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Agence Tout sur Tous - Le Ballot
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Livre électronique311 pages4 heures

Agence Tout sur Tous - Le Ballot

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À propos de ce livre électronique

 

Lorsqu'il a volé cette voiture devant l'hôtel Entre Deux Mers à Langon, Jordan Tabriz, n'a pas eu le temps de s'en débarrasser. Il se gare sur la place de l'église. À son retour, des obsèques se déroulent, il y a foule, la voiture est bloquée. La fouille du véhicule lui apporte la découverte d'un ballot de cocaïne. Malgré tous les dangers de toucher à la drogue, il s'en empare et s'éclipse sur la pointe des pieds. Ne pouvant toujours pas faire disparaître la voiture toujours bloquée par un corbillard, il se promet de revenir plus tard.

Entre-temps Lydie sa petite amie du moment l'informe de ce qu'elle est invitée le soir même à un anniversaire. Le village où il se déroule est en dehors de la ligne de tramway. S'il ne l'accompagne pas, un autre s'en chargera. Il risque de la perdre et ça, il ne le veut pas. Au fond de sa poche il tâte la clé de contact de la voiture.

À peine en route, il tente d'échapper à un contrôle de police routinier qui se termine mal. Jordan fille en prison pour quelques jours. Lydie est libérée. Pas pour longtemps, le soir même elle fait l'objet d'un mystérieux enlèvement.

La peine de Jordan est aménagée, alors qu'il regagne son appartement, il est à son tour victime d'une tentative d'enlèvement à laquelle il parvient à se soustraire. Il constate que son ballot à disparu. Il préfère prendre le large et se faire oublier.

Pendant ce temps son petit-neveu, Pierrot Tabriz, qui s'est emparé du ballot, et sa petite amie Virginie, qui lui conseille de ne pas toucher à la drogue, allaient payer le prix fort. Hugo Pensa, employé de l'hôtel Entre Deux Mers, impliqué dans le trafic à l'insu de sa directrice, Patricia Lagrange, malgré les consignes de ne rien tenter, s'est mis en tête de récupérer ce ballot et vendre son contenu à son profit, alors que Nico et sa bande de dealers veut se l'approprier pour les mêmes raisons. Pendant ce temps, Lydie subit un traitement peu enviable.

Cette guerre autour du ballot dérange la pègre locale dans ces activités. La police et la gendarmerie patinent. En arrière-plan, le cabinet de recherches privées « Tout sur Tous » que dirige Joël Sourdis s'affranchit de la procédure judiciaire et leur laisse des indices.

Joël Sourdis pourrait passer pour un homme d'affaires. Grand, athlétique, une belle figure surmontée d'une chevelure poivre et sel. Derrière ce physique se cachent un cerveau toujours en éveil, un esprit rusé, toujours prêts à monter un bon coup. Grâce à son agence d'enquêteurs privés, qui dissimule des activités bien différentes. Un réseau de connaissances lui permet d'être informé de tout ce qui se passe dans la région bordelaise.

Lui-même est un ancien des commandos de la marine, cette officine cache en réalité une sorte de bureau de ressources humaines d'un genre particulier. Elle est capable de vous trouver un perceur de coffre, un pilote d'hélicoptère, un garde du corps ou n'importe quel spécialiste dont vous avez besoin pour un travail particulier, en général pas honnête du tout.

Les doigts d'une main ne sont pas suffisants pour compter les morts.

