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Meurtres à l'île d'Aix
Meurtres à l'île d'Aix
Meurtres à l'île d'Aix
Livre électronique184 pages2 heures

Meurtres à l'île d'Aix

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À propos de ce livre électronique

Une tempête frappe sur l'île d'Aix et provoque bien des dégâts... Le commandant Fonte parviendra-t-il à élucider toute cette affaire ?


L’île d’Aix. Le commandant Fonte la connaît bien puisqu’il habite sur la presqu’île de Fouras, en face. Mais cette nuit de tempête, il ne s’y rend pas pour son plaisir. Sur l’île d’Aix, alors que le joli mois de mai sort les habitants de leur torpeur hivernale, un homme disparaît brusquement tandis que sa voisine, une vieille dame originaire de l’île est retrouvée morte le lendemain d’une nuit de tempête. Le commandant Fonte et son équipe devront remonter l’histoire de cet homme alors que les évènements s’enchaînent sans suite logique ni piste valable...Comment a-til pu arriver à de tels extrêmes ? Mais la vérité est souvent une sale histoire.


Un roman policier comme on les aime, truffé d'intrigues et de rebondissements !


À PROPOS DE L'AUTEURE


Originaire des Deux-Sèvres, Florence Perron-Guignard est installée depuis 2002 en Charente-Maritime. Mariée et mère de trois grands enfants, elle vit dans la petite ville balnéaire de Fouras et travaille comme professeur–documentaliste dans un collège du département. Après avoir beaucoup voyagé, exercé de nombreux métiers passionnants et avoir lu énormément, elle a eu envie d’écrire un roman policier se déroulant sur l’île d’Aix.

LangueFrançais
Date de sortie5 nov. 2021
ISBN9791035314682
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    Aperçu du livre

    Meurtres à l'île d'Aix - Florence Perron-Guignard

    -1-

    C’était une journée d’accalmie après tous ces jours de déluge. La pluie n’avait cessé une minute depuis quatre jours, on était le 20 mai et Sam pointa son nez dehors, scrutant le ciel, prêt à pêcher. Il partit, le soleil offrant timidement sa lumière matinale sur l’île. Direction la plage des coquillages. Vaste étendue de sable formant un croissant de lune.

    Sam s’était mis en tête, ce matin-là, d’aller à la rencontre de ce délicieux coquillage, très abondant sur l’île d’Aix, qu’est la palourde. Il s’essayait à l’exercice depuis des années déjà mais il avait beau regarder, scruter le sol dans tous les recoins, il ne voyait rien. Léonie, sa voisine, lui avait expliqué maintes et maintes fois la technique de cette pêche mais rien à faire, il n’en trouvait pas. Léonie lui avait dit qu’il devait se fier aux trous présents sur le sable. La palourde est un mollusque qui a deux siphons lui permettant de filtrer l’eau, formant deux trous présents à proximité l’un de l’autre, au sol. C’est ce qui permet de la repérer, enfouie sous le sable. Il avait pourtant bien retenu la leçon. La plage était déserte et, l’océan s’étant retiré, on apercevait les tables sur lesquelles reposaient les poches d’huîtres de ses amis ostréiculteurs. Une huître arrivant à maturité après quelques années, il fallait donc être patient.

    Sam était patient, la vie lui avait appris à l’être. Calme, il appréciait ce moment de solitude en pleine nature, sur ce qui était devenu son île.

    Il était très concentré sur la plage aux Coquillages, il ne comprenait pas pourquoi c’était si compliqué pour lui de pêcher ces maudits mollusques. Il les adorait mais malgré les nombreuses explications patientes de Léonie, rien à faire. Elles lui échappaient. Il soupira. Il protégea ses yeux avec sa main droite afin de scruter l’horizon, gêné par un soleil éclatant en ce printemps malgré des températures encore un peu fraîches. L’île était belle à cette heure-ci, il prenait le temps d’en savourer chaque minute, c’était un contemplatif, un grand rêveur.

    Il avait regardé le thermomètre tôt avant de partir, un petit sept degrés. Pas beaucoup mais suffisamment pour envisager une immersion dans l’eau glacée laissée par la marée, enfin, du moins les mains, car pour le premier bain de la saison, Sam ne le souhaitait pas avant début juin. Le courage avait ses limites.

    Il vit le premier bateau de la journée arriver au port, devant l’imposante porte d’entrée annonçant les fortifications du hameau. La navette reliant l’île au continent proposait plusieurs passages dans la journée.

    L’île d’Aix...elle émerveillait toujours autant Sam depuis son installation. Belle, militaire, tellement mystérieuse avec tous ses recoins et cachettes qui la caractérisent si bien. Si petite aussi...elle alimente facilement les rumeurs et les jugements même si rien ne sort de son ventre. Idéal pour Sam. Toutes les histoires les plus folles avaient circulé lors de son arrivée ici il y a maintenant quelques années. Jamais en face, toujours des rumeurs circulant d’oreille en oreille. Il s’en fichait complètement, les ragots s’étaient tassés et puis doucement il fut accepté, sans question. Le charentais est un taiseux, il ne s’occupe pas des affaires des autres.

