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Je m'appelle Simon: Roman
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Je m'appelle Simon: Roman
Livre électronique208 pages3 heures

Je m'appelle Simon: Roman

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À propos de ce livre électronique

A la veille de la sortie de prison de Georges Tessier, incarcéré depuis vingt-quatre ans, Joséphine, sa fille de 30 ans enceinte de quelques mois, disparaît mystérieusement. C’est le début d’une enquête policière mais aussi l’effondrement de toute la famille, sa mère Sara, son frère Sébastien et son compagnon Eliot. Simon, le cousin et complice de la petite enfance de Joséphine, va également connaître les moments les plus périlleux de sa vie. Une intrigue de famille, pesante et sans artifices dont le dénouement bouscule les repères habituels. Le personnage de Simon n’est ni aimable ni détestable, il est hors des standards classiques, en marge de la société, dans une solitude et un horizon sans issue.
LangueFrançais
Date de sortie19 sept. 2017
ISBN9782312054971
Je m'appelle Simon: Roman

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    Aperçu du livre

    Je m'appelle Simon - Patrick Daspremont

    Marie-B.

    Avant-propos

    Ce roman nous mène à suivre la solitude et la tristesse d’un homme pour qui la vie s’est chargée de trancher les marges qui rendent encore l’existence supportable. Souvent je pense à tous ces gens, ceux qu’on ne remarque pas, qui passent leur chemin dans l’indifférence générale, sans rien dire ni rien attendre, et surtout sans rien demander à personne. Pourtant ils sont là. Le temps s’engouffre dans leur vie, et y fige cette petite misère ordinaire qui leur colle définitivement à la peau. Oui, bien souvent, confortablement installé au volant de ma voiture ou derrière les vitres d’un café, j’observe ces personnes d’un autre monde, d’un autre temps, d’une autre exigence. Comprendre leurs secrets m’attriste et pourtant je m’y efforce. Je suis frappé par mon impuissance à apporter un peu de couleurs aux décors de leurs misérables existences. Trop souvent je me limite à ressentir de la compassion, maigre participation à accompagner ces errances.

    Ce livre leur est modestement dédié, afin que toutes ces personnes sachent qu’elles ne sont pas aussi seules qu’elles pourraient le croire !

    Chapitre 1

    Avril 2012. Quelque part en France

    « Je m’appelle Simon ! »

    C’était ce qu’il tentait vainement d’articuler malgré des efforts surhumains doublés d’une extrême concentration mentale. Mais dans sa bouche les mots ne parvenaient pas à se former. Ses lèvres demeuraient figées et une inquiétante crispation de ses mâchoires lui interdisait le moindre mouvement de la langue. Il ne pouvait plus rien faire ; même simplement espérer paraissait illusoire. De toute façon, au plus profond de sa gorge aucun son ne parvenait à prendre vie et malheureusement cela semblait bien être définitif.

    Le silence qui vibrait dans le froid de sa nuit le ceinturait désormais telle une mortelle étreinte, comme cloué au pilori pour cet inconcevable sacrifice que probablement personne ne comprendrait jamais. Il emporterait donc avec lui, c’était sûr maintenant, les raisons de cette indifférence qu’il nourrissait pour l’humanité entière, en particulier cette rancune pour l’individu qu’avait été cet homme détesté depuis toujours. Cela avait été certainement présomptueux de sa part d’aller au bout de son entêtement, mais au moins il savait qu’il partirait fier de lui tels ces héros anonymes, fantômes oubliés qui vont clopinant en désordre sur les chemins de retour d’un front aussi lointain que symbolique. Oui, il ferait partie de ces écorchés misérables et mystiques à la fois, drapés tout comme eux des derniers oripeaux de son incommensurable supplice.

    La vie l’avait mené à tant de détestations que plus rien pour lui n’avait désormais de réelle importance, pourtant, comme par défi pour lui-même, afin de rassurer peut-être l’ego de sa survivance, il s’efforçait encore et encore de gémir mentalement :

    « Je m’appelle Simon Leguenec, oui, je suis Simon Leguenec ».

    Il était à bout de forces et, une fois encore, rien ne passa le seuil de son esprit. En son for intérieur, il ne comprenait pas vraiment ce qui lui était réellement arrivé. Dans son errance, il ne cessait de s’interroger. Pourtant cela ne lui semblait pas si difficile de simplement dire : « Simon Leguenec ».

    L’ivresse de sa rancœur à l’encontre de son propre corps refusant obstinément de lui obéir le rendait fou de rage. Il n’arrivait à rien, et plus il s’interrogeait, plus il se disait qu’il n’y parviendrait jamais plus. C’était simplement effrayant.

