Les Terres Fantômes : Scandale et souper (Un polar cosy spectral et canin — Livre 5)
Par Sophie Love
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À propos de ce livre électronique
--Midwest Book Review (pour Maintenant et À Tout Jamais)
LES TERRES FANTÔMES : SCANDALE ET SOUPER est le cinquième livre d'une charmante nouvelle série de polars cosy signée par la romancière à succès Sophie Love, auteure de la série L’Hôtel de Sunset Harbor, un best-seller comptant plus de 200 évaluations cinq étoiles !
Marie Fortune, 39 ans, talentueuse toiletteuse de chiens à Boston, décide de tourner la page et de déménager dans une petite ville de la côte du Maine pour y refaire sa vie, loin du stress de la vie citadine. Elle est résolue à rénover la vieille demeure historique que sa grand-tante lui a léguée et à la réhabiliter en maison d'hôtes. Or, elle doit faire face à un imprévu : la maison est hantée. À vrai dire, deux imprévus : sa grand-tante lui a aussi confié un chien — et il est loin d'être ordinaire.
Quand Marie se fait engager pour une mission dans un hôtel immense et tout à fait unique situé dans une ville voisine, la portée de sa tâche se révèle sans précédent. Alors qu'elle croit enfin avoir trouvé le bonheur, elle apprend que le maire de la ville cherche à réaménager le centre-ville — et, au passage, à fermer sa maison d'hôtes. Entre temps, elle se retrouve accusée d'un meurtre, ce qui n'arrange pas les choses. Dans une lutte à plusieurs fronts pour sa survie, Marie parviendra-t-elle à chasser les fantômes, à éviter la prison et à assurer son avenir ?
Un polar cosy, plein de mystère, d'amour, de fantômes, de voyages, d'animaux et de gastronomie — une histoire saisissante au cœur d'une petite ville et au sein d'une maison d'hôtes à rénover — LES TERRES FANTÔMES est une série de polars cosy qui vous fera tourner les pages (et rire aux éclats) jusque tard dans la nuit.
« La romance est là, mais sans excès. Un grand bravo à l'auteure pour ce début de série extraordinaire qui promet d'être très divertissante »
--Books and Movies Reviews (pour Maintenant et À Tout Jamais)
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Avis sur Les Terres Fantômes
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Aperçu du livre
Les Terres Fantômes - Sophie Love
L E S T E R R E S F A N T Ô M E S :
S C A N D A L E
E T
S O U P E R
(UN POLAR COSY SPECTRAL ET CANIN — TOME 5)
S O P H I E L O V E
Sophie Love
Auteur de best-sellers, Sophie Love a écrit : L’HÔTEL DE SUNSET HARBOR, comédie romantique composée de huit tomes ; LES CHRONIQUES DE L’AMOUR, comédie romantique composée de cinq tomes ; SPECTRAL ET CANIN polar cosy composé (pour l’instant) de six tomes ; et du nouveau polar cosy CURIEUSE LIBRAIRIE composé (pour l’instant) de cinq tomes.
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LIVRES PAR SOPHIE LOVE
CURIEUSE LIBRAIRIE POLAR COZY
UN LIEU ENSORCELÉ: L’EXEMPLAIRE FATAL (Tome 1)
UN LIEU ENSORCELÉ : MEURTRE PAR MANUSCRIT (Tome 2)
UN LIEU ENSORCELÉ : UNE PAGE PÉRILLEUSE (Tome 3)
UN LIEU ENSORCELÉ: UN VOLUME VOLATILISÉ (Tome 4)
UN POLAR COSY SPECTRAL ET CANIN
LES TERRES FANTÔMES : MEURTRE ET PETIT-DÉJEUNER (Tome 1)
LES TERRES FANTÔMES : MORT ET COLLATION (Tome 2)
LES TERRES FANTÔMES : MALICE ET DÉJEUNER (Tome 3)
LES TERRES FANTÔMES : VENGEANCE ET DÎNER (Tome 4)
LES TERRES FANTÔMES : SCANDALE ET SOUPER (Tome 5)
L’HÔTEL DE SUNSET HARBOR
MAINTENANT ET À TOUT JAMAIS (Tome 1)
POUR TOUJOURS ET À JAMAIS (TOME 2)
À TOUT JAMAIS, AVEC TOI (Tome 3)
SI SEULEMENT C’ÉTAIT POUR TOUJOURS (Tome 4)
POUR L’ÉTERNITÉ, ET UN JOUR (Tome 5)
POUR L’ÉTERNITÉ, PLUS UN (Tome 6)
POUR TOI, POUR TOUJOURS (Tome 7)
NOËL POUR TOUJOURS (Tome 8)
LES CHRONIQUES DE L’AMOUR
L’AMOUR COMME CI (Tome 1)
L’AMOUR COMME ÇA (Tome 2)
UN AMOUR COMME LE NOTRE (Tome 3)
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
CHAPITRE VINGT-SIX
CHAPITRE VINGT-SEPT