    Sam prit les jumelles accrochées à sa ceinture, il ne s’en séparait quasiment pas, il aimait tellement observer la faune et la flore de l’île. Il attendait le retour de son ami Martial, parti depuis lundi sur le continent, il devait l’aider pour des travaux, Sam ne se souvenait pas bien lesquels et cela n’avait pas beaucoup d’importance car être avec Martial était apaisant, quelle que soit la raison. Ses yeux observèrent un couple de goélands argentés, Larus Argentatus, ils ne devraient plus tarder à nicher maintenant. L’objectif de ses jumelles balaya la côte de droite à gauche, doucement. Il observa les fortifications et les douves entourant le village, de nombreux oiseaux profitaient du printemps et de la paix relative du lieu pour y nicher tranquillement au printemps puis fuir le lieu les quatre mois intenses de la saison touristique.

    Brusquement, Sam s’immobilisa et sa nuque se raidit, il regarda encore une dizaine de secondes avant de faire brutalement demi-tour. Il avait pâli et son corps fut pris de spasmes nerveux. Les mâchoires serrées, il quitta la plage afin de courir jusqu’à sa maison, à Montrésor, il doubla rapidement Léonie qui arrivait devant chez elle.

    – Bonjour Sam !

    Mais ce dernier ne répondit pas, trop occupé à atteindre le seuil de sa maison de pêcheur. Surprise, Léonie haussa les épaules et grommela avant de regagner son propre logis. Il devait encore avoir oublié une course. Son voisin était adorable mais c’était une tête en l’air, un doux distrait, un charmant rêveur. Les expressions étaient nombreuses pour qualifier cet oiseau sorti de nulle part. Sam était un voisin discret, très serviable et Léonie en avait bien eu besoin après la mort de son Georges. Il bricolait, réparait, inventait même des systèmes avec peu de moyens. Il fallait être malin sur l’île, on n’avait pas toujours le nécessaire sous la main. Léonie soupira, cette descente au bourg l’avait fatiguée, elle se faisait vraiment vieille. Sa copine d’école, Mireille, habitait dans le bourg depuis bien longtemps maintenant, et elle lui avait parlé d’un vélo électrique pour soulager une peu ses guiboles. Elle ne voyait pas bien comment ça fonctionnait mais elle n’était pas réfractaire à une éventuelle innovation dans sa vie, le moderne ne lui faisait pas peur, malgré les apparences de la vie rustique qu’elle menait ici. L’île ne vivait pas repliée sur elle-même.

    Léonie était née ici, elle s’y était mariée, avait eu ses enfants et elle les avait vus partir. Elle se serait bien installée sur le continent mais Georges était aussi un aixois et les deux familles ne souhaitaient pas vraiment les voir quitter Aix. Rochefort n’était pourtant pas loin à vol d’oiseau, une dizaine de kilomètres. Un monde ici ! C’était le seul regret de la vieille dame : être restée sagement sur son île. Elle l’adorait mais elle aurait aimé voyager un peu et ici parfois elle étouffait. Surtout l’hiver, les journées étaient longues, tristes, si tant est qu’une tempête s’y invite et le quotidien devenait bien difficile. Et puis elle déprimait un peu à la morte saison, son univers devenait lugubre, morne. Heureusement le printemps revenait assez rapidement. Et ce matin, la nature explosait, elle exprimait toutes ses formes, toutes ses couleurs, les oiseaux, les fleurs, tous étaient de la partie. Les anciens auraient dit le calme avant la tempête. Franchement, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter à l’heure actuelle. Si une tempête devait éclater ce soir alors Léonie était prête à parier sa chemise !

    Elle fit couler de l’eau dans son bac d’évier ou plus exactement dans la bassine calée au fond de ce dernier. Elle récupérait toute l’eau pour ses plantes, été comme hiver. Elle avait connu le puits puis l’eau courante et elle ne gâchait pas ! L’eau douce est précieuse ici. Quand parfois une panne d’eau courante survenait, la panique s’installait rapidement, les gens s’habituent vite au confort. Léonie avait gardé un puits dans lequel elle puisait son eau de ménage, relié aussi à sa salle de bains et à ses toilettes. Pas besoin d’eau potable si on ne la boit pas !

    Ses yeux traînaient, rêveurs, par la fenêtre au-dessus de son évier. La porte de son voisin s’ouvrit brusquement, Sam en sortit, claquant la porte à toute volée, il portait une tenue noire et épaisse, bien que cette journée s’annonçât plutôt chaude. Il regardait nerveusement de tous côtés, son regard tomba sur Léonie, elle le salua d’un geste de la main. Il se figea puis partit en courant vers la batterie de Coudepont, au nord-est de l’île. Cette fois-ci, la vieille dame s’offusqua, c’était la seconde fois ce matin que Sam la snobait ! Tout de même ! Il exagérait, il ne s’était jamais comporté comme un malotru, qu’avait-elle bien pu faire pour mériter ce traitement ? Elle regarda la silhouette disparaître rapidement dans les bois autour de la fortification. Que pouvait-il bien faire là-bas ? Cette batterie était envahie par les ronces et la végétation n’avait pas été éclaircie depuis de nombreuses années. Bref, c’était impraticable, surtout au printemps, en cette saison où l’herbe poussait follement.

