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La 4e Femme : Faux-Semblants (Une enquête de Maya Gray – Tome 4)
La 4e Femme : Faux-Semblants (Une enquête de Maya Gray – Tome 4)
La 4e Femme : Faux-Semblants (Une enquête de Maya Gray – Tome 4)
Livre électronique280 pages3 heures

La 4e Femme : Faux-Semblants (Une enquête de Maya Gray – Tome 4)

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À propos de ce livre électronique

12 affaires non résolues. 12 otages. Un tueur en série diabolique. Dans ce thriller captivant, une agente du FBI doit relever un défi mortel : résoudre douze crimes un par un pour empêcher l’exécution de douze femmes retenues en otages.

À 39 ans, l’agente spéciale Maya Gray, que les lecteurs ont pu découvrir dans La 1re femme : Homicide, a déjà tout vu. Coqueluche de l’Unité d’analyse comportementale du FBI, elle est chargée d’enquêter sur les affaires non résolues les plus difficiles. Quand elle reçoit une carte postale manuscrite promettant de relâcher douze femmes enlevées si elle parvient à mettre au clair douze affaires classées sans suite, elle pense à un canular.

Jusqu’à ce qu’elle comprenne que sa sœur disparue fait partie des otages.

Secouée, Maya se voit obligée de prendre la menace au sérieux. Les enquêtes qu’elle doit à présent résoudre sont parmi les plus complexes auxquelles le FBI ait été confronté. Mais les règles du jeu sont simples : pour chaque affaire que Maya élucide, le ravisseur relâchera une de ses otages.

Si elle échoue, il les exécutera, une par une.

Dans La 4e Femme : Faux-semblants, un tueur en série laisse derrière lui pour seule signature une pièce de puzzle sur le corps de chacune de ses victimes.

Quel sera le sens ultime de ce funèbre casse-tête ?

Alors que sa sœur est toujours aux mains de son ravisseur, Maya sait que le temps lui est compté. Parviendra-t-elle à assembler les pièces du puzzle à temps pour sauver la prochaine victime ?

Thrillers psychologiques complexes pleins de rebondissements et de suspense, les enquêtes de Maya Gray vous rendront accro à cette nouvelle héroïne vive et intelligente et vous garderont en haleine jusque tard dans la nuit. Une série recommandée aux fans de Robert Dugoni, Rachel Caine, Melinda Leigh et Mary Burton.

Les tomes 5 et 6 de la série, La 5e Femme : Piégée et La 6e Femme : Liens mortels, seront bientôt disponibles.
LangueFrançais
ÉditeurMolly Black
Date de sortie16 juin 2022
ISBN9781094355214
La 4e Femme : Faux-Semblants (Une enquête de Maya Gray – Tome 4)

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    Aperçu du livre

    La 4e Femme - Molly Black

    cover.jpg

    LA QUATRIÈME FEMME :

    FAUX-SEMBLANTS

    (Les enquêtes de Maya Gray, Tome 4)

    Molly Black

    Molly Black

    La jeune auteure Molly Black a écrit la série de thrillers à suspense de MAYA GRAY (FBI), qui comprend six volumes (à ce jour), et celle de RYLIE WOLF (FBI), en trois tomes (pour le moment).

    Lectrice assidue et fan de longue date de romans policiers et de thrillers, Molly apprécie les échos de ses lecteurs/lectrices. N’hésitez donc pas à consulter le site www.mollyblackauthor.com pour en savoir plus et rester en contact.

    Copyright © 2021 by Moly Black. Tous droits réservés. Sauf autorisation selon Copyright Act de 1976 des U.S.A., cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise par quelque moyen que ce soit, stockée sur une base de données ou stockage de données sans permission préalable de l'auteur. Cet ebook est destiné à un usage strictement personnel. Cet ebook ne peut être vendu ou cédé à des tiers. Vous souhaitez partager ce livre avec un tiers, nous vous remercions d'en acheter un exemplaire. Vous lisez ce livre sans l'avoir acheté, ce livre n'a pas été acheté pour votre propre utilisation, retournez-le et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, personnages, sociétés, organisations, lieux, évènements ou incidents sont issus de l'imagination de l'auteur et/ou utilisés en tant que fiction. Toute ressemblance avec des personnes actuelles, vivantes ou décédées, serait purement fortuite. Photo de couverture Copyright Mimadeo sous licence Shutterstock.com.

