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Le jour où j'ai oublié de me désabonner
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Livre électronique190 pages2 heures

Le jour où j'ai oublié de me désabonner

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À propos de ce livre électronique

Imaginez un instant que l’homme de vos rêves clique sur votre profil et vous like sur Tinder.
Visage, cheveux, silhouette, sourire... tout y est jusqu’au regard qu’il semble n’adresser qu’à vous !
Que faites-vous ?
Trop contente, vous le likez instantanément en retour et attendez impatiemment son message ou… stupéfaite, paniquée... Fake, danger, arnaque… sont vos premières pensées, vous interdisant d’agir, quitte à passer à côté de votre grande histoire d’amour ?
Prendre le risque de la vraie vie avec les joies et déceptions que cela suppose ou rester dans sa zone de confort à dorloter ad vitam aeternam son rêve de prince charmant : l’avenir de Julia se joue sur un seul clic.
À droite, à gauche, cliquera, cliquera pas ?
Quelle indéfectible loveuse n’a jamais ressenti cette impression de jouer sa vie à pile ou face ?
Tinder et les plateformes de rencontre ressemblent étrangement à ces tables de poker dont on ignore jusqu’à la fin si le gagnant a bluffé.
Faux profil, passion éphémère, traquenard, love story virtuelle, plan cul, Amour toujours… À ce stade, tout est possible pourvu que Julia entre dans le jeu. Ou pas.

« Le jour où j’ai oublié de me désabonner », une romance dans laquelle se reconnaîtront les éternelles rêveuses, bercées par le fantasme de l’Homme Idéal et du GRAND AMOURRRRRRR….
LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2020
ISBN9782312077567
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    Aperçu du livre

    Le jour où j'ai oublié de me désabonner - Corine Allouch

    978-2-312-07756-7

    Chapitre 1

    Début mars, 19 h, un jeudi parmi tant d’autres.

    Les jours rallongent et il adore ça !

    Lorsque Lucas sort de L&J Best Events en remontant le col de son blouson, il presse le pas dans la rue qu’il connaît par cœur. L&J Best Events, son agence événementielle, y est implantée depuis six ans.

    Autour de lui, une foule de gens pressés court dans tous les sens. Certains sortent de leur bureau, de leur domicile, d’un café, pour faire des courses, chercher les enfants, filer vers un rendez-vous, une soirée, une première fois.

    Habitué à ces marées humaines qui se déplacent par grappes, chacun arrimé à ses propres pensées, concentré sur ses priorités, Lucas, au terme de cette longue journée de réunions et d’imprévus, est impatient de se retrouver dans un endroit familier.

    Quelques centaines de mètres seulement le séparent de son bar préféré. Impatient de se poser dans ce lieu tant aimé, il les franchit avec légèreté de sa silhouette élancée. Mais quand, souriant, il pousse la porte de son autre chez lui, Les Amoureux, une bouffée de nostalgie le saisit, le prenant totalement au dépourvu… il ne s’attendait pas à ce remember soudain.

    Il venait d’ouvrir l’agence lorsque ce nom l’avait incité à entrer. Alors en pleine séparation, sans aucune intention de remettre ça de sitôt, il n’y voyait aucune résonance intime, mais Les Amoureux l’avait interpellé, attiré. Peut-être se disait-il « Quelle chance ! » ? parce qu’il pouvait bien se l’avouer aujourd’hui : avait-il jamais été amoureux, vraiment amoureux ? Avec le recul, la réponse était sans nul doute non. Son cœur n’avait jamais tressailli pour quiconque, prêt à s’expulser de sa poitrine dangereusement oppressée ; son corps ne s’était jamais crispé et tendu au point de lui donner l’impression que, soudain trop petit, il allait éclater pour le laisser meurtri au bord du gouffre où les sentiments qui le bouleversaient tentaient de l’entraîner.

    En fait, non, Lucas n’avait jamais été amoureux et n’avait jamais vraiment aimé sauf peut-être Camille, d’une amitié profonde mais est-ce que ça compte ? Ils s’étaient rencontrés presque au berceau lorsque la pureté enfantine des sentiments n’est encore entachée par rien. Après, quand on grandit, on se laisse polluer, parasiter, les relations se compliquent. On se perd soi-même. Alors l’autre, pour l’aimer…

    Mais dans quoi je m’embarque ce soir ? s’interroge Lucas qui se revoit rentrer pour la première fois aux Amoureux.

