L'Enragé

Deux noms, mais un seul héros. Celui que l'on découvre en premier, c'est . Nous sommes en 1932, il a 18 ans, et il est l'un des pensionnaires d'un centre d'éducation surveillée, un bagne pour les mineurs que la République nommait auparavant « colonie pénitentiaire ». À 13 ans, La Teigne avait été placé dans l'une des plus répressives de France: celle de Belle-île-en-Mer. Cet enfer au milieu d'un paradis est resté célèbre pour la grande évasion de 1934 lors de laquelle cinquante-six jeunes s'échappèrent. Les autorités offrirent de l'argent aux habitants de l'île qui les capturaient, et cette battue allait bientôt être immortalisée par un poète de passage sur place, un certain Jacques Prévert, dans . Chalandon s'appuie sur ces faits réels, et déroule l'après-évasion. Imaginant que son héros a réussi la sienne, il raconte comment un peut se fondre dans la masse (ou pas). On découvre alors l'autre facette de ce jeune garçon, et son second nom: Jules Bonneau. L'auteur dresse également une peinture à la fois sociale et lyrique d'un petit port de pêche breton, sa classe ouvrière, ses secrets de famille. Ne croyez pas que Chalandon ait tout enjolivé: si la plupart des versions officielles (consultables sur Internet aujourd'hui) affirment que