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Pour te sauver et nous tous aussi Tome 2
Pour te sauver et nous tous aussi Tome 2
Pour te sauver et nous tous aussi Tome 2
Livre électronique366 pages3 heures

Pour te sauver et nous tous aussi Tome 2

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À propos de ce livre électronique

Agéna a enfin retrouvé la mémoire. Cependant, c’est souvent dans la souffrance que l’on découvre la vérité et il faut en assumer les conséquences… aussi graves soient-elles.
Une menace omniprésente plane continuellement au-dessus de leurs têtes. Que feriez-vous si quelqu’un ayant sans cesse un coup d’avance sur vous souhaitait ardemment votre mort ?
Agéna, Mike et Mioria, eux, en ont plus qu’assez et veulent anéantir cet ennemi une bonne fois pour toutes. Pour ce faire, une équipe complètement inattendue se formera lorsqu’ils demanderont l’aide de Mérak, leur pire ennemi. Mais, il y a un adage qui dit : « L’ennemi de ton ennemi est ton ami », non ?
Ils feront également la rencontre de nombreux alliés comme Simon Côté, un jeune auteur québécois à succès qui se verra littéralement dans l’obligation de se joindre à eux malgré lui.
Un affrontement sans merci débutera sous peu et Agéna ignore encore à quel point il lui en coûtera cher.
Très cher…
Pourront-ils en sortir vainqueurs ? Pourront-ils se sauver ?
LangueFrançais
Date de sortie30 mars 2022
ISBN9782897756178
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    Pour te sauver et nous tous aussi Tome 2 - Mylène Schanck

    1

    Simon Côté

    L’inspiration commence l’œuvre;  la volonté l’achève

    Eugène Marbeau

    Les remarques et pensées (1901)

    8 mars 2019

    Simon Côté était confortablement installé sur le petit siège de cuir noir près des grandes fenêtres cathédrales laissant passer la lumière du jour. Il avait beau regarder autour de lui, ce vendredi matin, à l’heure de l’ouverture, il n’y avait pas beaucoup de vie dans le Van Houtte de la rue Saint-Paul dans le Vieux-Port.

    Simon aimait cela comme ça. Il y venait souvent pour y retrouver la paix dont il avait besoin pour écrire. Son café fumant d’une main, son croissant noisette-amande de l’autre et son ordinateur portable sur les genoux, il respira un bon coup.

    Parfois, le calme qui régnait dans cet endroit arrivait à l’inspirer. Le mélange de blanc et de brun sur les murs ainsi que sur les tables rondes et les chaises s’harmonisaient parfaitement. Cependant, Simon préférait s’installer sur les bancs de cuir, car il pouvait y voir l’endroit en entier en plus d’être près de ces beaux puits de lumière naturelle. Il pouvait également bien y voir le mur d’accent jaune. Il lui plaisait bien, ce mur. Il se disait que c’était de l’énergie pure qui allait le réveiller. Bref, il se sentait étrangement mieux dans cet endroit pour écrire que chez lui.

    Comme tout bon écrivain, alors qu’il cherchait une nouvelle idée pour son prochain roman en fixant le monde extérieur recouvert d’une fine couche de neige, il se perdit dans ses pensées.

    *

    Simon venait d’une famille plutôt ordinaire. Ses parents, Lise et Marc, s’étaient rencontrés lors d’une fête foraine où ils rejoignaient des amis qu’ils avaient en commun. Cela n’avait pas été bien long avant qu’ils n’officialisent leur relation et fondent leur famille. Simon était né un jour de décembre 1989 et, en juin 1992, sa petite sœur, Anne, était venue le rejoindre.

    Pour subvenir aux besoins de sa famille, son père travaillait beaucoup, alors sa mère les élevait souvent seule et c’était un défi bien complexe puisque Simon était un garçon quelque peu hyperactif qui ne laissait jamais sa place. Malheureusement, comme bien des couples au Québec, ses parents avaient divorcé alors qu’il était encore bien jeune.

    Heureusement, la séparation ne les avait pas beaucoup atteints. Du moins, c’était ce que tout le monde pensait. En fait, Simon avait découvert un type de solitude qui ne lui plaisait pas. Pour s’en départir, il cherchait l’attention de tous en faisant de petits coups majoritairement rigolos. Sa mère était souvent épuisée et dépassée par son attitude. Son père, lui, faisait de son mieux pour l’encadrer adéquatement.

