Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

La vie continue: La fin d'une belle histoire
La vie continue: La fin d'une belle histoire
La vie continue: La fin d'une belle histoire
Livre électronique490 pages6 heures

La vie continue: La fin d'une belle histoire

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

La vie continue est le dernier tome de la saga d’une famille indienne installée à Reims dans le commerce des vins de champagne.

Dans le dernier roman nous avons laissé Préty au seuil de son nouveau destin.

Ici, nous allons le vivre avec elle et partager son courage, son obstination et sa réussite qu’elle doit non seulement à ses grands-parents, mais surtout à elle-même par sa sagesse, sa culture et son amour pour la famille, dont elle devient la seule héritière.

Son engagement sera total et sa réussite un « feu d’artifice ».

À PROPOS DE L'AUTEURE

Laurette Rocha est née à Porto, au Portugal, en 1947. A l’âge de vingt ans, elle est venue en France et y épousa Alphonse.
Maintenant retraitée et passionnée par le cinéma indien, elle consacre une partie de ses loisirs à l’écriture de romans et termine la saga d’une famille indienne en France dont Un Amour Éternel est le premier et le plus court roman de cette quadrilogie qui raconte l’intégration de cette famille et l’amour impossible entre le fils aîné et la fille de la servante portugaise. Le Destin de Maya, Préty, l’héritière et La Vie Continue complètent cette saga.
LangueFrançais
ÉditeurEncre Rouge
Date de sortie3 sept. 2021
ISBN9782377898480
La vie continue: La fin d'une belle histoire

En savoir plus sur Laurette Rocha

Auteurs associés

Lié à La vie continue

Titres dans cette série (4)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fiction sur l'héritage culturel pour vous

Voir plus

Articles associés

Avis sur La vie continue

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    La vie continue - Laurette Rocha

    cover.jpg

    Laurette Rocha

    LA VIE CONTINUE

    La fin d’une belle histoire

    Roman

    ARRIVÉE À PORTO

    ⸺ « Mesdames et Messieurs, c’est le commandant de bord qui vous parle : dans quelques minutes nous allons atterrir à l’aéroport Sá Carneiro, à Porto. La température extérieure est de 32 degrés et au Portugal il est 16 heures et 15 minutes. Nous espérons que notre vol vers le Portugal vous a plu. Nous souhaitons à tous un agréable séjour et espérons vous retrouver lors d’un prochain vol. ».

    ⸺ On aperçoit déjà la ville, Papa, dit Préty.

    ⸺ Oui, ma chérie. Regarde à droite et tu pourras voir la ville de Porto, répondit Charles.

    Et en effet, en regardant vers la droite la jeune fille put voir le panorama qui s’offrait à ses regards : toute la ville de Porto, située à l’embouchure du fleuve Douro.

    ⸺ Papa, j’ai hâte de la visiter !…

    À ce moment-là, manœuvrant pour se présenter devant la piste d’atterrissage, l’avion s’inclina vers la gauche et Préty put apercevoir l’océan et les vagues qui venaient s’écraser sur les rochers et les autres qui venaient mourir sur le sable…

    ⸺ Que c’est beau ! Tu vois, Papa ! Cela me donne envie de plonger dans cette eau claire…

    ⸺ Reste calme, ma fille, ne plonge pas tout de suite, car nous sommes encore bien loin de l’eau, dit Charles avec humour.

    Préty sourit, mais ne dit plus rien, car à ce moment-là les pneus touchèrent le sol et l’avion commença son freinage habituel pour se diriger vers la piste qui le conduirait jusqu’à l’arrêt. Tous applaudirent allègrement.

    ⸺ Pourquoi les gens applaudissent, Papa ? demanda Préty un peu étonnée.

    ⸺ Tout simplement parce que le pilote a bien réussi son atterrissage, ma chérie.

    ⸺ C’est vrai que tu voyages souvent et connais tous ces détails…

    Peu après tous les passagers commencèrent à sortir et, par les longs couloirs, à se rendre vers la sortie.

    ⸺ Papa, je vais sortir mon affiche afin que Paulo nous reconnaisse…

    Ils s’arrêtèrent un instant et Préty récupéra une grande feuille où elle avait écrit en gros caractères : PRÉTY.

    Devant les portes par où sortaient les voyageurs, Paulo les attendait et, dès qu’il aperçut Préty et Charles, il leur fit signe. Ils se dirigèrent vers lui, se saluèrent et Paulo dit à Préty :

    ⸺ Puis-je t’embrasser ?

    ⸺ Bien sûr Paulo, avec plaisir !

    Ils s’embrassèrent et partirent ensuite vers le parking où Paulo avait garé sa voiture. Charles fit remarquer qu’il faisait très chaud.

    ⸺ C’est vrai, Charles, il fait très chaud aujourd’hui.

    ⸺ Savez-vous, Paulo que Préty en voyant la mer a eu tout de suite envie de se mouiller les pieds ?

    ⸺ Si cela vous fait plaisir, je peux vous conduire à la plage cet après-midi…

    ⸺ Cela me ferait bien plaisir, Paulo et j’accepte volontiers l’invitation, dit Préty avec enthousiasme.

    Peu après ils arrivèrent chez Juliette et Jean. Après les salutations habituelles, Préty dit, en s’adressant à Juliette :

    ⸺ Je suis heureuse d’être là, Tata !…

    ⸺ Et moi, heureuse de vous recevoir : soyez les bienvenus chez nous.