    LIVRES PAR MOLLY BLACK

    UN THRILLER RYLIE WOLF

    TROUVÉ (Livre #1)

    UNE ENQUÊTE DE MAYA GRAY

    LA 1RE FEMME : HOMICIDE (Livre #1)

    LA 2E FEMME : INCARCÉRÉ (Livre #2)

    LA 3E FEMME : TRAQUÉE (Livre #3)

    LA 4E FEMME : FAUX-SEMBLANTS (Livre #4)

    SOMMAIRE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    ÉPILOGUE

    CHAPITRE UN

    Debout au milieu de la grange, les yeux baissés sur la jeune femme qui reposait sur la civière à ses pieds, Maya s’autorisa un bref instant de soulagement tandis que le reste des agents fédéraux qui l’entouraient s’affairaient à sécuriser la zone, retournant chaque recoin à la recherche de pièges ou d’explosifs.

    Maya avait répondu au rendez-vous que lui avait fixé le tueur de la pleine lune pour récupérer sa dernière otage libérée, et c’est ainsi qu’elle se retrouvait penchée sur la civière, l’oreille désespérément tendue vers la jeune femme qui lui apportait un message de sa sœur. La voix de Katya lui parvint faiblement, à peine plus qu’un murmure.

    — Il a un tatouage sur l’avant-bras. Un serpent en train d’étouffer un tatou sous la pleine lune.

    Une onde de choc traversa Maya à ces mots. Elle avait enfin un élément plus concret que les vagues descriptions physiques qu’elle avait établies sur le tueur en série qui avait enlevé sa sœur, ainsi que onze autres femmes qu’il retenait en otage.

    Huit femmes au total, désormais. Il ne détenait plus que huit femmes. Maya était parvenue à obtenir la libération de trois d’entre elles en élucidant les affaires non résolues que le tueur lui avait confiées, et une quatrième avait trouvé la mort en tentant de s’échapper.

    Maya fut soudain prise d’un regain d’angoisse pour sa sœur. Megan avait pris un risque énorme en lui faisant parvenir cette bribe d’information. Si son ravisseur l’apprenait, cela constituerait sans aucun doute un mobile suffisant pour l’éliminer. Cette réflexion décida Maya à taire ce nouvel élément à ses supérieurs, du moins pour le moment. De la même façon qu’elle avait décidé de garder pour elle la véritable identité de l’homme qui avait enlevé toutes ces femmes, plutôt que de courir le risque d’ébruiter l’information. Le tueur de la pleine lune semblait avoir des oreilles partout.

    Maya leva les yeux vers Harris, qui se tenait non loin de là, son regard interrogateur posé sur elle. Le directeur adjoint du FBI était un homme d’allure distinguée aux traits doux et dont le crâne rasé de près dissimulait une calvitie naissante. Il portait sous sa veste tactique un costume onéreux taillé sur mesure.

    — Alors ? lui lança-t-il.

    Il voulait savoir ce que lui avait dit l’otage, mais Maya hésitait à partager ce qu’elle venait d’apprendre aussi facilement. Son chef n’avait pas hésité par le passé à se jeter sur le moindre indice qui s’était présenté à eux et à se précipiter dans des opérations qui avaient risqué la sécurité d’agents fédéraux, ainsi que celle de la sœur de Maya. Mais plus encore, c’était sa certitude grandissante que le tueur de la pleine lune écoutait chacune de ses paroles qui la retenait de se confier à Harris. Elle devait faire attention à tout ce qu’elle disait à voix haute, et à qui.

