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Le destin de Maya: Romance
Le destin de Maya: Romance
Le destin de Maya: Romance
Livre électronique336 pages4 heures

Le destin de Maya: Romance

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À propos de ce livre électronique

Laurette Rocha, après nous avoir offert la première partie de cet Amour éternel, a décidé — et elle a eu certainement raison! — de donner une suite logique à cette histoire d’amour presque impossible : elle va nous raconter maintenant le destin particulier de Maya Angély, la fille de Raoul et d’Angély.

Cet amour éternel s’est transmis à Maya, comme s’il avait été héréditaire et, c’est de cette hérédité que l’auteur va maintenant nous entretenir.

Suspens garanti !

À PROPOS DE L'AUTEURE

Laurette Rocha est née à Porto, au Portugal, en 1947. A l’âge de vingt ans, elle est venue en France et y épousa Alphonse.
Maintenant retraitée et passionnée par le cinéma indien, elle consacre une partie de ses loisirs à l’écriture de romans et termine la saga d’une famille indienne en France dont Un Amour Éternel est le premier et le plus court roman de cette quadrilogie qui raconte l’intégration de cette famille et l’amour impossible entre le fils aîné et la fille de la servante portugaise. Le Destin de Maya, Préty, l’héritière et La Vie Continue complètent cette saga.
LangueFrançais
ÉditeurEncre Rouge
Date de sortie3 sept. 2021
ISBN9782377898503
Le destin de Maya: Romance

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    Aperçu du livre

    Le destin de Maya - Laurette Rocha

    cover.jpg

    Laurette ROCHA

    LE DESTIN DE MAYA

    Roman

    PRÉFACE

    Laurette Rocha, après nous avoir offert la première partie de cet Amour éternel, a décidé – et elle a eu bien raison ! – de donner une suite logique à cette histoire d’amour presque impossible : elle va nous raconter maintenant le destin de cet enfant qui a été le fruit – certes par simple hasard – de l’amour qu’unissait si fortement Raoul et Angély ; je veux parler de Maya Angély.

    Nous avons assisté, à la fin de la première partie, au mariage de Maya et un peu plus loin à la mort prématurée d’Angély, en pleine fête, laquelle rendit son dernier soupir dans les bras de Raoul.

    Nous savons que celui-ci est le fils d’une famille aisée, ayant des intérêts non négligeables dans le commerce des vins de Champagne et qu’Angély vivait dans la ville de Reims.

    Après quelques années d’études, aussi bien en France qu’en Angleterre, Raoul obtint avec brio son diplôme d’avocat. Peu après son installation, il était aimé de tous ses confrères, au point que ceux-ci avaient tout fait pour qu’il reçoive la médaille du mérite, récompense offerte, en général, aux membres les plus éminents de cette corporation.

    Ce fut justement au cours de cette cérémonie et peu après avoir reçu cette distinction des mains même d’Angély, que celle-ci décéda dans les bras du seul homme qu’elle avait toujours aimé.

    Laurette Rocha termine son roman en disant qu’« après la cérémonie funèbre, Raoul, Poja et Maya rentrèrent chez eux et leur bonheur n’eut jamais de fin. – Ils vécurent heureux et, de nos jours encore, à Reims, dans le voisinage de la maison qui fut la leur, on parle de cet amour éternel ! »

    Et cela est bien vrai !

    Mais plus vrai encore parce que cet amour s’est transmis à Maya, comme s’il avait été héréditaire et, c’est de cette hérédité que l’auteur va maintenant nous entretenir.

    Suspens garanti !

    Nous souhaitons à cette deuxième partie le même succès, sinon plus encore, qu’a pu avoir la première.

    A. R.

    CETTE PETITE MAISON-LÀ…

    Maya, fruit de l’amour de Raoul et de la belle Angély fut toujours une fille simple et attentionnée envers ses parents, avant de connaître la vérité sur sa naissance : sa vraie mère était Angély et non point Poja.

    Mais, comme elle-même le disait, cela ne changerait rien, car c’était bien Poja qui lui avait donné de l’amour durant ces vingt années écoulées.

