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Obrazets II: « Les Maîtres du Monde »
Obrazets II: « Les Maîtres du Monde »
Obrazets II: « Les Maîtres du Monde »
Livre électronique181 pages2 heures

Obrazets II: « Les Maîtres du Monde »

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À propos de ce livre électronique

La folie des hommes et leur soif de pouvoir vont-elles ouvrir le dernier chapitre de l’humanité ? Vingt ans seulement avaient suffi pour faire basculer l’histoire de l’homme autonome et libre, telle qu’on pouvait encore la percevoir jusqu’en 2020, avant qu’une autorité mondiale impose son dictat sur la quasi-totalité du globe : le fameux Nouvel Ordre Mondial, qu’une oligarchie avait patiemment conçu et établi. Seules la Russie et la Chine résistaient encore aux assauts hégémoniques de cette dictature autoproclamée.
Les pollutions de l’eau et de l’air, l’exploitation massive et la destruction des ressources et des écosystèmes avaient malheureusement très largement appauvri les terres arables de la planête. Cette dévastation de la biodiversité était devenue l’une des plus graves atteintes à la survie sur terre, le réchauffement climatique n’ayant de plus cessé de croître. Par ses agissements, Homo Sapiens risquait rapidement d’être en voie d’extinction. Les experts les moins pessimistes estimaient cette probabilité aux alentours de 2080. Facteur encore plus inquiétant, une pandémie de cancers sévissait sur toute la planête dont le plus invasif concernait la fertilité. Depuis le début des années 2035, l’espèce humaine déclinait déjà de façon exponentielle.
Paradoxalement, l’espèce humaine n’étant plus en mesure de dégrader davantage son environnement, la nature reprenait doucement ses droits et de nouveaux espaces vierges apparaissaient. Très opportuniste, Homo-Futura s’y était rapidement installé. Était-ce l’avènement sur terre d’une nouvelle race d’êtres hyper-intelligents mettant à l’épreuve leur insoupçonnable résistance avant le grand départ, car ils avaient avant tout été conçus pour conquérir l’univers.
LangueFrançais
Date de sortie7 mai 2018
ISBN9782312058580
Obrazets II: « Les Maîtres du Monde »

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    Obrazets II - Patrick Daspremont

    cover.jpg

    Obrazets II

    Patrick Daspremont

    Obrazets II

    « Les Maîtres du Monde »

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur :

    Le singulier destin de Cyril Dumont

    © Les Éditions du Net. 2015

    Sketo / TAPAΣ

    © Les Éditions du Net. 2015

    Je m’appelle Simon

    © Les Éditions du Net. 2017

    Obrazets 53-8

    © Les Éditions du Net. 2017

    © Les Éditions du Net, 2018

    ISBN : 978-2-312-05858-0

    À Anne et Benoit, et puis à Nicole.

    Ils savent pourquoi.

    2024. Déborah

    Le jeudi 8 août 2024, Annushka Debrodevski arriva à Roissy-Charles-de-Gaulle par un vol direct en provenance de Moscou où elle vivait depuis maintenant seize ans avec son père. Mais Roissy n’était qu’une escale car elle avait une correspondance moins d’une heure plus tard à destination de Mulhouse. Elle dut tout de même presser le pas afin de ne pas la manquer. Heureusement, son bagage n’était constitué que d’une simple valise de cabine. Elle n’avait pas prévu de rester plus de deux jours à Büren. Ce jour-là, Annushka Debrodevski se rendait au manoir de Büren, manoir qu’elle avait habité durant toute son enfance. Büren est un petit village suisse au sud de Bâle, à quelques kilomètres de la frontière française. Au volant de sa voiture de location, elle devrait normalement être rendue à destination avant la fin de l’après-midi. Le lendemain aurait lieu la crémation de sa très chère Déborah, la cuisinière du manoir avec qui elle avait tellement joué et ri lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Annushka était très attachée à cette femme adorable, toute en simplicité et en bon sens. A l’annonce de sa disparition, Annushka s’était sentie très affectée, c’était une partie de son enfance qui s’enfuyait avec elle. Elle avait eu beaucoup de peine mais, en même temps, elle savait que c’était une délivrance, car Déborah était depuis deux ans en très grande dépendance.