    — Elle me confirmait juste que ma sœur va bien, qu’elle est bien parmi les otages restantes, répondit Maya.

    Un mensonge, mais suffisamment plausible pour que Harris ne soit pas tenté d’en vérifier la véracité auprès de la jeune femme.

    — Nous le savions déjà, répondit-il d’un air dépité.

    Maya se sentit coupable de mentir à son chef de cette façon. Et à raison. S’il l’apprenait, cela pourrait coûter à Maya son poste, voire pire. Elle aurait certainement des comptes à rendre à la justice. Mais en toute sincérité, elle ne pouvait faire autrement. L’alternative lui semblait mille fois pire.

    — Enfin, nous avons tout de même quelque chose, reprit Harris d’un air plus optimiste. Si Katya est réellement capable de se rappeler par où elle est arrivée, nous tenons peut-être enfin une chance d’attraper l’homme qui est derrière tout ça. Nous n’avons pas de temps à perdre.

    *

    De retour au quatrième étage des bureaux du FBI, Maya fut prise d’une irrépressible sensation de déjà-vu. Au milieu de l’open space, entouré d’un large groupe d’agents fédéraux, Harris se tenait devant un tableau d’affichage sur lequel était punaisée une carte satellite. Un plan se mettait en place sous ses yeux, et Maya reconnut sans mal les préparatifs d’une nouvelle intervention tactique.

    — Nous sommes parvenus à obtenir des informations de l’otage, expliquait Harris. Nous les avons comparées avec les résultats d’analyses effectuées sur l’une des premières cartes postales que nous avons reçues du ravisseur. Celle-ci ne contenait aucune donnée permettant l’identification de son expéditeur, mais nous y avons trouvé des spores microscopiques qui pourraient nous permettre de réduire notre périmètre de recherche.

    Tout autour de lui, les agents étaient pendus à ses lèvres, comme s’ils n’avaient pas déjà entendu le même discours auparavant, comme s’ils avaient déjà oublié les deux raids précédents qu’avait organisés Harris, et leurs conséquences désastreuses. Comme s’ils n’avaient pas participé à l’élaboration du plan futile visant à arrêter le tueur lors de la libération de sa première otage, ni à l’intervention sur un immeuble abandonné qui avait vu plusieurs agents du SWAT blessés par des mines artisanales, ni encore pour le second raid, qui avait eu pour conséquence, outre un échec cuisant, le passage à tabac systématique de la sœur de Maya, soigneusement documenté sous forme de polaroïds envoyés par courrier à son domicile.

    Mais peut-être tout cela leur était-il égal. L’agent Reyes était aux côtés de Harris. Plus jeune que Maya de quelques années, hispanique, de taille moyenne, son visage trahissait plus que jamais sa détermination à jouer un rôle central dans l’arrestation du ravisseur. Il n’avait eu de cesse depuis le début de l’affaire d’encourager ces interventions. Maya n’aurait su dire si c’était uniquement par souci d’en finir avec tout ça, ou s’il cherchait à s’octroyer tous les lauriers pour avoir contribué à mettre un fou dangereux hors d’état de nuire. Dans tous les cas, son attitude les mettait tous en danger.

    — Nous pensons avoir localisé son emplacement, continua Harris en désignant un point sur la carte.

    Il se tourna ensuite vers les photos aériennes épinglées sur un côté du tableau blanc. Celles-ci montraient un bâtiment, un chalet de bois rond, selon toute vraisemblance construit sur mesure.

    — C’est là que nous allons envoyer nos équipes d’intervention. Si nous frappons rapidement, je n’ai aucun doute que nous pourrons capturer notre homme avant qu’il n’ait le temps de réagir.

    Maya ne put réprimer sa colère plus longtemps. Elle s’avança au milieu du groupe et fit face à Harris. Presque aussi grande que lui, le tailleur qu’elle portait aujourd’hui ne faisait pas grand-chose pour dissimuler sa carrure athlétique. Elle ne pouvait qu’imaginer quel degré de fureur s’exprimait sur ses traits, mais à en juger par le regard acéré que lui lança son chef quand elle s’approcha, Maya devina que son expression laissait peu de place à l’imagination.

