Les Terres fantômes: Vengeance et dîner (Un polar cosy spectral et canin – Livre 4)
Par Sophie Love
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À propos de ce livre électronique
--Midwest Book Review (pour Maintenant et À Tout Jamais)
LES TERRES FANTÔMES : VENGEANCE ET DÎNER est le quatrième livre d'une charmante nouvelle série de polars cosy signée par la romancière à succès Sophie Love, auteure de la série L’Hôtel de Sunset Harbor, un best-seller comptant plus de 200 évaluations cinq étoiles !
Marie Fortune, 39 ans, talentueuse toiletteuse de chiens à Boston, décide de tourner la page et de déménager dans une petite ville de la côte du Maine pour y refaire sa vie, loin du stress de la vie citadine. Elle est résolue à rénover la vieille demeure historique que sa grand-tante lui a léguée et à la réhabiliter en maison d'hôtes. Or, elle doit faire face à un imprévu : la maison est hantée. À vrai dire, deux imprévus : sa grand-tante lui a aussi confié un chien — et il est loin d'être ordinaire.
Quand on lui propose d'exorciser une maison prétendument hantée, Marie se trouve confrontée à un imprévu de taille. Mais avant qu'elle ne puisse se remettre de cette situation, un homme est retrouvé mort, la contraignant à résoudre l'affaire et à blanchir sa réputation.
Un polar cosy, plein de mystère, d'amour, de fantômes, de voyages, d'animaux et de gastronomie — une histoire saisissante au cœur d'une petite ville et au sein d'une maison d'hôtes à rénover — LES TERRES FANTÔMES est une série de polars cosy qui vous fera tourner les pages (et rire aux éclats) jusque tard dans la nuit.
« La romance est là, mais sans excès. Un grand bravo à l'auteure pour ce début de série extraordinaire qui promet d'être très divertissante »
--Books and Movies Reviews (pour Maintenant et À Tout Jamais)
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Aperçu du livre
Les Terres fantômes - Sophie Love
L E S T E R R E S F A N T Ô M E S :
V E N G E A N C E
E T
D Î N E R
(UN POLAR COSY SPECTRAL ET CANIN—TOME 4)
S O P H I E L O V E
Sophie Love
Auteur de best-sellers, Sophie Love a écrit : L’HÔTEL DE SUNSET HARBOR, comédie romantique composée de huit tomes ; LES CHRONIQUES DE L’AMOUR, comédie romantique composée de cinq tomes ; SPECTRAL ET CANIN polar cosy composé (pour l’instant) de six tomes ; et du nouveau polar cosy CURIEUSE LIBRAIRIE composé (pour l’instant) de cinq tomes.
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LIVRES PAR SOPHIE LOVE
CURIEUSE LIBRAIRIE POLAR COZY
UN LIEU ENSORCELÉ: L’EXEMPLAIRE FATAL (Tome 1)
UN LIEU ENSORCELÉ : MEURTRE PAR MANUSCRIT (Tome 2)
UN LIEU ENSORCELÉ : UNE PAGE PÉRILLEUSE (Tome 3)
UN POLAR COSY SPECTRAL ET CANIN
LES TERRES FANTÔMES : MEURTRE ET PETIT-DÉJEUNER (Tome 1)
LES TERRES FANTÔMES : MORT ET COLLATION (Tome 2)
LES TERRES FANTÔMES : MALICE ET DÉJEUNER (Tome 3)
LES TERRES FANTÔMES : VENGEANCE ET DÎNER (Tome 4)
L’HÔTEL DE SUNSET HARBOR
MAINTENANT ET À TOUT JAMAIS (Tome 1)
POUR TOUJOURS ET À JAMAIS (TOME 2)
À TOUT JAMAIS, AVEC TOI (Tome 3)
SI SEULEMENT C’ÉTAIT POUR TOUJOURS (Tome 4)
POUR L’ÉTERNITÉ, ET UN JOUR (Tome 5)
POUR L’ÉTERNITÉ, PLUS UN (Tome 6)
POUR TOI, POUR TOUJOURS (Tome 7)
NOËL POUR TOUJOURS (Tome 8)
LES CHRONIQUES DE L’AMOUR
L’AMOUR COMME CI (Tome 1)
L’AMOUR COMME ÇA (Tome 2)
UN AMOUR COMME LE NOTRE (Tome 3)
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
CHAPITRE VINGT-SIX
CHAPITRE VINGT-SEPT
CHAPITRE VINGT-HUIT
CHAPITRE VINGT-NEUF
CHAPITRE TRENTE
CHAPITRE TRENTE-ET-UN
CHAPITRE TRENTE-DEUX
CHAPITRE UN
— Si cette femme commande une fois de plus de l’eau de concombre, je risque de la noyer dedans.