    Quant à Raoul, après la mort tragique et inattendue d’Angély – l’amour de sa vie ! – il se sentait souvent triste et n’avait pas de mots pour expliquer sa peine, tout ce qu’il ressentait encore et toujours tout au fond de son cœur, mais, malgré cela il trouvait encore le courage de dire, de temps à autre :

    Merci, mon Dieu, de m’avoir accordé l’occasion de la tenir dans mes bras dans les derniers instants de sa vie !

    Puis, comme pour se donner du courage, il murmurait encore :

    ⸺ Ce fut pour moi un soulagement, même si douloureux, de l’avoir dans mes bras, elle qui avait tant attendu ce moment, tout en sachant que c’était là ses derniers instants. Je n’ai eu que le temps de lui dire : « Ma chère Angély, va, va en paix. Rappelle-toi que tu me laisses le fruit de notre amour ! »

    Je pense qu’en lui disant cela, je lui ai fait plaisir, car son dernier regard et son dernier sourire furent pour moi. Alors je l’ai embrassée avec passion pour la dernière fois, lui disant : « Ma chérie, adieu, adieu, mon amour ; tu resteras à jamais dans mon cœur. »

    ***

    Poja, quant à elle, savait ce qui allait arriver, car elle connaissait la maladie qui minait Angély ; elle savait que sa rivale ne vivrait plus longtemps, voilà pourquoi – peut-être – elle se montrait courageuse et toujours prête à aider Angély.

    En effet, si elle avait la joie d’être mère, elle le devait à Angély : elle avait porté sa fille Maya et lui avait permis toutes ces années de bonheur aux côtés de Raoul et de sa fille. Maintenant, elle ne se sentait pas le droit d’empêcher que son mari accompagne Angély à l’hôpital. Puis, se parlant à elle-même, elle disait : « c’était la meilleure chose que je pouvais faire pour elle, elle qui a tant souffert. C’est vrai que quand je les ai vus agrippés l’un à l’autre, ou mieux, enlacés, cela m’a fait mal, mais je savais bien que c’étaient là les derniers instants d’Angély. »

    Poja, malgré ces problèmes qui exacerbaient sa jalousie, faisait tout pour son mari qu’elle aimait sincèrement d’un amour fort et possessif.

    Maya, quant à elle, pensait, avec un certain humour, qu’il lui avait été nécessaire de se marier pour être enfin informée de cette situation étrange et finir par connaître sa vraie mère.

    Il a fallu que je me marie, se disait-elle, pour pouvoir connaître ma vraie mère ; dommage que cela se soit produit seulement à la fin de sa vie.

    Cette histoire l’interpellait et les questions arrivaient nombreuses dans ses pensées, mais jamais elle ne se plaignait auprès de Poja, qu’elle aimait profondément, comme si elle avait été sa vraie mère.

    ⸺ J’ai beaucoup de peine d’avoir connu ma mère si tard ! Je sais qu’elle a beaucoup souffert toute sa vie : « Tu as été obligée de partir, mais tu es tout de même morte dans les bras de papa, toi qui a tant attendu l’homme que tu as toujours aimé, le seul amour de ta vie ! » Votre amour fut vraiment un amour éternel !…

    Puis, comme pour prouver à Poja son amour et sa gratitude, Maya lui dit :

    ⸺ Maman chérie, je ne veux pas te voir triste : toi seule as compté pour moi pendant ces vingt années : je veux être envers vous ce que j’étais jusqu’ici ; car c’est vous, toi et papa, qui toutes ces années durant m’avez tant aimée. Maman, l’amour qui nous unit, personne ne pourra jamais le briser, personne ne pourra jamais nous séparer.

    Une fois encore Maya se laissait submerger par la vague des souvenirs et tendrement rendait hommage à Poja, sa mère adoptive.

    Angély je ne l’ai connue que peu de temps, mais, Poja, je la connais depuis vingt ans. Elle a été pour moi une vraie mère. Néanmoins, je ne pourrai jamais oublier celle qui m’a donné la vie et qui a tant souffert, ce fut son destin : c’était écrit, et le destin de mon père que j’aime tant.