    — Chef, pourrais-je vous voir en privé ?

    Harris secoua la tête.

    — Je pense avoir une assez bonne idée de ce que vous allez me dire, Gray.

    Maya aurait sans doute dû s’en tenir à cet avertissement, mais elle ne pouvait pas se contenter d’en rester là. Pas cette fois.

    — Que nous en revenons toujours à la même chose ? répliqua-t-elle. Que nous nous sommes déjà précipités par deux fois sur ce que nous pensions être des pistes menant droit au ravisseur, pour à chaque fois nous retrouvés pris dans un piège qu’il nous avait délibérément tendu pour nous rappeler de ne pas enfreindre ses règles ?

    Maya dut faire un effort conscient pour se souvenir de l’appeler le ravisseur, et non le tueur de la pleine lune. Ce n’était pas le moment de révéler ce qu’elle savait. Si Harris apprenait l’identité de l’homme qu’ils pourchassaient, plus rien ne pourrait le retenir de mettre tous les moyens en œuvre pour le retrouver, plutôt que de se concentrer sur le sauvetage des otages qu’il retenait encore.

    — C’est différent, cette fois-ci, répondit Harris d’un ton sans appel.

    Il semblait y croire réellement. Le directeur adjoint était pourtant loin d’être un imbécile. Comment pouvait-il tomber encore et encore dans le même panneau ? Maya inclina la tête d’un air interrogateur.

    — En quoi est-ce différent ?

    — Les fois précédentes, nous agissions sur la foi d’informations sous son contrôle à lui. La dernière otage, Katya, possède un sens du temps et de l’orientation raisonnablement fiables. Elle sait où elle était détenue. Expliquez-moi comment le ravisseur pourrait manipuler cette information, Gray.

    Maya réfléchit un instant. Elle devait bien admettre que Harris marquait un point. Cela ne semblait être pas le genre de chose que l’on pouvait facilement fabriquer de toutes pièces. Elle restait néanmoins persuadée qu’avec suffisamment de temps et de préparation, ce n’était pas entièrement impossible.

    C’était là tout le problème avec la situation dans laquelle ils se trouvaient. Le FBI passait son temps depuis le début à courir après les indices que semait le tueur de la pleine lune à leur intention, dans une démonstration exemplaire de sa propre intelligence.

    — Nous avons toutes les ressources du FBI de notre côté, ajouta Reyes. Contre un homme seul.

    — Un homme seul qui prépare son coup depuis des mois, répliqua Maya, exaspérée que cette différence ne lui sautât pas aux yeux. Toutes nos ressources ne valent rien si nous ne disposons que de quelques heures pour contrer un plan qu’il a passé Dieu sait combien de temps à élaborer avant de le mettre en branle.

    — Tu voudrais donc attendre la suite des événements les bras croisés ? rétorqua Reyes. Tu veux continuer d’élucider des meurtres pour lui ? De lui donner exactement ce qu’il veut ?

    L’accusation semblait un peu rude, venant de Reyes. Maya se tourna pour lui faire face.

    — Et combien de femmes ont été sauvées grâce à tes efforts, Reyes ? Ma façon de faire nous a permis d’en récupérer trois.

    — Et d’en faire tuer une.

    C’était idiot, et humiliant, de se chamailler ainsi devant tous leurs collègues, mais voilà où Maya en était rendue de sa carrière. Elle n’avait pas non plus d’autre choix, quand Harris refusait de discuter avec elle en privé.

    — Cette otage a été tuée parce qu’elle a tenté de s’échapper. Tandis que je dispose de photographies extrêmement détaillées de ce qu’il a fait à ma sœur en guise d’avertissement la dernière fois que nous avons tenté un coup de ce genre.