 

LangueFrançais
Date de sortie14 févr. 2022
ISBN9798215628850
Agence Tout sur Tous - Le Ballot
Auteur

Maurice, Américo LEAO

Je suis né en mille neuf cent quarante-sept, à Ambarés 33, commune sur l’estuaire de la Gironde. D’un père Portugais et d'une mère Béarnaise. Après Une carrière en gendarmeries où j’ai occupé divers postes, depuis enquêteur en section de recherches, jusqu’à commandant de brigade, en France et outre-mer, je me suis trouvé confronté au milieu avec ses magouilles et ses crimes crapuleux. Quelques-uns d’entre eux m’ont motivé pour en faire le récit. Ce sont aujourd’hui plusieurs titres qui figurent à ma bibliographie. Si les lieux où se déroulent les faits sont réels, les personnages sont de pures fictions. Les événements sortis de leur contexte d’origine pour être romancés se déroulent principalement en Gironde, Lot et Garonne mais aussi à la Martinique et en Espagne. Laissez-vous conduire sur les traces de ces mauvais garçons qui prennent vie au cours de ces affaires où gendarmes et policiers ne gagnent pas toujours et se terminent par des règlements de comptes entre gens du milieu. Beaucoup d’enquêtes ne sont jamais résolues, en douteriez-vous ?

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    Aperçu du livre

    Agence Tout sur Tous - Le Ballot - Maurice, Américo LEAO

    Du même auteur

    Meurtre à la palombière.

    La sorcière de la porte Rendesse et la vengeance du mage noir.

    Prends garde à la garce.

    Si tu prends mon cœur.

    La fille du ferrailleur.

    Ha la gueuse.

    Les oubliés de l’histoire.

    Dernier dépassement.

    Le coffre maudit.

    Ceci est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ou des événements réels ne serait que le fait du hasard.

    LE BALLOT

    Première édition.

    Copyright © Maurice, Américo LEAO.

    ISBN 9798416875121

    Dépôt légal premier semestre 2022

    Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par l’article L.335-5 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.

    LE BALLOT

    Roman policier

    Écrit par

    Maurice, Américo LEAO

    LE BALLOT

    ––––––––

    Vendredi 13 août 2021, 9 heures.

    Patricia Lagrange est une jolie femme de vingt-quatre ans. Elle occupe la suite du dernier étage de l’hôtel l’Entre Deux Mers de Langon. Elle lui est réservée. Fraîchement diplômée de l’université Paris Nanterre, elle y a obtenu la licence professionnelle d’encadrement et exploitation en hôtellerie de luxe, elle le dirige depuis deux ans. C’est le plus modeste d’une chaîne hôtelière qui regroupe, une vingtaine d’établissements répartis dans divers pays d’Europe. Tous des quatre étoiles. Comme chaque année, a l’occasion de la fête de L’Assomption, Albert Tripola le directeur général, organise à Amsterdam où se trouve la maison mère, une réunion des directeurs régionaux. Elle a décidé de greffer ses vacances à la suite de manière à visiter les Pays Bas. Et peut-être trouver l’âme sœur.

    Tout à coup le bruit du tonnerre la fait sursauter. Depuis le lever du jour de lourds nuages noirs en provenance de l’océan obscurcissent l’horizon. Il ne manquerait plus que je me prenne une saucée, se dit-elle.

    Elle décroche le téléphone intérieur. Mario Chisinau, le réceptionniste décroche.

    — Allô !

    — Vous avez pensé à commander le taxi pour dix heures, dit-elle.

    — Oui, Mademoiselle. C’est l’un de ceux qui sont habitués à travailler avec nous. Il a toujours été ponctuel.

    — Merci Mario.

    Patricia termine de préparer sa valise puis passe à la salle de bains. Elle a déjà fait sa toilette, il ne lui reste plus qu’à se maquiller, de manière discrète. Lorsqu’elle a terminé, elle se plonge dans les horaires de la ligne Bordeaux Amsterdam via Paris. Elle est rappelée quelques minutes plus tard.

    — Votre taxi vous attend mademoiselle.

    — Je viens.

    Au moment où elle arrive dans le hall, un coup de tonnerre plus fort que les autres, ébranle la b  aie vitrée. La pluie tombe à grosses gouttes. Mario Chisinau se précipite un grand parapluie à la main.

    — Je vais vous abriter Mademoiselle.

    — Merci Mario, c’est très gentil de votre part

    Sitôt Patricia entrée dans le taxi, il regagne l’accueil en grommelant entre ses dents.

