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Livre électronique250 pages3 heures

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À propos de ce livre électronique

Un jour sombre d’été, un corps est découvert dans la petite municipalité du Midland, en Ontario. Ana, 1/17 : C’est tout ce que le tueur leur a laissé. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qui est cette personne qui semble avoir un plan soigné, voire machiavélique ? Pour Emma, l’enquêteuse chargée de l’enquête, rien n’est laissé au hasard. Les scènes de crime, les victimes, les témoins ; tous sont stoïques. Personne ne parle. Mais quel est le rôle d’Emma dans cette histoire ? Pourquoi cette enquête la bouscule, la tracasse ? Et si, à l’inverse de ce qu’elle pensait, c’était l’enquête qui l’avait choisie ?
LangueFrançais
Date de sortie15 juil. 2021
ISBN9782925144434
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    Aperçu du livre

    Fraction - Charlène Desjardins

    PROLOGUE

    16 octobre 1992

    La professeure était à l’avant, présentant son cours d’histoire du jeudi après-midi. C’était toujours ennuyant et personne ne l’écoutait vraiment. Elle avait eu droit à la pire classe de la quatrième année. Certains se lançaient de petits papiers, d’autres rigolaient en pensant qu’elle ne les remarquait pas et d’autres encore jouaient à des jeux qui passaient le temps. Ils n’étaient que des enfants. Pendant qu’elle continuait son cours sur un ton monotone, elle a levé la main. La professeure l’a tout de suite pointée, pensant qu’elle voulait lui poser une question concernant le sujet qu’elle présentait. Elle lui a demandé, d’un ton gêné, si elle pouvait aller aux toilettes. Elle lui a répondu gentiment de faire vite, ce qu’elle a fait. Elle est sortie de la classe comme un éclair. Elle est allée s’asseoir dans les toilettes et a écrit des mots sur la porte, joignant les centaines de dessins qui y étaient déjà écrits. Elle a ensuite fait le tour de l’école plusieurs fois, profitant de ce moment seule pour être une enfant. Après un moment, quand elle a pensé que la professeure pourrait s’inquiéter de son absence, elle est retournée discrètement et s’est dirigée vers sa classe. Au bout du corridor, très loin, un enfant plus vieux qu’elle, qu’elle ne connaissait pas, se tenait debout devant une poubelle. Elle s’est arrêtée et l’a observé. Il était mystérieux. Il tenait dans ses mains une sorte de contenant rouge et un petit paquet. Il a déversé le liquide du contenant dans la poubelle, a sorti du paquet une allumette, l’a grattée sur celui-ci et l’a lancée dans les ordures. Elle a compris uniquement ce qu’il faisait quand elle a aperçu des flammes sortir de la poubelle et se propager rapidement. Le garçon s’est retourné vers elle, a croisé son regard et a mis son index sur sa bouche.

    1

    Mardi 27 avril 2010

    Quand je me réveillai, j’étais toujours plongée dans la pénombre. Je me tournai vers mon cadran qui indiquait 5 h 30 et du bout des doigts, pris mon téléphone qui traînait sur mon bureau. Quand l’écran s’alluma, je plissai les yeux et m’aperçus que j’avais trois appels manqués du commandant. J’écoutai le premier message vocal qu’il m’avait laissé et compris, en entendant une simple adresse, qu’il devait y avoir une urgence. Je me levai, enfilai les premiers vêtements qui me tombèrent sous la main et pris mes clés de voiture. Je marchai d’un pas rapide vers mon véhicule et j’étais déjà trempée quand je m’engouffrai à l’intérieur. Je démarrai en trombe et sus, en écoutant ses autres messages vocaux, qu’il venait d’y découvrir un corps. En réécoutant l’adresse une seconde fois, l’endroit me revint en mémoire, c’était l’adresse d’une vieille usine abandonnée. Quand j’arrivai sur les lieux, le périmètre était déjà établi. Je montrai mon badge à l’agent qui était chargé de la protection de la scène et il me fit signe d’y aller, tout en me pointant l’endroit. De loin, je pouvais apercevoir la silhouette du commandant qui observait la scène. Quand j’arrivai finalement à sa hauteur, il se retourna vers moi et me remercia du regard.

    — C’est un citoyen qui nous a appelés.