CHAPITRE VINGT-HUIT
CHAPITRE VINGT-NEUF
CHAPITRE TRENTE
CHAPITRE TRENTE-ET-UN
CHAPITRE TRENTE-DEUX
CHAPITRE TRENTE-TROIS
CHAPITRE TRENTE-QUATRE
CHAPITRE UN
Marie savait qu’elle devrait avoir l’air plus surpris après la découverte d’une autre pièce secrète au Manoir de June, mise au jour grâce aux efforts de Benjamin et de son équipe de construction. Mais cette maison n’avait fait que lui apporter son lot de surprises depuis qu’elle y avait emménagé ; la révélation d’une pièce cachée et partiellement ensevelie n’avait donc franchement rien d’extraordinaire. Elle cadrait parfaitement avec l’existence de la chambre secrète à l’étage, celle du fantôme de sa grand-tante, et de toute autre bizarrerie qui était apparue. Les yeux rivés sur la porte du mur du fond de la salle enfouie à plusieurs mètres sous ses pieds, Marie se dirigea vers le bord du trou.
— Non, non, dit Benjamin. Je vais y aller. La descente a l’air d’être assez raide.
Marie savait que c’était une bonne idée, mais elle était simplement trop captivée par tout ce mystère. Elle examina les rebords du trou creusé par la pelleteuse et aperçut le haut du mur en briques en face d’elle. Le sommet de ce mur fracturé se trouvait à environ cinquante centimètres sous terre, et lui était donc facilement accessible. Quant à la descente… eh bien, elle se débrouillerait le moment venu.
— Ça ira, dit-elle en se rendant de l’autre côté de la cavité.
Manifestement inquiet, Benjamin l’accompagna. Marie remarqua également que les trois membres de son équipe les observaient attentivement d’un œil soucieux. La découverte de cette pièce dissimulée semblait avoir suscité un peu d’excitation chez tout le monde. Cave à vin ? Salle de brassage du temps de la Prohibition ? Chambre secrète dans laquelle June cachait des objets inestimables ? Les possibilités étaient infinies.
Marie arriva de l’autre côté du trou et se mit à genoux. Comme promis, Benjamin était là pour l’aider. Elle se retourna et commença à faire passer ses jambes dans l’ouverture ; Benjamin la saisit alors par les poignets et l’aida à descendre. Marie agita ses pieds dans le vide jusqu’à ce que ses chaussures viennent toucher la surface du mur en briques. Une fois stabilisée, elle trouva son équilibre et leva les yeux vers Benjamin.
— C’est bon, dit-elle. Vous pouvez me lâcher maintenant.
Il s’exécuta à contrecœur. Il s’avère que la descente n’était pas aussi raide qu’elle le pensait. Ses chevilles ressentirent un impact minime, et c’était tout. Après avoir posé les pieds sur le sol en béton, elle redressa la tête vers Benjamin et leva le pouce en l’air pour lui indiquer que tout allait bien.
— Bon sang, faites attention en bas, dit Benjamin. Si je…
Il fut interrompu par une autre voix familière dont le ton n’était pas très joyeux. Il s’agissait de celle de Posey qui traversait la cour.
— Marie Fortune, par tous les saints, mais qu’est-ce que tu fabriques ?
— J’explore, répond Marie avec un petit rire.
C’était la vérité. Elle avait bien l’impression d’être une aventurière ou une archéologue se tenant au milieu d’une pièce souterraine dissimulée depuis Dieu seul sait combien de temps. Ses yeux se posèrent immédiatement sur la porte du mur en briques devant elle. Puis elle prit le temps d’examiner les étagères en bois qui avaient été boulonnées au mur. Depuis le rebord de la cavité, elle s’était dit qu’il s’agissait peut-être de casiers à bouteilles, mais maintenant qu’elle les avait devant elle, on aurait plutôt dit que c’était une bibliothèque de fortune ou une sorte d’étrange espace de travail segmenté. Chaque petit espace était vide, si ce n’était la poussière qui s’y était accumulée en une fine couche au fil du temps. Le vieux coffre placé contre le mur du fond semblait renfermer la plus grande des énigmes, mais en l’examinant de plus près, Marie ne fut pas du tout surprise de constater qu’il était verrouillé.
