L’ultime énigme
I’ai fait mien ce proverbe chinois : « Celui qui ne sait pas et sait qu’il ne sait pas, éveille-le. Celui qui ne sait pas mais ne sait pas qu’il ne sait pas, fuis-le. » Mais j’en ai modifié la fin puisque j’ai remplacé les deux derniers mots par « tue-le ». Je hais les imbéciles, la stupidité, le manque de réflexion. Je déteste les incapables et la suffisance. Je ne supporte pas la distraction volontaire. Je ne comprends pas ceux et celles qui se complaisent dans l’ignorance et vont même jusqu’à se vanter de leurs lacunes en mettant en avant leur bêtise, leur balourdise, leur ânerie. On me dit intolérant alors que je me considère plutôt comme un idéaliste utopique.
C’est vrai, mes méthodes pour tenter d’y remédier sont radicales mais j’estime avec raison que de tels êtres n’ont pas le droit de vivre. Ils abêtissent le monde par contagion. Moins ils seront nombreux sur terre, mieux les autres se porteront.
Je sais que si je suis le seul à les éliminer, mon travail de bienfaiteur de l’humanité ne suffira pas. J’espère bien faire des disciples : quand nous serons dix, puis cent, puis peut-être des milliers, quand des dirigeants nous suivront, le monde sera peut-être enfin purifié de cette engeance que constitue la crétinerie.
Elle est là, devant moi, et elle pleure.
Pourquoi pleure-t-elle ? Elle ne le sait même pas. Je ne l’ai pas frappée, pas insultée, pas même touchée. Je l’ai seulement attachée et je lui ai mis le marché en main : si elle trouve la solution de mon énigme, je la libère. Si elle se trompe, je la tue ! Au début, elle s’est moquée de moi parce qu’elle ne me prenait pas au sérieux. Maintenant elle a compris que ce n’est pas une plaisanterie. Lorsque je lui ai parlé du sphinx qui dévorait les voyageurs incapables de résoudre ses énigmes, elle m’a traité de fou. Je crois d’ailleurs qu’elle n’a jamais entendu parler du sphinx
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