    Harris intervint d’une voix qui se voulait plus mesurée.

    — C’est justement parce que votre sœur est impliquée que vous êtes incapable de faire preuve d’objectivité, Gray. Nous sommes face à un ravisseur qui a agressé et tué ses otages. Même si ce n’était pas nécessairement en réponse à nos actions, cela suggère que la situation est devenue incontrôlable. Nous devons agir.

    Maya devait admettre qu’il avait raison. Dès l’instant où elle avait trouvé le corps de Carmel, elle avait su que les événements lui échappaient désormais de façon dramatique. Le tueur de la pleine lune lui avait envoyé une de ses inexorables cartes postales pour expliquer la mort de la jeune femme, mais Maya ne pouvait nier que la situation était critique.

    — Il n’en reste pas moins que ça me semble une très mauvaise idée, insista Maya avec un geste en direction de la carte satellite. Nous avons déjà échoué deux fois en procédant de cette façon. Répéter les mêmes erreurs une troisième fois me paraît être la meilleure façon de risquer la vie des autres otages. Pour l’instant, notre meilleure option semble être de continuer à résoudre les enquêtes qu’il nous confie au fur et à mesure que nous les recevons.

    Mais Harris secouait déjà la tête.

    — Ce n’est pas une option envisageable, Gray. Je refuse de rester là à attendre les instructions d’un type qui nous a déjà prouvé qu’il est plus que disposé à tuer. À moins que vous n’ayez une meilleure solution à proposer, je vous suggère de retourner à votre bureau et de nous laisser continuer de préparer cette descente.

    Maya voulut protester, mais l’expression catégorique qu’affichait Harris l’en dissuada. Elle ne connaissait que trop bien la signification de ce visage de marbre. Maya était déjà passée dangereusement près d’une mise à pied ces derniers jours, et elle soupçonnait qu’il ne lui en faudrait pas beaucoup plus pour se voir transférée vers un autre service, voire même purement et simplement suspendue. Si elle ne faisait plus partie de l’équipe, elle ne pourrait plus rien faire pour faire avancer l’enquête.

    Pour l’heure, elle décida de battre en retraite, de laisser ses collègues continuer les préparatifs du raid pendant qu’elle réfléchissait à un moyen de les convaincre. Il devait bien y avoir une façon de persuader Harris du bien-fondé de ses scrupules. Peu d’options s’offraient à elle, cependant. Elle ne pouvait pas tout bonnement lui coller sous le nez les photos des blessures infligées à Megan pour lui rappeler ce qui était en jeu, ou évoquer de nouveau le sort qu’avait rencontré Carmel, et les avertissements répétés qu’ils avaient reçus carte postale après carte postale. Rien de tout cela n’aurait l’effet escompté sur Harris.

    Maya envisagea un instant de lui parler du tatouage. De lui démontrer ainsi qu’il existait peut-être une autre façon d’appréhender le ravisseur que de se lancer tête baissée à ses trousses en ne se fiant à rien de plus concret que la mémoire de Katya. Mais cela ne dissuaderait pas non plus Harris de continuer sur cette voie. Tout ce qu’elle obtiendrait serait des questions sur les raisons qui l’avaient poussée à garder cette information pour elle jusqu’ici.

    Il devait pourtant y avoir une solution. Elle sortit son téléphone et lutta contre la tentation, aussi brève que stupide, d’y déverser tous les renseignements concernant l’intervention en préparation, sachant pertinemment que le tueur de la pleine lune l’avait mise sur écoute constante. En le prévenant de ce qui allait venir, peut-être pouvait-elle garantir la sécurité de sa sœur et des autres otages.

    Mais elle ne pouvait s’y résoudre. Ce n’était pas tant le fait que révéler les détails d’une enquête fédérale en cours constituait un crime en soi, que les réticences que Maya avait à venir en aide à un assassin. Sans compter le risque réel qu’il se servît de ces informations pour tendre un piège aux agents du groupe d’intervention, plutôt que pour s’échapper. Elle risquait de causer la mort de ses collègues. Elle ne pouvait l’accepter.