    En vieillissant, Simon s’était trouvé une passion qui lui permettait de fuir son quotidien dans un monde plaisant, dans son imaginaire, et d’oublier sa solitude : l’écriture!

    Il écrivait tout ce qui lui plaisait, mais ce qui revenait le plus, dans son calepin de notes, c’était les histoires et les personnages fantastiques. Cette échappatoire lui avait été utile, plusieurs années, jusqu’à ce qu’il arrive au secondaire et qu’il rencontre ses premiers vrais amis.

    Vince Gauthier avait complètement changé sa vie. Ils étaient l’opposé l’un de l’autre, mais c’était pour cela que leur amitié fonctionnait si bien.

    Simon n’était pas très grand. Il mesurait environ cinq pieds sept, il avait les cheveux châtain clair et il était très svelte. Vince, lui, était très grand, très costaud et très foncé. Il était assez imposant, à première vue, mais c’était un gros ourson très comique. Il avait toujours la phrase parfaite pour faire rire tout le monde, son ami y compris.

    Simon était donc toujours chez lui et les parents de ce dernier étaient comme sa deuxième famille.

    Ils faisaient les cent coups ensemble mais, comme ils avaient tous les deux de grand cœur, ils souhaitaient aussi aider les gens autour d’eux. Vince avait décidé de faire du bénévolat pour les personnes âgées, mais Simon avait plutôt choisi d’aider les demoiselles en ‘’détresse’’.

    Il faut dire qu’il était très charmant et très charmeur. Il savait quoi dire aux femmes pour les conquérir et les ramener chez lui, dans son lit. Toutefois, souvent, il les ramenait chez lui pour les aider réellement : elles avaient trop bu, personne ne pouvait venir les chercher, elles avaient oublié leurs clés. Ça fonctionnait souvent bien plus pour lui de cette manière puisqu’il leur montrait qu’il était une bonne personne.

    Malheureusement, de temps à autre, ses idées n’étaient pas toujours brillantes et héroïques; surtout lorsqu’il les accomplissait sans son acolyte et que ça ne concernait pas les filles. Il avait déjà volé des voitures, avec une connaissance, uniquement pour rire et il en avait aidé une autre en allant livrer un sac de drogue à un nouveau client.

    La police l’avait arrêté une fois de plus, pour ses expériences de jeunesse un peu déviantes, et, puisqu’il avait bientôt 18 ans, le policier lui avait dit que, s’il faisait encore une autre bêtise, il allait être incarcéré.

    Perturbé, Simon avait décidé que c’en était assez, qu’il devait se concentrer sur ses bonnes amitiés et sur d’autres passions…

    Sa passion laissée derrière : l’écriture!

    Il s’était acheté son premier ordinateur grâce à ses économies et, avec toutes ses petites notes écrites à travers les années, il avait réussi à écrire une trilogie complète : Les chroniques des Alfes lumineux.

    *

    Cette trilogie avait complètement changé sa nouvelle vie! Déjà, au Québec, il était difficile d’obtenir une reconnaissance en tant qu’écrivain. Il avait non seulement obtenu cette reconnaissance, mais bien plus que cela : ses trois œuvres étaient devenues des livres à succès en quelques jours de parution seulement.

    Vince et ses parents lui avaient organisé une surprise digne de ce nom qui s’était étendue sur plus d’une semaine. Cela avait été les jours les plus festifs de sa vie. Il en gardait un excellent souvenir puisqu’ils lui avaient permis de revoir des amis qu’il avait perdus de vue depuis déjà un bon moment et de rencontrer plusieurs gentilles demoiselles bien à son goût.

    Les mois s’étaient écoulés et son éditeur lui avait fait comprendre qu’en signant un contrat de longue durée avec lui, il n’aurait plus besoin de travailler, qu’il pourrait vivre de ses idées à condition d’écrire une nouvelle histoire chaque année.

    La popularité l’avait rendu ivre de joie et il avait quitté son emploi chez Postes Canada, qu’il occupait depuis environ cinq ans, sans réfléchir vraiment aux répercussions possibles.