    ⸺ Merci tante Juliette, répondit Charles. Comment va l’oncle Jean ?

    ⸺ Très bien, Charles. Il va arriver.

    ⸺ J’en suis heureux…

    ⸺ Allons dans le salon : je vous ai préparé à manger, invita Juliette.

    ⸺ D’accord, merci. Mais auparavant j’aimerais téléphoner à mon beau-père pour le prévenir de notre arrivée.

    ⸺ Charles, le téléphone est à ta disposition… ne te gêne surtout pas. N’oublie pas de les saluer de notre part.

    ⸺ Tata, vous habitez dans un endroit très calme…

    ⸺ C’est vrai, ma chérie. La maison de ta Grand-mère est aussi dans un endroit calme. Tout à l’heure je vous y conduirai.

    ⸺ J’ai hâte de la voir, Tata !

    ⸺ Tu n’auras pas longtemps à attendre ! Veux-tu boire quelque chose de frais ?

    ⸺ Je veux bien, ma Tata, car il fait trop chaud.

    ⸺ Paulo vint de la cuisine avec un plateau de gâteaux et le mit sur la table.

    ⸺ Je ne sais même pas lequel choisir ! s’exclama Préty.

    ⸺ Alors prends celui-ci, dit Paulo en lui présentant un gâteau crémeux, typiquement portugais.

    À ce moment-là Charles vint les rejoindre.

    ⸺ Mes beaux-parents vous saluent.

    Paulo profita pour demander à Charles s’ils voulaient toujours faire un tour à la plage de Matosinhos qui était la plus proche. Avant même que son père ne réponde, Préty dit avec enthousiasme :

    ⸺ Oui, Paulo, nous voulons bien !

    Charles la regarda, sourit et dit à Paulo, avec humour :

    ⸺ Je n’ai plus rien à dire, c’est elle qui commande ! Mais, j’aimerais que nous passions avant par la maison, afin d’y déposer les valises et nous changer rapidement.

    ⸺ Je vais avec vous, dit Juliette qui semblait heureuse de les recevoir.

    ⸺ Je suis contente que tu viennes, Tata !

    Ils sortirent et prirent le chemin de la maison d’Angély. Quand ils arrivèrent devant celle-ci, Préty demanda un peu étonnée :

    ⸺ C’est notre maison ?

    ⸺ Oui, ma chérie, c’est la maison que ta Grand-mère vous a laissée.

    ⸺ Elle est belle, Tata !

    Charles regardait attentivement, mais ne disait rien.

    ⸺ Papa, tu ouvres la porte ?

    ⸺ Calme-toi, chérie, il n’y a pas le feu !

    Paulo et Juliette se mirent à rire.

    ⸺ Allez-y, dit Juliette, nous vous attendons dans la voiture.

    Charles et Préty entrèrent. Ils jetèrent un rapide coup d’œil à l’intérieur. Préty ne manqua pas de faire un premier commentaire :

    ⸺ Papa, elle est petite, mais accueillante ! Je l’aime déjà !

    ⸺ Moi aussi, ma chérie, surtout sachant que ta mère l’emménagea à son goût. Nous la visiterons plus longuement ce soir. Allons-y, changeons-nous et rejoignons Juliette et Paulo qui nous attendent.

    ⸺ Papa, tu as remarqué que les lits sont déjà faits ?

    ⸺ Oui, Préty, j’ai vu…

    ⸺ As-tu vu ce que tante Juliette a mis dans le frigo ?

    ⸺ Non, chérie, je n’ai pas vu, mais de toute façon, je n’ai pas faim, maintenant, répondit-il en souriant. Je verrai cela plus tard.

    ⸺ C’est drôle, Papa ! répondit la jeune fille en souriant.

    Ils sortirent pour rejoindre Juliette et Paulo. Celui-ci démarra et prit la direction de Matosinhos.

    ⸺ Excusez-nous de vous avoir fait attendre, dit Charles. Juliette, j’aimerais que vous me disiez combien je vous dois pour tout ce que vous avez mis dans le frigo…

    ⸺ N’y pensez même pas, Charles !

    ⸺ Merci, alors. C’est très sympathique de votre part. Nous avons eu juste le temps de jeter un œil, mais ce soir nous allons bien la visiter, cette petite mais belle maison.

    Peu après ils arrivèrent à Matosinhos. Après s’être garés, ils traversèrent l’avenue et allèrent jusqu’au bord de la plage. Préty était radieuse.

    ⸺ Papa, comme il est agréable de se promener ici, tout près de la mer et de regarder ce beau panorama ! As-tu remarqué le nombre de personnes qui se promènent tout le long de l’avenue et sur la plage ?

    ⸺ Chérie, c’est normal : il fait un temps splendide.

    Ils restèrent là pendant un long moment, regardant la mer et le roulement des vagues. Nombreuses mouettes survolaient la plage, plongeant de temps à autre dans les eaux calmes de l’océan, pour s’y procurer de la nourriture.

    ⸺ Et si nous allions boire une boisson ? proposa Charles, se tournant vers Paulo.

    ⸺ Et pourquoi pas ! Allons là, à côté, répondit celui-ci.

    ⸺ Papa, je vais tremper mes pieds, dit Préty, en même temps qu’elle enlevait ses chaussures.