    J’acquiesçai d’un signe de tête et m’approchai du corps. À première vue, il semblait être celui d’une femme, d’une vingtaine d’années environ. Le corps était déposé dans un baril et ses bras ainsi que sa tête sortaient de celui-ci. En m’approchant, une odeur de putréfaction envahit mes narines. J’eus un haut-le-cœur et me reculai de quelques pas. Malgré le vent et la pluie qui faisaient rage, l’odeur et l’endroit étaient infâmes. Des seringues souillées jonchaient le sol, des tentes étaient installées un peu partout et les innombrables déchets faisaient office de plancher. Cet endroit était devenu un repère aux sans-abris. Remarquant que mon estomac ne voulait toujours pas collaborer, je pris une grande inspiration, retins mon souffle et m’approchai plus près du corps. Son cou était entouré d’une marque profonde ressemblant à une empreinte de corde. Elle avait également quelque chose d’écrit sur le corps. Je m’approchai de plus près pour lire ce qui y était inscrit. Sur son ventre était marqué « Ana » suivi d’une fraction à peine distinguable, « 1/17 ».

    — Le tueur ou la tueuse, quel qu’il soit, voulait laisser sa marque, affirma le commandant.

    Je me reculai et acquiesçai, pensive. Je voyais cette inscription comme une signature, une provocation. C’était comme s’il voulait que nous sachions qui il était, comme s’il était fier de son œuvre. Je me retournai vers le commandant, son visage laissant paraître son inquiétude.

    — Savez-vous depuis combien de temps le corps se trouve ici ?

    — De ce que le médecin légiste a observé, cela ferait seulement quelques heures. Nous recevrons le rapport complet d’ici quelques jours.

    — Et pour ce qui est de l’odeur ? rétorquai-je.

    — Nous n’écartons pas l’hypothèse que la victime puisse être décédée depuis un moment déjà.

    — D’accord, et est-ce que quelqu’un a interrogé le citoyen qui l’a trouvée ?

    — Non, je voulais justement que tu t’en occupes, il est au poste en train de dégriser.

    — Parfait, lui répondis-je en m’éloignant.

    — Emma ? Je veux également que tu tentes de trouver ce que signifie Ana, cela peut être un nom, un prénom, un acronyme. Cette signature doit avoir une signification et c’est peut-être la clé de toute cette enquête.

    Je lui fis un hochement de tête et quittai précipitamment la scène. Lui et moi savions pertinemment que ce ne serait pas aussi simple.

    J’arrivai finalement au poste après un court trajet de voiture. Dans l’auto, pendant que mes yeux étaient concentrés à observer la route, mes pensées s’affairaient à autre chose. Je cherchais des réponses, mais également des questions. J’avais des tonnes de questions à poser.

    Quand je pénétrai dans la salle, je remarquai que l’homme qui me faisait face semblait complètement désemparé. Ses yeux étaient injectés de sang, des cernes se creusaient sous ceux-ci et son regard semblait vide. Il ne me regardait pas. Il était ailleurs. Ses cheveux étaient ébouriffés, sa barbe lui donnait un air négligé et ses vêtements étaient souillés. Je me présentai, presque en silence, et attendis qu’il parle. J’attendis que sa version des faits soit la bonne et que tout ce qui s’était passé se place dans sa mémoire. Je poussai vers lui le verre d’eau qu’il ne semblait pas avoir touché et il leva finalement les yeux vers moi.

    — Comment vous sentez-vous ? lui demandai-je tandis que j’avais capté son attention.

    — C’est une sensation étrange, répondit-il simplement.

    Je ne répondis pas, laissant le silence parler de lui-même.

    — Racontez-moi ce qui s’est passé, dis-je après quelques minutes plongés dans le calme.

    — Je me promenais dans le coin, et c’est à ce moment que je l’ai aperçue.

    — Qu’est-ce que vous faisiez à cet endroit ? lui répondis-je.

    — Rien d’important.

    Je le questionnai du regard, n’ayant pas envie de lui poser la même question sous différentes formes. Je voulais que les mots sortent de sa bouche, naturellement, sans contraintes.

    — Je ne suis pas ici pour vous juger, rajoutai-je avant de retourner dans le même mutisme dans lequel nous étions plongés. 

    — D’accord, d’accord. J’y étais pour m’acheter de la drogue, énonça-t-il dans un propos gêné.

    Il semblait avoir honte.

    — Et qu’avez-vous acheté ?

    — Rien. C’est en me dirigeant vers le lieu de la transaction que j’ai aperçu le corps et j’ai tout de suite appelé la police.

    — Vous avez bien fait. Est-ce que vous vous rappelez quelle heure il était environ ?

    — Non, je ne pourrais pas vous dire exactement, mais quand je l’ai vu, je me suis tout de suite rendu à une borne pour téléphoner.

    — D’accord, et sur la scène, avez-vous remarqué des personnes dans les alentours ? Y’avait-il d’autres personnes présentes ?

    — Pas de ce dont je me souviens. C’est un coin plutôt isolé.

    — Est-ce que vous avez consommé récemment ?

    — Non.

    — En êtes-vous certain ? C’est important que vous essayiez de vous remémorer les moindres détails.

    — Je vous l’assure, me répondit-il de façon convaincante.