Elle retourna son attention vers la porte, levant les yeux vers Posey et Benjamin avant de tendre la main pour saisir la poignée. Ils l’observèrent tous les deux avec curiosité et impatience. Cela suffit à inciter Marie à tourner la poignée de porte. L’excitation et l’encouragement s’évanouirent en même temps lorsque la poignée ne fit qu’un quart de tour.
La porte était verrouillée. Naturellement.
Mais… elle leva à nouveau la tête vers Benjamin, l’air curieux.
— Je n’ai pas vraiment un bon sens de l’orientation, dit-elle. Mais ce mur et cette porte ne se trouveraient-ils pas à proximité des limites du sous-sol de la maison ?
Benjamin jeta un œil au Manoir de June, réfléchit pendant un moment, puis hocha la tête. À côté de lui, Posey écarquilla les yeux avant de détaler en se dirigeant au pas de course vers la maison. En attendant, Marie essaya d’ouvrir la porte une nouvelle fois. Bien entendu, elle savait qu’elle serait toujours verrouillée, mais elle appréciait simplement de tenir dans sa main un élément si ancien et inutilisé. Elle avait presque l’impression que ce bouton de porte essayait de lui raconter une histoire — peut-être celle de toutes les mains qui l’avaient touché dans le passé. Il se pourrait en effet qu’elle soit la première personne à avoir manié cette poignée depuis cinquante ans ou plus.
Elle se demanda distraitement si sa mère l’avait déjà manipulée. Celle-ci avait-elle même déjà vu cette pièce ? Marie n’était pas étonnée de songer à nouveau à sa mère ; cette femme avait énormément occupé ses pensées depuis que Marie avait reçu la carte postale adressée à June.
Avant qu’elle ne puisse être submergée par des pensées angoissantes concernant sa mère, Marie commença à entendre du bruit provenant de l’autre côté de la porte. De légers coups résonnèrent, suivis par le son de la voix étouffée de Posey. Celle-ci parlait toutefois suffisamment fort — comme à son habitude.
— Est-ce que tu m’entends ? demanda Posey à travers la porte et le mur du sous-sol qui se trouvait derrière.
— Oui ! Est-ce que tu vois un loquet ou des fentes dissimulées quelque part ?
Le silence s’installa de l’autre côté pendant que Posey vérifiait. Marie passa mentalement en revue l’inventaire du sous-sol en attendant. Elle n’avait pas passé beaucoup de temps dans cette partie de la maison, mais elle se dit que s’il existait un genre de passage secret, il lui serait impossible de le trouver sans faire des recherches intensives.
— Non, il n’y a rien, répondit enfin Posey.
— D’accord… reste là. J’arrive dans une seconde.
Elle se retourna et leva les yeux vers Benjamin, réalisant qu’il allait être beaucoup plus difficile de sortir de ce trou que d’y entrer.
— Alors, dit-elle les sourcils froncés vers lui. Deux choses. La première : est-ce que vous pouvez faire descendre une échelle pour m’aider à sortir ?
— Bien sûr. Et la seconde ?
Cela lui faisait presque de la peine d’avoir à le dire à cause du résultat final qui pourrait s’ensuivre, mais sa question quitta ses lèvres avant qu’elle ne puisse s’arrêter.
— Est-ce que vous avez une masse ?
***
Il s’avère que Benjamin disposait bien d’une masse.
Il descendit avec, Marie marchant derrière lui. Posey se tenait toujours près du mur du fond de la pièce. Marie constata qu’elle avait déplacé des caisses et des boîtes afin de faire de la place pour Benjamin. Elle remarqua un trait d’excitation dans ses yeux — Marie savait qu’elle éprouverait cette même émotion si elle n’était pas aussi ennuyée par le fait qu’on était sur le point de faire un gros trou dans le mur de son sous-sol.
— Vous êtes sûre de vouloir que je fasse ça ? demanda Benjamin.
— Je crois que oui, dit Marie. Est-ce quelque chose que vous pouvez réparer ?
— Ouais, je peux installer une porte à cet endroit. Mais on aura peut-être besoin de faire venir un maçon pour qu’il bouche l’embrasure.
Cela voulait dire plus d’argent, évidemment, mais les choses allaient plutôt bien récemment. Entre une maison d’hôtes qui affichait tout le temps complet et une affaire de chasse aux fantômes étonnamment rentable, elle pouvait enfin se permettre de prendre des décisions sans se soucier de son compte en banque.
— Alors oui, allez-y.
