Deux flics en uniforme interdisent l’entrée de l’immeuble, deux autres dressent un périmètre de sécurité autour duquel un groupe de badauds se forme déjà.
Le capitaine Luc Rochefort et son adjointe, la sergente Emma Liévin, franchissent cette barrière virtuelle, entourés d’autres policiers qui les conduisent au troisième étage. Les services scientifiques sont en pleine activité dans le petit appartement.
Un salon avec cuisine américaine, une chambre, une salle de bains, le tout meublé de façon très design. Le corps de la victime est allongé sur le dos, à même le plancher, au milieu du salon. Il s’agit d’une jolie fille – 20, 22 ans – châtain, très mince, style mannequin à la limite de l’anorexie. On pourrait croire qu’elle dort tant sa position est naturelle.
– Vous avez terminé vos relevés ? demande Rochefort à un type masqué vêtu d’une combinaison blanche.
– Presque. Restent les empreintes dans l’appartement, mais pour elle c’est bon ! On peut l’envoyer chez le légiste pour se faire charcuter. Malgré ses vingt-cinq ans de métier, le capitaine est toujours choqué par les propos des médecins lorsqu’ils parlent des victimes. Pour eux, on pourrait croire qu’il s’agit de morceaux de viande non comestibles.
– Vous m’en dites davantage ?
Un agent de la crim’ ouvre un petit carnet qu’il lit à l’intention du capitaine.
– Elle s’appelle Noémie Marcellin. 22 ans. Elle est la locataire de l’appartement depuis deux ans. Elle est morte par strangulation hier en fin d’après-midi, entre 16 et 20 heures d’après les premières constatations.
En écoutant ce résumé, Rochefort s’est accroupi près du cadavre. Il observe le visage de Noémie, son cou où demeurent les traces rouges des doigts qui l’ont étranglée.
– Pas de viol ou de tentative de viol ? Pas de sévices sexuels ? Cette fois c’est l’homme en blanc qui hoche négativement la tête :
– Rien de tout ça. Aucune marque de violence, du moins à première vue. Il faudra un examen plus approfondi pour…
– Je sais, je sais, le coupe le policier