    Venu pour y avaler rapidement un expresso au comptoir avant d’entamer une de ses interminables journées de travail, il y était repassé le surlendemain puis quelques jours plus tard. Chaque fois, il restait un peu plus longtemps au comptoir à réfléchir, préparer sa journée, observer ce petit monde matinal qui se croisait, toujours pressé de filer pour en finir au plus vite avec les huit heures de labeur qui les attendaient. Puis, finalement, sans le chercher, sans le vouloir, Les Amoureux était devenu sa deuxième maison, son ancre, son refuge. Séduit par l’ambiance du lieu, charmé par Élise et Michel, les propriétaires, au bout d’à peine quelques semaines, il avait fini par s’y arrêter tous les matins avant d’entamer sa journée. Puis, au fil du temps, il était venu y déjeuner régulièrement lorsque son planning le lui permettait ou avaler un en-cas vite fait entre deux rendez-vous pour finalement s’y arrêter dîner un peu plus souvent qu’il n’aurait souhaité si sa vie d’homme avait été différente. S’il avait eu ce qu’on nomme pudiquement une vie privée.

    C’était hier mais cela lui semble déjà si loin.

    La séparation d’avec Victoire, sa compagne, était actée. Personne ne l’attendait, plus rien ne l’obligeait à rentrer. Au début, plus désemparé que triste de toutes ces soirées à meubler, il le déplorait intérieurement mais, avec le temps, Élise et Michel avaient avantageusement comblé le vide. Ils étaient devenus ses amis à lui qui n’en n’avait jamais vraiment eu faute de temps ou tout bonnement faute d’en ressentir le besoin. Avec eux, cela avait été tout de suite différent. La relation s’était développée naturellement puis installée dans le temps sans qu’aucun des trois ne le cherche. C’était d’autant plus surprenant que ni lui ni eux n’accordaient leur confiance facilement mais, lorsqu’ils l’offraient, c’était contre vents et marées. Tel était maintenant le cas entre eux.

    Lucas à peine sur le pas de la porte, le couple, soulagé de le voir enfin arriver comme un ado turbulent qui rentre à la maison, le salue d’un même geste pour l’encourager à approcher.

    À croire qu’ils sont jumeaux, ces deux-là, tant ils sont toujours synchrones. D’aucuns pourraient même trouver qu’ils se ressemblent. À force de se côtoyer, de partager un quotidien, des habitudes et de renouveler chaque jour leur amour depuis presque 40 ans, un mimétisme se crée. C’est « l’effet couple », dit-on.

    Mince, gracieuse, souvent en jean, Élise, cheveux courts autour d’un regard vif argent n’est pas très grande. Timide, plutôt discrète, elle observe aux aguets son petit monde depuis le bar ou glisse sa silhouette agile entre les tables, toujours prête à répondre aux demandes des clients pressés.

    Cheveux bruns souvent hirsutes, teint mat, lèvres charnues, immense avec une stature de bûcheron, Michel affiche à l’opposé un caractère enjoué et une voix grave, reconnaissable entre toutes. D’une stature plutôt encombrante, il évite de trop se déplacer de peur de casser ou heurter, laissant volontiers sa femme se faufiler prestement ici et là tandis que lui assure au bar.

    Quand Élise et Michel se retrouvent l’un à côté de l’autre on ne peut s’empêcher de sourire. Physiquement si différents, – il pourrait la renverser d’une pichenette-ils se ressemblent pourtant tellement ! La vie, l’amour, les joies, les emmerdes… les ont tellement rapprochés qu’ils en ont fait les recto-verso d’une seule et unique personne. Amoureux depuis le lycée, ces deux-là ne se quittent jamais.

    Sans enfant malgré leurs nombreuses tentatives, le bar est un peu leur bébé. Ils l’aident à grandir et le regardent évoluer, prendre son indépendance au fil des clients depuis toutes ces années, veillant toujours à ce qu’il reste sur le droit chemin : la bonne humeur, la convivialité et la fête sans excès.