    ⸺ Oui, ma fille, mais fait attention. Ne va pas trop loin…

    ⸺ Je vais avec elle, Charles, se proposa Juliette.

    Et elles partirent vers la mer qui était encore distante, car la marée était basse. Préty semblait heureuse et courait dans tous les sens, comme pour savourer pleinement cette première visite à cette plage qui deviendra pour elle plus qu’un doux souvenir. Juliette regardait amusée sa nièce et souriait de la voir aussi heureuse.

    Un long moment plus tarde elle l’appela et lui dit :

    ⸺ Allons les rejoindre, afin qu’ils ne nous attendent pas longtemps.

    ⸺ Allons-y, Tata. Je peux te dire que je resterais bien ici jusqu’au soir, ou même jusqu’à la nuit tombée…

    ⸺ Tu viens à peine d’arriver, chérie ! Tu auras d’autres occasions pour venir jusqu’ici, ou même à d’autres plages, car il y en a plusieurs, sur cette côte.

    Arrivées près de Charles et Paulo, Préty ne manqua pas de faire ses remarques :

    ⸺ Papa, tu aurais dû venir avec nous ! L’eau était super : une vraie merveille ! J’aurais dû prendre mon maillot de bain…

    ⸺ Ce sera pour la prochaine fois, ma chérie. Voulez-vous boire quelque chose ?

    ⸺ Un jus d’orange, Papa.

    ⸺ Pour moi aussi, dit Juliette qui ne quittait pas Préty des yeux.

    ⸺ Merci, Tata, de m’avoir accompagnée…

    ⸺ Tout le plaisir a été pour moi, ma chérie !

    ⸺ Papa, c’est cela qui nous manque à Reims !

    ⸺ Préty, vous ne pouvez pas tout avoir ! Vous avez le Champagne, dit Juliette avec humour. Mais vous avez une bonne solution : venir ici plus souvent.

    ⸺ Et pourquoi pas. Je pense que cela va arriver, promit Charles.

    Ayant fini de boire, ils sortirent tous les quatre et Paulo leur proposa :

    ⸺ Étant donné qu’il n’est pas encore l’heure de dîner, je vous propose une balade à Entre-os-Rios ; ensuite nous rentrerons tranquillement.

    ⸺ Nous sommes à ta disposition, Paulo, c’est toi le guide, dit Charles.

    Ils quittèrent Matosinhos et prirent l’avenue qui longe le Douro et conduit vers le centre de Porto et plus loin encore. Il prit le soin de rouler doucement – se laissant volontiers dépasser par ceux qui étaient pressés – afin que les visiteurs puissent admirer le panorama magnifique qu’offrent les bords du fleuve. Charles et Préty étaient enchantés.

    ⸺ Je ne sais pas comment vous remercier pour toutes vos attentions, dit Charles.

    ⸺ Maintenant je comprends mieux pourquoi ma mère disait que c’était un plaisir d’être avec vous : elle avait raison !

    Ils se regardèrent les uns les autres, mais ne firent aucun commentaire à cette confession spontanée de Préty. La promenade terminée, Paulo les laissa devant leur maison et rentra avec sa mère.

    ⸺ Pour un premier jour, ce fut un succès, dit Charles en ouvrant la porte.

    ⸺ C’est vrai, Papa, Maman avait raison. Maintenant, allons visiter calmement la maison, étant donné que tout à l’heure ce n’a été qu’un rapide coup d’œil.

    Préty prit la main de son père et ils commencèrent la visite.

    ⸺ Cette maison renferme des choses d’une grande valeur, ma fille.

    ⸺ Surtout d’une valeur sentimentale, Papa !… Celle-ci doit être la chambre où Maman dormait, car votre photo s’y trouve. Tu vois, Papa, sur la table de chevet il y a ma photo et de l’autre côté celle de mes grands-parents. Maman était formidable : en peu de temps elle l’a aménagée à sa façon, avec beaucoup de goût et tout en respectant les objets de sa mère Angély et de sa Grand-mère Maria.

    Charles semblait ému par les paroles élogieuses de sa fille.

    ⸺ Il faut absolument que nous venions ici plus souvent, dit Préty.

    ⸺ Oui, ma chérie, pendant nos vacances, je te le promets.

    Ils partirent ensuite vers la salle à manger et le salon.

    ⸺ Tu as vu ce meuble ? La vitrine est vraiment belle, n’est-ce pas, Papa ?

    ⸺ Oui, Préty et je crois que l’on peut allumer…

    ⸺ Charles appuya sur l’interrupteur…

    ⸺ Que c’est mignon ! Reste ici dans le salon, je vais nous préparer une salade.

    ⸺ Avec quoi, ma chérie ?

    ⸺ Je vais voir ce qu’il y a dans le frigo.

    À cet instant quelqu’un sonna. Charles alla ouvrir…

    ⸺ Mais entrez donc, Juliette.

    ⸺ Excusez-moi de vous déranger…

    ⸺ Mais vous ne nous dérangez pas, c’est un plaisir de vous recevoir…

    ⸺ Je vous apporte ceci pour le dîner…

    ⸺ Tata, je regardais précisément ce qu’il y avait dans le frigo… je pensais nous préparer une bonne salade…

    ⸺ Ceci accompagnera très bien ta salade…

    ⸺ Merci, ma tante, c’est très gentil à toi…

    ⸺ Voulez-vous boire quelque chose ?

    ⸺ Pas maintenant, Charles… une autre fois.