    Et surtout ce soir, à Büren, il y aurait Paul et cela la remplissait de bonheur. Paul était son grand amour d’enfance. Bien qu’elle ne l’ait plus revu en dehors de quelques contacts sur Skype, elle n’avait pu l’oublier et elle espérait bien qu’il en était de même pour lui. Ils ne s’étaient effectivement pas revus depuis son départ pour Moscou seize ans plus tôt quand elle avait quitté le manoir si précipitamment. Seize ans déjà, mon Dieu, pensa Annushka, comme il a dû changer. Elle aussi avait changé, elle avait aujourd’hui vingt-trois ans, tout comme Paul, et était devenue une femme. Annushka avait conservé son petit air malicieux et ses fossettes lorsqu’elle souriait. Enfant, elle ressemblait véritablement à une poupée, jamais de mauvaise humeur et toujours très soignée dans sa tenue. Elle était restée très belle, avec sa longue chevelure brune naturellement ondulée qui tombait sur ses épaules, ses grands yeux vert d’eau dans lesquels une étincelle de surprise semblait luire en permanence, et aussi ce sourire éblouissant, découvrant deux rangées de dents magnifiques prêtes à mordre dans la vie ; elle était vraiment à croquer. Annushka ne passait jamais inaperçue, elle le savait mais n’en jouait pas.

    A son arrivée au manoir, elle eut un pincement au cœur, tant de souvenirs remontaient à sa mémoire où Petit Paul était présent à chaque instant, elle était si heureuse d’être là. Après avoir embrassé Léna et Emilie restées toutes les deux à l’attendre, Annushka déposa ses affaires dans sa chambre puis, n’y résistant plus, elle saisit son IPhone, trouva le numéro de Paul et effleura l’écran de son index manucuré. Son cœur s’accéléra lorsque la sonnerie tinta enfin à son oreille.

    – Paul ? C’est Annushka !

    – Annushka ! Comme je suis heureux de t’entendre, tu es déjà arrivée au manoir ?

    – Oui, et toi Paul, où es-tu ?

    – Je suis encore à Genève, mais je m’apprêtais à partir. Je serai à Büren dans moins de trois heures, il n’y a que deux cent cinquante kilomètres ! Tu veux que nous dînions ensemble ce soir ?

    – Je suis fatiguée, Paul, le voyage, tu sais ! Viens plutôt me retrouver ici, on grignotera quelque chose dans la cuisine. Ça te va, tu es d’accord ?

    – C’est parfait ! Alors à tout à l’heure ! Et ils raccrochèrent simultanément.

    Paul était en nage, sur les nerfs. Il y avait tant d’années qu’il ne l’avait pas vue, cela allait être un moment de grande tension. Il ne savait pas du tout où elle en était dans sa vie, sûrement pas mariée, elle le lui aurait dit, mais elle devait avoir un ami, oui vraisemblablement. En tous cas, ni l’un ni l’autre n’aurait manqué de se rendre ce jeudi à Büren pour la crémation de Déborah. Dans le passé, cette forte femme avait si souvent été complice de toutes leurs petites cachoteries. Ce jour-là, par son décès, cette chère Déborah était devenue le prétexte à leurs retrouvailles et, pour une dernière fois, elle serait leur servante dévouée. Eux qui n’avaient jamais osé faire dans l’autre sens le chemin qui les avait si longtemps séparés, voilà qu’enfin l’occasion se présentait.

    Oh là là, pensait Annushka impatiente, comment cela allait-il se passer ? En sortant de la douche, elle sauta dans un short en jean délavé et enfila sans même mettre de soutien-gorge un T-shirt blanc très large qu’elle noua au niveau de son nombril. Il faisait très chaud à Büren en ce début de mois d’août, et Annushka voulait plaire sans se préparer pour autant. Paul ne manquerait sûrement pas de remarquer la pointe de ses siens courir librement sous le coton immaculé. Elle avait relevé sa magnifique chevelure brune en un chignon improvisé dont quelques mèches rebelles tombaient sur ses épaules. Elle aussi était énervée et se surprit à déjà regarder sa montre toutes les dix minutes. Avant son arrivée au manoir, elle avait téléphoné à Léna, cette gentille personne qui avait pris la responsabilité de tenir le manoir en ordre depuis le départ à Moscou d’Irina. Pour aider Léna dans ses tâches ménagères, le Docteur Debrodevski avait accepté qu’elle garde Emilie auprès d’elle, celle-ci étant chargée depuis des années du nettoyage et de l’entretien. Elles étaient donc trois à œuvrer au manoir, et elles n’étaient pas trop, car cette ancienne seigneurie du XVIème siècle était une très vaste demeure, d’autant plus que Déborah, à soixante-treize ans, avait une petite santé depuis ces dernières années.