    Un réalisateur l’avait même approché, dernièrement, pour acheter les droits de ses romans afin de créer le scénario d’une série en partenariat avec Netflix.

    Tout au début de l’année, avec cet argent en abondance, il s’était acheté un condo sur la rue Drummond dans le Vieux-Port de Montréal. Le quatorzième étage lui donnait une vue spectaculaire sur les attraits touristiques de cette région et sur l’eau du fleuve. Avec une chambre et une salle de bain, des pièces aménagées d’une décoration épurée et blanche, une terrasse sur le toit de l’immeuble lui permettant d’organiser les fêtes qu’il avait toujours voulu faire avec ses amis et sa famille, il s’était payé ce petit coin de paradis pour un peu plus d’un demi-million de dollars.

    La vie était belle, quoi!

    *

    Pourtant, depuis qu’il avait écrit ses trois chroniques à succès, Simon avait bien de la difficulté à retrouver l’inspiration comme le voulait sa maison d’édition.

    C’était comme si, après avoir inventé l’idée du siècle, plus rien ne voulait lui sortir de la tête. Comme si la première fois avait été un coup de chance. La magie de ses alfes l’avait aidé peut-être? L’inspiration lui venait quelquefois, tard le soir, mais, comme il se le disait souvent, l’inspiration commence l’œuvre, la volonté l’achève et c’était peut-être ça qui lui manquait en ce moment : cette volonté essentielle. Il préférait bien mieux s'amuser avec Vince ou fréquenter sa nouvelle flamme, Natacha.

    Malgré cette envie forte de procrastiner, c’était pour cette raison que, chaque matin, à 7h tapante, il se rendait dans son café préféré afin de travailler sur sa prochaine réussite. Habituellement, il prenait sa bicyclette, ce qui lui faisait une petite escapade de onze minutes mais, aujourd’hui, il ne savait pas pourquoi, il sentait que ce serait une journée spéciale, alors il avait préféré marcher même si 15 minutes s’étaient rajoutées à son itinéraire.

    Pour l’instant, cette matinée, comme les autres des jours précédents, n’était pas très concluante...

    Alors qu’il se disait qu’il devrait peut-être rentrer chez lui au lieu de perdre son temps ici, il vit une jeune femme entrer dans le café d’un pas décidé.

    Elle était magnifique!

    De toutes les filles qu’il avait draguées ou ‘’sauvées’’ dans sa vie, c’était bien la plus sublime d’entre toutes. En fait, en une seule seconde, elle avait réussi à lui faire oublier la belle Natacha.

    Pourtant, elle était habillée simplement. Son petit manteau de printemps brun en suède, légèrement entrouvert, laissait paraître un chandail de dentelle blanc et le tout se terminait par des jeans bleus traditionnels.

    Ce qui le subjuguait vraiment était la finesse de ses traits. Ses longs cheveux blonds lui tombaient parfaitement au bas du dos et ses yeux d’un bleu éclatant semblaient hypnotiser tout le monde qui osait la regarder. En entrant, elle l’avait fixé et lui avait fait un petit sourire poli. On aurait dit un ange. Simon avait cru mourir tellement cette petite parcelle de dents l’avait touché, renversé même.

    Cette jeune femme s’installa à l’autre bout de la pièce, près du mur jaune qu’il appréciait tellement, ce qui rendait le portrait encore plus agréable à observer.

    Étrangement, elle n’alla rien commander, mais elle s’assit directement devant lui afin de pouvoir bien continuer à l’observer. Du  moins, c’était l’impression que cela lui donnait.

    Pourquoi le fixait-elle de la sorte? Cet échange de regards lui donnait l’impression qu’elle le connaissait et qu’elle n’osait pas venir le déranger ou bien qu’elle le trouvait, elle aussi, de son goût, mais qu’elle était un peu trop gênée pour venir à sa rencontre.

    Plus les secondes avançaient et plus elle semblait en réflexion, angoissée.

    Se demandait-elle si elle devait prendre son courage à deux mains et venir lui parler?

    Pour sa part, c’était exactement ce qu’il essayait de faire. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu un sentiment de ce genre pour une fille et il avait bien envie de l’avoir dans sa vie quitte à devoir arrêter sa relation avec Natacha. Même s’il ne savait rien d’elle, il était certain que c’était elle qu’il attendait depuis si longtemps.

