La Vallée heureuse
C’était une riante vallée où serpentait la rivière d’Ain. Sans jamais dire son nom, on l’appelait simplement : « la Rivière », comme s’il n’y en eût qu’une seule au monde et précisément celle-là. Il était vrai que, à cet endroit, encastrée dans les pentes des montagnes du Jura, elle offrait aux regards le plus plaisant des paysages. Quelques villages, hameaux et fermes étaient disséminés sur les abords du cours d’eau, de même qu’une ancienne chartreuse très bien conservée au passé historique intéressant. Les habitants de ces lieux étaient souvent agriculteurs, car les terres étaient bonnes, mais aussi tourneurs sur bois et même les deux à la fois. C’était assez courant dans le coin de conserver un petit train (ou terrain) d’agriculture et de faire de la tournerie à côté. Cela occupait les journées d’hiver et mettait un peu d’aisance, pécuniairement parlant.
Toute une vie dans ce périmètre, entre l’école, la mairie, la petite église. Les enfants des habitations les plus éloignées parcouraient chaque jour trois ou quatre kilomètres par n’importe quel temps afin d’être scolarisés. Liés géographiquement parfois depuis plusieurs générations, les gens entretenaient une ambiance très conviviale qui débordait sur les agglomérations alentour. Dès les premiers beaux jours, c’était les pique-niques, les baignades. À cette époque, les vacances plus ou moins lointaines n’existaient
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