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La 5e Femme : Piégéé (Une enquête de Maya Gray – Tome 5)
La 5e Femme : Piégéé (Une enquête de Maya Gray – Tome 5)
La 5e Femme : Piégéé (Une enquête de Maya Gray – Tome 5)
Livre électronique290 pages3 heures

La 5e Femme : Piégéé (Une enquête de Maya Gray – Tome 5)

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À propos de ce livre électronique

12 affaires non résolues. 12 otages. Un tueur en série diabolique. Dans ce thriller captivant, une agente du FBI doit relever un défi mortel : résoudre douze crimes un par un pour empêcher l’exécution de douze femmes retenues en otages.

À 39 ans, l’agente spéciale Maya Gray a déjà tout vu. Coqueluche de l’Unité d’analyse comportementale du FBI, elle est chargée d’enquêter sur les affaires non résolues les plus difficiles. Quand elle reçoit une carte postale manuscrite promettant de relâcher douze femmes enlevées si elle parvient à mettre au clair douze affaires classées sans suite, elle pense à un canular.

Jusqu’à ce qu’elle comprenne que sa sœur disparue fait partie des otages.

Secouée, Maya se voit obligée de prendre la menace au sérieux. Les enquêtes qu’elle va devoir résoudre sont parmi les plus complexes auxquelles le FBI ait été confronté. Mais les règles du jeu sont simples : pour chaque affaire que Maya élucide, le ravisseur relâchera une de ses otages.

Dans La 5e Femme : Piégée, un tueur en série subtilise un unique memento à chacune de ses victimes. Maya n’a que peu de temps pour découvrir ce qu’elles ont toutes en commun.

Et sauver la prochaine victime avant qu’il ne soit trop tard.

Thrillers psychologiques complexes, pleins de rebondissements et de suspense, les enquêtes de Maya Gray vous rendront accro à cette nouvelle héroïne vive et intelligente et vous garderont en haleine jusque tard dans la nuit. Une série recommandée aux fans de Robert Dugoni, Rachel Caine, Melinda Leigh et Mary Burton.

Le tome 6 de la série, La 6e Femme : Liens mortels, sera bientôt disponible.
LangueFrançais
ÉditeurMolly Black
Date de sortie16 juin 2022
ISBN9781094355221
La 5e Femme : Piégéé (Une enquête de Maya Gray – Tome 5)

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    Aperçu du livre

    La 5e Femme - Molly Black

    cover.jpg

    LA CINQUIÈME FEMME :

    PIÉGÉE

    (Les enquêtes de Maya Gray, Tome 5)

    Molly Black

    Molly Black

    L’auteure Molly Black a fait ses débuts avec la série de thrillers à suspense MAYA GRAY FBI (comprenant six livres à ce jour), celle de RYLIE WOLF FBI (avec trois livres à l’heure actuelle), et celle de TAYLOR SAGE FBI (comportant trois livres à ce jour).

    Fan invétérée de romans policiers et de thrillers, Molly adore échanger avec vous. N’hésitez pas à consulter le site Internet www.mollyblackauthor.com pour en savoir plus et rester en contact.

    Copyright © 2022 by Moly Black. Tous droits réservés. Sauf autorisation selon Copyright Act de 1976 des U.S.A., cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise par quelque moyen que ce soit, stockée sur une base de données ou stockage de données sans permission préalable de l'auteur. Cet ebook est destiné à un usage strictement personnel. Cet ebook ne peut être vendu ou cédé à des tiers. Vous souhaitez partager ce livre avec un tiers, nous vous remercions d'en acheter un exemplaire. Vous lisez ce livre sans l'avoir acheté, ce livre n'a pas été acheté pour votre propre utilisation, retournez-le et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, personnages, sociétés, organisations, lieux, évènements ou incidents sont issus de l'imagination de l'auteur et/ou utilisés en tant que fiction. Toute ressemblance avec des personnes actuelles, vivantes ou décédées, serait purement fortuite. Photo de couverture Copyright Mantvydas Drevinskas sous licence Shutterstock.com.

