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La complice
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Livre électronique207 pages3 heures

La complice

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À propos de ce livre électronique

Il aura suffi de la lecture d’un chapitre pour que la vie d’Estelle bascule.
Au fil des pages d’un roman acheté par hasard, elle découvre sa propre histoire, racontée par un auteur qu’elle n’a jamais rencontré et contenant des détails troublants qu’elle est seule à pouvoir connaître.
L’héroïne du récit, c’est Clara, une délinquante, la complice d’un meurtrier. Elle est le double d’Estelle, son miroir livresque.
Pendant une semaine d’été, entre jours et nuits nantaises, Estelle doit revivre son passé et affronter ses anciens démons, afin de retrouver l’écrivain et percer ce mystère. Éric, un jeune libraire, l’aide dans ses recherches, et plus encore...

LangueFrançais
Date de sortie10 avr. 2019
ISBN9782370116611
La complice
Auteur

Valérie Hervy

Vivant dans la région nantaise, Valérie Hervy est formatrice en français. Pendant ses études de psychologie, elle travaille son mémoire de maîtrise sur l’écriture comme processus créatif. Après plusieurs ateliers d’écriture, elle commence à rédiger des nouvelles. Comme un artisan, elle aime le travail sur les mots, peaufinant les détails, remettant sans cesse son ouvrage. Elle s’inspire d’un regard croisé dans la rue, d’un objet posé sur la table ou de la lecture d’un fait divers. Ses histoires s’inscrivent dans notre époque et interrogent sur le monde qui nous entoure.

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    La complice - Valérie Hervy

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    LA COMPLICE

    Valérie Hervy

    Published by Éditions Hélène Jacob at Smashwords

    Copyright 2018 Éditions Hélène Jacob

    Smashwords Edition, License Notes

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    © Éditions Hélène Jacob, 2018. Collection Littérature. Tous droits réservés.

    ISBN : 978-2-37011-661-1

    D’elle à moi

    Si elle me raconte, vous allez croire qu’elle ment

    C’est pourtant d’elle, dont mon histoire s’échappe

    Car je la vois souvent dans mon miroir

    Cette elle ou moi pèse doublement

    Je dois patiemment l’apprivoiser chaque jour

    Même au centre de moi, elle m’accompagne

    Dans ce dédale de contradictions, je construis ma vie

    Et quand elle flanche, c’est moi qui la rattrape

    Vous aussi vivez avec un autre moi

    Ne vous alarmez pas, nous vivons bien ensemble

    De lui à nous palpite un cœur unique

    Valérie Hervy

    1 – Le livre ouvert

    Le soleil se perd sur la ligne d’horizon, là-bas, au loin, au-delà de la Loire, qui serpente entre les quais et s’élargit en vagues moutonneuses au milieu de l’océan. Le ciel sur Nantes s’assombrit peu à peu. Un rectangle de lumière encore clair s’éternise sur le rebord de la fenêtre entrebâillée avant de disparaître complètement, absorbé par les ténèbres. La chaleur moite de la mansarde s’évanouit pour laisser place à une fraîcheur plus supportable. Une bise légère se lève, tourbillonne et chasse les miasmes fétides venus du dehors.

    Prise de vertiges, Estelle se sent à bout de forces, au bout du rouleau, au bout d’elle-même. L’ouvrage posé sur l’accoudoir du divan tombe avec un bruit sourd. Une petite bombe de papier s’écrase au milieu du studio. Le son paraît quasiment inaudible, mais il retentit dans sa cervelle égarée.

    Comme d’habitude, la jeune fille a commencé à lire, les pieds sous les fesses, un coussin dans le dos et un paquet de gâteaux à portée de main. Elle aime s’envelopper dans ce cocon douillet quand elle s’évade dans son activité préférée. Tranquille, dans sa bulle protectrice, Estelle traverse les lieux, les personnages sur le tapis volant du canapé. Embarquée avec son livre ouvert, elle devient une pilote à la recherche de frissons inconnus, de sensations inégalables. Elle voyage ainsi au gré des pages, découvrant de nouveaux rivages, rencontrant des êtres de papier. Les héros appartiennent à son univers, ils la touchent, la passionnent. Il est rare qu’ils l’indiffèrent.