À en croire l’expression sur le visage de Posey, il était clair qu’elle le pensait vraiment. Depuis que Posey était devenue le bras droit et chef de cuisine de Marie, celle-ci en était venue à très bien connaître ses expressions. Marie grimaça en entendant sa remarque alors qu’elle regardait dans l’arrière-cour depuis le patio, où Benjamin et son équipe de construction grandissante étaient actuellement en train de travailler.
— Tu ne crois pas que tu exagères un peu ? demanda Marie.
— Pas du tout. De l’eau de concombre… Qui a déjà entendu parler d’une chose pareille ? Oh, et est-ce que tu savais qu’elle était mortellement allergique aux avocats ?
Marie ne put s’empêcher de sourire. Posey parlait de l’une de leurs nouveaux clients, une femme de soixante ans qui était de loin la cliente la plus difficile et la plus exigeante que le Manoir de June n’ait jamais accueillie.
— Voilà ce que je te propose, dit Marie en détournant son regard de Benjamin et de son équipe qui travaillaient dur sur leur dernier projet. Prépare un pichet et mets-le dans le frigo. Occupe-toi de ça et je veillerai à ce que tu n’entendes plus parler d’elle.
— Marché conclu, ma bonne dame, dit Posey avant de retourner à l’intérieur.
Marie jeta un rapide coup d’œil à l’océan avant de rentrer elle-même. Ce matin, l’air était froid et vivifiant, le genre de temps auquel elle commençait à s’habituer. C’était le premier automne de Marie à la plage, et l’endroit était curieusement plus joli qu’en été. Il n’y avait peut-être pas beaucoup d’arbres aux couleurs changeantes et l’air pouvait parfois être un peu trop mordant, mais il y avait quelque chose de particulier dans la façon dont le soleil étincelait sur l’océan le matin, se reflétant sur l’eau froide avec ses vagues glaciales — un certain je-ne-sais-quoi à propos du rivage quasiment intact qui était plus virginal que Marie n’aurait jamais pu imaginer.
Dommage qu’elle ne pouvait pas tellement en profiter.
Les journées au Manoir de June étaient assez mouvementées. L’établissement affichait complet et aucun signe de ralentissement n’était à l’horizon. C’était une situation formidable en termes d’affaires, mais il devenait difficile de trouver des moments propices pour permettre à Benjamin et son équipe de travailler sur la construction de l’extension à l’arrière de la propriété. Marie avait pris cette décision à l'aide d’un responsable des prêts et de Posey qui donnait parfois son avis sans mâcher ses mots. Si les chambres affichaient tout le temps complet, cela voulait dire qu’il leur en fallait plus. Et, d’après Benjamin, l’arrière du Manoir de June, juste à côté du patio, serait plus disposé à accueillir la construction de l’extension qui devrait pouvoir contenir deux chambres supplémentaires. C’était manifestement une affaire délicate, étant donné qu’elle souhaitait conserver les charmantes caractéristiques gothiques de l’édifice ; Benjamin avait en effet admis que c’était une chose très difficile à faire sans l’aide d’un architecte d’intérieur spécialisé dans ce créneau.
En ce jour du 10 novembre, l’espoir était que la nouvelle extension serait prête avant Noël. Outre le fait de devoir maintenir l’équilibre délicat entre faire avancer les travaux et satisfaire tous ses clients, les choses allaient remarquablement bien pour Marie. Elle avait rattrapé le paiement de ses factures, réussi à mettre plus d’argent de côté qu’elle ne l’avait jamais fait de toute sa vie, et il semblait qu’elle serait en mesure de rembourser le prêt pour les travaux en seulement quatre ou cinq mois.
Par ailleurs, cinq semaines s’étaient écoulées depuis sa dernière expérience épineuse avec la police de Port Bliss. La seule fois où elle avait vu le shérif Miles — promu d’adjoint à shérif au début du mois de novembre — c’était en ville, en se rendant au restaurant Red Reef. Et ces cinq semaines, aussi triste que cela puisse paraître, avaient constitué jusqu’à présent la plus longue période au cours de laquelle elle n’avait pas connu un seul démêlé avec la police.