    L’obscurité dans laquelle il pataugeait était insondable, et elle suffisait à elle seule à justifier de son immense désarroi. Pour quelle mystérieuse raison ne parvenait-il plus à prononcer son propre nom ? C’était à la fois incompréhensible et terriblement stressant. Une panique d’une horrible intensité l’avait désormais envahi. Il avait perdu pied et se sentait comme un bouchon de liège, balloté par des vagues menaçantes déferlant sur une grève aussi sombre que secrète. Les contours de son misérable esprit demeureraient submergés pour toujours, et son âme moribonde dérivait sur une onde dénuée d’horizon. C’était insupportable et réellement cauchemardesque. Par moments, un improbable ressac estompait ses pires frayeurs, aussitôt remis en question par de nouveaux assauts qu’il redoutait d’être possiblement fatals. Afin de ne pas sombrer définitivement, il se raccrochait désespérément aux moindres bruits encore familiers qui parvenaient jusqu’à lui ; celui lointain et entêtant du bip régulier d’une alarme, l’impact de gouttes qui tombaient avec une régularité obsédante tout près de sa tête, et puis les battements de son propre cœur résonnant sourdement au fond de ses tympans ; tout cela le rassurait, mais si peu.

    Depuis combien de temps était-il là à attendre ? Il n’en avait pas la moindre idée, d’ailleurs il ne savait même pas où il se trouvait précisément. Il lui semblait être en position allongée, mais il n’en était même pas certain. Il ne sentait plus le poids de son corps, exactement comme s’il n’en avait plus, comme s’il n’était désormais qu’un voile de brume dans lequel il errait sans le moindre contrôle de sa destination. Prisonnier à jamais d’un monde virtuel, inconsistant et vide de toute certitude. Depuis qu’il lui semblait avoir repris conscience et que cette inexplicable situation s’imposait à ses questionnements, Simon n’avait de cesse de déployer d’infinis efforts, tentant en cela de se remémorer un détail qui aurait pu resituer le contexte dans lequel il se trouvait. Mais rien ne prenait forme dans sa mémoire. C’était le black-out. Des ténèbres insondables, aussi épaisses qu’une lave bitumeuse, poissaient sa vision tout autant que son entendement. Un chaos total. Alors, pour lui-même, il s’imposait de répéter mentalement, comme on ânonnerait un numéro de téléphone afin de ne pas l’oublier : « Je m’appelle Simon, Simon Leguenec ! »

    Personne ne lui répondait bien sûr. C’était horriblement inquiétant. Il était seul au monde à barboter dans cet univers absolument dénué de la plus ténue des certitudes, dépourvu de la moindre aspérité à laquelle se raccrocher, exception faite de la toute dernière de ses facultés encore fonctionnelle : celle de l’ouïe. Oui, Simon entendait parfaitement bien tout ce qui se passait autour de lui. Alors qu’il s’étonnait de l’acuité auditive étrangement décuplée dont il était soudainement doté, il perçut très distinctement le souffle que produisait l’air qui pénétrait ses narines. Et soudain, des bavardages de personnes inconnues qui échangeaient des propos le concernant semblait-il. C’était très étrange, car les conversations, qu’il distinguait désormais parfaitement, lui semblaient lointaines sans l’être vraiment. Par moments, ces personnes paraissaient être, juste à côté de lui et soudainement, elles discutaient au bout d’un long corridor. Enfin pour le reste, rien. Absolument rien ne fonctionnait normalement. C’était un cauchemar qu’il vivait éveillé sans parvenir à refaire vraiment surface. Pour la millième fois peut-être, il se hasarda, le cœur en miettes : « Je m’appelle Simon, Simon Leguenec ».

    Avril 2015, Ile de la Jatte. 21 h 22

    Alors que je dînais Au Petit Poucet sur l’île de la Jatte avec un ami très cher, je lui fis part d’une extraordinaire histoire que me rappelait l’endroit où nous nous trouvions. En m’écoutant, mon ami, bouleversé, jugea que cela ferait un très bon sujet pour mon prochain roman. Comme il insistait pour en savoir plus, j’entrepris donc de lui narrer l’insolite histoire de Simon Leguenec.

    – Si je les connaissais ? Mais bien sûr, même très bien. Je les connaissais depuis de nombreuses années, nous allions à l’école ensemble, c’est dire. À cette époque-là, mes parents habitaient Boulevard National. Ceux de Sébastien et Joséphine avaient une petite maison avec jardin rue Pereire, et Simon, leur cousin logeait avec sa mère, au troisième étage d’un HLM de l’Avenue du Maréchal De Lattre de Tassigny. Nous étions tous des mômes et naturellement nous étions scolarisés dans les écoles, collèges puis lycées du coin.

    Il est question de Rueil Malmaison, cette ville de la proche banlieue de l’ouest parisien.