    Maya, fille cultivée et intelligente, souhaitant approfondir davantage la découverte du secret familial, eut une idée brillante. Elle la confia à sa vraie mère, comme s’il s’agissait d’une prière :

    Ma petite maman, se dit-elle à elle-même, je vais faire quelque chose pour toi. Celle qui fut la cause de votre séparation, c’est ma grand-mère ; je vais donc aller la trouver et lui demander de m’offrir la petite maison au fond du jardin, là où tu as habité avec ta maman, quand elle est venue travailler chez mes grands-parents et où vous avez vécu heureuses.

    Avant de mettre en pratique son idée et, se souvenant de cette grand-mère qu’elle n’a pas pu connaître, Maya se lamenta :

    Combien je suis peinée de ne pas l’avoir connue ! Je pense qu’elle a dû beaucoup souffrir, quand on l’obligea à partir, alors que tout le monde l’aimait. Je sais aussi qu’elle s’était consacrée corps et âme à notre famille. Mais, ma grand-mère ne l’a pas entendu ainsi et a tout fait pour vous séparer et vous envoyer loin de mon père.

    Encore heureux que ma tante Tina me parle souvent de toi, mamy Maria ; elle m’a même dit que tu as été pour elle comme une seconde mère ; comme tu devais être bonne ; quel dommage, mon Dieu, que je ne t’ai pas connue !

    Ma tante me dit aussi que tu étais une grande Dame, et je sais ce que cela signifie !

    Et, comme si elle voulait englober toute la famille dans cet éloge, elle ajouta encore :

    Mon papa ne parle pas beaucoup de toi, mais je sais qu’il avait beaucoup d’estime et de respect pour toi, voilà pourquoi l’idée m’est venue de récupérer la petite maison au fond du jardin.

    Ne voulant pas perdre de temps dans la réalisation de son projet, Maya alla rencontrer sa grand-mère pour lui exposer son souhait.

    ⸺ Mamy, je veux te demander quelque chose…

    ⸺ Dis-moi ce que tu veux, chérie. Si je peux le faire, ce sera avec plaisir.

    ⸺ J’aimerais que tu m’offres la petite maison qui est dans le fond du jardin, j’ai un projet pour elle.

    ⸺ Mais, ma chérie, qu’est-ce que tu veux en faire ? Raconte-moi ton projet. Tu sais qu’il y a des employés qui l’habitent, qu’elle n’est pas en très bon état et a besoin de quelques réparations.

    ⸺ Grand-mère, cela importe peu ; les travaux qu’il y a lieu de faire, je m’en occuperai, répondit Maya avec assurance, avant de continuer. Je veux aller à Porto et ramener de là-bas tout ce qui appartenait à ma mère et à ma grand-mère maternelle ; je veux tout placer dans cette petite maison qu’elles ont habitée et où elles ont été heureuses.

    Et, comme si elle voulait forcer la main à sa grand-mère et la pousser à accéder à sa demande, elle lui dit :

    ⸺ Je crois que tu peux faire ça pour elles, car c’est toi qui les as obligées à partir au loin.

    En disant cela à sa grand-mère, Maya avait aux lèvres un sourire malicieux qui n’était pas passé inaperçu à Latika.

    ⸺ Tu as déjà bien réfléchi à ce que tu me demandes ? As-tu déjà pensé à ce que tu veux faire de cette petite maison ? On dirait que tu veux en faire un musée ! Tes parents sont-ils au courant de ta démarche et de ton projet ? Ne vont-ils pas se fâcher avec toi ?

    ⸺ Non, grand-mère, sois tranquille. Je vais parler à maman ; je reste persuadée qu’elle ne va pas s’opposer à mon projet. Quant à papa, nous verrons plus tard.

    ⸺ Je vais en parler à ton grand-père, et savoir ce qu’il pense de ton idée… S’il est d’accord… Je ne m’opposerai pas, même si je pense que ce n’est pas une bonne idée, chérie.

