Eclats d'amour: Instants éphémères

Par Didier Straitur

Les récits de ce recueil s’animent autour de plusieurs personnages fictifs, inspirés par des rencontres, des lectures, ou des rêves perdus… Ils sont saisis dans des moments d’amour qui bouleversent le cours premier de leurs vies.
Ils s’éparpillent depuis les prémices de l’enfance jusqu’en fin de vie, mais ne s’effacent pas dans l’oubli !
Instants éphémères et insaisissables, qui méritent d’être sertis dans les mots d’un texte comme des pierres précieuses dans une bague.

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 6 juin 2019
• ISBN: 9782312066479

Aperçu du livre

978-2-312-06647-9

Avant-propos

Et si on essayait l’amour.

Théodore Monod

L’amour éclôt à l’improviste, éclate en affection ou passion, et échoue en sourdine au fond de soi, attaché comme une ancre au fond de l’eau…

Les récits de ce recueil s’animent autour de plusieurs personnages fictifs, inspirés par des rencontres, des lectures, ou des rêves perdus… Ils sont saisis dans des moments d’amour qui bouleversent le cours premier de leurs vies.

Les circonstances en sont imaginaires et sous-tendent des sentiments fragiles, éphémères, mais authentiques dont le lecteur reconnaîtra les doutes et les troubles, en frissons incontrôlables.

Ce sont des éclats qui émeuvent les corps et les cœurs, bouleversent les esprits et renversent les choix de la raison, tantôt pour le meilleur, tantôt pour le pire. Ils s’éparpillent depuis les prémices de l’enfance jusqu’en fin de vie, mais ne s’effacent pas dans l’oubli !

Instants éphémères et insaisissables, qui méritent malgré tout d’être sertis dans les mots d’un texte comme des pierres précieuses dans une bague.

ÉCLATS D’AMOUR

Éclats du soleil

vertiges de lumière

éclats de roses

pétales de vie

éclats de rire

rayons d’un jour

éclats d’amour

instants éphémères.

À la sortie de la bibliothèque

Elle, Leïla, est rentrée de vacances récemment, de son pays natal, de l’autre côté de la mer, où elle a retrouvé pour un temps sa famille et les traces de son enfance. Elle a repris en ce jour son travail à la bibliothèque de la ville où elle savoure depuis trois ans le plaisir de lire et de faire lire.

Lui, lecteur de passage, attend le retour de sa famille, avant la rentrée scolaire. Il rentre d’une longue journée de travail sur un chantier routier. À la fin de ce jour caniculaire, il cherche un livre pour occuper sa soirée solitaire, sans bien connaître l’objet précis de son choix.

Juste avant la fermeture des lieux, Leïla lui demande, pour l’aider à choisir, s’il cherche un titre, un genre ou un thème particulier. Pris au dépourvu, il lui avoue être sans idée précise, et souhaite bien volontiers un conseil. C’est ainsi qu’elle lui suggère un titre de Lydie Salvayre, Pas pleurer.

Leïla, dans le hall d’entrée de la bibliothèque maintenant vide, tente de convaincre ce lecteur tardif d’emprunter ce livre qui l’a beaucoup touchée elle-même, pendant ses vacances d’été, à l’ombre du figuier de sa maison natale.

L’homme accepte ce choix, et fait enregistrer le livre avant de sortir dans la chaleur du soir. Mais, sans doute fatigué de sa journée, il a laissé son trousseau de clefs sur la banque d’enregistrement des livres, sans s’en rendre compte.

Leïla s’en aperçoit peu après, s’en saisit, ferme la bibliothèque et se précipite dehors. Elle aperçoit le lecteur à la terrasse d’un café proche où il s’installe pour commencer sa lecture.

Quelle n’est pas la surprise de celui-ci quand il voit s’approcher Leïla de sa table, un trousseau de clefs à la main ! Tout de suite, il devine qu’il s’agit du sien qu’il ne sent plus dans sa poche. Et il remercie déjà Leïla en l’invitant à s’asseoir à ses côtés.

Après quelques instants pour choisir une boisson fraîche, Leïla se prend au jeu de cette rencontre inattendue. Elle s’exprime avec gaieté pour parler de son métier de bibliothécaire, vantant le plaisir de se laisser envoûter par les mots des écrivains, pour les partager avec les lecteurs.

Et la conversation revient sur le livre de Lydie Salvayre, conseillé précédemment. Leïla en dévoile sans hésiter les principaux aspects et les motifs de son propre choix.

C’est le destin d’une femme, explique-t-elle, dans la guerre d’Espagne en 1936, relatée longtemps après à sa fille, la narratrice. La mère raconte l’explosion de la liberté et le surgissement de son premier amour dans l’enthousiasme de la nouvelle république, puis dans les troubles de la guerre civile. Cette rencontre d’un musicien perdu dans les événements laisse à l’héroïne une mémoire vive que la défaite et la fuite en France n’ont pas effacée.

Le texte reprend souvent le parler quotidien de la mère, alors jeune fille, dans les souvenirs de ce passé bouleversé. Elle s’exprime avec les particularismes de son dialecte