    Elle haussa les épaules, après tout ce n’était pas son affaire. Sam avait l’habitude de crapahuter sur toute l’île, il ne rendait de compte à personne de toute façon. Il pouvait être très secret, comme la fois où il était revenu avec de la vase de la tête aux pieds, Léonie avait tenté tout en l’aidant à se débarrasser de ses vêtements, de connaître les raisons de son état mais il était impossible de lui décrocher un mot, il resta muet, remercia Léonie du bout des lèvres et n’en parla plus jamais. Quel drôle d’oiseau parfois !

    Léonie pensait tout en remuant doucement les lèvres comme si elle s’adressait à Georges, son homme. Le soleil promettait d’être magnifique aujourd’hui, elle lava sa botte de radis, les derniers de cette saison puis elle s’assit afin d’écosser ses fèves, un de ses légumes fétiches, elle les adorait : à la croque au sel, cuites ou en soupe. Par cette belle journée, elle choisit de les déguster crues au sel marin. Puis elle sortit examiner les jeunes pousses fleuries qui sortaient de son parterre.

    -2-

    Il ne devait pas paniquer, il devait rester calme, il y arriverait, il ne laisserait pas cette nouvelle chance passer. Il avait fait ses recherches, il avait pris le temps de recouper toutes les informations, de se renseigner discrètement et cela avait payé. Le temps était venu de ne plus subir mais d’agir, de devenir ce qu’il était vraiment, de se venger, enfin. Bientôt il pourrait dormir sereinement, ne plus se réveiller en sueur, les dents usées par les grincements incessants de la nuit. Ils devaient tous payer pour cette fuite perpétuelle, une vie entière de traque, une vie de merde. Il ne s’était jamais fait prendre mais parfois ça avait été juste, très juste. Il n’avait pas droit à l’erreur, il sentait qu’une opportunité comme celle-là ne se représenterait plus, il l’avait attendue depuis des années. L’île était parfaite, il avait eu raison d’y venir.

    Il se pencha afin de ramasser son sac. Il contenait des vivres, une lampe de poche, ses jumelles et bien d’autres petits objets sélectionnés et amassés pour le jour venu, et c’était maintenant.

    Le soleil brillait aujourd’hui, la mer était scintillante, elle remontait doucement. Dans un mois il y aurait les grandes marées du solstice d’été, il ne devrait pas les laisser passer, il aimait s’aventurer sur des terrains vierges de toute empreinte humaine. Un habitant le salua de loin, il hésita puis lui rendit son salut par un grand geste de la main. Il se trouvait sur une des plages de l’île, elle était magnifique, paisible, inconsciente de ce qui l’attendait.

    Il serra les mâchoires et d’un pas déterminé il s’avança vers la pointe nord de l’île.

    -3-

    Martial était agacé, un tantinet, si peu, mais quand même. Une promesse est une promesse, et elle doit être tenue. Il était arrivé sur l’île avec le premier bateau du matin après quelques jours d’absence, il avait envie d’un café avec son ami Sam mais surtout il devait réparer un volet qui avait souffert la semaine dernière lors d’un coup de vent un peu plus violent que les autres. Sam s’était engagé à l’aider dès son retour. Mais la matinée était déjà bien avancée et il ne s’était pas présenté comme prévu devant sa petite maison du Bois Joly.

    Lassé, Martial avait pris ses cliques et ses claques puis il s’était dirigé sur le chemin menant à Montrésor, sûr d’y croiser ce dernier. Il prit le chemin vers l’est, baigné de soleil. Il avançait, flânant, émerveillé par les jolies fleurs, encore cachées il y a quelques jours. Elles montraient désormais leur joli minois à tous les promeneurs. Muguets, tulipes, lilas, rosiers, magnolias, œillets. Martial aimait les fleurs, il en cultivait énormément dans son jardin, il s’essayait à tout. Il avait la chance d’avoir une petite véranda dans laquelle il semait, bouturait, greffait mais surtout, grâce à elle, il les protégeait du froid. Il allait pouvoir bientôt les remettre dehors sauf pour ses plantes tropicales. Pour elles, il attendrait mi-juin, les températures du matin étant encore très fraîches.

    C’était un féru d’oiseaux de paradis, ces magnifiques fleurs tropicales qu’il avait découvertes aux Antilles lors d’un voyage de plusieurs mois il y a bien longtemps. Elles ressemblaient à de magnifiques oiseaux déployant leurs ailes orange et bleues, lorsqu’il avait la chance de les faire fleurir, elles tenaient des semaines. Martial était aussi tombé amoureux des orchidées, il les adorait et pour ces dernières, il les choyait particulièrement car une orchidée, pour la faire fleurir à nouveau, il fallait être très vigilant, surtout pour l’arrosage. Il se souvient en avoir fait crever quelques-unes avant de trouver le truc ! Il était dans ses pensées florales lorsqu’il croisa son voisin Anselme Ringeonneau. Ce dernier était juché sur sa bicyclette, il détourna

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