    ⸺ Juste avant ton arrivée, je disais à Papa qu’il nous faut venir ici plus souvent…

    ⸺ C’est comme si j’entendais ta mère… Excusez-moi, Charles de rappeler ces souvenirs, dit-elle en se tournant vers le neveu.

    ⸺ Cela ne fait rien, Juliette, je sais bien que Maya adorait cette maison, car elle me l’a dit plusieurs fois. La preuve en est, tous les souvenirs qu’elle a laissés ici.

    ⸺ C’est vrai ! La couverture du lit et les rideaux de votre chambre, c’est elle qui les a fait faire : elle avait beaucoup de goût et a tout aménagé à sa manière, tout en respectant ce qui appartenait à sa mère.

    ⸺ C’est précisément ce que nous avons dit il y a quelques instants, répondit Charles.

    ⸺ Passez à la maison après le dîner. Venez boire le café avec nous.

    ⸺ Si nous y allons, nous n’y resterons pas longtemps, car je me sens un peu fatigué, dit Charles.

    ⸺ Je comprends parfaitement… c’est à vous de voir…

    Juliette sortit et retourna chez elle.

    ⸺ Chérie, pendant que tu prépares le dîner, je vais prendre une douche.

    ⸺ Ne tarde pas, Papa, car tout est pour ainsi dire prêt.

    Charles alla dans la salle de bain pendant que Préty alla chercher une belle nappe pour mettre sur la table. Une fois la table mise elle alla s’asseoir dans le salon. Peu après son père sortit de la salle de bain et alla directement dans la cuisine et fut agréablement surpris…

    ⸺ Tout cela est pour moi, ma fille ?

    ⸺ Et pour moi aussi, Papa !

    ⸺ Belle présentation !

    ⸺ Papa, j’avais dit que j’allais m’occuper de toi pendant les vacances…

    Tout d’un coup l’odeur d’un parfum attira l’attention de Charles et il se mit à regarder de tous côtés pour voir d’où il parvenait.

    ⸺ Je connais ce parfum !

    ⸺ Tu as raison, Papa, dit simplement Préty en pointant du doigt vers la cheminée.

    Il regarda vers la cheminée, puis regarda sa fille, mais ne lui dit rien. Maya avait l’habitude de mettre sur la cheminée une bougie parfumée. Après le repas, Charles se leva, s’approcha de sa fille, l’embrassa et lui dit :

    ⸺ J’ai beaucoup apprécié ce que tu as fait, ma chérie !

    Préty commença à ranger la table, mais son père lui dit :

    ⸺ Laisse cela pour après, Préty, allons boire le café chez ta tante. Mais, comme je lui ai dit, nous ne resterons pas longtemps…

    ⸺ D’accord, Papa.

    Quand ils arrivèrent, la famille était encore à table. Charles et Préty les saluèrent de nouveau.

    ⸺ Mangez tranquillement, nous vous attendrons dans le salon, dit Charles.

    ⸺ Allumez au moins la télévision, répondit Juliette.

    Quelques instants plus tard, ils les rejoignirent et Juliette demanda :

    ⸺ Voulez-vous boire quelque chose avant le café ?

    ⸺ Non, Juliette, simplement un café.

    Puis, s’adressant à Paulo, il demanda :

    ⸺ En ce qui concerne les transports, comment devons-nous faire ?

    ⸺ Je vais vous expliquer. Sachez que vous avez un arrêt juste en face de chez vous.

    ⸺ Nous aimerions aller visiter les caves de Porto.

    ⸺ C’est une excellente idée, dit Jean. Une seule chose me chagrine : c’est de ne pas pouvoir vous accompagner, mais mon fils se fera un plaisir de vous y conduire.

    ⸺ Mais nous voulons aussi visiter d’autres endroits de la ville de Porto…

    ⸺ Quand vous voudrez visiter Porto, je peux vous y conduire, car je travaille dans le centre, proposa Paulo, avant de continuer : je vous suggère aussi une visite nocturne de la Ville : c’est tout simplement splendide !

    ⸺ Ce soir-là j’irai avec vous, car je veux vous emmener dans un restaurant typique de Porto, proposa Juliette.

    ⸺ Vous ne pensez pas avoir déjà trop fait pour nous ?

    ⸺ C’est un plaisir pour moi, Charles ; je n’ai que cette nièce-là…

    Préty se leva et embrassa tendrement sa tante.

    ⸺ Paulo, puis-je te demander un service ? Peux-tu me noter sur un papier les endroits qui méritent une visite ? Cela sera plus facile pour nous, dit Charles.

    ⸺ Avec plaisir ! Je vais le faire tout de suite après le café.

    Jean proposa un digestif à Charles, précisant qu’il avait une très bonne eau-de-vie.

    ⸺ Pas aujourd’hui… mais je m’en souviendrai, Jean.

    Après avoir parlé pendant quelques instants encore avec leurs hôtes, Charles s’adressant à Préty lui dit en souriant :

    ⸺ Nous allons rentrer, ma chérie… nos yeux ont besoin de repos…

    Ils prirent congé et s’en allèrent chez eux, passer leur première nuit dans la maison qui avait appartenu à Angély.

    ENTRE TEMPS À REIMS…

    Le lendemain, Raoul et Poja se préparaient pour aller déjeuner chez Tina, comme il avait été convenu, mais pendant le petit-déjeuner, Raoul demanda à son épouse :

    ⸺ Chérie, as-tu bien dormi ?