    — Bon voyage, et ne te crois pas obligée de revenir trop vite.

    Dès que la voiture a quitté le parc de stationnement, Hugo Pensa, le directeur du personnel s’approche de la réception.

    — Ce n’est pas trop tôt qu’elle nous laisse un peu. Elle ne parvient pas à comprendre qu’elle n’est qu’une gamine par rapport à mes années de métier.

    — C’est vrai, elle sait faire comprendre que c’est elle la patronne. C’est parfois pénible, dit Mario, Chisinau.

    — Ils auraient dû la nommer adjointe dans une grosse structure pour finir de la former, et me nommer directeur. Je suis en place depuis l’ouverture, le poste me revenait, dit Hugo.

    — C’est sûr, et moi j’aurais hérité de ton poste. Elle a dû être pistonnée ou montrer sa culotte au patron.

    — Ne parle pas comme ça, quelqu’un pourrait t’entendre et lui rapporter tes propos, dit Hugo.

    Hugo Pensa était en poste à l’arrivée de la nouvelle directrice. Il n’apprécie pas beaucoup cette nomination, qui ne correspond pas à ses ambitions, il la subit.

    Mario médite les paroles de son ami pendant quelques secondes puis change de sujet.

    — Je pense qu’elle n’a rien remarqué et ne se doute de rien, dit-il.

    — C’est sûr, sinon elle aurait rué dans les brancards. De toutes les façons, pour Nelson, c’est le dernier voyage, dit Hugo.

    — C’est aussi bien car il n’est pas fiable, un jour ou l’autre, nous aurions eu des problèmes avec lui.

    ***

    Vendredi 13 août 2021, 11 heures.

    Nelson Sévilla s’éveille. Il lui faut quelques secondes pour réaliser où il se trouve. La soirée a été rude. Après avoir amené Lola au restaurant, ils ont passé une partie de la nuit en boîte de nuit, il a usé et abusé des boissons fortes. Lorsqu’ils ont regagné le petit appartement que Lola possède à quelques pas du port de Bilbao, Lola était, elle, en pleine forme. C’est une ravissante créature à l’appétit sexuel exigeant. Nelson ne pouvait rien moins que se montrer à la hauteur. Lorsque enfin ils ont éteint la lumière le jour se levait sur la ville.

    Nelson consulte sa montre, Lola s’est éveillée à son tour, elle passe un bras en travers de la poitrine de son amant, elle se fait câline.

    — Tu pars déjà ?

    — Oui, je n’ai pas le choix. Il faut que je sois à Bordeaux avant minuit pour un rendez-vous important.

    Il néglige de préciser que ce n’est pas à Bordeaux mais à Langon, cinquante kilomètres plus au sud, qu’une halte, sans aucun rendez-vous, lui est imposée par son employeur.

    — J’espère que ta voiture n’est pas réparée et que tu vas rester encore avec moi aujourd’hui, minaude Lola.

    Nelson ne pense pas la même chose. Il a tout intérêt à être à Langon dans la soirée. Il n’a jamais compris pourquoi son employeur lui imposait cette halte à l’hôtel « L’Entre Deux Mers » à Langon. Petite ville agréable, certes, mais qui ne possède rien de particulier. Même les convois d’Airbus avec les morceaux de l’A.380, vont cesser. Peu importe, il possède une carte bancaire au nom de l’entreprise. Les frais ne sont pas à sa charge.

    Nelson est déjà passé dans la salle de bains. Depuis la douche il répond.

    — Eh bien moi j’espère qu’elle sera réparée, je n’ai pas envie de perdre ma place.

    Lola reste songeuse quelques secondes. C’est vrai que Nelson a toujours beaucoup d’argent, il n’est pas radin et elle en profite largement. Il travaille, lui a-t-il dit, pour une multinationale spécialisée dans la fabrication de machines-outils. Lui faire rater son rendez-vous à Bordeaux pourrait être préjudiciable à sa carrière et tarir la source de revenus.