    LIVRES PAR MOLLY BLACK

    UN THRILLER À SUSPENSE KATIE WINTER DU FBI

    SAUVEZ-MOI (Livre #1)

    UN THRILLER TAYLOR SAGE

    NE REGARDE PAS (Livre #1)

    UN THRILLER RYLIE WOLF

    TROUVÉ (Livre #1)

    UNE ENQUÊTE DE MAYA GRAY

    LA 1RE FEMME : HOMICIDE (Livre #1)

    LA 2E FEMME : INCARCÉRÉ (Livre #2)

    LA 3E FEMME : TRAQUÉE (Livre #3)

    LA 4E FEMME : FAUX-SEMBLANTS (Livre #4)

    LA 5E FEMME : PIÉGÉÉ (Livre #5)

    SOMMAIRE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    ÉPILOGUE

    CHAPITRE UN

    Clarissa était aux anges. Elle vivait le plus beau jour de sa vie. Officiellement, ce titre reviendrait sans nul doute au jour très prochain de son mariage, quand elle deviendrait officiellement Madame Neushauer et qu’elle et Hank seraient enfin unis à jamais. Quand il s’était agenouillé devant elle au restaurant, Clarissa s’était sentie défaillir.

    Mais cette soirée-ci n’en était pas moins des plus glorieuses. En partie parce qu’elle et ses amies se trouvaient dans le bar le plus tendance de la ville, où des serveurs plus sexy les uns que les autres leur apportaient verre après verre de cocktails qui lui faisaient tourner délicieusement la tête, en partie parce que les amies en question avaient du mal à cacher leur jalousie.

    — Comment t’es-tu débrouillée pour convaincre Hank Neushauer de t’épouser ? s’exclamait Mary d’un ton incrédule. Tu l’as fait chanter avec des photos compromettantes ?

    Ç’aurait été vexant si Clarissa n’avait eu l’habitude de sa langue de vipère. Mary était une grande brune au visage botoxé jusqu’au dernier pore, malgré ses vingt-sept ans. Clarissa se contenta de rire.

    — Je n’ai pas eu à le convaincre de quoi que ce soit, c’est lui qui m’a demandée en mariage, sans prévenir. Apparemment, il y pensait depuis un moment déjà. Depuis notre voyage à Monaco, en fait.

    — Monaco est vraiment une ville magnifique, intervint Juliet.

    C’était la plus gentille du lot, une petite rousse qui rondissait un tantinet avec l’âge, non que Clarissa aurait jamais osé le lui faire remarquer. Pas avant quelques verres de plus, du moins.

    — Qu’est-ce que tu en sais ? répliqua Sandy, une brune à la peau cuivrée toujours vêtue des dernières collections de designers. Tu es déjà allée à Monaco ?

    — J’y suis allée pendant mon voyage en Europe, insista Juliet. Juste pour une nuit ou deux, ajouta-t-elle d’un ton rêveur.

    — Ah, oui ? répondit Sandy. Tu t’es fait un ami là-bas ? Ou une amie, peut-être ?

    Clarissa soupçonnait très fortement que l’unique raison qui poussait Sandy à fréquenter leur petit groupe était son ambition de mettre Juliet dans son lit un de ces jours. La jeune rouquine s’empourpra à la remarque de son amie. Sandy avait visiblement touché juste.

    — Je peux savoir pourquoi on parle de la vie amoureuse de Juliet ? intervint Clarissa. C’est moi qui viens de me fiancer, à ce que je sache !

    D’une pierre deux coups, elle sauvait Juliet de l’attention importune de Sandy tout en rebraquant les projecteurs sur elle-même. C’était elle, la reine de la soirée, après tout.

    — Hank est-il au courant de ce qui l’attend ? lança Mary.

    — J’espère bien, depuis le temps ! répondit Clarissa. Et puis, c’est le bon moment, pour nous.

    — Tiens donc, parce que tu es prête à te caser, maintenant ? railla Sandy, comme s’il n’était rien de plus ridicule au monde que d’imaginer Clarissa en ménage.