    Pourtant, ce soir, il n’en est rien. Une terreur abyssale a remplacé le plaisir habituel. L’objet, un OVNI imprévu et dévastateur, a explosé dans sa figure. Un coup violent en pleine tête. L’histoire racontée est maudite, car on narre sa vie à travers le chapitre parcouru. Malheureusement, elle n’a pas écrit une page de ce récit et ne sait rien de l’auteur dont le nom s’inscrit en lettres scélérates sur la couverture : Martine Lesti. Son cœur bat trop vite, ses pulsations vrillent dans les oreilles. Peu à peu, elle perd pied, aspirée dans un trou noir. Les mots liés dans une farandole folle viennent de l’entraîner dans une drôle de danse, une valse implacable. Les lignes sautillent encore sous ses yeux, elles se brouillent dans des arabesques entortillées.

    Estelle doit bouger, déplier les genoux, s’extraire du canapé pour ouvrir largement la vitre, respirer un bol d’air et se servir un verre d’eau fraîche. Sa gorge se noue et elle a du mal à déglutir. Lorsqu’elle se lève enfin, sa tête tourne et pèse des tonnes. Si le liquide glacé la désaltère, un goût métallique s’immisce au fond de la bouche. Machinalement, elle regarde l’horloge murale fixée au-dessus de l’évier du coin-cuisine. 22 heures, ce lundi 6 août est un jour damné, une date marquée au fer rouge sur le fil de son existence. À peine une demi-heure, trente petites minutes ont bouleversé sa vie.

    Hector, le chat angora, reste assis, les oreilles aux aguets. Il la suit de ses beaux yeux verts insondables. Il sait. Son sixième sens ne le trompe jamais. Il la connaît mieux que quiconque et, parfois, elle éprouve l’impression tenace qu’il prévoit ses moindres faits et gestes, comme un garde du corps attentif, dévoué et fidèle à jamais. Quelque chose ne va pas. L’ordre de leur quotidien tranquille est dérangé. L’angoisse de sa maîtresse, presque palpable, l’inquiète et il se déplace en ronronnant entre les chevilles d’Estelle. Il espère une caresse, un signe rassurant. Le poing fermé se desserre et la main retrouve sa douceur lorsqu’elle effleure la fourrure. D’un mouvement, elle le prend dans les bras et plonge langoureusement le visage dans les longs poils protecteurs pour ressentir un bien-être provisoire. Se perdre au fond des prunelles du félin. Les deux émeraudes lui font oublier les moments honnis passés.

    Rien ne serait arrivé sans le livre : La complice. Son destin est comme suspendu aux mots parcourus, il est enchaîné à Clara, cette complice gisant au milieu du studio. Vers 18 heures, elle est sortie du salon de coiffure de la place Graslin. Pendant l’été, Nantes invite à la rêverie, à la promenade. Certains soirs, loin de la canicule de la journée, la ville renoue avec une fraîcheur bienfaitrice et une vaporeuse brise océanique peut parfois s’immiscer subrepticement sous les vêtements et faire frissonner d’aise les passants, assommés par la chaleur. En quittant les bureaux, les hommes d’affaires se débarrassent, soulagés, d’une veste encombrante, d’une cravate qui les étrangle, et les jupes des femmes virevoltent à l’ombre des magasins ou des parasols des terrasses des cafés.

    Après avoir shampouiné des chevelures, respiré des relents d’ammoniaque, préparé des teintures ou coupé des franges récalcitrantes, la jeune fille est heureuse de descendre à pied le long de la Loire, de suivre les quais au bord de la ligne de tramways. Souvent, avant de rentrer dans son studio, elle traverse le passage Pommeraye. Même si la foule compacte oblige à se frayer, tant bien que mal, un chemin entre les escaliers, elle s’attarde pour contempler les sculptures, effleurer d’un doigt leur blancheur immaculée. La lumière claire diffuse une atmosphère particulière. Un violoniste à l’âge indéfinissable joue des airs tziganes en bas des marches et enchante les badauds avec ses ritournelles entraînantes. L’endroit offre un havre de tranquillité, de beauté, hors du temps et de la moiteur de la ville. La verrière, comme un écrin protecteur au-dessus des têtes, laisse deviner le ciel pur où de rares nuages, en formes étirées, dansent. Au détour d’une rambarde, on s’attendrait à croiser la silhouette élancée de la Lola de Jacques Demy et ses yeux de biche qui vous transpercent, vous hypnotisent en passant.