Marie retourna à l’intérieur et prit sa seconde tasse de café du matin. Il avait fallu un peu de temps avant de voir le Manoir de June en pleine activité, et l’évolution s’était faite progressivement en quelque sorte. Elle s’y était rapidement habituée cependant ; en traversant la maison pour se diriger vers son ordinateur portable situé derrière le bureau de la réception, elle s’imprégna de l’atmosphère avec gratitude.
Dans le salon, deux clients étaient en train de débattre amicalement du sort de l’équipe de football des Patriots sans le joueur Tom Brady. Dans le vestibule, Posey parlait à un client qui réglait son départ de l’établissement de façon plutôt animée. Derrière ce client se trouvait Boo, qui reniflait discrètement ses bagages. Rebeka farfouillait derrière le comptoir d’enregistrement à la recherche de quelque chose — certainement d’un autre paquet de fiches cartonnées, étant donné qu’elle avait commencé à prendre des notes sur la façon de gérer l’établissement et qu’elle les gardait dans sa poche arrière depuis quelques semaines.
En prenant place derrière le bureau, Marie jeta un coup d’œil en haut des marches et se représenta la porte de la première chambre située juste à la sortie de l’escalier — la chambre qui était occupée depuis près de trois mois maintenant par un homme qui s’appelait Atticus Winslow. Il séjournait là depuis si longtemps qu’elle commençait à se demander si elle serait obligée de le virer un jour. Trois mois… Il y avait quelque chose d’un peu louche dans la façon qu’il avait de s’éterniser ici. Mais il payait toujours à temps et la rentrée d’argent régulière était un avantage agréable dont elle ne pouvait pas vraiment se plaindre.
En voyant Marie entrer dans la maison, Posey fronça les sourcils, semblant se rappeler qu’elle était censée préparer de l’eau de concombre pour leur cliente difficile — une femme que Marie ne voyait pas actuellement dans les parages. Elle se trouvait probablement à l’étage, à attendre que les choses se calment avant de redescendre. Il était 8 h 30 en ce vendredi, et lorsque le bruit des travaux s’ajoutait à l’activité de l’établissement, l’endroit bourdonnait complètement. Marie imaginait que les clients les plus exigeants pourraient également trouver l’endroit très bruyant.
Marie s’occupa des formalités de départ de clients qui n’arrêtaient pas de faire des compliments à propos de la maison et de leur séjour. Encore mieux, ceux-ci décidèrent également de réserver leurs chambres pour l’été prochain. Elle les accompagna ensuite à la sortie et, en se tenant dans l’embrasure de la porte avec Boo, elle leur dit au revoir d’un signe de la main. C’était quelque chose qu’elle avait commencé à faire il y a quelques semaines, et elle constata que cette simple et petite attention était apparemment très appréciée, à en croire les avis des clients sur le Manoir de June.
Marie retourna au bureau d’enregistrement pour commencer à passer en revue la liste des nouveaux clients. C’était une tâche presque accablante, de rester au fait des moindres détails, des finances, des travaux et aussi, bien sûr, des mystères au sein de la maison. C’était l’une des raisons pour lesquelles elle avait proposé à Rebeka plus d’heures de travail, plus de responsabilités et une augmentation au cours de ces dernières semaines.
Elle venait tout juste d’élaborer un emploi du temps pour le nettoyage des chambres et le changement du linge de lit quand Posey revint vers elle. À un moment donné, les deux hommes qui discutaient de Tom Brady avaient aussi quitté le salon et la maison était redevenue presque silencieuse. Ainsi, lorsque Posey poussa un soupir, celui-ci semblait résonner beaucoup plus fort qu’il ne l’était en réalité.
— Qu’est-ce qui te tracasse, Posey ? demanda Marie.
— Katie Stillson et les Chênes du Littoral.
— Oh, Posey… Tu es toujours là-dessus ? Je pense qu’il est clair qu’on s’en sort parfaitement bien malgré leurs efforts.
C’était la vérité. Les avis fabriqués que Posey avait flairés s’étaient arrêtés, bien qu’ils n’aient pas encore pu retirer les quelques autres qui se baladaient toujours dans la nature. Et même s’il semblait que l’établissement des Chênes du Littoral s’en sortait pas mal dans le secteur des chambres d’hôtes, Marie était parfaitement prête à oublier le passé ; tout se déroulait à merveille au Manoir de June et elle ne voyait pas l’intérêt de bouleverser l’équilibre des choses.