    — Et pourquoi pas, répondit Clarissa d’un ton défensif. Je pourrais très bien me caser si j’en avais envie.

    Sa remarque fut accueillie par le rire collectif de ses trois amies.

    — Et en as-tu envie ? demanda Juliet.

    — Certainement pas ! s’esclaffa Clarissa en faisant un signe à un des serveurs qui arpentaient le bar pour commander une autre tournée.

    Le serveur obtempéra et leur apporta leurs verres, accompagnés d’un sourire appréciateur à Clarissa. Il n’était pas le seul homme ce soir à la regarder de cet œil. Bon, certains regards étaient peut-être adressés à ses amies également, mais Clarissa préférait croire que la plupart étaient posés sur elle.

    — Je parie que tu pourrais ramener n’importe lequel de ces types chez toi ce soir, observa Mary.

    Le compliment n’était pas totalement innocent ; Clarissa connaissait son appétit du drame et devinait son intention à demi cachée de lui causer des ennuis.

    — Je suis une femme quasi-mariée, Mary ! lui fit-elle remarquer.

    Sandy haussa une épaule nonchalante.

    — Raison de plus pour profiter de tes dernières nuits de liberté.

    La tentation était forte. Ce n’était pas les beaux garçons qui manquaient dans ce bar, et ce n’était pas comme si Clarissa avait l’intention de se cloîtrer entièrement dans son mariage, de toute façon. Même si elle aimait Hank de tout son cœur et souhaitait sincèrement passer le restant de ses jours avec lui. Elle savait néanmoins que si elle tentait quoi que ce soit devant Mary, des photos, et même des vidéos, de la scène se retrouveraient sur le téléphone de Hank avant même que Clarissa n’ait le temps de réfléchir aux excuses appropriées.

    — Oui, mais est-ce qu’un seul de ces gars-là pourrait m’acheter une bague comme celle-ci ? répliqua-t-elle en brandissant la bague de fiançailles qui ornait son annulaire pour la centième fois de la soirée.

    Les diamants étincelaient d’un bleu assorti à ses yeux dans la lumière dansante des projecteurs tamisés du bar. Ses amies s’extasièrent de nouveau devant le bijou. Elles savaient reconnaître le luxe quand elles le voyaient. Elles avaient beau taquiner leur amie et se moquer de l’idée qu’elle pût se poser avec un seul et unique homme pour le reste de sa vie, elles savaient combien une bague pareille pouvait coûter. Clarissa n’était pas du genre à mettre un prix sur l’amour, mais elle ne doutait pas une seconde que ses amies en avaient mis un sur le bijou.

    — Une tournée de shots ? suggéra Sandy.

    Clarissa secoua la tête.

    — Il faut que je rentre. J’ai rendez-vous avec une organisatrice demain matin pour le mariage.

    — Tu commences déjà à jouer les bridezillas ! lança Mary.

    — Et je n’ai pas l’intention de m’arrêter là, répondit Clarissa avec un sourire forcé.

    Elle s’imaginait déjà l’horrible robe de demoiselle d’honneur qu’elle pourrait infliger à son amie. Son sourire s’élargit.

    — Enfin, il faut que j’y aille.

    — Tu es sûre ? demanda Juliet pour la forme.

    — On commençait juste à s’amuser, ajouta Sandy, sans plus de conviction.

    Clarissa chassa leurs objections d’un geste nonchalant de la main et se dirigea vers la sortie. Elle ramassa son manteau au vestiaire au passage et sortit dans la nuit pour rejoindre sa voiture, garée un peu plus loin dans la rue. Elle se demanda brièvement si elle était en état de conduire. Probablement suffisamment pour rentrer chez elle.

    Elle hâta le pas et le claquement de ses talons contre les pavés du trottoir résonna dans la rue déserte. Elle n’était qu’à quelques mètres de sa voiture quand elle vit un homme s’approcher d’elle, ses traits dissimulés par la capuche abaissée sur son visage.