    Il voulait plus que tout se lever d’un bond et aller lui proposer de payer ses consommations, mais sa beauté l’intimidait. Il n’arrivait pas à s’y faire. Alors qu’il se dit qu’il devait arrêter de faire l’imbécile avant de perdre sa chance à jamais, qu’il se leva légèrement, la jeune femme fit la même chose et prit les devants. Cela le rendit un peu confus et il s’assit de nouveau, attendant son interlocutrice.

    Intérieurement, il se maudit lorsqu’il réalisa qu’elle était quand même bien plus grande que lui. Pourquoi mesurait-il uniquement cinq pieds sept aussi? Beaucoup de filles intéressantes étaient plus grandes que lui, mais tous ceux qui le connaissaient un peu savaient que ce n’était pas ce détail qui allait l’empêcher de quoi que ce soit.

    Il se ressaisit, sourit avec son plus beau sourire et, dès qu’elle fut assez près, il se lança :

    — Salut! Moi, c’est Simon Côté, l’écrivain, et toi, t’es…?

    — Simon, si tu quittes pas les lieux maintenant, y a un homme qui va rentrer ici, dans quelques minutes, pis y fera croire qui voulait voler le café, la nourriture, l’argent, tout, mais y sera vraiment venu pour te tuer. Si tu restes, tu vas mourir, tué par balles.

    Simon rit légèrement, abasourdi par les propos insensés de la jeune femme qu’il pensait être son âme sœur quelques secondes plus tôt.

    — Pardon? Ça fait longtemps que j’ai pas cruisé, c’est vrai, mais c’est un peu du n’importe quoi ton affaire, là. On peut pas recommencer normalement? J’te laisse une chance, OK?

    Elle soupira et roula des yeux.

    — Simon! On a pas l’temps de jaser. T’es en danger, j’te dis! Y va arriver bientôt. On doit partir maintenant! lui cria-t-elle pratiquement en regardant sa montre.

    — Attends… T’es sérieuse en plus? demanda-t-il un peu apeuré.

    — Bien sûr que oui! Allez, viens!

    — Non! Tu dis n’importe quoi! Qui voudrait ben me tuer, voyons donc?

    — C’est un homme qui travaille pour mon père. Y a plein de personnes qui travaillent pour mon père. Si c’est pas lui, ça sera un autre, fack grouille-toi.

    — Ton père? Pourquoi ton père veut me tuer? J’capote! Chuis en plein rêve. C’est ça! J’dors! Je l’savais que t’étais trop belle pour être vraie aussi.

    La blondinette le frappa fortement sur l’épaule.

    — AOUTCH! C’est quoi ton problème? T’es Hercule ou quoi?

    — Tu vois ben que tu dors pas!

    Elle regardait sans arrêt à l’extérieur comme si un mort-vivant allait s’introduire dans la pièce d’ici une minute.

    — C’est du niaisage tout c’que tu dis! C’est quoi? Ton père est jaloux de mes histoires? C’est un fan fou?

    — Ahhh! T’es ben chiant! Je l’savais que tu me ferais du trouble. Je l’avais dit à Mike, mais y m’a dit que tout irait bien, dit-elle un peu pour elle-même. Je pensais que mes pouvoirs fonctionneraient sur toi en te regardant me fixer comme un con, mais fallait ben que tu sois immunisé à mon don. Marde!

    Simon ne comprenait plus rien.

    Mike? Qui était-ce celui-là encore? Un don? Quelle était cette histoire de malade? Elle l’avait même traité de con! Non, mais! Elle se prenait pour qui, cette disjonctée sexy?

    — Écoute, je t’suivrai nulle part. T’es malade! T’as besoin d’aide. J’connais plein de numéros de bons professionnels si tu veux...

    Au même instant, la porte principale du café s’ouvrit et, malgré lui, il se figea de peur. La jeune femme se jeta sur lui afin qu’ils se cachent sous la table.

    Un homme, début quarantaine, les cheveux mi-longs et horriblement décolorés, légèrement ventru et habillé tout de noir, entra avec un air de fou dans le regard. Il semblait très anxieux et à la recherche de quelqu’un, à la recherche de sa victime.