    Maya, presque certaine d’obtenir ce qu’elle voulait, décida d’aller voir sa tante. En chemin, comme si elle parlait à quelqu’un qui marchait à côté d’elle, dit :

    Et toi, de là-haut, maman, que penses-tu de mon idée ? Je fais tout cela pour toi, tout en sachant que cela puisse déplaire un peu à ma mère Poja. Mais je vais lui expliquer le pourquoi de mon projet et je pense qu’après avoir entendu mes explications elle ne s’y opposera pas, d’autant plus qu’elle sait très bien que je l’aime tendrement. Elle m’a élevée et m’a donné tant de tendresse, comme si elle avait été ma vraie mère.

    Pendant ce temps, Latika, la grand-mère de Maya était allée voir Amitabh, son mari qui se trouvait dans son bureau, lisant le journal.

    Après lui avoir expliqué la demande de Maya et lui avoir donné son propre avis, elle lui demanda :

    ⸺ Que penses-tu de tout cela ? Ne te semble-t-il pas que cette idée puisse causer des problèmes dans la famille ? Qu’allons-nous faire ?

    ⸺ Mais cette gamine est tombée sur la tête ! s’exclama Amitabh, levant la tête et retirant ses lunettes. As-tu déjà remarqué que pour lui faire plaisir nous devons congédier les personnes qui habitent la petite maison ?

    ⸺ C’est vrai, répondit Latika. Je ne sais pas comment faire. Je pense que nous devons en parler à Poja et savoir ce qu’elle pense elle-même de l’idée de sa fille et, aussi, trouver une solution pour les employés qui habitent la maisonnette. Je vais lui en parler, dit-elle encore à son mari, et ensuite nous prendrons notre décision, selon ce qu’elle nous dira.

    Et sans autres explications elle sortit du bureau de son mari, téléphona à Poja et lui expliqua le projet de Maya.

    ⸺ Je suis vaguement au courant de ce que ma fille veut faire dans la petite maison, répondit Poja. Elle ne m’a pas tout expliqué, certainement, mais son enthousiasme était si grand que je n’ai pas eu d’autre alternative que l’autoriser à s’y consacrer, si toutefois vous-mêmes, vous y consentez.

    Mais la voix de Poja laissait transparaître une certaine nervosité ; Latika s’en aperçut et comprit que l’idée de Maya n’était pas tout à fait du goût de sa belle-fille.

    Après avoir posé le téléphone, la mère de Raoul retourna vers le bureau de son mari qui lisait toujours son journal et lui dit :

    ⸺ Que va-t-il se passer si notre fils y entre un jour ? Quelle va être sa réaction en y trouvant tout ce qui a appartenu à Angély et même à Maria ? Cette idée ne paraît pas enchanter Poja. Elle ne me l’a pas dit, mais d’après sa voix, quand je l’ai eue au téléphone, elle semblait un peu contrariée.

    ⸺ Mais, ma chérie, que pouvons-nous y faire, si sa mère est d’accord ?… Nous pourrions refuser, c’est vrai, mais, ne crois-tu pas que nous avons déjà fait assez de mal ? Il faut que nous lui parlions encore, dit Amitabh se frottant les yeux et se levant de sa chaise.

    Ils savaient que Maya était là, en conversation avec sa tante ; Latika l’appela.

    Toute joyeuse, comme à son habitude, Maya ne fit pas attendre sa grand-mère.

    ⸺ Dis, dis, Mamy, que se passe-t-il ? Me voici !

    ⸺ Ma chérie, commença Latika, ton grand-père à une proposition à te faire. Écoute-le bien, car c’est très important.

    Maya regarda son grand-père, un peu étonnée, car elle ne pensait pas que son projet fut traité avec autant de célérité et demanda :

    ⸺ Je t’écoute, Papy, je suis impatiente de connaître ce que tu as à me dire.

    ⸺ Maya, je veux te parler au sujet de l’affaire que tu as exposée à ta grand-mère. Tu veux que je te donne la maisonnette qui est au fond du jardin pour y faire une sorte de musée.

    ⸺ Oui, oui, Papy chéri, c’est cela même, interrompit Maya comprenant que son idée allait certainement se réaliser.