    Estelle demeure une cliente fidèle de la librairie du rez-de-chaussée, Au livre ouvert. Elle a poussé un jour par hasard les lourdes portes, pressentant qu’une nouvelle soirée en tête-à-tête avec la télévision allait profondément l’ennuyer. Un des vendeurs s’est tout de suite enquis de ses souhaits. Elle dérivait, comme une âme en peine, égarée au milieu des étals. Le jeune homme a su la conseiller et elle est ressortie ravie avec une pile sous le bras. Pendant cette période, elle a commencé à lire, à beaucoup lire, pour s’évader de ses journées tristes et ternes, pour oublier le quotidien du salon. Elle achète, en général, des ouvrages Au livre ouvert, ou arpente, le dimanche matin, la brocante de la place Viarme, pour dénicher de vieilles merveilles à la peau tannée et à l’odeur un peu surannée. Attendrie par ses découvertes sur le marché, elle choisit des perles d’un autre âge, le plus souvent au hasard. Ces antiques trésors semblent encore si vivants et prêts à lui raconter leur histoire. Elle les caresse du bout des doigts comme on touche une étole de soie précieuse et feuillette toujours les pages avec une infinie délicatesse.

    Les bouquins s’empilent dans les coins du studio, ils occupent une place bien encombrante sur des étagères en bois fragiles, qu’elle a parfois tant de mal à monter. Elle vit dans une forêt de papiers et, au centre, le canapé, éclairé par une lampe tamisée, pareille à une clairière lumineuse, allume chaque soir son cinéma intérieur. Si, pendant ses études, Estelle trouvait ennuyeux et pesant de se plonger dans les œuvres intégrales, elle découvre maintenant les écrits, sans retenue, dans sa tanière. Le dérivatif n’est sans doute pas de son âge. Les jeunes, aujourd’hui, estiment la lecture obsolète et regardent les vieux pavés poussiéreux avec dédain. Quitte à passer pour une originale, elle se moque de l’opinion des autres à son égard. Ses violons d’Ingres préférés ne sont pas de tapoter sans fin sur un portable ou de s’abrutir de séries télévisées. Avec une curiosité vorace, elle découvre, sans parti pris, tous les genres de la littérature, des romans policiers, de la fantasy, des recueils de nouvelles érotiques ou des classiques. Elle a soif de nouvelles choses, éprouve l’envie de se téléporter dans des lieux imaginaires, de vibrer avec des personnages, de vivre peut-être par procuration, le temps d’une, deux heures ou davantage. Pourtant, à cet instant, elle risque de s’y noyer corps et âme.

    Ce soir, elle n’a pas eu besoin des conseils d’Éric, son vendeur si prévenant, dont le prénom est épinglé sur la blouse. Il était occupé à choisir une bande dessinée pour un petit garçon. La voix douce du libraire cherchait à faire sortir de son mutisme l’enfant timide, silencieux et accroché à la robe de sa mère. Elle a erré entre les promontoires, caressé les jaquettes sur les tables. Soudain, elle l’a vu : La complice, avec le sous-titre racoleur, Itinéraire d’une fille perdue : histoire tragique d’une délinquante. Comme un aimant, l’image l’a attirée fortement. Sur la couverture, on aperçoit une jeune femme de dos, elle tient un livre entre ses mains. L’ouvrage dessiné étonne, car il semble refléter le visage de la liseuse, pareil à un miroir miniature. Tremblante, Estelle a saisi le roman, n’ayant même pas envie de parcourir la première phrase ou de regarder le résumé, comme à son habitude. Dans l’allée, indifférente aux clients qui la frôlaient, insensible au brouhaha ambiant, elle était déjà convaincue de l’acheter et de le déguster à loisir dans son studio. Éric l’a saluée d’un geste de la main avant qu’elle ne franchisse la sortie. Le jeune homme aurait, sans doute, aimé l’aider dans sa recherche, lui fournir quelques renseignements sur l’intrigue ou l’auteur. Il sait se montrer disponible à chaque fois, il anticipe les remarques, attentif à toutes les questions, pertinentes ou maladroites. Il prend toujours le temps de fouiller en haut des étagères ou de consulter une information sur Internet pour passer commande d’un roman rare, ancien. Il semble avoir beaucoup de mal à discipliner sa tignasse et son geste de glisser sa longue mèche blonde derrière une oreille amène souvent un sourire sur les lèvres d’Estelle. Elle se surprend à le trouver séduisant et aimerait s’en faire un ami. On croise parfois des visages qui inspirent confiance. On imagine alors prendre par la main, sans inquiétude, des personnes inconnues, sans animosité apparente ; cependant, l’habitude et l’éducation ont inculqué d’autres manières, ont posé des interdits irrémédiables.