    Clarissa hésita un instant — était-ce un type croisé au bar qui venait tenter sa chance et la draguer ? Puis elle vit le reflet sur la lame et comprit de quoi il s’agissait. Elle leva ses deux mains devant elle, les diamants de sa bague scintillant sous l’éclairage de la rue.

    — Écoutez, je ne sais pas ce que vous voulez, mais…

    Sans un mot, l’homme fondit sur elle et l’empoigna par le bras. Son poing droit s’abattit violemment contre la poitrine de Clarissa et l’impact lui coupa le souffle. Elle sut en cet instant qu’elle venait de se faire poignarder.

    L’homme tira son coude vers l’arrière puis abattit la lame de nouveau, puis une troisième fois.

    Clarissa aurait voulu crier, mais ses poumons étaient vides et refusaient de se remplir. Ses jambes se dérobèrent et elle tomba à genoux. Puis elle s’effondra en arrière et resta là, sur le dos, les yeux levés sur son assaillant.

    Il ne disait toujours rien. Ou peut-être Clarissa ne pouvait-elle pas l’entendre. Le monde s’évaporait autour d’eux tandis qu’il s’agenouillait auprès d’elle. Il l’observait, le regard fixe, comme s’il pouvait voir la vie s’écouler de ses veines.

    Clarissa voulait lui demander pourquoi. Elle voulait lui dire qu’il fallait qu’elle vive, qu’elle allait se marier. Elle n’en avait pas la force. Elle ne pouvait qu’attendre tandis que son dernier souffle lui échappait et que les ténèbres se refermaient autour d’elle pour toujours.

    CHAPITRE DEUX

    Maya embrassa du regard sa petite équipe installée dans un bureau dans un coin du quatrième étage, non sans une certaine fierté. Une semaine plus tôt, ce n’était encore qu’elle, accompagnée de manière informelle par l’inspecteur Marco Spinelli de la police de Cleveland. Il faisait désormais officiellement partie des rangs, son mètre quatre-vingt-quinze de muscles secs penché sur le bureau auquel il s’acharnait à essayer de dessiner un lien entre les otages du tueur de la pleine lune. Ses « petits lapins ». Voûté sous sa concentration, le visage de Marco disparaissait presque sous sa crinière brune en bataille et Maya ne distinguait pas les traits carrés qu’elle ne se lassait jamais d’admirer.

    Installé à deux pas de Marco, Samit Patel, un jeune expert technique légèrement empâté par trop de temps passé derrière un ordinateur et trop peu sur le terrain, constituait le troisième membre de leur modeste équipe. Lunettes au nez, toujours tiré à quatre épingles, il venait d’arriver au FBI et lui avait vraisemblablement été confié par son supérieur pour lui faire entendre sans équivoque que les nouvelles responsabilités de Maya dans la traque du preneur d’otages ne signifiaient pas pour autant qu’elle pouvait accaparer les services de ses meilleurs agents.

    — Samit, j’ai une mission pour toi, lança Maya en s’approchant du bureau du technicien tout en faisant de son mieux pour ne pas le toiser, malgré sa grande taille.

    L’allure constamment impeccable de Samit la forçait à faire attention à sa propre apparence, et elle s’était surprise ces derniers temps à vérifier que ses pantalons de tailleur n’arboraient pas de taches de café inopportunes et que ses longs cheveux bruns étaient soigneusement tirés en arrière, dégageant ses traits anguleux.

    — Oui, agente Gray ?

    Le ton de sa voix faisait sentir à Maya le poids des années qui les séparaient. Elle n’avait pas encore quarante ans, mais elle avait tout de même une bonne décennie de plus que le jeune agent, et sa nouvelle position d’autorité ne faisait que renforcer la conscience qu’elle avait de son âge.

    — J’ai obtenu une information sur le ravisseur, expliqua-t-elle. Une de ses victimes m’a rapporté qu’il a un tatouage sur l’avant-bras. Un serpent dévorant un tatou, au-dessous d’une lune pleine.

    — C’est très spécifique, comme détail, répondit Samit en fronçant les sourcils. Je ne me souviens pas de l’avoir lu dans aucun des rapports.