    Avant son arrivée au manoir, Annushka avait anticipé son affaire et avait demandé à Léna d’avoir la gentillesse de préparer un dîner froid pour deux personnes.

    Il faisait encore lourd lorsque Paul stationna sa voiture devant la tour du manoir, tour qui servait d’entrée et dans laquelle un large escalier de pierre en colimaçon desservait les deux étages de suites et de chambres avec chacune leur salle de bain. C’était une demeure de prestige. Annushka se trouvant à ce moment-là sur la terrasse de l’autre côté du manoir, perçut le son du moteur mais s’efforça de ne pas se lever pour aller l’accueillir. Elle ne voulait pas qu’il puisse penser qu’elle languissait dans l’attente de le voir arriver, aussi s’empressa-t-elle d’ouvrir une revue achetée à Roissy qui traînait sur la table basse du salon de jardin, et entreprit d’en tourner négligemment les pages sans réel intérêt. Le parc était splendide et très bien entretenu par deux jardiniers que le Docteur avait fait embaucher pour remplacer Oleg qui était reparti pour la Russie en même temps que lui avec sa fille et Irina la gouvernante. Les deux nouvelles recrues étaient des professionnels, cela se voyait, il y avait eu un vrai travail d’entretien, mais aussi des tailles de remise en forme de certains bosquets, toutes les plates-bandes étaient soignées et ornées de plantes vivaces parfaitement entretenues, les pelouses étaient régulièrement tondues et les allées de gravier fin désherbées et ratissées avec soin. Annushka ne s’attendait pas à autre chose. Elle était heureuse de retrouver les décors de son enfance dans l’état où elle les avait quittés seize ans plus tôt.

    Paul entra par la tour et traversa le long couloir qui menait à la cuisine où il pénétra sans frapper, la porte étant restée grande ouverte. Il avait le nœud au ventre et la respiration courte. Il savait que dans des circonstances comme celle-là, le plus simple était de faire vite, d’entrer directement dans le concret. Où était-elle ? Alors il l’appela :

    – Annushka !

    Mais bien qu’elle l’ait entendu, elle ne lui répondit pas. Elle aussi avait la gorge sèche, c’était une attitude de gamine, elle le savait, mais elle avait envie de jouer, que leurs retrouvailles soient une fête empreinte de jeu et de joie à la fois. Le fait de se retrouver au manoir avec Paul était tellement fabuleux, elle en avait rêvé tant de fois, et c’était aujourd’hui et maintenant, il lui suffisait de répondre : Oui Paul, je suis ici, sur la terrasse, et les seize ans qui les avaient séparés s’envoleraient en une fraction de seconde. C’est pour cela qu’elle restait silencieuse, elle voulait que ce soit lui qui la trouve. Elle l’entendit quitter la cuisine en direction des salons et du fumoir qui autrefois empestait le tabac des havanes. Elle ne bougea pas et eut même l’idée de se cacher. Mais elle demeura faussement plongée dans sa captivante lecture. De son côté, Paul tournait dans le manoir, découvrant des pièces somptueuses où il n’était jamais entré, le magnifique bureau du Docteur, la salle à manger et les salons, c’était incroyablement beau. Tout était resté meublé et donnait l’impression que le manoir était toujours habité, que le Docteur Debrodevski allait apparaître au détour d’un des corridors. Depuis la salle à manger, une large porte-fenêtre permettait de se rendre sur la terrasse face aux pelouses du parc. Paul appela Annushka une nouvelle fois et, n’obtenant toujours pas de réponse, ouvrit la porte-fenêtre et sortit.

