Tout ira bien
Après avoir suivi le chemin cahoteux qui sinuait à travers les champs sur près de cinq cents mètres, Antoine gara la camionnette devant un portail de bois.
– T’es sûr que c’est là ? La maison a l’air abandonnée, lui fit remarquer Carlos, son collègue.
– C’est le bon nom sur la sonnette : Hélène Leroy.
Ils restèrent un moment à observer la maison se demandant si le chariot allait pouvoir rouler dans cette végétation exubérante.
Antoine appuya la sonnette. Personne ne venait, alors il recommença une autre fois, puis une troisième. – Y a plus qu’à laisser un avis de passage dans la boîte aux lettres. Il reprit le bon de livraison. – Le portail est ouvert, on va frapper à la porte. – Inutile de descendre la machine à laver s’il n’y a personne…
Une petite vieille apparut alors sur le pas de la porte. Les cheveux blancs, attachés en chignon, petite et voûtée, elle s’appuyait sur une canne.
– Entrez, messieurs, les pria-t-elle d’une voix chevrotante.
Antoine et Carlos se concertèrent du regard.
– Livraison sans installation, on doit déposer le carton à l’entrée et repartir, dit Carlos, embarrassé.
– Il y a quelqu’un avec vous, madame ? demanda Antoine.
– Oh, je ne vous entends pas bien, qu’est-ce que vous dites ?
– Nous sommes là pour la machine à laver.
– Je le sais bien, jeune homme !
– Sur le bon de livraison, vous avez opté pour une livraison sans installation. Y a-t-il quelqu’un avec vous pour vous aider ?
La petite vieille lui envoya un de ces sourires lumineux, plein de candeur et de sérénité, qui rappela à Antoine celui de sa chère grand-mère, décédée un an plus tôt.
– Hélas, mon garçon, je suis veuve depuis longtemps déjà. Je vis seule. S’il faut payer un supplément, je n’en ai pas les moyens…
Antoine pensa encore à sa grand-mère qui ne roulait pas sur l’or non plus.
– Je vais essayer d’arranger
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