    ⸺ Pas spécialement, Raoul…

    ⸺ Poja, ne sois pas stressée, tout se passera bien…

    ⸺ Comme c’est curieux de t’entendre me dire cela !

    ⸺ Comme tu vois, je sais quand tu ne vas pas bien…

    Et s’approchant d’elle, il lui dit :

    ⸺ Hier encore nous avons eu la preuve que Préty nous aime beaucoup !

    ⸺ Je sais, Raoul, mais je suis comme ça…

    Le petit-déjeuner terminé, ils allèrent dans leur chambre et finirent de se préparer. Comme Raoul prenait son temps dans la salle de bain, Poja lui dit :

    ⸺ Ne tarde pas. Nous n’allons pas faire attendre ta sœur. Et disant cela elle descendit.

    Raoul ne tarda pas à descendre à son tour. Ils sortirent et il ferma la porte. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent chez Tina.

    ⸺ Bonjour à vous ! s’exclamèrent-ils en entrant.

    ⸺ Alors, avez-vous bien dormi ? demanda Tina aussitôt.

    ⸺ Moi oui, mais Poja a eu du mal… Bruno est sorti ? demanda Raoul, pour changer de conversation.

    ⸺ Il est dans le garage…

    ⸺ Alors je vais le rejoindre…

    Poja en profita pour remercier sa belle-sœur :

    ⸺ Votre présence hier m’a fait beaucoup de bien, Tina, merci.

    ⸺ Il n’y a pas de quoi : ce fut pour nous un plaisir, Poja.

    ⸺ Charles nous a téléphoné : ils ont fait un bon voyage…

    ⸺ Cela va lui faire du bien de passer quelques jours avec sa fille.

    Poja un peu intriguée lui demanda :

    ⸺ Pourquoi me dis-tu cela, Tina ?

    ⸺ C’est normal ! Depuis le décès de Maya, c’est bien la première fois qu’il se retrouve seul avec Préty…

    ⸺ Je pensais qu’il s’était passé quelque chose et que nous n’étions pas au courant…

    ⸺ Que voudrais-tu qu’il se passe, Poja ? demanda Tina un peu contrariée de devoir mentir.

    Tina avait envers Poja une grande admiration et ne voulait en aucun cas l’attrister. Et pour en avoir le cœur net, lui demanda :

    ⸺ Qu’est-ce qui te fait penser ça, Poja ?

    ⸺ Tu n’as pas l’impression que Charles a maigri ?

    ⸺ Non, il ne me semble pas qu’il ait maigri…

    Tina préféra continuer de mentir, car elle savait que ce n’était pas le moment de dire la vérité à sa belle-sœur, mais elle s’aperçut que celle-ci semblait un peu préoccupée, c’est pourquoi elle lui demanda :

    ⸺ As-tu remarqué comme Charles semblait heureux hier de partir en vacances avec sa fille ? Rassure-toi il va bien. Quand Préty reviendra, elle aura certainement beaucoup de choses à te raconter.

    ⸺ J’espère bien, répondit Poja.

    Raoul et Bruno vinrent les rejoindre. Alors qu’ils étaient à table, leur conversation se concentra sur les préparatifs du mariage. Le déjeuner terminé, ils allèrent dans le jardin et y passèrent une partie de l’après-midi ensemble. Vers le soir, le couple prit congé :

    ⸺ Nous avons passé un agréable après-midi ensemble. Maintenant nous allons rentrer. À demain, petite sœur, dit Raoul avec tendresse en embrassant Tina. À demain, Bruno, et merci encore.

    Celui-ci les accompagna jusqu’au portail. Quand il rentra, il appela Tina, mais elle ne répondit pas.

    ⸺ Chérie, je t’ai appelée…

    ⸺ Excuse-moi, Bruno, je pensais…

    ⸺ À quoi donc ?

    ⸺ Poja m’a posé des questions sur Charles… À mon avis elle soupçonne que quelque chose se soit passé avec lui…

    ⸺ Mais tu ne lui as rien dit ?

    ⸺ Bien sûr que non, Bruno.

    ⸺ Tu as bien fait. Il vaut mieux qu’elle n’en sache rien… Les problèmes qu’elle a eus lui suffisent largement…

    ⸺ Je suis d’accord avec toi, Bruno.

    Arrivés chez eux, Raoul alla dans le salon. Poja monta dans la chambre pour se changer. Peu après elle descendit et vint s’asseoir près de Raoul et se mit à lire également. Un peu plus tard elle regarda sa montre, se leva et dit à son mari qu’elle allait préparer le dîner. Elle alla à la cuisine pour réchauffer le pot-au-feu, puis retourna au salon. N’y voyant pas Raoul, elle l’appela.

    ⸺ Je suis dans le bureau, répondit-il.

    Elle s’approcha et demanda :

    ⸺ Que fais-tu, mon chéri ?

    ⸺ Je range quelques documents, Poja.

    ⸺ Nous n’allons pas tarder à passer à table…

    ⸺ Je n’en ai pas pour longtemps…

    Le dîner terminé, Poja rangea la cuisine et vint au salon espérant y retrouver son mari. Comme il n’y était pas, elle le trouva dans le bureau.

    ⸺ Je pense qu’il est l’heure d’aller au lit, dit-elle.