    Dans la mansarde de la rue Dobrée, le monstre minuscule est ouvert, béant, sur le parquet. Estelle a fini le premier chapitre et, comme une épée de Damoclès pesant au-dessus de son crâne, elle continuera et affrontera la suite avec bravoure, comme un petit soldat, qui se battra jusqu’au bout. Son entêtement l’accable, mais son esprit doit savoir. Son destin est maintenant enchaîné à La complice. Pourquoi ces lignes racontent-elles son histoire ? Une biographie ? Comment cela est-il possible ? Sa vie ne lui semble guère romanesque, les zones d’ombre qui la recouvrent ne méritent pas des pages d’écriture. Qui est l’auteur : Martine Lesti ? Elle ne l’a jamais rencontrée. Quels liens cette femme a-t-elle tissés avec sa petite personne ? Pourquoi a-t-on utilisé Clara, son second prénom ?

    Le verre d’eau et le mauvais sandwich avalé vers 20 heures remontent de son estomac à sa poitrine oppressée. Le visage qui se reflète dans le miroir au-dessus du lavabo montre des traits pâles, marqués par l’angoisse. Ses cheveux auburn, plaqués par la sueur, collent sur la nuque, et sa main replace, d’un mouvement machinal, dans la tresse qui ondule dans son dos, deux ou trois épis grattant le front. Une lueur inquiétante, étrange, brille dans ses yeux noirs. Une terreur sourde s’est installée au fond de son ventre et ne la quitte pas. Elle a peur de devenir folle, en proie à des démons qui lui ôtent toute raison, qui l’écrasent et la broient à petit feu. Son portable sonne, la musique classique qui en émane retentit dans la mansarde et la ramène à la réalité. Le Nocturne numéro 2 de Chopin envahit peu à peu l’espace et transperce le silence, mais elle n’esquisse pas un geste pour prendre l’appareil. Pas maintenant. Discuter avec sa mère est au-dessus de ses forces. Devoir répondre à des questions sans laisser rien paraître lui demandera des efforts dont elle se sent incapable. Lui mentir serait pire. Pourtant, en ce moment, Marie est seule dans son appartement, elle pense sûrement à sa fille et ne peut s’empêcher de vouloir lui parler, toujours inquiète, car les fantômes du passé peuvent à tout instant se réveiller. Sa mère a besoin d’être rassurée par le son de la voix d’Estelle. Un coup d’œil sur l’écran du téléphone permet de vérifier le numéro, un message s’inscrit en italique après le bip.

    « Chérie, c’est maman. Viens-tu comme d’habitude manger samedi soir ? Tu n’oublies pas de me confirmer pour que je prépare le dîner. Je t’embrasse. »

    Elle la rappellera plus tard. Pour l’instant, Estelle a rendez-vous avec l’autre Marie, cette femme couchée entre les lignes, cette femme qui lui ressemble tant, cette femme dont elle n’ose penser qu’elle est vraiment sa mère.

    2 – Marie

    Clara Algol est née le mardi 23 septembre 1986 à la maternité de l’Hôtel-Dieu à Nantes, trois semaines après la rentrée des classes. Les chaleurs de l’été avaient déjà abandonné la ville et un froid sec annonçait les prémices d’un automne rigoureux. Ce matin-là, Nantes semblait plongée dans une brume blafarde et les platanes de la rue des Olivettes, en face de l’hôpital, commençaient à perdre leurs feuilles orangées.

    Dans la chambre d’accouchement, les cris de la mère et du bébé se mêlèrent quelques instants, puis la femme se tut, accueillant sur son ventre une petite fille chétive. Elle caressa, durant de longues minutes, les minces cheveux auburn qui frisottaient. Elle se sentait heureuse de la délivrance, heureuse d’avoir cette nouvelle vie à ses côtés. Marie ne reçut aucune visite pendant son séjour à l’hôpital, elle restait seule avec son enfant, qui tétait goulûment son sein ou reposait dans le berceau près de son lit. Le soir, elle traversait lentement les couloirs pour chercher des yeux son bébé qui dormait dans la pouponnière avec les autres. Elle apprivoisait cet être menu au teint si blanc et à la peau si fine. Avec l’aide des sages-femmes, la jeune mère apprit à laver, changer les couches, tenir fermement dans ses bras le corps fragile. Elle découvrait, émerveillée, cette chair minuscule sortie de ses entrailles. Les pieds potelés gigotaient dans tous les sens et les mains se tendaient à son approche. Sur le coude de Clara, un grain de beauté, un petit naevus, qui avait la forme d’une étoile, la faisait rire aux éclats et Clara ne pouvait s’empêcher d’effleurer d’un doigt, l’infime tache. Un soleil, sa fille deviendrait maintenant sa comète, elle brillerait au firmament de sa vie, un astre à protéger et à chérir sans condition.

    Après une semaine, Marie rentra

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