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Voix d'ici-bas: Trois cris d’humanité
Voix d'ici-bas: Trois cris d’humanité
Voix d'ici-bas: Trois cris d’humanité
Livre électronique56 pages42 minutes

Voix d'ici-bas: Trois cris d’humanité

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À propos de ce livre électronique

Ces pages proposent de suivre trois narrateurs improvisés dans trois nouvelles inscrites au milieu d’événements brusques qui bouleversent leurs environnements. En rencontre chaque fois avec le désespoir d’une autre âme blessée, en perdition, élevant des cris d’humanité, comme des prières.
LangueFrançais
Date de sortie31 janv. 2024
ISBN9782312142043
Voix d'ici-bas: Trois cris d’humanité

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    Aperçu du livre

    Voix d'ici-bas - Didier Straitur

    Avant lecture

    Ces pages proposent de suivre trois narrateurs improvisés dans trois nouvelles inscrites au milieu d’événements brusques qui bouleversent leurs environnements. En rencontre chaque fois avec le désespoir d’une autre âme blessée, en perdition, élevant des cris d’humanité, comme des prières.

    Trois histoires pour entendre ces voix fragiles dans des drames extrêmes. Mots indélébiles dans la mémoire des victimes, comme les plaintes vacillantes d’un destin toujours vif de souffrances.

    Trois récits en paraboles peut-être, qui convertissent les atteintes du malheur en promesses de guérison par apparition inattendue de l’amour.

    Nouvelle 1

    EVE, L’ENFANCE VIOLÉE

    Que peut dire Eve dans son journal d’enfance violée, avant, pendant, après le désastre ?

    Chloé, infirmière à son chevet dans le malheur, en a partagé la profonde détresse. Elle est la première lectrice de ces pages qui témoignent de ce passé de souffrances, dans les affres d’une guerre destructrice, où toutes deux se sont retrouvées en victimes.

    Eve raconte sa mère, d’abord, au moment de revoir l’effondrement de son enfance. Tout a dérivé, un jour, au milieu d’un bonheur insoupçonné… Dire comment la toile s’est déchirée, d’un seul coup, et a dévoilé le vide autour de l’enfant…

    À ma naissance, tout me sourit, même ce prénom choisi par mes parents, Eve. Il sonne d’abord comme un rêve. Je l’entends retentir de jour en jour, synonyme de l’affection de tout le monde. Grande maison, jardin d’herbes et de fleurs renouvelées chaque année. Odeurs de cuisine répandues de plats en plats sur notre table. Rien ne manque. Je me laisse dériver de bras en bras, de cadeaux en cadeaux d’un anniversaire à l’autre.

    Un bonheur sans raison ni mérite, pense Chloé, mais naturel pour l’enfant qui le prend à bras le corps en toute confiance. Des jours et des jours partagés avec des êtres aimés. Un père un peu absent au ministère de la justice. Une mère toute proche à la maison. Sauf un jour, pourtant, où tout se perd…

    J’ai treize ans. Tout s’agite dans la grande maison. Tout devient fragile autour de moi. Pas loin, dans la ville, résonnent des tonnerres de bombes, des écroulements d’immeubles, des éclats de chair et d’os partout dans les rues et places publiques. On m’interdit de sortir dans le jardin. Je ne vais plus à l’école. Mes camarades n’existent plus. Je ne sais plus rien du reste du monde.

    Ma mère reste à la maison, seule, hagarde, effrayée, inconsolable. Mon père a disparu dans les ruines du ministère où il travaille. Aucune nouvelle pendant une semaine. Puis, son corps rapporté sur un brancard, par deux soldats en piteux état. Il est figé, défiguré, en sang, les yeux clos sans me voir. Ma mère s’effondre sur lui. Je ne perçois plus rien d’autre.

    De ce jour, tout bascule. L’enfant n’existe plus. Restent seulement des bribes d’une lumière faible, d’un temps précédent à jamais perdu.

    Tout se renverse les jours suivants. Dehors, plus personne, sauf quelques passants en quête d’un abri, d’une nourriture, d’une information… Une ou deux amies de ma mère passent encore à la maison, avec affolement. Les paroles s’incrustent en moi, je suis soumise à leur peur insaisissable. J’entends des bruits incontrôlables dans ma tête, bombes, effondrements, exécutions, soldats morts dans les rues. On ne joue plus avec moi, on ne sort plus de la maison, on mange des plats imprévus, on raconte des malheurs sortis d’on ne sait quel conte effrayant !

    Ma mère disparaît à son tour, partie un jour à la recherche de nourriture. Elle ne revient pas. Je l’appelle, je n’ose pas sortir. Où la retrouver ?

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