    ⸺ Vas-y, je te rejoins aussitôt…

    ⸺ Non, Raoul, je n’y vais pas sans toi…

    ⸺ Mais, qu’est-ce que tu as ? Je te trouve étrange, Poja.

    ⸺ Je suis tout simplement fatiguée, Raoul.

    ⸺ Chérie, as-tu déjà tout fermé ?

    ⸺ Non, pas encore…

    ⸺ Alors, fermons porte et fenêtre et allons nous coucher.

    Arrivés dans la chambre Poja alla dans la salle de bain, pendant que Raoul fermait les fenêtres. Après s’être couchés, Raoul lui dit :

    ⸺ Poja, depuis que Préty est partie en vacances, tu n’es plus la même ; est-ce que je me trompe ?

    Elle ne répondit pas.

    ⸺ Si c’est pour cela que tu stresses, il n’y a pas de raison, car elle est avec son père…

    Poja ne voulait pas dire la raison de ses préoccupations, car elle était convaincue que quelque chose s’était passé avec son gendre, mais, se souvenant de ce qui était arrivé à Raoul, l’autre fois, elle préféra lui faire croire que c’était à cause de leur petite-fille.

    ⸺ Chérie, dors tranquille ! Les journées passent vite et ils seront bientôt de retour. Pense aux belles choses qu’ils vont visiter… Souviens-toi : toi-même tu as voulu que j’y aille, Poja !

    Raoul l’embrassa et éteignit la lampe. Le lendemain, Poja se leva et prépara le petit-déjeuner.

    ⸺ Bonjour, ma chérie, as-tu bien dormi ?

    ⸺ Oui, Raoul…

    Le petit-déjeuner terminé, Raoul dit à Poja qu’il allait faire son petit tour habituel, mais qu’il reviendrait vite.

    ⸺ C’est très bien, Raoul, vas-y.

    Peu après sa sortie, le téléphone sonna : c’était Tina qui voulait parler à son frère. Poja lui expliqua qu’il était sorti faire son petit tour, mais qu’elle l’aviserait dès son retour.

    ⸺ Je le rappellerai, Poja, car je vais être absente de mon bureau pendant un moment.

    Raoul rentra peu après et Poja lui fit part du coup de fil de sa sœur.

    ⸺ Je vais la rappeler…

    ⸺ Non, Raoul, car elle m’a dit qu’elle allait s’absenter du bureau pendant un moment, mais qu’elle te rappellerait dès son retour…

    ⸺ Elle ne t’a pas dit ce qu’elle voulait ?

    ⸺ Non, Raoul.

    Peu après, en effet, Tina rappela. Après les civilités habituelles, elle demanda à son frère de passer à la maison pour vérifier certains documents. Après avoir expliqué à son épouse la raison du coup de fil, Raoul alla chez sa sœur.

    ⸺ J’espère ne pas t’avoir dérangé, Raoul.

    ⸺ Mais non, Tina. J’allais lire mon journal, mais tu sais que je suis toujours prêt à t’aider.

    ⸺ Je t’ai appelé afin que tu regardes ces papiers, car après le mariage les choses seront différentes… tu me comprends ?

    ⸺ Ils sont tous là ?

    ⸺ Oui, Raoul, mais si tu as besoin de quelque chose d’autre, il te suffira de me le dire…

    ⸺ Je vais les vérifier et je te le dirai ensuite.

    ⸺ Merci frangin.

    Raoul repartit chez lui. Bruno l’aperçut, mais ne put lui parler. Arrivé au bureau il demanda à Tina :

    ⸺ C’est ton frère qui vient de sortir ?

    ⸺ Oui, Bruno. Je l’ai appelé parce que j’avais besoin qu’il vérifie certains documents.

    ⸺ Bien. Je vais livrer les commandes… Ne m’attends pas pour le déjeuner.

    Arrivé chez lui, Raoul dut subir les questions de Poja qui, comme toujours, avait besoin de savoir. Elle paraissait toujours angoissée, surtout depuis le départ de Préty.

    ⸺ Chéri, est-il arrivé quelque chose ?

    ⸺ Non, Poja, sois rassurée. Tina veut tout simplement que je vérifie ces papiers, car leur mariage peut avoir des conséquences sur un certain nombre de choses. Si cela ne te dérange pas, je vais dans mon bureau les regarder…

    ⸺ Bien sûr, mon chéri, dit Poja, semblant apaisée.

    CHARLES ET PRÉTY

    VISITENT LES CAVES

    Le lendemain Préty fut la première à se lever. Elle prépara le petit-déjeuner. Quand son père arriva dans la cuisine, il remarqua tout ce que sa fille avait préparé, il ne put pas s’empêcher de commenter :

    ⸺ Chérie, si tu continues à me préparer des petits-déjeuners aussi copieux, je vais grossir !

    ⸺ Cela ne peut que te faire du bien, Papa !

    ⸺ Pourquoi ? Tu trouves que j’ai maigri ?

    Préty regarda fixement son père. Son regard fut si explicite que la réponse de son père le fut tout autant :

    ⸺ Ne dis plus rien, ma fille…

    À ce moment-là quelqu’un sonna. Charles alla ouvrir : c’était Paulo.

    ⸺ Entre, mon ami. Quel bon vent t’amène ?

    ⸺ Je viens te remettre mon écrit, comme convenu…

    ⸺ Merci, Paulo. Veux-tu boire quelque chose ?