— Eh bien, en ce qui me concerne, je déteste l’idée qu’une femme aussi horrible puisse s’en tirer comme ça. Je crois qu’il est peut-être temps d’organiser notre vengeance.
— Posey, je ne préférerais vraiment pas. On a réussi à surmonter toute cette épreuve sans avoir eu à l’affronter. Alors, restons-en plutôt là.
Posey se renfrogna et poussa un autre soupir.
— Ta gentillesse te perdra, Marie Fortune, dit Posey.
— Hé, si c’est la pire chose qu’on puisse dire de moi, je considère ça comme une victoire.
Vaincue, Posey haussa les épaules et se retira ailleurs dans la maison. Tout ceci poussa Marie à se demander, non pas pour la première fois, si Posey et Katie Stillson avaient déjà eu affaire l’une à l’autre dans le passé. Ou alors, Katie était le genre de femme qui n’appréciait tout simplement pas voir des étrangers s’installer et réussir dans sa ville natale. Quoi qu’il en soit, Marie avait quasiment arrêté de penser à toute cette situation, sauf lorsque Posey remettait le sujet sur le tapis de temps à autre.
En entendant le bruit de scie à l’extérieur, Marie se demanda si Benjamin et son équipe de construction auraient envie d’un déjeuner. Elle n’avait pas vraiment besoin d’une excuse pour se rendre au Red Reef, mais c’était un peu mieux d’en avoir une. Même si elle et Robbie n’étaient rien d’autre que des amis, elle se rappelait qu’elle avait des options à chaque qu’elle le voyait.
Elle se retourna pour se diriger vers le patio et faillit hurler en voyant la personne qui se tenait dans le couloir. C’était une femme vêtue d’un T-shirt simple et d’un jean. Une femme plus âgée arborant un grand sourire dont les cheveux gris étaient relevés en une sorte d’étrange chignon désordonné.
Aussi, elle était transparente.
Marie secoua la tête, le cœur battant à vive allure, et fit un sourire.
Après tout ce qu’elle avait traversé, sa réaction à la vue d’un fantôme juste devant elle semblait presque appropriée.
Surtout quand elle connaissait plutôt bien le fantôme en question.
CHAPITRE DEUX
La main posée sur son cœur qui battait la chamade, Marie lança :
— Il faut que tu arrêtes de faire ça, tante June.
Le fantôme de sa grand-tante sourit simplement en retour, en contemplant sa grand-nièce toujours vivante. Il y avait un peu d’électricité dans l’air — chose à laquelle Marie commençait seulement à s’habituer lorsqu’elle tombait sur June ou toute autre présence spectrale. C’était d’autant plus gênant en raison du fait qu’elle n’arrivait toujours pas à communiquer avec les fantômes, même si apparemment, elle n’avait désormais aucun problème à les voir. Elle était quasiment certaine que June pouvait l’entendre parler, mais quand June ouvrait la bouche pour répondre, Marie ne pouvait distinguer aucun son.
C’était la quatrième fois qu’elle voyait tante June depuis la nuit où elle avait réussi on ne sait comment à expulser un fantôme de l’Everett Inn il y a près de six semaines. La première fois, elle avait pratiquement été terrorisée, mais quelque chose dans le regard de tante June l’avait mise tout de suite à l’aise. Les trois fois qui avaient suivi avaient été extrêmement aléatoires, ce qui avait poussé Marie à se demander si le don de voir le fantôme de sa tante allait et venait sans crier gare, ou si June choisissait les moments les plus inopportuns pour se présenter à Marie : sur le porche après une promenade avec Boo, puis en ayant une tasse de thé chaud à ses lèvres, et après être sortie de la douche.
Vu la personnalité de tante June, elle ne put s’empêcher de penser que le timing était intentionnel — tante June voulait être drôle.
— C’est étrange, dit-elle doucement pour ne pas se faire entendre de Posey ou Rebeka. Je ne sais pas quoi te dire.