Marie et Posey reculèrent jusqu’aux escaliers. Marie se sentit presque coupable en regardant Benjamin s’acharner contre le mur. Cela demandait plus de travail qu’elle ne l’avait imaginé. Il a fallu cinq bons coups pour faire apparaître une fissure, et cinq coups supplémentaires pour que le mur commence à s’effriter. Au moment où celui-ci se mit à crouler, Benjamin transpirait et grognait à chaque fois qu’il brandissait la masse. Après seize coups (Marie les comptait), la porte finit par apparaître. Il semblait que le mur en béton du sous-sol s’était arrêté à environ quinze centimètres de la porte, comme pour veiller à ce que celle-ci ne soit pas scellée pour toujours.
Benjamin lâcha la masse et l’appuya dans un coin.
— Le reste est un peu plus délicat, dit-il. Je vais demander à mes gars de nettoyer tout ça. D’une façon ou d’une autre, vous disposerez d’un véritable accès à l’autre pièce dans quelques heures.
— Et après ? demanda Posey.
— Je ne sais pas, dit Marie. On dirait que je n’ai pas vraiment bien réfléchi à tout ça, n’est-ce pas ?
— Tu viens de trouver une autre pièce secrète dans une maison étrange qui t’a été léguée par une femme décédée, fit remarquer Posey. Parfois, il est difficile de réfléchir sérieusement à de telles choses.
Marie savait qu’elle disait ça pour rire, mais ce commentaire était également empreint d’un ton lugubre. Ouais, c’est ma vie maintenant, pensa Marie en regardant la vieille porte en chêne qui se cachait derrière le mur en béton abattu. On est bien loin de l’époque de Pampered Paws…
Même si c’était une réflexion encourageante, elle pensait également qu’elle était plutôt révélatrice. Car tandis qu’elle regardait à travers cet autre trou dans le mur qui menait à une autre chambre secrète, la Marie Fortune qu’elle connaissait à l’époque semblait être une personne très différente. Et même si cette personne lui manquait de temps à autre, elle était contente de la nouvelle femme qu’elle était en train de devenir — et de ces histoires de manoir hanté. Et désormais, grâce à cette nouvelle découverte, il était impossible de savoir ce que pourrait réserver l’avenir.
CHAPITRE DEUX
Tandis que Benjamin et son équipe commençaient à planifier la construction d’une porte d’accès convenable, Marie ne put s’empêcher de s’aventurer à nouveau à l’intérieur. Malgré l’air froid qui circulait dans la pièce, elle arrivait quand même à flairer l’accumulation des années. Cet endroit n’avait vu personne depuis longtemps, et l’odeur qui s’en dégageait semblait vouloir le lui faire savoir.
Elle examina les étagères le long du mur, à la recherche de tout indice sur ce que cet endroit aurait pu être. Il y avait des petites entailles et des éraflures ici et là, mais aucune véritable indication quant à leur but. Tout cela lui rappelait une nouvelle fois un ensemble de casiers à bouteilles, mais l’angle des étagères était curieusement étrange — celles-ci étaient toutes reliées les unes aux autres pour ressembler presque à une énorme structure alvéolaire.
Elle se concentra ensuite sur le coffre placé contre le mur du fond. Il avait l’air assez banal, mais Marie se disait que s’il avait présenté des moulures dorées et une tête de mort incrustée, il aurait eu l’air d’un coffre au trésor de pirate. Il comportait une serrure renforcée par un fermoir assez ancien. Elle essaya de le déplacer en le faisant glisser au sol, et constata qu’il n’était pas très lourd. Elle tenta ensuite de le soulever de quelques centimètres pour le secouer, mais impossible de dire ce qu’il pouvait contenir.
Eh bien, tu es propriétaire de ce domaine, et il y a de bonnes chances que ceci appartenait à June, pensait-elle. Il ne te reste qu’à te demander si tu ne vois aucun inconvénient à péter la serrure d’un coffre qui est clairement censé rester verrouillé.
Cette réflexion suscita en elle une pointe d’excitation, mais elle réprima cette dernière… pour l’instant. Elle regarda le coffre pendant un moment et ne put s’empêcher de se demander si tout ça avait été planifié — la maison, Boo, les pièces secrètes, et tellement plus encore. Compte tenu du tournant que sa vie avait pris ces derniers temps, elle pensait qu’il était fort possible que June ait organisé tout ça d’une manière ou d’une autre. Ou — et cela lui ressemblerait beaucoup plus — peut-être qu’elle faisait tout ça depuis… eh bien, de là où elle se trouvait, au-delà de ce monde.
Marie sourit… non seulement parce que cette idée n’était pas aussi terrifiante qu’elle aurait dû l’être, mais aussi parce que cela ressemblait en effet à quelque chose que June pourrait faire.
— Marie ?