    — La victime m’en a fait part en personne, et je n’ai pas encore eu l’occasion de le mentionner dans mes rapports, répondit Maya.

    Elle espérait faire passer cette omission pour un simple contretemps administratif plutôt que pour la décision délibérée dont il s’agissait réellement. Elle avait préféré taire cette information à Harris et ses collègues pour ne pas risquer qu’ils mettent d’autres vies en danger dans leur empressement à organiser raid après raid sur ce qu’ils croyaient être les repaires du tueur.

    S’ils devaient tenter de l’appréhender, il fallait qu’ils soient certains de le tenir pour de bon. La sœur de Maya, Megan, était encore entre les mains du ravisseur, et il s’en était déjà pris à elle une fois en représailles après leur descente ratée sur un immeuble vide. Une autre de ses otages avait perdu un doigt après une autre intervention stérile, et une troisième avait trouvé la mort lorsqu’elle avait tenté de s’échapper. Ils devaient être prudents, désormais. Ils ne pouvaient pas se permettre de se lancer dans une chasse aveugle à la poursuite du ravisseur.

    — D’accord, répondit Samit, je m’y mets tout de suite. Mais ça risque de me prendre un peu de temps. Ce ne sont pas les salons de tatouage qui manquent, dans ce pays.

    — Commence par chercher si l’illustration a une quelconque signification, suggéra Maya. Ce genre de tatouage pourrait signifier une appartenance à un gang, une unité militaire, ou quelque chose de ce genre. Sinon, en effet, il va falloir que tu fasses le tour des portfolios de tous les tatoueurs que tu pourras trouver, un par un. Désolée.

    Le technicien secoua la tête.

    — Non, ça devrait aller. À côté d’éplucher tous les e-mails des membres d’un cartel ou de décortiquer le système informatique d’une entreprise internationale, ça ne devrait pas me poser trop de difficultés.

    Maya enviait son optimisme, mais au moins était-elle rassurée d’avoir un agent penché sur le seul et unique lien direct qui pouvait les mener au tueur de la pleine lune. Sa sœur avait pris un risque considérable en lui faisant parvenir cette information, et Maya se devait de s’assurer qu’il en ressorte quelque chose de concret. En attendant, elle et Marco devaient encore déchiffrer les autres aspects de ces enlèvements. Elle le rejoignit à son bureau, et il releva la tête pour lui adresser un sourire.

    — Et moi qui pensais qu’intégrer le FBI me sortirait de la paperasse et des rapports.

    — Tu n’es pas en train de revenir sur ta décision, rassure-moi ?

    Marco lui avait été « prêté » par la police de Cleveland et la dernière chose dont Maya avait envie était de le voir regretter ce transfert. Elle comptait sur sa présence. Elle aimait l’avoir à ses côtés.

    — Non, répondit-il d’un ton catégorique. J’ai la conviction que ce que je fais ici peut contribuer à sauver des vies, et pourrait nous aider à arrêter un des tueurs en série les plus dangereux du pays.

    Maya lança un regard appuyé en direction de Samit, pour rappeler à Marco que leur jeune collègue ignorait encore ce qu’ils savaient tous les deux : que le ravisseur était en réalité le tueur de la pleine lune.

    — En supposant qu’un de ces dossiers nous mène à lui, dit-elle en laissant entendre qu’ils opéraient toujours selon l’hypothèse que le ravisseur cherchait à retrouver le tueur de la pleine lune à travers ses crimes laissés non résolus.

    C’était encore un détail qu’elle avait jugé bon de ne pas inclure dans ses rapports à son supérieur.

    — Ça vaut toujours la peine de chercher, répondit Marco, saisissant l’allusion.

    Samit était encore nouveau dans l’équipe, et malgré sa contribution indéniable à leurs efforts, il était préférable de ne pas le mettre au fait, du moins pour le moment, de cette information toute particulière.

    — Tu as trouvé quelque chose sur l’artiste qu’il vient d’enlever ? s’enquit Maya.