    Elle était là, assise en travers sur un des quatre gros fauteuils de rotin encadrant une table basse où un verre d’orange pressée trônait au milieu de petites assiettes d’olives, de cacahuètes, de rondelles de saucisson et autres amuse-gueules. Sa tête était appuyée sur le coussin d’un des accoudoirs, ses deux jambes pendant par dessus l’autre.

    – Annushka ! répéta Paul en traversant la terrasse pour venir à elle, mais elle ne sembla pas l’entendre.

    Comme il arrivait derrière elle, il eut un moment de doute, peut-être n’était-ce pas Annushka ? Mais lorsqu’il fut à deux pas du fauteuil, elle sauta sur ses jambes et lui fit face telle une tigresse surprise dans sa sieste. Elle était extraordinairement belle, sa chevelure en désordre rappelait la crinière d’un grand fauve dont il est recommandé de ne pas s’approcher. Ses yeux presque incolores, transperçaient littéralement de leur regard intense les prunelles du pauvre Paul. Elle ne disait pas un mot, elle ne bougeait pas d’un millimètre, campée sur des jambes musclées qui n’en finissaient pas, elle le toisait comme si elle se préparait à bondir sur lui et à le dévorer. Paul resta figé sur place, n’osant dire un mot, elle était si belle, tellement plus que dans ses rêves les plus secrets. Puis, tout à coup, Annushka cessa sa comédie et un sourire illumina son visage de poupée.

    – Tu es toujours roux, mon petit Paul ?

    Et elle s’élança dans sa direction. Paul semblait pétrifié, déjà par la magnifique jeune femme qu’elle était devenue, mais aussi par cette réflexion concernant la couleur de ses cheveux. Il était roux et, à vrai dire, il n’y prêtait plus attention, ce n’était vraiment qu’un détail à ses yeux. Arrivée à un mètre de lui, elle lui sauta littéralement dessus, ses deux bras autour de son cou et ses jambes se refermant autour de ses hanches. Il faillit perdre l’équilibre et, pour parer à cela, il la cramponna et dut faire un pas en retrait. Elle riait les yeux levés au ciel, la tête renversée lui offrant sa gorge, ne relâchant pas l’étreinte de ses jambes musclées et nues, elle était plus qu’heureuse. Il tenta de la ramener à plus de retenue, mais elle s’y refusa jusqu’à ce que, tout à coup, elle relève la tête et l’embrasse à pleine bouche sans la moindre pudeur. Paul, bien que surpris par une telle attitude, lui rendit son baiser tout en soutenant son regard. Les yeux d’Annushka ressemblaient à de la lave en fusion, ses iris changeaient sans arrêt de couleur, passant de celle de l’eau au feu ardent de la passion. Il ne savait pas s’il rêvait éveillé ou si cette créature de rêve qui ne le lâchait plus, allait finalement l’engloutir, le dévorer ou l’emmener dans sa tanière pour le consommer par petites touches. Elle écarta ses lèvres des siennes et lui demanda avec un léger accent russe qui le surprit :

    – Tu aimes la vodka, petit Paul ? Encore une question qui semblait venue de nulle part.

    – Si j’aime la vodka ! Eh oui, pourquoi cette question ?

    – Parce que j’en ai apporté une bouteille pour la boire avec toi ! elle desserra alors son étreinte et sautant au sol, déjà elle lui tournait le dos et se dirigeait en sautillant vers la porte de la cuisine.

    Paul ne put se retenir d’admirer les fesses d’Annushka dansant dans son short hyper moulant en jean délavé, un véritable appel au viol ! Sans qu’il s’y attende, elle se retourna et lui fit à nouveau face, le regard coquin et un sourire espiègle au coin des lèvres. Elle venait de surprendre son trouble mais fit mine de ne s’être aperçue de rien.

    – Dis-moi, Paul, tu n’es pas marié ? et elle attendit sa réponse sans baisser le regard.

    – Heu ! Non, pourquoi cette question ?

    – Pour savoir, Paul, juste pour savoir ! et déjà elle disparaissait, avalée par la porte de la cuisine. Installe-toi, je reviens tout de suite, cria-t-elle enfin.

    Paul était encore sous le choc de cet accueil inattendu, il n’en revenait pas.

    Le lendemain,

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