    — Tu as raison mon chéri, mais sitôt que tu auras récupéré la voiture, tu reviens déjeuner avec moi. Je vais te préparer ce que tu aimes le plus, des encornets farcis, j’en ai une boîte au congélateur.

    — C’est d’accord, mais je ne m’attarderai pas après le repas, la route est longue et j’ai peur de m’endormir au volant.

    Pendant que Nelson s’habille, Lola passe à la salle de bains. Elle le rassure.

    — Ne t’inquiète pas, je n’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose. Même si nous sommes un vendredi treize, je ne suis pas superstitieuse.

    Nelson est sur le pas de la porte.

    — À tout de suite, dit-il.

    — Oui, fait vite répond la jeune femme depuis la douche.

    Il fait beau sur l’Espagne, pas un seul nuage ne vient troubler le bleu du ciel. Sur le port une multitude de mouettes tourne autour des bateaux de pêche qui rentrent du large. Seul, le son sourd d’une sirène de cargo, vient troubler les cris des oiseaux. Nelson a déjà atteint le quai. Il marche à grands pas. À une centaine de mètres devant lui, il a repéré le kiosque à journaux qui fait l’angle avec la rue de la Sardine, aux pavés disjoints. Depuis le port elle remonte en pente douce jusqu’à une petite place où sont garées une douzaine de voitures. Un simple coup d’œil le rassure, la sienne, une Dacia Duster blanche, portant sur les portières le logo de la société est là, garée au milieu des autres. Il n’y a pas de garage. Il se dirige vers un petit bar de quartier « L’Aficionado », dont la terrasse déborde sur le trottoir.

    Lorsqu’il pousse la porte les conversations marquent un temps d’arrêt puis reprennent. Deux hommes au comptoir discutent d’une corrida. Dans un coin un groupe dispute une partie de cartes. Au fond à gauche, une table est libre, sans hésiter Nelson s’y installe et commande une sangria. Derrière le serveur, dissimulé par une rangée de bouteilles, un Judas permet d’observer les clients qui choisissent celle table. Derrière la cloison, un œil vient de s’appliquer à la lentille.

    Enfin, il était temps qu’il arrive celui-là, se dit Juan. Une porte marquée Privé vient de s’ouvrir. Au passage, il s’empare du plateau du serveur et apporte sa consommation à Nelson. À voix basse, il lui glisse quelques mots.

    — Ta voiture est prête, mais tu devrais être sérieux et partir tout de suite. Tu fais un métier dangereux il n’est pas bon de faire la fête avec Lola. Tu la connais mal et tu finiras par avoir des ennuis.

    — Il n’y a pas de mal à prendre un peu de bon temps, nous ne sommes que de passage sur cette terre, se défend Nelson en payant sa consommation.

    — Oui, c’est vrai que nous ne sommes que de passage, mais si tu continues, le tien de passage risque d’être court.

    En même temps qu’il rend la monnaie, Juan laisse tomber sur la table la clé de contact du Duster. Nelson s’empresse de la ramasser. Il précise.

    — La voiture elle ne risque rien, garée sur la place. Je la reprendrai en début d’après-midi. En attendant, tu la surveilles.

    — Je t’aurais prévenu amigo. Tu joues avec le feu.

    Nelson a conscience des risques, mais avant de partir il veut revoir Lola. Il l’a dans la peau cette nana. La voiture elle ne risque rien, l’équipe de Juan ne la quitte pas des yeux. Après les encornés farcis, Lola s’est montrée particulièrement amoureuse une bonne partie de l’après-midi. Lorsqu’il reprend le volant, il est tard. Il est dix-neuf heures. Dans sa tête il calcule. En France en respectant la vitesse, c’est primordial, et en passant par les petites routes, il faut compter quatre heures pour atteindre Langon. Mais de Bilbao à la frontière il y a plus de cent cinquante kilomètres. Le réseau secondaire n’est pas en très bon état, il n’est plus temps de le prendre. Sans hésiter il s’engage sur l’autoroute. Ce n’est pas prévu dans ses consignes, mais qu’importe, Lola obtient de lui tout ce qu’elle désire. Pour ne pas s’endormir, il a mis la radio à fond.

