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Pornogod
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Livre électronique63 pages55 minutes

Pornogod

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À propos de ce livre électronique

Que cache-t-on à Bornage Orc, cet homme dont le corps subit une décomposition aussi rapide que terrifiante ? Dans ce jeu de dupes complexe aux retournements multiples, notre héros doit maintenir une vigilance et une acuité mentale constantes pour distinguer la vérité des mensonges et démasquer les imposteurs dans son entourage. Œuvre hirsute, augurale, fourmillante, "Pornogod" a mille détours, son centre est partout, sa circonférence nulle part.
LangueFrançais
Date de sortie8 mai 2024
ISBN9791042217426
Pornogod

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    Aperçu du livre

    Pornogod - Romain Cerisier

    Chapitre I

    Le goût, disait Béryl, est affaire de conjecture.

    Dissonance, elle pensait, avec son grincement d’épaules, menton rejeté, « clair-obscur », c’était son roucoulement…

    Elle précisait : « Mon avis est que rien ne tient tête au citron. »

    L’inexpérience, évidemment.

    Elle secouait son verre à hauteur de cils et regardait les atomes de fraise tournoyer dans le vide.

    Elle rongeait encore :

    « Amalgame utopique, hybridation de loups, promiscuité hasardeuse », renchérissait, soupçonnant le barman d’une erreur consentie.

    Alors, le motif ne tenait plus lieu d’absolution, elle imaginait.

    (Non la compensation, trop mesquine.)

    Une punition d’un genre tordu.

    Observait incrédule les buveurs attablés, folichonnant, ignares.

    (Des miroirs de clichés, s’adulant.)

    Buvait, elle, pour mieux compatir à l’aigreur de leur bouche.

    Et la musique de bois mâché, l’œil qui tousse, n’objectant rien Béryl à ce qu’elle entendait.

    Aussitôt, la musique se tuméfiait. Bariolage d’acide et de graisse.

    Les gens ne doutaient pas de leur art.

    (Une saillie d’artiste, coquetait l’autre.)

    Hennissaient, ahuris, mais enjoués.

    Une fille se balançait comme une méduse. Son mec la dilapidait du regard.

    Un rigolo, smoking cramoisi, nageait entre les tables et demandait de toutes ses dents si « tout allait bien »…

    Je mordais un toast pour divertir cette dernière impression.

    Béryl se penchait vers mon oreille. Sa bouche irradiait le citron…

    Béryl reniflait du regard… J’empoignais son verre et le vidai d’un trait.

    Elle ironisait sur mon culot, attendait le moment où j’allais suffoquer. Le citron me râpait déjà la gorge.

    Béryl détestait que j’attribue à d’autres une supériorité qu’elle jugeait propre à son discernement.

    Elle ponctua d’un ton infaillible. Le citron m’ôtait la langue… C’était l’heure de mâcher une peau. J’examinais autour de moi. La salle rendait implacables les sons de la honte, la corruption des besoins spirituels, le sens de qui n’a d’ordre qu’en l’improvisation magique. Ma chance ne tarda pas… J’usais de tout mon doigté. Une bombasse a dégringolé de nulle part. Elle tanguait sur des cuisses immenses, des tuyaux ronflants où s’échappaient de vagues parenthèses d’envie.

    Et venait du « salut mon amour » comme le cœur sur la plaie, le bruit mouillé du petit diable…

    Le sol crachait sous ses pieds. J’ai sauté du fauteuil, zigzaguant, et me trouvais d’un clic devant la grosse. Quel spectacle ! Une éponge gavée de petites bulles roses toutes prêtes à éclater. J’étais à portée de dents… La fille me faisait face avec une crânerie aveuglante. Elle me décocha un sourire. Le temps ne valait pas que je l’épluche. Je la tirai à moi par une corde invisible. On pataugeait maintenant dans un miroir élastique et bleu. Quoi nous avait fondus là ? Sa chair avalait tout, huileuse, agglutinante…

    Un mollusque à l’hélium explosait soudain. Je me dissolvais sous cet orgasme et sans parfaitement l’avoir mordue.

    Dans quelle purée je dois accoucher de cette mucosité, moi dont l’oreille bande sous son haleine, Béryl ! Ton sable polaire et ton coup de scalpel, extrais-moi de là, je suppure.

    Salive à blanc, je respirais, filamenteux. Béryl me froissait dans ses bras. Elle éructa d’une voix rouillée :

    L’encore me prouvait que j’avais encore merdé. La nuit s’engluait, viande molle, étoiles au lit.

    Et maintenant où étions-nous ? L’horizon s’étirait partout, grumeaux d’herbe, hépatique vallée, du tartre au bord des routes. Je tâtais le poids de mes joues. Vide étanche, pulsations de fumée.

    Beryl instruisait tout.

    Singe errant, ta maison t’attendait ! Je

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