Elle se tourna en direction du son de la voix de Benjamin. Il se tenait dans l’embrasure de la porte endommagée avec deux hommes de son équipe, manifestement prêts à commencer à travailler sur la construction d’une porte d’accès convenable à cette pièce.
— Désolée, dit-elle. Je vais sortir et vous laisser tranquille.
Mais même en sortant de la pièce pour retourner dans le sous-sol du Manoir de June, elle ne put s’empêcher de jeter un dernier coup d’œil dans la salle et de se demander quel genre de secret celle-ci pourrait révéler un jour.
***
Elle n’arrêta pas de penser à cette nouvelle découverte pendant le reste de la journée, d’autant plus qu’elle entendit Benjamin et ses hommes en train de travailler dans la cave pendant plusieurs heures. Quand elle alla se coucher, l’existence de cette pièce, et en particulier du coffre fermé à clé, pesaient lourd dans son esprit. Et même si ses réflexions concernant cet endroit l’empêchèrent de dormir jusqu’au milieu de la nuit, elle put se réveiller le matin suivant en se sentant étonnamment revigorée.
Au cours des trois derniers jours, elle avait réussi une nouvelle fois à blanchir sa réputation concernant une autre affaire de meurtre, puis à découvrir un nouvel espace secret au sein du Manoir de June ; mais curieusement, en prenant son café du matin, elle se rendit compte qu’elle avait plus d’énergie que d’habitude. Alors qu’elle ajoutait du lait et du sucre dans sa tasse, elle entendit Benjamin à l’étage en dessous en plein travail avec l’un des membres de son équipe. Ils étaient en train de discuter de la façon la plus efficace d’installer un toit au-dessus de la pièce, espérant raccorder le tout avec une sorte d’extension au niveau du sol — peut-être un jardin ou un patio relié à l’ajout nouvellement construit. Il était venu plus tôt pour commencer à nettoyer et faire les réparations nécessaires liées à la porte cachée, avant de se concentrer sur les étapes finales de la construction de la nouvelle extension du Manoir de June. Il lui avait annoncé ce matin que cette étape finale devrait être mise en pause pendant quelques jours pour leur donner le temps de trouver le moyen convenable de protéger et relier cette pièce souterraine aux plans existants.
Elle sirota son café en descendant les escaliers et regarda Benjamin discuter avec son employé. Ce dernier avait l’air tout aussi impatient et excité que les autres l’étaient hier. Une fois leurs plans confirmés, Benjamin se retourna vers elle avec un sourire.
— C’est la maison la plus étrange sur laquelle j’ai jamais travaillé, dit-il.
— C’est aussi la maison la plus étrange dans laquelle j’ai jamais vécu, dit-elle.
Elle laisse échapper un soupir avant de continuer.
— On parle d’un retard de combien de temps ?
— Quelques jours de retard tout au plus. Ce qui me préoccupe surtout, c’est d’installer un toit au-dessus de cette pièce. Mais tout devrait être quand même terminé avant la fin de l’année.
— Ce serait le cadeau de Noël par excellence, dit-elle.
Benjamin sourit.
— Alors, appelez-moi Père Noël, rétorqua-t-il avant de retourner son attention vers le membre de son équipe.
Marie remonta à l’étage, en songeant à Noël qui devait avoir lieu dans six semaines seulement, sachant que Thanksgiving tomberait également entre-temps. Toutefois, la période de Thanksgiving devrait être plutôt détendue. Elle n’était censée recevoir que trois clients durant les quelques jours précédant et suivant le jour même de Thanksgiving. Elle, Posey et Rebeka avaient déjà décidé de célébrer cette fête ensemble de façon modeste, sans en faire tout un fromage.
Mais Noël… ça serait une autre histoire. Elle avait l’impression que son premier Noël au sein du Manoir de June allait être quelque chose d’assez spécial. Ou, plus précisément, elle se sentait obligée d’en faire quelque chose de spécial. Elle avait pris la décision de rester ouvert et seuls deux clients étaient censés séjourner avec elle entre la veille de Noël et le 27 décembre. Elle était tout de même excitée à l’idée de faire partie de la fête de Noël de ses clients, et plus elle y réfléchissait, plus elle devenait sentimentale. Elle commença à penser à la présence de tante June dans la maison durant Noël, ce qui lui rappela l’histoire de Charles Dickens sur les trois fantômes de Noël venant visiter une maison qui n’était pas si différente du Manoir de June.
Elle avait déjà songé à l’endroit où elle installerait le sapin et à la façon de décorer la rampe d’escalier avec la guirlande. Bien sûr, cela voulait dire qu’il fallait qu’elle aille acheter toutes ces choses. Et lorsque