Rêver sa vie à Lisbonne
La traversée de l’Atlantique avait été sans histoires. LeChéri, parti de Saint-Martin sur une mer agitée, avait filé plus vite que prévu. Comme Florian avait deux jours d’avance sur la date de son retour en France, il décida de s’offrir une escale à Lisbonne. Une manière de décompresser après ce qui lui était arrivé.
Une rupture amoureuse, c’est toujours douloureux. Même quand on affirme le contraire, que chacun est libre de ses sentiments, que… que… Ils formaient pourtant un joyeux trio, Armelle, Victor et lui. Elle s’était même moquée de lui quand il avait parlé de trahison après l’avoir vue dans les bras de son copain. Un romantique, Florian. Un peu ringard même, de s’accrocher à des fidélités d’une autre époque…
Il n’avait pas supporté.
Il faisait de la voile avec Victor depuis longtemps. Ils avaient commencé ensemble à participer à des régates aux Sables-d’Olonne, la ville qui les avait vus naître. En s’immisçant dans leur amitié, Armelle avait été le grain de sable qui l’avait ébréchée. Aussi, pourquoi s’était-il enflammé pour cette jeune femme, voluptueuse à souhait, qui avait tourné la tête à l’un comme à l’autre, dans ce petit paradis des Antilles ?
Tout se bousculait dans son cœur pendant qu’il faisait face au vent pour maintenir le cap de son voilier. Il filait à plus de vingt nœuds, comme s’il voulait fuir le plus vite possible le paradis. Il avait vécu sur les nerfs durant toute la traversée, il avait besoin de faire un break.
La ville de Lisbonne se profila peu à peu à l’horizon, étagée sur ses collines. Il avait téléphoné pour réserver une place sur l’un des quais d’amarrage. Il se dirigea vers la côte, remonta l’estuaire jusqu’au quai de Santo Amaro, commença à manœuvrer, après avoir affalé les voiles, pour se faufiler jusqu’à sa place.
Son installation et les formalités terminées, l’après-midi était bien avancé quand il partit flâner dans le centre-ville. Il monta dans le
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