    Le premier ralentissement, cinquante kilomètres avant la frontière, est dû à un accrochage entre un poids lourd et une voiture qui tentait de le dépasser. La circulation ne se fait plus que sur une voie.

    Avec ce bordel, je ne risque pas d’être contrôlé. C’est ça de gagné, mais je perds du temps, se dit-il. À grands coups de sifflet, les policiers dégagent les curieux qui ralentissent pour mieux voir les blessés. Nelson ne demande pas son reste, sitôt dégagé il accélère. Il est nerveux, regarde sa montre, elle marque vingt et une heures. Il n’est pas question de dépasser la vitesse autorisée, la police espagnole est vigilante et implacable. Le deuxième ralentissement, au poste frontière d’Irun, lui fait perdre encore une demi-heure pour vérifier son pass sanitaire. La pandémie de « Covid » fait rage. Lorsque arrive son tour, le policier lui fait signe de passer.

    Ce n’était pas la peine de nous faire chier avec ce pass et nous faire perdre du temps, se dit-il. Sa montre marque vingt et une heures trente-cinq.

    Nelson n’a pas récupéré de ses ébats de l’après-midi avec Lola. Ses yeux ont tendance à se fermer. Rouler de nuit n’arrange rien Lorsqu’il se gare enfin sur le parc de stationnement de l’hôtel, il est deux heures trente le samedi quatorze. Il n’a qu’une hâte, trouver sa chambre et dormir.

    Le hall de l’hôtel est éclairé. Derrière le comptoir le réceptionniste regarde un reportage à la télévision. L’ouverture de la porte d’entrée déclenche un signal lumineux, il coupe le son et se lève.

    — Une chambre est réservée à mon nom, dit Nelson.

    Au premier coup d’œil Mario Chisinau a reconnu son visiteur.

    — Certainement Monsieur, quel est votre nom ?

    Le réceptionniste consulte l’ordinateur.

    — Effectivement, vous êtes au numéro deux cent onze. Voulez vous rentrer votre voiture au garage ? Il est sécurisé.

    — Oui, c’est plus prudent.

    — Vous avez accès à l’ascenseur depuis le sous-sol, vous parviendrez directement au deuxième étage. Voulez-vous que je vous fasse accompagner ?

    — Non, c’est inutile c’est la troisième fois que je m’arrête chez vous, je connais la maison. Faites-moi réveiller à sept heures s’il vous plaît.

    — Ce sera fait. Je vous souhaite une bonne fin de nuit Monsieur Sévilla.

    Sitôt que Nelson a tourné les talons, le réceptionniste forme un numéro intérieur. À la troisième sonnerie, Hugo Pensa décroche. La conversation est courte.

    — Il vient d’arriver, dit-il.

    — Merci Mario. Reste vigilant.

    Dès qu’il raccroche le combiné intérieur sur son socle, Hugo, compose un numéro sur son Black Berry. La personne qui répond se trouve à l’autre bout de l’Europe.

    — Notre ami vient d’arriver avec beaucoup de retard. Il semble très fatigué, dit Hugo.

    — Nous avons déjà été informés de son comportement par notre agent à Bilbao. Ce n’est pas un garçon sérieux, son addiction à la fête et aux femmes nous pose problème. Nous avons décidé de mettre un terme à notre collaboration, vous le savez, c’est son dernier voyage, dit Georges Bucart.

    — Voulez-vous que je m’en charge.

    — Non, ce ne sont pas les directives que j’ai reçues. Par contre assurez-vous qu’il reprend bien la route. Vous êtes directement responsable de son séjour, il est important que nous puissions confirmer les décisions que nous avons prises. Après une pause d’un quart de seconde, il rajoute. Je me fais bien comprendre j’espère.

    — Vous pouvez compter sur moi, dit Hugo.

    — Ne nous décevez pas, dit Georges Bucart avant de raccrocher.