    ⸺ Non, merci, je viens de terminer mon petit-déjeuner. Qu’allez-vous faire aujourd’hui ?

    ⸺ Nous allons prendre l’autocar et aller à Porto…

    ⸺ Je peux vous y conduire, si vous voulez, proposa-t-il.

    ⸺ C’est dimanche, je ne vais pas gâcher ta journée…

    ⸺ Si je te propose, c’est parce que cela me fait plaisir… Préparez-vous je passerai vous chercher tout à l’heure.

    Une heure plus tard, Paulo était de retour. Il se gara devant la maison et attendit que ses deux visiteurs viennent le rejoindre. Il les conduisit ensuite visiter les Caves Ramos Pinto, justifiant son choix par le fait que ces mêmes caves avaient été rachetées par une maison de Champagne rémoise et que les guides parlaient presque tous un bon français.

    La visite des caves terminée – très appréciée par les deux visiteurs – ils sortirent et allèrent faire une promenade de l’autre côté du Douro, à Ribeira, en attendant l’heure du déjeuner. Après s’être promenés dans les petites ruelles, ils retournèrent vers la berge et Paulo les invita au restaurant. Ils s’installèrent à l’une des tables sur l’esplanade, en face du fleuve, pouvant ainsi continuer à admirer le beau panorama qui s’offrait à leurs yeux pleins d’admiration et de bonheur. Préty en profita pour faire quelques photos et demanda à Paulo de la prendre aussi, à côté de son père, ce qui remplit celui-ci de plaisir. Puis, comme s’il faisait une confidence, Paulo dit à Charles :

    ⸺ Maya et Poja sont venues ici. Excuse-moi, Charles si je rappelle d’anciens souvenirs…

    ⸺ Tu n’as pas à t’excuser, Paulo, c’est pour moi un plaisir de savoir que mon épouse est venue ici avec sa mère.

    Préty, ayant remarqué que son père était ému après cette révélation, mit la main sur sa main qui était posée sur la table et lui sourit tendrement. À ce moment-là, le serveur vint leur apporter la carte. Charles regarda Paulo et lui demanda :

    ⸺ Que pouvons-nous manger ici ?

    ⸺ Le plat du jour est un met typique d’ici : Les tripes à la mode de Porto. Voulez-vous les déguster ?

    ⸺ Pas aujourd’hui, Paulo, car je n’ai pas trop d’appétit…

    ⸺ Et toi, Préty qu’as-tu choisi ?

    ⸺ Un bifteck avec des frites…

    ⸺ C’est aussi une spécialité de Porto, dit Paulo avec humour. Et ils se mirent à rire.

    Après avoir passé environ deux heures sur l’esplanade de Ribeira, ils retournèrent dans la voiture et Paulo les conduisit à Matosinhos. Arrivés là, Paulo qui aimait bien taquiner Préty lui demanda :

    ⸺ Tu ne veux pas mouiller tes pieds ?

    ⸺ C’est dommage que je n’aie pas su que nous viendrions ici, car j’aurais volontiers pris mon maillot de bain.

    Ils restèrent là durant un long moment et ensuite retournèrent à Ermesinde. En prenant congé de Paulo, Charles et Préty le remercièrent pour sa disponibilité et pour ses attentions délicates envers eux. Entrés chez eux, ils allèrent au salon pour regarder un peu la télévision. Mais la fatigue se faisant sentir, Charles embrassa sa fille et alla se coucher. Celle-ci resta encore un peu, mais prise aussi par le sommeil, elle préféra aller se coucher.

    Le lendemain, Préty se leva tôt, alla acheter du pain et des croissants. À son retour elle prépara le petit-déjeuner. Quand Charles se leva et, après être passé par la salle de bain, il vînt s’asseoir à côté de sa fille.

    ⸺ Tu m’attendais, chérie ?

    ⸺ Oui, Papa, afin que nous prenions le petit-déjeuner ensemble…

    ⸺ Je me régale, ma fille ! C’est ce que tu voulais entendre, n’est-ce pas ?

    Elle sourit et dit ensuite :

    ⸺ Je regardais les carreaux de faïence qui recouvrent les murs de la cuisine… ils sont vraiment très beaux !

    ⸺ C’est vrai, Préty, celle qui les a choisis avait bon goût ! Les motifs sont beaux !

    ⸺ Il faut dire que la maison est proportionnée et décorée avec goût : les chambres ne sont pas grandes. Je trouve que même les petites fenêtres leur donnent un aspect agréable et typique. Je parle de ce que j’ai pu admirer jusqu’à maintenant, observa Préty.

    ⸺ Tu as tout à fait raison !

    ⸺ D’autre part, lorsque l’on ouvre les fenêtres, nous sommes devant une nature très belle : des arbres couverts de fruits, des fleurs sur les murs d’enceinte et aussi dans quelques parterres… c’est vraiment agréable, continua la jeune fille qui paraissait extasiée devant tant de beauté naturelle.

    ⸺ Je remarque que tu es amoureuse de cette maison, et de ce qui l’entoure, Préty ! Si ta mère t’entendait, elle serait certainement heureuse.

    ⸺ Elle est toujours présente, Papa !

    ⸺ Tu as raison ! répondit Charles en l’embrassant.