    Parisiens depuis toujours, Élise et Michel se sont installés dans cette rue du XIème arrondissement il y a une vingtaine d’années avant qu’elle ne devienne tellement branchée. Ici, chaque chaise, chaque objet, chaque luminaire a été chiné par le couple qui a fait de son bar un joyeux bric-à-brac invitant à s’éterniser. Une vieille chaise en cuir légèrement élimée, une grande table de campagne en bois grisé, d’autres en formica ou made in Danemark, choisies bien avant que ce pays ne règne sur la mode du vintage. Aux murs, des photos, souvenirs de moments inoubliables, des petits mots d’habitués partis vers de nouveaux horizons, des miroirs un peu piqués et surtout ce zinc autour duquel tant de gens se pressent, se parlent, s’interpellent, s’embrassent, rient, crient… Tout ici respire la maison, presque la famille. Celle qu’on se choisit, pas celle imposée par la filiation.

    Élise et Michel étaient tombés amoureux de ce zinc, pièce des années trente en parfait état, un dimanche matin aux puces de Saint-Ouen. Leur bar était alors en pleins travaux. Le zinc était celui dont ils rêvaient, qu’ils avaient imaginé nuit après nuit lorsqu’ils refaisaient mentalement leur déco, mais cet achat était à l’époque totalement déraisonnable. Alors, ils avaient entamé un long processus d’approche, parlementé pendant des heures, négocié à l’époque franc à franc, fait le siège du stand dimanche après dimanche, apporté des cafés, des croissants, des bouteilles… sans jamais renoncer à ce petit bijou qu’ils convoitaient pied à pied, certains qu’il était fait pour trôner aux Amoureux.

    D’abord irrité par tant d’acharnement, Georges le brocanteur s’en était amusé en observant ces deux accros lui faire du gringue puis, finalement impressionné, il s’était laissé émouvoir par ce jeune couple enthousiaste et tenace, au regard pétillant dès qu’ils observaient avec engouement l’objet du délit. Comme rien ne résiste aux amoureux, un dimanche pas comme les autres, il avait pris Élise et Michel par l’épaule, les avait conduits jusqu’au fameux comptoir, prononçant enfin les mots qu’ils rêvaient d’entendre depuis plus d’un mois :

    – Allez ouste ! prenez-le, il est à vous !

    Ni une ni deux, les trois avaient organisé la livraison et Georges leur avait proposé de payer en plusieurs fois. 48 heures plus tard, excités comme des enfants, Élise et Michel avaient vu débarquer le zinc aux Amoureux qu’il ne devait plus jamais quitter.

    Depuis, amis à la vie à la mort, pas une semaine ne passe sans qu’ils se retrouvent tous trois autour de « leur » zinc.

    Au départ, Les Amoureux, c’était plutôt le rêve de Michel. Élise, complice, l’avait encouragé dans ce projet et, avec le temps, s’y était aussi impliquée pour en faire un restaurant.

    Cela lui permet d’exprimer son goût et ses talents culinaires. Ici, ni surgelés ni conserves, mais de petits plats qui fleurent bon dans les assiettes. Rien de très compliqué, mais toujours des produits sains livrés par de petits producteurs. Parfois de jolies surprises réservées aux habitués, ses préférés, à déguster en cuisine autour d’une bonne bouteille offerte par le patron.

    Mais ce soir, trop de monde pour ça.

    – Salut, toi !, lance de loin Michel à Lucas, lui signifiant ainsi son attachement particulier.

    Souriant, celui-ci tente de se frayer un chemin parmi les nombreux clients pour rejoindre le couple autour du zinc.

    – Sacrée Happy Hour, même plus de place pour moi ! s’exclame-t-il avec un clin d’œil.

    – Tu plaisantes ! Toujours une place pour toi, rectifie Michel, lui offrant déjà un verre de son vin préféré.

    Reconnaissant, Lucas le remercie d’un large sourire en levant son verre à sa santé. Il boit très peu, ce verre lui fera la soirée. En véritable esthète, il privilégie la qualité des bons vins délicats et fruités.