    Assis sur son lit, Hugo sent que les emmerdes ne font que commencer ; décevoir, il n’en est pas question. La sanction est toujours la même, sans appel. Heureusement, la voiture, avec sa cache aménagée bourrée de cocaïne, est en lieu sûr dans le garage de l’hôtel.

    ***

    Nelson peine à se réveiller. Par deux fois, la sonnerie du téléphone a retenti dans la chambre. Comme il n’a pas décroché puis raccroché, le réceptionniste recommence l’opération. Avec peine il tend le bras vers le combiné.

    — Il est sept heures Monsieur.

    — Merci.

    Le passage à la salle de bains est rapide. Après avoir changé de linge, il entasse sans précaution celui de la veille dans sa valise. Sa montre marque sept heures trente.

    Le petit-déjeuner en vitesse et je me barre, se dit-il.

    Dans la salle à manger un groupe de touristes commence de prendre possession des tables du petit-déjeuner. Il se hâte vers l’une où un seul couvert est installé. L’accès au buffet est encombré de gens qui se remplissent des assiettes de viennoiseries. Le temps qu’il se serve Hugo Pensa, vient à sa rencontre.

    — Bonjour Monsieur Sévilla, avez-vous bien dormi ?

    — Oui, un peu trop court à mon goût, mais les chambres sont confortables et bien isolées, je vous remercie.

    — Notre réceptionniste m’a informé que vous étiez pressé de reprendre la route. Je vous ai préparé la facture, si vous voulez bien me confier votre carte bancaire, je vais enregistrer le paiement.

    Dans la poche de sa veste Nelson retire la carte de la société « Mécanoutils International ».

    — Tenez, je la reprendrai à la réception en partant dit-il.

    Autour de lui les touristes s’apostrophent d’une table à l’autre. Nelson sent qu’une migraine ne va pas tarder à venir lui compliquer la vie. Machinalement il avale ses deux croissants et vide sa tasse de café. L’ascenseur est là, à quelques mètres au coin de l’escalier. La migraine se précise, sans plus attendre, il empoigna sa valise. La cabine est à son étage il s’y engouffre la clé de contact à la main. L’instant d’après il est dans sa voiture, son ticket d’entrée lui permet de faire ouvrir la grille. Au moment de quitter le parc de stationnement, il a le sentiment qu’il oublie quelque chose.

    Merde ! La carte bancaire de la boîte, manquerait plus que je la perde, se dit-il.

    Le Duster arrêté en travers du passage, il se dirige à grands pas vers la réception. Sa montre indique huit heures trente.

    Putain ! Je perds du temps, j’ai intérêt à me bouger.

    ***

    Samedi 14 août 6 heures.

    La sono continue de diffuser à tue-tête des airs endiablés de musique électronique. Certains couples se sont isolés dans les buissons environnants, d’autres se sont affalés à même le sol, ivres d’alcool et de cannabis. Jordan Tabriz ne dort pas, il n’écoute plus la musique et cesser de sautiller sur place en faisant de grands gestes des bras. Il en a par-dessus les oreilles de cette musique. Du regard il cherche Jacky, son copain avec lequel il est venu depuis Bordeaux dans la forêt de Captieux, assister à cette rave party. Le jour est levé depuis un bon moment. Il était convenu de regagner Bordeaux avant midi de manière à signer le contrôle judiciaire auquel il est astreint.

    Jacky n’est plus là, la vieille Renault 4L avec laquelle ils sont venus a disparu.

    Merde ! Il a dû se trouver une meuf. Comment je fais, moi ? Si je ne signe pas avant midi mon contrôle judiciaire, va tomber, se dit-il.

    Des teufeurs continuent de quitter la rave party. Jordan tend le pouce. Il n’a pas longtemps à attendre. Un fourgon aménagé s’arrête à sa hauteur. Un jeune homme d’une vingtaine d’années, portant des looks est au volant. Sur le siège passager une jeune fille sensiblement du même âge somnole. Elle a négligé de boutonner son chemisier qui laisse apparaître une poitrine généreuse.