    Après avoir rangé les tasses et nettoyé la table, Préty annonça qu’elle allait à la salle de bain, mais avant tout elle prépara les vêtements que son père allait mettre. Charles ne s’habilla pas tout de suite, il préféra aller s’asseoir dans le jardin, où il se laissa aller aux pensées que peuvent meubler l’esprit d’un jeune veuf.

    Ayant terminé sa toilette, Préty vînt rejoindre son père dans le jardin et s’assit à côté de lui.

    ⸺ Préty, j’étais précisément en train d’admirer toute cette beauté… L’endroit est vraiment calme : c’est ce dont j’aurais vraiment besoin !

    ⸺ Combien de fois Maman te l’avait fait comprendre !

    ⸺ Très souvent, ma chérie, c’est vrai… Mais, dis-moi : où vas-tu si bien habillée ?

    ⸺ As-tu oublié que nous devons aller faire quelques courses ?

    ⸺ J’ai au moins le temps de m’habiller ? Je ne veux pas te faire attendre, ma princesse !

    ⸺ Ne me fais pas rire, Papa, prends ton temps : nous sommes en vacances… Tes vêtements sont prêts, sur le lit…

    ⸺ Mon Dieu, je croirais entendre ta mère !

    Heureux de pouvoir montrer sa tendresse envers sa fille, Charles alla dans sa chambre et se prépara calmement. Quelque temps après Préty frappa à la porte et dit à son père qu’elle allait chez Juliette, qu’il vienne la rejoindre et, tout comme sa mère elle ne put s’empêcher de lui recommander :

    ⸺ N’oublie pas de tout fermer !

    ⸺ Non, ma fille, je vais tout laisser ouvert, répondit Charles avec humour.

    Préty sourit et sortit. Peu après elle frappait à la porte de Juliette.

    ⸺ Tu viens seule, ma chérie ?

    ⸺ Papa arrive, il finissait de s’habiller quand je suis sortie.

    ⸺ Alors, ton séjour se passe bien ? demanda la tante.

    ⸺ Oui, Tata, très bien. La maison me plaît beaucoup. Il y a quelques instants nous en parlions, Papa et moi. Il dit qu’elle est située dans un endroit calme et que c’est ce dont il a besoin.

    ⸺ Tant mieux, Préty ! C’est vrai qu’il est souvent absent et je comprends qu’il ait besoin de repos et de calme.

    ⸺ Tata, chaque fois que je regarde cette maison, je ne peux m’empêcher de penser aux personnes qui l’ont habitée !

    ⸺ C’est normal, Préty, ma sœur Maria avait beaucoup de projets pour cette maison, de même que ta Grand-mère Angély… la preuve c’est que ta mère l’a aussi aimée et aménagée à son goût. Il faut dire aussi que, grâce à ta Grand-mère Poja, en dépit de sa rivalité avec ma nièce Angély, cette petite maison a pu rester dans la famille.

    ⸺ C’est vrai, Tata ? Elle a été formidable !

    ⸺ Le fait qu’elle ait honoré les traites qui restaient à payer a permis que la maison reste dans la famille…

    ⸺ En faisant ce geste, ma Grand-mère a certainement voulu la remercier…

    ⸺ Je le crois, moi aussi, Préty, même si elle l’a fait dans des circonstances douloureuses.

    ⸺ Tu veux parler quand elle était malade et qu’elle est venue la chercher…

    ⸺ Oui, ma chérie, c’est exact. Quand ta Grand-mère Angély partit pour la France, je savais que je ne la verrais plus. J’admire et je respecte ta Grand-mère pour tout ce qu’elle a fait.

    ⸺ Elle est comme une mère pour moi. Quant à mon Grand-père, je l’adore ! Je me sens heureuse à leurs côtés.

    ⸺ Je sais que cela est réciproque, Préty. Encore heureux que tu puisses vivre avec eux…

    ⸺ Je sais ce que tu veux dire Tata…

    ⸺ J’ai l’impression que ton père a maigri, dit Juliette, comme si elle voulait changer de conversation.

    ⸺ C’est vrai, mais lui, il pense que non. Pendant les vacances je vais m’occuper de lui, afin qu’il récupère un peu…

    ⸺ Cela ne peut être que du bien ! Ton père est un homme bien et il a besoin de tendresse. Il était habitué avec ta mère à ce que rien ne lui manque, d’après ce que j’ai pu constater, quand nous y sommes allés.

    ⸺ C’est vrai Tata, nous étions très heureux. Puis-je te poser une question ?

    ⸺ Bien sûr, ma chérie.

    ⸺ Tu penses que Papa pourra de nouveau aimer quelqu’un ?

    ⸺ Bien entendu, ma chérie, pourquoi pas ?

    ⸺ Ce sera difficile, Tata, car l’image de ma mère est toujours présente dans son esprit…

    ⸺ Préty, avec le temps les choses changent, mais c’est vrai qu’il ne pourra pas oublier ta mère. Il en gardera à jamais son image dans son cœur et son souvenir ne s’estompera jamais.

    ⸺ J’espère bien qu’il en sera ainsi, ma Tata !

    ⸺ Puis-je à mon tour te poser une question, Préty ?

    ⸺ Je t’écoute…

    ⸺ Pour qui ce sera le plus difficile ? Pour lui ou pour toi ?

    Préty ne répondit pas, c’est pourquoi Juliette insista :

    ⸺ Tu sais que tu peux me parler librement, Préty…

    ⸺ Parfois je le trouve pensif et l’air triste, comme si une

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1