    — Je suis encore dessus. J’ai un nom, Tori Blauer, et quelques liens vers son portfolio artistique et ses comptes sur les réseaux sociaux. La vingtaine, étudiante en beaux-arts, elle s’est fait enlever juste devant la galerie où devait avoir lieu sa toute première grande exposition.

    — Des nouveaux contacts apparus récemment sur ses réseaux sociaux ?

    Le tueur de la pleine lune devait bien procéder d’une certaine façon pour sélectionner ses victimes. Il n’était pas inenvisageable qu’il les traquât d’abord en ligne jusqu’à trouver celle qui répondait exactement à tous ses critères.

    — Personne qui ne me saute aux yeux, répondit Marco. Pas de nouveaux amis ou abonnés qui n’aient l’air de faire partir de sa vie réelle. Je ne pense pas que le ravisseur s’y prenne de manière aussi ostensible.

    Marco n’avait pas tort. Le tueur de la pleine lune savait s’y prendre pour effacer ses traces et ne rien laisser derrière lui. Ils avaient beau avoir déjà arraché plusieurs femmes à ses griffes, ils ne disposaient toujours que des informations les plus infimes sur son compte. Et la moitié des renseignements qu’ils avaient cru avoir découverts s’étaient révélés avoir été implantés par leur tortionnaire dans l’esprit de ses victimes, dans le but d’éclipser tout autre détail dont le FBI pourrait se servir pour remonter jusqu’à lui.

    Ils devaient pourtant continuer de chercher un moyen de retrouver sa trace, sans sortir le grand jeu des raids armés. Sans lui donner une nouvelle excuse de s’en prendre à une des femmes qu’il retenait prisonnières.

    Maya s’assit à côté de Marco et s’efforça d’ignorer la proximité de son corps. Leur relation devait rester professionnelle. Ils avaient une mission à accomplir, des vies à sauver. Et pour cela, ils devaient se concentrer sur l’enquête, et laisser de côté leurs sentiments.

    Elle se tourna vers l’écran de l’ordinateur. Marco avait ouvert les fichiers sur les femmes dont ils savaient qu’elles avaient été enlevées par le tueur de la pleine lune, et naviguait de l’un à l’autre à la recherche d’un élément commun à toutes.

    Maya connaissait leurs noms par cœur désormais. Liza, Gabi, Katya, Carmel. Sa sœur Megan. Et maintenant, cette jeune artiste, Tori.

    Aux premiers jours de l’enquête, les profils de Liza Carty et de Megan avaient convaincu Maya que le ravisseur s’en prenait à des jeunes femmes aux ambitions artistiques. Puis, petit à petit, il était devenu manifeste que toutes les victimes ne correspondaient pas à ce critère, et Maya recherchait depuis tout autre indice qui pouvait suggérer un lien entre toutes ces femmes.

    Toutes s’étaient trouvées dans une situation les rendant vulnérables à cet enlèvement, mais chacune de façon différente. Et alors que la plupart des victimes semblaient n’avoir plus de famille ou peu de contact avec celle qu’il leur restait, ce n’était pas le cas de toutes. Ce n’était pas un profil satisfaisant, qui ne correspondait qu’à certaines des victimes et laissait les autres de côté.

    — As-tu trouvé le moindre lien entre elles ? demanda Maya à Marco.

    — Seulement celui que tu avais déjà établi : leur similarité physique.

    Celle-ci était indéniable. Les otages différaient par bien des attributs, de la couleur de leurs cheveux à celle de leur peau, mais il s’agissait immanquablement de jeunes femmes dans la vingtaine, de carrure frêle et aux traits délicats. Peut-être cette similitude suffisait-elle au tueur de la pleine lune. Peut-être n’avait-il besoin de rien d’autre pour arrêter son choix sur ces femmes.

    Mais Maya ne pouvait se résoudre à se satisfaire de cette explication.

    — Leur apparence physique joue certainement un rôle dans leur sélection, mais il y a forcément autre chose. Un détail qui expliquerait pourquoi il les a choisies elles au lieu de quelqu’un

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