête mais sans jamais me regarder. J’attendis, mais aucune réaction, pas un mouvement, pas le moindre signe qui saurait me réconforter dans cette histoire dans laquelle j’étais, malgré moi, plus que jamais impliqué.

    Personne ne s’était encore manifesté. Comment pouvions nous lui venir en aide, retrouver sa famille ? Elle restait désespérément muette. Quand soudain, comme un mécanisme que j’enclenchais à chaque fois que je lui tournais le dos, le phénomène réapparut.

    J’entendis une nouvelle fois le son de sa voix murmurant ces mêmes mots, avec cette même intonation exprimant comme un besoin de lui venir en aide.

    Pour la première fois, j’eus envi de pleurer.

    De tristesse, d’incompréhension ou d’épuisement, peu importe ce n’était pas le moment. Je me sentais beaucoup trop concerné. Était-ce un mal ? Une action généreuse ? Dans tous les cas, c’était fait.

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    Chapitre N°2

    Cassie

    Je parvins alors, suite à d’interminables démarches administratives, à obtenir la garde provisoire de l’enfant, le temps d’une éventuelle évolution de son comportement, ou de l’apparition soudaine et tant espérée d’un membre de sa famille, si elle daignait me suivre… ce qu’elle fit.

    J’espérais pouvoir la nourrir, lui faire boire un verre d’eau. Miraculeusement, elle fut réceptive.

    Elle ouvrit, ou plutôt entre-ouvrit la bouche délicatement, toujours les yeux dans le vide.

    Puis, lorsque l’heure du coucher arriva, je la pris par la main et l’installai dans la chambre mitoyenne à la mienne.

    Je la laissai, debout, face au lit mais dos à la porte que je m’apprêtais à passer pour regagner ma chambre. Mais mon cœur dicta mes actes et l’aidai à se glisser sous ses draps. Une fois bordée, je me surpris à penser à ce moment qui risquait de se produire lorsque j’allais à nouveau devoir me retourner. Ces mots qui me torturaient à chaque fois que je les entendais, mais également toutes les fois où j’y pensais. Je redoutais cet instant autant que je l’espérais.

    Lentement, je pivotai sur moi-même jusqu’à me retrouver en quelques secondes dos à elle, mais, à mon grand étonnement, rien ne se passa.

    Je me dirigeai vers la porte, pas à pas, l’ouvris, sortis, la refermai très doucement, et, confondu dans un léger grincement, ce qui devait se produire se produisit.

    « C’est pas ma faute », déplorait-elle. Je pouvais presque compter chaque frisson qui me parcourait le corps.

    Toutefois, la meilleure chose à faire et la plus raisonnable était de gagner ma chambre afin d’y voir plus clair au matin. J’espérais une évolution rapide de la situation de peur de ne pouvoir l’assumer comme il se devrait.

    Bien que le sommeil fut extrêmement compliqué à trouver, la fatigue pris progressivement le dessus pour finalement m’écrouler.

    Et, je ne savais combien de temps s’était alors écoulé, mais lorsque j’ouvris les yeux, il me fallut le temps d’un clignement de paupière pour me rendre compte que je m’étais réveillé en pleine nuit, mais pas seulement… Je sentis une présence. Il était possible que le simple fait de savoir que j’hébergeais quelqu’un me désorientait. Mais non, elle était bien là ! Celle qui avait déjà transformé mon existence à tout jamais était postée debout face à moi le regard toujours dans le néant le plus total.

    Je me redressai tentant de retrouver peu à peu toute ma visibilité encore troublée par une intense fatigue. C’est là qu’elle prononça une nouvelle fois cette éternelle phrase si pénétrante :

    « C’est pas ma faute ».

    Je ne savais ou cela me mènerait mais dans un élan d’anxiété je me mis à lui parler. Je tentai de la rassurer, comme pour la consoler tant l’expression de son visage semblait exprimer une profonde et désarmante tristesse.

    Et ce fut à cet instant, alors que mon désespoir atteignait un point de non retour, qu’elle modifia légèrement ses paroles.

    « C’est pas ma faute… je ne voulais pas. »

    J’étais terrifié. Cela pouvait avoir tellement d’interprétations différentes. Mais malgré tout, étant donné mon état d’esprit actuel, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer le pire.

    Je m’efforçais de rester fort, lucide et présent tant physiquement que psychologiquement, pour la simple raison que j’avais décidé de m’y intéresser et m’y engager pleinement.