June hocha sa tête transparente. Cette vision donnait un peu le vertige. Ce hochement de tête semblait vouloir dire qu’elle était d’accord avec elle. Oui, avait-elle l’air de dire. C’est en effet plutôt gênant. Mais nous voilà ici…
June lui fit un sourire complice, comme si elle connaissait un secret que Marie ignorait. Elle commença ensuite à disparaître lentement, sa silhouette s’évanouissant sous les yeux de Marie. Une tristesse intense s’empara alors d’elle, éclipsée par la stupeur d’avoir vu un fantôme — celui de June, en plus de ça. Puis, sous toutes ces émotions se trouvait un fondement plutôt fragile auquel elle était en train de s’habituer contre toute attente : le fait qu’il lui était normal de voir des fantômes, chose qu’elle imaginait que la plupart des gens trouveraient incroyable.
Mais les évènements de ces derniers mois l’avaient changée et aidée à comprendre qu’elle avait apparemment une sorte de don. Et même si elle n’était pas encore sûre de savoir si c’était elle ou Boo qui avait la capacité d’expulser les esprits, une chose était certaine : elle avait, sans l’ombre d’un doute, la capacité de les voir.
Toutefois, depuis l’exorcisme du spectre de l’Everett Inn, il semblait que le seul fantôme qu’elle pouvait réellement voir était celui de tante June. Et ce constat ne fit que susciter davantage de questions, la plus importante étant : voyait-elle seulement le fantôme de tante June parce que June était l’unique fantôme qui hantait le Manoir ?
Elle se dit que seule une autre chasse aux fantômes pourrait apporter une réponse à cette question, mais elle n’avait reçu aucun autre appel à ce sujet depuis l’Everett Inn.
Toutes ces choses étaient en train de défiler dans sa tête pendant qu’elle fixait l’endroit où s’était tenue tante June. Elle voulut presque essayer de la convoquer à nouveau, mais bien sûr, sans succès. Elle était si concentrée que, lorsque son téléphone se mit à sonner sur le bureau d’enregistrement derrière elle, elle faillit se mettre à crier. Elle jeta un œil autour d’elle, gênée, espérant que ni Posey, ni Rebeka, ni l’un de ses clients ne l’avaient vue sursauter. Les joues empourprées, elle saisit son téléphone. Elle s’apprêtait à y répondre par habitude, mais elle se figea légèrement en voyant le nom de l’appelant affiché sur l’écran : Brendan.
Ils ne s’étaient pas parlé depuis quatre jours ; autant dire un bail pour eux, même si ça n’en avait pas l’air. Durant les six semaines qui s’étaient écoulées depuis qu’ils avaient travaillé ensemble à l’Everett Inn, ils ne s’étaient vus qu’une seule fois — lors d’un déjeuner rapide quand Brendan était de passage pour obtenir des informations de dernière minute sur l’Everett Inn qui l’aideraient ainsi à vendre le pilote qu’il avait préparé pour sa nouvelle série.
En ce qui la concernait, l’énergie romantique qui avait existé entre eux s’était quasiment évaporée. Elle craignait que ce fût parce que ses préoccupations initiales s’étaient réalisées — que Brendan s’était intéressée à elle plus pour son aide concernant sa série que pour autre chose. Toutefois, elle ne pensait pas qu’il avait fait ça délibérément ; ils étaient de très bons amis qui s’étaient pris au jeu et s’étaient embrassés plusieurs fois. Rien de plus.
Quand elle répondit à son appel, elle fit de son mieux pour garder ça à l’esprit.
— Salut toi, dit-elle. Ça y est, tu as pris le contrôle des chaînes télé ? Tu m’appelles pour me proposer une série sur la façon de gérer et d’entretenir une maison d’hôtes anciennement hantée ?
— Bonjour à toi aussi, dit-il.
Bon sang, elle détestait à quel point elle appréciait d’entendre sa voix. Elle avait déjà eu suffisamment de mal à admettre il y a plusieurs semaines qu’elle l’appréciait plus qu’en tant qu’ami. Maintenant, c’était encore plus difficile de se dire qu’elle allait devoir accepter d’entretenir une amitié sans la possibilité quelconque d’une relation amoureuse.
— Sans plaisanter, reprit-elle, comment se passent les choses pour toi ?
— Eh bien, tu n’étais pas vraiment à côté de la plaque, répondit-il, et je déteste te faire ça, mais je n’ai pas vraiment le temps de parler. Je voulais juste te capter avant d’aller à cette réunion.
— Bonne ou mauvaise réunion ? demanda Marie.
— Potentiellement bonne. En revanche, j’ai une bonne nouvelle pour commencer, et je voulais que tu sois la première personne à l’entendre.
— Tu