    Et celui-ci, il l’apprécie vraiment. Légèrement boisé, son rouge velouté donne instantanément l’envie d’y plonger ses lèvres avec sensualité. Mais, avant, il aime le regarder tourner avec nonchalance dans le verre en cristal que Michel lui réserve. Un verre aux formes rondes qui permet au vin de danser avec sensualité quelques secondes. Puis Lucas déguste une gorgée qu’il garde en bouche avant de la laisser courir délicatement le long de sa gorge, ravie de sensations gourmandes.

    Concentré sur ce moment délicieux, il est en train de reposer délicatement le verre sur sa jambe si fragile, quand son regard croise deux paires d’yeux féminins comme aimantés au sien depuis l’autre bout du bar.

    Instinctivement Lucas leur sourit. Il n’a aucune envie de les séduire mais ces deux femmes l’amusent. C’est à celle qui le fixera le plus intensément pour absorber chaque détail de son visage et le convaincre qu’elle est LA femme.

    En d’autres temps, il aurait peut-être misé sur l’une ou l’autre pour passer la soirée voire la nuit mais pas aujourd’hui. Désabusé, il se détourne ostensiblement, signifiant ainsi clairement son désintérêt.

    Pas ce soir, pas envie, songe-t-il les yeux dans le vide.

    Visiblement vexées, les deux femmes reprennent leur conversation sans plus lui prêter attention.

    Perdu dans ses pensées, Lucas embrasse d’un regard circulaire cet endroit qu’il adore, s’attardant sur son couple d’amis toujours soucieux de satisfaire au mieux chacun de ses clients qui, pour la plupart, travaillent ou habitent dans le quartier.

    Ce qu’il aime par-dessus tout ici, outre qu’il sait y retrouver ses amis, c’est se sentir chez lui. Il y côtoie toutes sortes de gens avec lesquels il échange le plus souvent de brèves banalités. Profondément solitaire, Lucas n’aime pas se confier sauf parfois à Élise, Michel ou Julien.

    Amis depuis leurs études de commerce, Lucas et Julien se sont associés pour créer L&J Best Events en 2012.

    Blond, le regard clair, pas très grand, un physique de sportif, Julien, souriant, est attablé au fond de la salle avec leur garde rapprochée, trois collaborateurs de longue date.

    Bien que différents sur de nombreux points, les deux amis ont facilement trouvé leurs marques, se répartissant naturellement les tâches.

    Lucas, chargé du développement de l’agence, lui rapporte des appels d’offres sur lesquels planchent Julien et son équipe. C’est lui qui a le contact avec les marques qu’il doit séduire et convaincre pour se voir confier leurs projets événementiels. Gagnant régulièrement de jolies affaires grâce à leurs talents conjugués, l’agence s’est fait, au fil des années, une belle notoriété en France et à l’étranger, mais il n’en n’a pas toujours été ainsi.

    Vie personnelle, professionnelle, tout marchait toujours sur des roulettes pour Lucas, jamais besoin de se battre. Intelligence, éducation, physique, charisme, il avait tout pour lui et remportait chaque pari sur la vie avant même de penser à jouer.

    Mais celle-ci l’attendait au tournant et le vent avait failli bien mal tourner à la création de L&J Best Events. Comme à son habitude, Lucas était parti bille en tête, naturellement gagnant, sans avoir envisagé ni mesuré les difficultés et l’âpreté d’un monde professionnel répondant à des règles dont il ignorait tout. Sans foi ni loi, l’univers de l’entreprise l’avait pris au dépourvu, les choses s’avérant beaucoup plus rudes, compliquées et subtiles qu’il n’avait imaginé.

    Charismatique et décontracté, Lucas, qui, pour la première fois de sa vie avait dû faire preuve de persévérance et d’opiniâtreté, a eu besoin d’apprendre à jouer des coudes pour gagner la confiance des clients, éliminer la concurrence sans se soumettre aux légendaires bassesses d’un milieu sans pitié et positionner progressivement L&J Best Events parmi les meilleures agences parisiennes.

    De son côté, Julien, pragmatique et entêté, s’est penché nuit et jour sur l’analyse et la viabilité de chacun des projets au centime près pour faire rimer créativité et budget.

    Ensemble, ils ont appris à compter, négocier, imaginer, se projeter, diriger et gérer une équipe de créatifs dans une ambiance collaborative.

    Conjuguant leurs talents, leurs

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