    Je voulais agir. Mais de quelle manière ? Je n’en avais pas la moindre idée. Quelles étaient mes preuves, mes indices ? Rien. Si ce n’est des pré-sentiments. J’essayais tout ce qui me passait par la tête. Je l’emmenai dans la salle de bain face au miroir et lui demandai avec délicatesse :

    « Dis-moi qui tu vois dans cette glace ? Quel est ton nom ? »

    Elle restait silencieuse.

    Je répétai en décomposant chaque mot, puis une nouvelle fois tout bas à l’oreille, mais non, rien n’y faisait. Alors, je m’assis, pris ma tête entre mes mains et là… comme si la chance avait enfin décidé de tourner en ma faveur, je ressentis ce sentiment de soulagement tant attendu, bien qu’encore insuffisant, lorsqu’elle répondit : « Cassie. Je m’appelle Cassie. »

    Mais dans la douceur de ses mots se cachait une peur et un traumatisme palpable qu’elle était parvenue à me transmettre. Pour la toute première fois depuis notre rencontre, j’avais l’impression d’avancer.

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    Chapitre N°3

    Fugue

    « Je suis ravi de te connaître Cassie, moi c’est Gary », lui dis-je.

    Confiant, et profitant de ces instants de révélations qui n’allaient peut-être pas durer, je poursuivis :

    « Je ne te veux pas de mal au contraire, je cherche à t’aider. C’est pour ça que j’aimerais savoir ou tu habites… Tu ne sais pas ? Étais-ce à coté du parc ou tu jouais ce matin ?… Heu, sinon peux-tu me dire au moins si tu vies avec tes parents ou quelqu’un d’autre de ta famille ? Un oncle par exemple ? As-tu des frères et sœurs ?… Tu as mal quelque part ? »

    Mes questions fusèrent. Je me rendis rapidement compte qu’au lieu de la mettre petit à petit en confiance, faire en sorte qu’elle se sente le plus en sécurité possible, je lui fis passer un véritable interrogatoire. L’effet fut nul. Pas la moindre réaction, pas un froncement de sourcil, ni de changement d’expression. Elle me faisait penser à une poupée sachant parler mais dont on aurait perdu le mode d’emploi pour pouvoir l’activer. La journée allait s’avérer longue et au moins aussi éprouvante que la veille.

    Après plusieurs nouvelles tentatives sans résultats, je pris à nouveau sa main et la ramenai dans sa chambre.

    Une fois dans mon lit prêt à me rendormir, j’eus le temps de réaliser et repenser à la maladresse dont j’avais certainement fait preuve, et qui je l’espérais ne me ferait pas reculer.

    Pour ma défense, même si cela n’excuse pas tout, je fus dans l’euphorie de sa réponse et de la tournure enfin favorable que prenait les événements. Cela me servirait sûrement de leçon pour la suite. Car si j’étais persuadé de quelque chose, c’était d’être loin de l’issue de cette histoire.

    Ébloui par les premières lueurs matinales, je me réveillai, inquiet. Je bondis du lit pour me précipiter dans la chambre de Cassie. Le lit était vide.

    Je parcourus l’ensemble des pièces de la maison, paniqué, tout en l’appelant, mais sans hurler de peur de l’effrayer. Il m’arriva même de chercher dans les espaces les plus improbables de mon domicile. J’enfilai ma veste pour inspecter le jardin dans les moindres recoins. Je commençai sérieusement à m’affoler et culpabiliser. Mais ma volonté de la retrouver effaça toutes mes angoisses. Je ne voyais plus qu’un endroit où chercher, le parc. Quelques minutes après, je constatai en reprenant mon souffle, que mon intuition était la bonne. Elle se balançait exactement de la même façon que lors de notre premier contact, à la même vitesse, ses mains positionnées de manière identique, ses pieds caressant légèrement l’herbe à chaque va-et-vient.

    A cet instant précis, je me surpris, l’espace de quelques secondes, à douter de la cohérence de la scène que j’étais en train de vivre ou bien alors justement de revivre !

    Avais-je rêvé tout ce qui s’était produit avant ? Étais-ce le fruit de la fatigue, d’une décompression due à mon tout premier jour de vacances tant attendu ? Autant que je me souvenais, je n’avais jamais souffert d’hallucinations auparavant. J’étais déconcerté, mais repris aussitôt mes esprits. Au même moment des enfants accompagnés entraient dans le parc. Je restais en retrait, observateur, certains enfants montrant du doigt Cassie à leur parents. Je ne tardais pas à la rejoindre pour ne pas éveiller de soupçons, et tentai de me conduire comme un père aussi naturellement que possible.