    Simon déglutit alors qu’il pensa que, si cette fille disait vrai, celui qu’il cherchait, c’était lui! LUI! L’idiot recroquevillé sous la table en plus d’être derrière une fille. Quel lâche, il faisait! 

    Le quadragénaire sortit vivement son arme, la sueur dégoulinant de son front malgré le froid de la journée.

    Sans le vouloir, Simon laissa tomber un petit cri d’effroi et, sans problème, l’homme les retrouva cachés sous la table. Alors qu’ils comprirent qu’il allait tirer dans leur direction, ils se lancèrent chacun de leur côté pour s’éloigner du projectile.

    Heureusement, la première balle atteignit le mur derrière lui. Les cris de la caissière se firent entendre et elle plongea sous son comptoir afin de se protéger.

    Cet homme n’était manifestement pas un tueur professionnel. Il semblait même un peu surpris que Simon soit au courant de sa visite et qu’il ne soit pas seul.

    Alors que l’homme s’apprêtait à tirer une nouvelle fois, en touchant probablement sa cible, cette fois-ci, quelque chose d’étrange se produisit, quelque chose d’assez inexplicable même.

    Une lumière aveuglante sortit des mains de la jeune femme, ce qui propulsa l’homme sur les barreaux bruns servant à diviser le coin achat du coin repas. L’impact fut si puissant qu’ils purent entendre un craquement sonore. Certains barreaux brisèrent sous l’impact et le miroir, accroché au mur jaune, tomba violemment sur l’homme. Ce dernier semblait inerte, comme mort.

    Un peu sous le choc, Simon demanda, innocemment :

    — Y est mort?

    — Non. Je l’ai juste ben assommé et amoché. Y faut pas traîner ici! La caissière doit déjà avoir appelé le 9-1-1.

    — Ouais… Toi pis ta lumière étincelante, vous l’avez mis KO…

    — C’est ça! On peut dire ça comme ça! Allez, viens maintenant et oublie pas ton ordinateur! On va en avoir besoin.

    Sans perdre une seconde de plus, elle partit à la course sans même regarder derrière elle pour s’assurer que Simon la suivait.

    — J’rêve pas, chuis réveillé, j’rêve pas! se répéta-t-il plusieurs fois, un peu pour se convaincre qu’il n’était pas cinglé.

    Il regarda encore quelques secondes son agresseur sans comprendre ce qui lui arrivait. Honnêtement, il se croyait complètement déconnecté de la réalité comme s’il avait consommé une drogue dure.

    Au moment où le potentiel meurtrier émit un grognement de douleur, Simon revint sur Terre, empoigna rapidement son ordinateur portable, le rangea dans son sac et partit à la course.

    Il essaya de rattraper la jeune femme, mais elle courait vite et avait pris bien de l’avance sur la rue Saint-Paul alors, de toutes ses forces, il cria :

    — Hey! Attends-moi! Tu vas où d’même?

    La sprinteuse s’arrêta brusquement, ce qui fit sursauter Simon, et il fit de même. Elle lui dit, très sérieusement :

    — Écoute-moi ben. J’m’appelle Agéna. Chuis là pour t’aider. Si tu veux vivre, suis-moi parce que, sans moi, t’es pas mieux que mort. Tu comprends-tu ça?

    Il lui fit signe que oui et, sans attendre plus longtemps, elle se remit à courir. Rapidement, elle rejoignit une Mitsubishi RVR grise qui l’attendait au coin de la rue à sens unique, la rue Saint-Éloi. Au volant, il y avait un homme assez séduisant aux cheveux courts, mais légèrement bouclés lui donnant tout un charme.

    C’est qui, c’te gars-là? Mike, j’présume, se demanda Simon, déjà un peu jaloux.

    Il aurait bien dû s’en douter. Une femme aussi charmante était déjà prise. Une femme aussi charmante, mais folle ayant des super-pouvoirs et ayant un père qui voulait sa mort.

    Dans quoi venait-il de s’embarquer au juste?

    Regardant une dernière fois derrière lui, il vit, au loin, l’homme en noir sortir du café en boitant. Il semblait très mal en point, mais cherchait quand même sa proie… Sa proie, c’était lui!

    Alors qu’on entendait les sirènes au loin, le semblant de criminel prit panique et partit à la course du mieux qu’il le put vers la Place Royale. Ce fut en vain, car la police l’encercla et il

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