    — Tu vas où ?

    — Bordeaux, répond Jordan.

    — Moi, c’est Libourne, si tu veux, je te dépose Langon, après tu te démerdes ?

    — OK merci, après je prendrai le train.

    Le chauffeur adopte la vitesse qu’est capable de lui accorde l’âge de son fourgon. Jordan s’est assoupi sur la paillasse qui sert de lit au couple. Il est tiré de sa somnolence par un coup de frein aux échos de ferraille mal traitée. Ils se trouvent en bordure du parc de stationnement d’un hôtel.

    — Je te laisse là, tu te débrouilleras.

    — Merci, c’est mieux que rien.

    Jordan se frotte les yeux, devant l’entrée de l’établissement des gens se pressent pour monter dans un bus. De l’autre côté, une voiture dont le moteur ronronne, semble attendre son propriétaire car la portière gauche est ouverte. D’un regard circulaire, Jordan s’assure que personne ne s’en approche. Ce n’est pas un modèle de luxe, mais une Dacia Duster portant le logo d’une entreprise. Il s’en trouve à quelques mètres seulement. Ils sont vite franchis, s’installer au volant fermer la portière et enclencher la première ne demande qu’un instant.

    — Merci, j’ai failli l’oublier, dit Nelson en empochant sa facture et la carte bancaire. Sans perdre un instant, il fait demi-tour et a juste le temps de voir sa voiture tourner en direction de Bordeaux. Une crampe le saisit à l’estomac, son visage se couvre de sueur. Il est trop tard pour regretter de n’avoir pas écouté Juan et succombé aux chants de sirène de Lola. S’il avait été reposé, il n’aurait pas commis cette erreur.

    Que faire ? Déposer une plainte à la gendarmerie, il est inutile d’y penser. Si par malheur ils la retrouvent, les opérations de police technique auront vite fait de permettre la découverte du ballot de drogue qui, enveloppé d’une toile goudronnée, se trouve dans le logement de la roue de secours. De plus, ses empreintes, connues dans les fichiers de la police, se trouvent partout dans l’habitacle. C’est se jeter dans la gueule du loup.

    Disparaître dans la nature, c’est signer son arrêt de mort. Non, le mieux c’est de rentrer à Paris. Son contact prendra l’affaire à son compte. La voiture est immatriculée au nom d’une société fantôme. Par contre il lui faudra rendre des comptes sur son insouciance professionnelle. La moindre des sanctions est le remboursement des pertes qui surviennent de sa faute. À moins que...Il n’ose pas formuler de pensées plus moroses.

    ***

    Pendant ce temps, son voleur atteint la départementale 1 113 qui conduit à Bordeaux en traversant de petits villages.

    Il y a du matos dans cette bagnole et peut-être quelque chose à en tirer, se dit Jordan.

    Il n’a jamais réellement travaillé de sa vie. Il subsiste de petits larcins, de magouilles et d’aides sociales. Il y a tout juste un mois qu’il vient de sortir de prison et doit se soumettre à un contrôle judiciaire, et signer tous les samedis avant midi au commissariat de Bègles.

    ***

    Hugo Pensa occupe un bureau au premier étage, en façade de l’établissement. Il a une vue directe sur le parc de stationnement et sur l’entrée de l’hôtel. Debout derrière sa fenêtre, il tente de refréner des pensées négatives, il guette le départ de Nelson. Les directives reçues cette nuit sont claires. Il est responsable du bon déroulement de son séjour. Il assiste à la sortie de la voiture du garage. Il se sent soulagé.

    Enfin il se barre, ce n’est pas trop tôt, se dit-il.

    Quelques secondes plus tard, Nelson se gare à cheval sur deux places de stationnement, descend de voitures, puis se précipite vers l’entrée de l’hôtel.

    Mais que fait-il, il a laissé la portière ouverte, je suis sûr que le moteur fonctionne. Ce type est un danger

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