    Mais comment éviter tous ces regards à la fois méfiants et choqués. Elle restait elle-même, peu importe mes paroles ou mes agissements. Jusqu’au moment ou je stoppai brusquement cette balançoire dont le crissement commençait à m’exaspérer. Puis, main dans la main, nous rentrâmes. En passant la porte, j’eus soudain un étonnant changement d’attitude envers elle. Je lui expliquai qu’il ne fallait pas sortir seule, que c’était dangereux, au même titre que si je m’adressais à n’importe quel enfant. Et en me retournant pour accrocher ma veste au porte manteaux, j’entendis chuchoter :

    « C’est pas ma faute… C’est pas ma faute, je ne voulais pas. »

    Je réagis immédiatement en lui demandant pourquoi elle répétait cette éternelle et oppressante phrase. Me sentant coupable un instant, je lui fis comprendre que je ne l’avais pas grondée, ni punie, que c’était pour son bien et que surtout, elle pouvait me faire pleinement confiance.

    Bien qu’au fond de moi, je savais pertinemment que le problème n’était pas là. Mais quel événement ou quel être humain aurait été capable de causer cet état d’inertie la plus totale ? Ou peut-être était-elle venue au monde ainsi. Mille autres questions me parvenaient tant je me sentais désemparé. Elle semblait dormir debout, non, pire encore, elle paraissait sans vie.

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    Chapitre N°4

    Lisa

    Seul je ne me sentais pas suffisamment armé pour affronter cette situation. Mais qui pourrait l’être ?

    Par chance, je connaissais quelqu’un susceptible de m’aider. Je l’emmenai chez Lisa Stanford, qui en plus d’être mon amie intime depuis notre plus jeune âge, était docteur en psychologie, spécialisée dans les enfants et adolescents. Je tenais à ce qu’elle l’examine. Nous habitions dans le même quartier durant toute notre enfance et avions fait ensemble la quasi totalité de notre scolarité. Enfant unique tous les deux, nous nous considérions comme frère et sœur. La confiance que je lui vouais n’avait donc aucune limite.

    Des moments incontournables jusqu’aux plus petits détails me paraissant à première vue insignifiants, je lui décrivis notre histoire. Une heure passa sans obtenir le moindre résultat. A court d’idées, j’étais découragé. Lisa me regarda, prit une grande inspiration, et comme cherchant désespérément une solution, me demanda de les laisser entre elles.

    Après une nouvelle heure d’entrevue, je trépignai dans la salle d’attente, tellement impatient de savoir. Je ne tenais plus en place. Quel allait être le verdict de leur dialogue qui selon moi allait plutôt prendre la forme d’un monologue ? De quelle pathologie souffrait Cassie ?

    Depuis environ vingt-quatre heures, j’avais toutes les raisons de faire preuve de pessimisme dans cette mésaventure, malgré l’énergie déployée pour y mettre un terme.

    A l’affût du moindre bruit, c’était bien le son d’une poignée de porte qui se fit entendre. Et lorsque Lisa en sortit avec Cassie, le léger rictus qui s’était dessiné sur mon visage croyant à cette lueur d’espoir qui subsistait depuis maintenant plus d’une heure, disparut brutalement.

    Malheureusement, Cassie demeurait telle que j’avais rêvé ne plus jamais la voir. Mais c’est le comportement de Lisa qui me choqua. C’est avec vingt ans de plus qu’elle franchit la porte. Elle portait le masque de la confusion la plus totale, pâle et ridée constatant l’irrémédiable. Souhaitant s’entretenir avec moi, nous nous écartions légèrement de Cassie par simple précaution.

    Accablée, elle tentait de m’expliquer son incompréhension et son impuissance.

    Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir, tout son savoir et ses compétences n’avaient pu avoir raison de cette fillette au visage angélique mais à l’attitude diabolique. Selon Lisa, Cassie souffrirait soit d’un désordre d’ordre psychologique, soit d’une maladie contactée à la naissance, d’un syndrome post-traumatique, ou encore d’une forme de possession auquel cas il faudrait avoir recours à l’exorcisme !

    Même si elle émit des réserves sur cette dernière possibilité, il fallait tout envisager. Enfin, Lisa insista sur le fait qu’elle ne pouvait obtenir de miracle en une seule séance. Donc, nous nous mettions d’accord sur un horaire pour chaque jour de la semaine.

    En sortant du cabinet de Lisa,

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