    Maya devait trouver une autre solution. Mais laquelle ? Que pouvait-elle faire pour mitiger les risques que prenait son supérieur avec ce nouveau raid ? Elle ne voyait qu’une possibilité, et celle-ci ne lui plaisait guère. Mais elle n’avait pas le choix.

    Elle pouvait rester assise à son bureau à attendre, ou elle pouvait être au cœur de l’action, prendre le contrôle de la situation autant qu’il lui était possible. Maya se leva et reposa son téléphone sur son bureau d’un geste délibéré, avant de se diriger de nouveau vers le directeur adjoint. Harris la vit s’approcher et secoua la tête.

    — Si vous venez me demander de vous inclure dans cette mission, Gray, ce n’est pas la peine d’y penser. Je n’ai pas besoin d’agents aveuglés par leur implication personnelle dans cette affaire.

    — Vous m’avez dit de venir vous trouver si j’avais une meilleure solution, répondit Maya, saisissant sa chance. J’en ai une.

    — Tu crois vraiment avoir trouvé une meilleure idée en deux minutes que nous tous en plusieurs heures ? s’exclama Reyes d’une voix teintée d’incrédulité et d’hostilité mêlées.

    — Oui, répondit-elle simplement. Parce que je vous propose un plan que nous n’avons pas déjà essayé, dont nous ne savons pas déjà pertinemment qu’il va échouer.

    — Et quel est ce plan ? demanda Harris.

    — Une mission de reconnaissance en solo.

    C’était là qu’elle allait devoir mettre tous ses efforts en œuvre pour les convaincre. Ils avaient l’habitude d’opérer en équipes nombreuses, de déployer toutes les ressources dont ils disposaient pour résoudre les problèmes qui se présentaient à eux.

    Mais Harris lui lança un regard curieux.

    — Je vous écoute.

    — Un seul agent approche la cible à pied. Il aura plus de chances ainsi de ne pas se faire repérer pendant qu’il détermine si le bâtiment est habité ou non. S’il parvient à établir sans aucun doute la présence du ravisseur sur les lieux, l’agent pourra appeler l’équipe de renforts et l’appréhender. S’il s’agit de nouveau d’un bâtiment désert, l’agent pourra se retirer en toute discrétion, sans que le ravisseur ne sache rien de notre opération. Nous évitons ainsi tout risque pour la sécurité des otages, sans écarter la possibilité d’arrêter le gars qui est derrière ces enlèvements.

    Maya pouvait voir les rouages tourner dans l’esprit de Harris.

    — Votre idée présente des avantages certains sur une descente standard, admit-il. Mais cela comporte tout de même des risques. Un agent solo pourrait ne pas faire le poids face au ravisseur si la situation se compliquait. Ce n’est pas le genre de chose que je suis disposé à exiger de mes agents.

    Maya s’attendait à cette réponse de la part de son supérieur. Il n’avait peut-être aucun scrupule à mettre en danger la vie des otages pour les faire libérer, mais jamais il ne risquerait celle de ses agents sans raison valable.

    Maya inspira profondément avant de répondre.

    — C’est pourquoi je souhaite me porter volontaire pour cette mission.

    CHAPITRE DEUX

    Maya était tapie dans sa tenue tactique, silencieuse et presque invisible sous le couvert de la forêt. Elle mesurait chaque inspiration et expiration, alignant les battements de son cœur sur le gonflement de ses poumons, tandis qu’elle observait le chalet depuis l’orée du bois, réticente à s’approcher davantage avant d’être certaine qu’elle était au bon endroit. La voix de Harris lui parvint dans son oreillette.

    — Agente Gray, à vous.

    C’était un compromis auquel Maya n’avait eu d’autre choix que de se plier. Harris avait accepté de la laisser mener sa mission en solo, à la condition qu’elle restât en contact permanent avec le

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