    ⸺ Du calme, du calme, fillette, ne précipite pas les choses et écoute, car je n’ai pas encore terminé ce que j’avais à te dire. Après avoir discuté entre nous et avoir demandé l’avis de ta maman, et même si nous pensons que ce n’est pas là une excellente idée, nous allons t’offrir la maisonnette du fond du jardin, mais nous y mettons une condition : il est hors de question que ton père y entre un jour. Je pense que tu es assez intelligente pour comprendre que ce serait un choc pour lui et que cela nous causerait beaucoup de peine.

    ⸺ Je comprends que cela vous préoccupe, dit Maya nerveusement, étant donné que ce fut Mamy la cause de toute cette embrouille, mais vous devez penser également que si vous avez une petite-fille c’est bien grâce à Angély.

    En entendant ces mots, Latika frémit et ses yeux se remplirent de larmes : elle avait maintenant des regrets de tout ce qu’elle avait fait pour séparer les deux êtres qui s’aimaient.

    ⸺ Je sais, Maya, je sais que j’ai été la cause de tout ce qui est arrivé, voilà pourquoi, maintenant, nous allons, en quelque sorte, essayer de réparer les torts causés il y a tant d’années déjà.

    ⸺ Mais, ma chérie, continua Latika avec tendresse, as-tu bien expliqué à Poja ce que tu vas vraiment faire dans cette petite maison ? Sait-elle exactement que tu y vas exposer des objets et autres souvenirs – peut-être même des lettres – ayant appartenu à Angély ?

    ⸺ Pour dire vrai, Mamy, j’en ai parlé à maman, sans lui donner beaucoup de détails sur ce que je veux vraiment faire. Je pense qu’elle a compris, mais je vous promets de lui expliquer avec force détails, ce que je veux vraiment faire, afin d’éviter tout malentendu fâcheux.

    Maya avait raison de vouloir tout expliquer à sa mère, car Poja, depuis le moment où elle avait pris connaissance du projet de sa fille et, après l’intervention de sa belle-mère, ne se sentait pas bien et commençait même à avoir des soupçons sur les vraies intentions de sa fille. En effet, même si Maya ne lui avait pas expliqué dans le détail ses vraies intentions, elle avait bien compris qu’il s’agissait d’y exposer les souvenirs qu’elle pourrait récupérer et ayant appartenu à Angély et à Maria, la mère de celle-ci.

    ⸺ Tu as raison, ma chérie, ta mère a besoin d’une bonne explication de ta part. Allez, va la voir et explique-lui tout, conseilla Latika. Ta mère a besoin que tu la tranquillises par une bonne explication claire et détaillée. Allez, vas-y et embrasse-la de notre part.

    ⸺ Oui, Mamy, j’y vais tout de suite. Merci.

    Mais, avant de partir chez elle, Maya s’approcha de ses grands-parents et les embrassa tendrement.

    Rapidement elle arriva chez ses parents. Quand elle y parvînt, Poja était dans la cuisine : elle préparait son café habituel.

    ⸺ Veux-tu, ma fille, boire un café avec moi ?

    ⸺ Je veux bien, maman. Nous allons le boire ensemble et nous causerons en même temps, j’ai quelque chose à te dire, une chose importante dont je t’ai déjà parlé, mais sans vraiment bien te l’expliquer.

    ⸺ Dis-moi tout, chérie. Tu m’as déjà parlé, en effet, mais sans entrer dans le détail, allez, raconte, raconte, ma fille.

    ⸺ Tu le sais déjà : j’ai demandé aux grands-parents la maisonnette qui est dans le fond de leur jardin ?

    ⸺ Oui, ma chérie, répondit Poja avec une certaine réticence. Ils m’ont appelé pour me demander mon avis.

    ⸺ Écoute, maman, j’ai l’intention d’aller à Porto chercher tout ce qui a appartenu à ma mère et à ma grand-mère et de tout exposer dans la petite maison. Je ne sais pas si cela te plaît, mais je sens que je dois le faire. Puis-je compter sur ton appui, maman ? Je veux et je tiens à ce que tu saches que je ne veux en aucun cas te faire du mal. Tu sais bien que je t’aime et que je te considère comme ma vraie mère, mais…

    ⸺ Et pourquoi tu ne le ferais pas, ma fille ? interrogea Poja. Tu as raison.