    C’est au collège, et ensuite au lycée que nous nous sommes vraiment côtoyés. Eliot, fils unique d’un militaire de carrière, dont la mère était décédée bien trop tôt suite à une longue maladie, vivait à l’époque chez ses grands-parents paternels, dans une très belle maison bourgeoise de la rue Danton. Eliot et Sébastien, le frère aîné de Joséphine, étaient très amis ; ils étaient toujours fourrés ensemble et en grandissant, ils continuèrent à se voir régulièrement. Etant un peu plus jeune qu’eux, j’étais le plus souvent avec Joséphine et Simon, même si fréquemment ces deux-là s’arrangeaient pour me mettre à l’écart ce qui, je dois bien le reconnaître aujourd’hui, me vexait terriblement. C’était en 1992. Tous les trois venions d’entrer au collège et étions dans la même classe. Même si eux deux étaient cousin et cousine, et bien que secrètement la belle Joséphine enflammât malicieusement de ses regards en biais et de ses sourires dissimulés le cœur d’adolescent qui battait dans ma poitrine, je devais me rendre à l’évidence, elle appréciait plus que la mienne la compagnie de son cousin Simon. Ils avaient, c’est sûr, des connivences qu’ils ne partageaient ni avec moi, ni avec personne d’autre d’ailleurs. Ils étaient inséparables, même le midi à la cantine, ils déjeunaient toujours ensemble. Chaque matin, Simon passait la chercher rue Pereire et la raccompagnait le soir avant de rentrer chez lui. Simon se comportait avec Joséphine comme un frère l’aurait fait avec sa petite sœur. Il la surprotégeait à tel point que toutes mes tentatives visant discrètement à séduire l’adorable Jo, comme nous l’appelions, petite fée aux bouclettes d’or et aux immenses yeux bleu azur, restèrent définitivement vaines. Le cousin faisait rempart, et la belle s’y réfugiait systématiquement avec un empressement malicieux qui désarmait mes plus courageuses approches. J’avais onze ans comme elle, et Simon qui avait redoublé sa 6ème en avait douze. Sébastien, que nous surnommions à cette époque Bouboule, il était déjà gras comme un moine, avec son copain Eliot étaient dans leur dix-septième année, donc tous les deux fréquentaient déjà le lycée Gustave Eiffel de Rueil Malmaison depuis deux ans.

    Nous n’étions alors que d’insouciants enfants, et si nos rêves n’avaient pour frontières que les grilles du collège, et les espoirs de partager quelques tendresses naissantes avec les jeunes filles ; les tempêtes de la vie ne nous atteignaient pas encore. Enfin, c’est ce que je croyais ; car il faut bien le dire, bon nombre des gamins de notre âge qui avaient fréquenté l’année précédente l’école élémentaire Les Trianons, se souvenaient d’une mystérieuse histoire qui, à l’époque, avait concerné Joséphine Tessier. Elle s’était absentée durant plusieurs semaines, puis, sans donner la moindre explication à ses camarades, elle avait repris sa place en classe. Notre institutrice, curieusement beaucoup plus attentionnée avec Jo qu’à l’accoutumée, avait clos les questionnements légitimes de toute la classe, en n’évoquant rien d’autre qu’une énigmatique maladie et, avait-elle ajouté tentant ainsi à rassurer la curiosité de tous :

    – Tout cela n’est désormais plus qu’un mauvais souvenir, n’est-ce pas Joséphine ?

    Celle-ci avait acquiescé sans ajouter quoi que ce soit et les mois passant, l’incident passa naturellement aux oubliettes. Les cours reprirent leur rythme habituel et plus personne jamais ne reparla de cette énigmatique maladie qui, durant quelques semaines, avait frappé la petite Joséphine. Néanmoins, j’ai conservé de cette fin d’octobre le souvenir d’avoir appris par des bavardages de cour de récréation que ce fut précisément à ce moment-là que les parents de Jo et de Sébastien s’étaient séparés. Quelques années plus tard, tandis que Jo et moi échangions en cachette nos premiers baisers d’adolescents, elle-même me le confirma sans que je lui aie demandé quoi que ce soit. Leur père était parti un beau matin, laissant à Madame Tessier la responsabilité d’élever ses deux enfants. Les années passèrent et Simon, qui s’affirma décidément n’être qu’un élève très moyen, quitta le cycle normal pour un Centre de Formation d’Apprentis en section préparation et réalisation d’ouvrages électriques. Il pouvait dès lors espérer un CAP, au mieux un brevet professionnel d’électricien. Toujours est-il qu’on le vit moins souvent et ce fut précisément son absence qui me donna tout loisir de me substituer à lui auprès de la belle Joséphine.

