On ne devrait pas dénigrer les entretiens à distance. Certes, ce matin-là, tandis que Deborah Levy nous parle au milieu de son salon lumineux, notre premier réflexe est de regretter ce que l’on ne peut pas voir depuis notre écran, en France. Comme la cabane dans son jardin où elle a écrit Le Coût de la vie, tome 2 de ses mémoires dans lequel elle revient sur son divorce douloureux, ou les livres de sa bibliothèque, qu'elle n’a de cesse de faire dialoguer avec son intérieur, ses souvenirs et les choses les plus prosaïques du quotidien.
On voudrait en parcourir avec elle les rayons, s’arrêter sur un recueil de poèmes de Sylvia Plath et lire ce vers de la poétesse américaine - - quelle cite dans son nouveau livre un recueil d’essais parus dans des magazines et revues anglophones depuis 2000. Dans le texte intitulé « Trop de passé », Deborah Levy parvient à de Tchekhov, un vers de Pouchkine et le naufrage de son mariage. Avant de conclure avec le philosophe Søren Kierkegaard: