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L'homme de sable: Nouvelles d’autres vies
L'homme de sable: Nouvelles d’autres vies
L'homme de sable: Nouvelles d’autres vies
Livre électronique66 pages47 minutes

L'homme de sable: Nouvelles d’autres vies

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À propos de ce livre électronique

Ce texte propose quelques nouvelles dont on parcourt les pages en train de s’écrire, en visions de moments qui ne sont pas encore. Le narrateur, Laurent, consigne ce jaillissement imaginaire, dans neuf carnets où il se voit ailleurs, autre lui-même à la troisième personne, prendre part à d’autres vies que la sienne.
Il apparaît chaque fois comme un homme de sable érigé à son image sur une plage, qui s’efface sous les flots de la marée montante, pour dire un message éphémère. Images successives de l’homme qu’il n’a pas été, qu’il aurait pu être, peut-être, qu’il attend d’être encore, jusqu’à entrevoir son dernier moment de vie.
LangueFrançais
Date de sortie10 juin 2024
ISBN9782312144146
L'homme de sable: Nouvelles d’autres vies

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    Aperçu du livre

    L'homme de sable - Didier Straitur

    Avant lecture

    Ce texte propose quelques nouvelles dont on parcourt les pages en train de s’écrire, en visions de moments qui ne sont pas encore. Le narrateur, Laurent, consigne ce jaillissement imaginaire, dans neuf carnets où il se voit ailleurs, autre lui-même à la troisième personne, prendre part à d’autres vies que la sienne.

    Des personnages de rencontre y ouvrent devant lui des chemins insoupçonnés. Leurs présences singulières et passagères lui donnent la réplique dans des scènes imprévues. Ce sont eux les acteurs d’un théâtre d’ombres dans des récits qui verront peut-être le jour, ou non, au-delà du réel immédiat, en écho à des mythes anciens.

    Au cœur de ces visions éphémères, le narrateur joue un personnage méconnu, transformé et différent d’un épisode à l’autre. Il apparaît chaque fois comme un homme de sable érigé à son image sur une plage, qui s’efface sous les flots de la marée montante, pour dire un message éphémère. Images successives de l’homme qu’il n’a pas été, qu’il aurait pu être, peut-être, qu’il attend d’être encore, jusqu’à entrevoir son dernier moment de vie.

    Premier carnet

    LE NOUVEAU-NÉ DU DÉSERT

    Depuis l’aube, le car roule sur une piste à peine goudronnée, au milieu des collines arides qui se déplient l’une après l’autre au passage de chaque col. La poussière danse derrière le véhicule, en volutes grises dispersées au fur et à mesure. Le soleil levé depuis trois heures fait vibrer l’atmosphère qui ondule comme un rideau de tulle agité par le vent léger du matin.

    Laurent observe avec étonnement ce paysage chaotique et désertique de Kabylie. Il a choisi ce voyage un peu au hasard, en cet été, sans se souvenir des motifs réels qui l’ont guidé vers ce pays. C’est même en sens contraire de ses préférences précédentes.

    Il se demande ce qu’il fait là en ce moment étrange de son vécu incertain de retraite. Au sein d’un espace qui ne lui appartient pas, où il côtoie des inconnus. Comme un étranger à lui-même !

    Quelques passagers, une douzaine, pas plus dans un vieux car. Plusieurs visites déjà dans l’emploi du temps, sans fixer vraiment la connaissance des lieux, à la suite d’un guide avare de détails. Le pays rocailleux reste anonyme et impassible à ses yeux.

    Et les arrêts nocturnes dans des hôtels médiocres n’ont laissé que peu de plaisirs ou souvenirs aux voyageurs. Laurent reste impassible, assis seul à l’arrière de ce car inconfortable, peu soucieux de nouer une relation avec quiconque.

    Au soir de ce cinquième jour, après une journée monotone, le car fait étape dans un village de montagne, à peine accessible pour le véhicule. Les voyageurs descendent avec un peu d’inquiétude, et chargés de leurs valises à bout de bras, doivent monter à pied un peu plus haut vers un bâtiment à étage qui dépasse à peine les maisons basses agglutinées tout autour. Bâtiment fragile qui fait office d’hôtel.

    Tout témoigne d’un décalage, d’un autre temps, où vivent les habitants de cette terre désertique, depuis l’installation de leurs ancêtres et de leurs premiers dieux superbes, insensibles au reste du monde.

    Le guide les rassure en leur promettant un contact authentique avec la population locale, pittoresque dans son mode de vie ancien, pour ne pas dire primitif, dit-il avec mépris. Et déjà des enfants en haillons les suivent en quêtant une pièce ou deux du bout de leurs mains tendues avec insistance.

    Les rues et les escaliers accrochés aux pentes raides de la montagne, laissent voir un sol sec et dégradé, à peine retenu par des pierres amassées au hasard. Les maisons basses se cachent derrière leur porte unique jalousement close. Et aucun équipement collectif ne semble réunir les habitants pour une quelconque rencontre.

    Depuis l’arrivée du car, seuls les enfants se sont manifestés en quête d’aumône. Autour du village, un paysage de terre jaune et de cailloux acérés. Des troupeaux de chèvres faméliques éparpillés sur les pentes de la montagne. Presque rien à brouter,

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