    Substituer n’est pas exactement le mot approprié car, si Joséphine avait choisi de tourner vers ma personne ses tendres attentions et m’accorder sa confiance, il n’en était pas de même pour sa mère. Madame Tessier, que Joséphine m’avait gentiment présentée un soir alors que je la raccompagnais jusqu’à l’entrée de son jardinet, s’était curieusement comportée à mon égard, de manière presque brutale. Elle avait bougonné un :

    – Bonsoir jeune homme ! glacial, suivi d’une phrase sèche sous un regard sans complaisance.

    – Ma fille n’a pas besoin qu’on lui tienne la main pour rentrer après ses cours !

    J’en étais resté abasourdi. À la suite de cette réaction incompréhensible, que Jo tenta avec difficulté de m’expliquer, nous prîmes l’habitude de nous séparer quelques rues avant d’arriver à son domicile.

    Par la suite, au lycée notre gentille amourette se fana, probablement par manque de maturité et d’intérêts partagés, d’autant que je consacrai presque tout mon temps libre au football. Jo avait beaucoup de charme et ne laissait personne indifférent. Elle était très sollicitée et aimait plaire. Nous nous sommes finalement perdus de vue après le Bac.

    Vendredi 18 avril 1980

    Avril 1980, Rueil-Malmaison. 05 h 26

    Simon naquit prématurément ; il avait un frère jumeau, décédé au moment de la délivrance. Il faut dire que sa mère, la pauvre Claudine comme tout le monde avait pris l’habitude de l’appeler, avait ni une santé à toute épreuve, ni une hygiène de vie au-delà de tout soupçon, ni un bon job et donc pas non plus de gros moyens. Elle était connue pour être légèrement handicapée mentale et pour clore le tout, elle ne semblait pas se souvenir de qui l’avait engrossée, comme il était habituel de dire ces choses-là dans sa famille. Elle devait bien savoir qui était le père de Simon, mais elle avait tellement peur des remontrances de sa sœur qu’elle préférait passer ceci sous sa dinguerie.

    De son coté, Simon n’avait jamais souffert des problèmes de sa mère, du moins durant son enfance, car il ne s’en rendait pas vraiment compte. C’est une fois adolescent qu’il découvrit petit à petit que les gens se moquaient, et que parfois ça riait dans le dos de sa mère lorsqu’elle l’accompagnait à l’école. Simon ne voyait pas de folie en elle, un peu de bizarrerie et ils en riaient souvent ensemble. C’est en grandissant que tout devint clair, parce que lui comprenait mieux, et que sa mère délirait de plus en plus. C’était devenu impossible de le nier ; alors sa tante Sara, la sœur de Claudine, lui expliqua un jour que sa mère était malade et qu’on ne pouvait rien faire pour elle.

    ***

    Les deux sœurs Leguenec étaient les septième et huitième filles d’une famille de douze rejetons dont trois décédèrent avant l’âge de cinq ans. D’origine bretonne, les deux filles quittèrent la maisonnée pour la capitale afin d’y trouver par leurs propres moyens un emploi de bonne à tout faire, avec si possible une mansarde sous les toits. Il y avait bien des filières pour réceptionner ces jeunes filles à leur arrivée de province, mais c’était un monde de corruption et de vice que, même si ces horribles pratiques faisaient légion, elles n’étaient jamais parvenues jusqu’aux oreilles de la mère Leguenec. Quand bien même, elles étaient parties pour gagner leur vie, et accessoirement envoyer à la famille leurs économies. L’emploi qu’elles trouveraient importait peu en définitive, du moment qu’elles pouvaient se rendre chaque dimanche à la messe afin de laver leurs péchés les plus mortels de la semaine, comme on leur avait appris à le faire dans leur paroisse bretonnante. C’était la consigne. Le sujet sous-entendu leur était familier de longue date car cela aurait été un lieu commun de dénoncer que toutes les filles de cette famille avaient été déflorées par leur propre père de retour au bercail les soirs d’ivresse avancée. Voilà un individu qui prétendait, pour les avoir conçues, élevées et nourries, être le propriétaire de plein droit de ses filles et par là même, méritant en retour le droit de leur prendre, plus que n’importe quel jeune godelureau, leur hymen de jeune vierge sans avoir à se justifier de quoi que ce soit. C’était la Bretagne très profonde.

    Juillet 1972, à Nanterre

    Sara prit les choses en main dès leur arrivée à Paris. Elle avait une adresse en banlieue, à Nanterre, et n’avait aucune idée de l’endroit où était Nanterre, mais elle trouva. Sara était une fille très dégourdie, et puis elle devait s’occuper de sa sœur qui se serait noyée dans un demi-verre d’eau.

    Une vague cousine, que Sara ne connaissait pas encore, les aida durant les premières semaines. Elles durent la rembourser ensuite bien évidemment. Il n’y avait rien de gratuit même pour la famille. Elles firent alors mille métiers plus ou moins avouables, jusqu’au

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