    Mais, en même temps elle se demandait : « Comment Raoul pourra un jour oublier Angély, si même sa fille, bien involontairement, c’est vrai, fait tout pour qu’il ne l’oublie pas ? » Mais Poja avait un grand cœur : le bonheur de sa fille passait avant tout, même dans des circonstances aussi étranges.

    ⸺ Tu as raison de le faire, ma chérie !

    Maya, en entendant ces mots qu’elle prit comme des encouragements, serra fortement sa mère entre ses bras et l’embrassa.

    ⸺ Tu es vraiment une bonne mère. Je fais tout cela, non seulement pour Angély, mais aussi pour Maria : elles ont tellement souffert ! Mais je ne veux pas, maman chérie, que tu sois triste : tu es ma petite maman chérie et je t’ai toujours dans mon cœur, et tu y seras pour toujours !

    Puis, comme pour rassurer sa mère, elle lui dit :

    ⸺ Tu peux être tranquille : moi seule aurai la clef de la maison ; personne d’autre n’y pourra entrer.

    Maya dit cela parce qu’elle se rendait compte que les yeux de Poja étaient pleins de larmes. Après ces mots de sa fille, elle sembla plus tranquille, et la promesse qu’elle venait de lui faire lui apporta une certaine sérénité, car elle craignait justement qu’un jour son mari entre dans la maison et se trouve face à tant de souvenirs du passé, un passé que Poja préférait qu’il oublie.

    Puis, tendrement, tenant dans les siennes les mains de sa mère, Maya, lui dit :

    ⸺ Maman, ne prends pas ombrage de ce que je veux faire pour elles, et rappelle-toi que ce fut Angély qui t’a procuré la joie de m’avoir à côté de toi, moi la fille que tu n’attendais plus. Nous allons continuer d’être heureux et nous aimer comme une famille unie que rien ni personne ne peut détruire.

    Maya semblait plus empressée que jamais de montrer son amour envers Poja ; ses paroles étaient sincères et touchèrent profondément le cœur de sa mère.

    ⸺ Je t’aime, ma petite maman, comme j’aime papa aussi. Tiens, en parlant de lui, il va bientôt arriver : tu ne veux pas que je lui en parle ?

    ⸺ Non, Maya, je vais lui en parler, c’est préférable que ce soit moi, comprends-tu ?

    ⸺ D’accord, maman, comme tu voudras ! À demain.

    Maya sortit rapidement, le cœur en joie : elle avait bien défendu son projet et réussi son entretien avec sa mère.

    Quant à Poja, une fois seule, ses yeux se remplirent à nouveau de larmes et elle s’interrogeait : « Comment vais-je raconter cela à Raoul ? Il va falloir que je lui parle une fois encore d’Angély, que je lui rappelle de vieux souvenirs, alors que je préférerais qu’il les oublie. Mon Dieu !… »

    Mais il le fallait : Poja aimait tendrement Maya et lui avait promis de parler à Raoul au sujet de son projet, même si cela allait provoquer un autre problème presque inévitable : éveiller la curiosité de son mari.

    Raoul, qui allait bientôt bénéficier de sa retraite, arriva à la maison ; il semblait en pleine forme et même joyeux. Il alla s’asseoir à côté de Poja et l’embrassa tendrement.

    ⸺ Veux-tu boire quelque chose ? demanda Poja.

    ⸺ Oui… un Porto, s’il te plaît.

    ⸺ Ah ! Ah ! Cela tombe bien que tu veuilles boire un Porto…

    ⸺ Ah ! Bon ! Et pourquoi, ma chérie ?

    ⸺ Parce que j’ai quelque chose à te dire au sujet de notre fille et qui a aussi à voir avec Porto.

    ⸺ Et pourquoi donc ? Elle aussi s’est mise à boire du Porto ? Ce n’est pas son habitude, mais… il y a toujours une première fois !

    Cet échange de phrases banales eut le mérite de créer une atmosphère joyeuse et propice à ce que Poja voulait raconter à son mari.

    ⸺ Mais non ! Tu sais très bien qu’elle ne boit pas. Je voulais parler de la ville de Porto, au Portugal et non pas de son vin.

    ⸺ Me voilà rassuré ; je préfère

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