    — D’accord, et est-ce que vous allez souvent à cet endroit ?

    — Oui, assez souvent.

    — Est-ce qu’il serait possible que la victime ait été là depuis un bon moment déjà avant que vous la découvriez ? l’interrogeai-je.

    — Je suis convaincu que non. Même si c’est un coin isolé, notre vendeur y fait souvent des transactions, il l’aurait vue.

    — Le connaissez-vous personnellement, le vendeur ?

    — Personne ne le connaît intimement, je sais seulement qu’il s’appelle Sam.

    — Parfait, merci. Dernière question, avez-vous reconnu la victime ? demandai-je en ayant déjà l’impression que la réponse serait négative.

    — Pas du tout, je ne l’ai jamais vue.

    — D’accord, si jamais quoi que ce soit vous revient, voici ma carte, lui dis-je en la tendant vers lui.

    Il la prit, maladroitement, et me remercia. Après qu’il ait quitté la salle, je restai un moment à l’intérieur, griffonnant les informations qu’il venait de me donner sur une feuille de papier. Les informations que j’écrivais généraient encore plus de réponses. Cet entretien n’avait fermé aucune porte, il les avait toutes laissées grand ouvertes. Je décidai de me rendre à nouveau au territoire de l’usine abandonnée, où le corps avait été retrouvé. Peut-être que certains indices m’avaient échappé et je ne voulais pas courir le risque.

    Je me glissai à l’intérieur du véhicule et démarrai mes essuie-glaces. Il pleuvait encore à boire debout et le vent était puissant.

    Je roulai lentement, tanguant avec mon véhicule au rythme des rafales. Les conditions météorologiques n’aidaient en rien la scène de crime. Elles pouvaient avoir effacé tellement de preuves, trop de preuves même.

    En arrivant, je m’aperçus que la vie avait un peu repris son cours, certains se battaient contre leur tente pour qu’elle ne s’envole pas et d’autres vagabondaient, normalement.

    Je tentai de croiser des regards, mais tous ceux que je croisais baissaient la tête, peut-être pour éviter d’être mêlés à cette histoire ou bien peut-être par peur. Je ne le saurai jamais. Je regardai par terre, à la recherche de traces de pas, d’indices, mais ici, tout pouvait être confondu. Des centaines de traces de pas tapés raflaient le sol et les déchets ne se comptaient même plus. Je tombai nez à nez avec un homme, semblant être dans la mi-trentaine. Il tenta de me contourner, mais je l’interpellai avant qu’il en ait la chance.

    — Excusez-moi, dis-je délicatement en me mettant en travers de sa route.

    Il leva les yeux vers moi, désemparé. Il semblait se demander pourquoi je le regardais et pourquoi je lui adressais la parole.

    — C’est à vous que je m’adresse, rajoutai-je.

    Il attendit que je continue, toujours surpris par mon approche.

    — Avez-vous entendu parler du corps qui a été découvert ici ? lui demandai-je.

    — Oui, c’est horrible, répondit-il humblement.

    J’entendis sa voix pour la première fois. Sa voix était cassée, porteuse de vécu. C’était comme si toute sa vie, toute sa misère était perceptible dans les trémolos de celle-ci.

    — Est-ce que vous avez vu quelque chose ?

    — Je ne veux pas être mêlé à cette histoire, rétorqua-t-il en tentant de me contourner à nouveau.

    Je me déplaçai pour l’empêcher de poursuivre sa route.

    — Je comprends. Mais est-ce que vous avez vu quelqu’un que vous n’avez pas l’habitude de voir ?

    — De mémoire, non. Nous côtoyons toujours les mêmes personnes.

    — D’accord et avez-vous entendu quelque chose ?

    — Je me rappelle juste m’être fait réveiller cette nuit par un bruit sourd.

    — Est-ce que vous pensez que les autres l’ont entendu ?

    — Probablement.

    — Est-ce possible que quelqu’un soit allé voir ce qui se passe ?

    — Peut-être, mais il faudrait demander à tout le monde. Nous avons quand même l’habitude d’entendre des bruits, ici.

    — D’accord, merci, répondis-je avant de me diriger vers d’autres personnes.

    J’arpentai encore le territoire, mais chaque fois que je posais la question, personne n’avait rien vu, rien entendu. Tout le monde fuyait la discussion, les regards. J’étais une étrangère à leurs yeux. Le seul qui pourrait nous être utile serait le vendeur, mais encore faudrait-il le trouver. Quand je retournai au véhicule pour entrer « Ana » dans la barre de recherches, rien de concret ne sortit. Il y avait une dizaine de femmes du nom d’Ana, mais soit elles étaient présentement en détention, soit elles étaient beaucoup trop âgées pour commettre un meurtre. Avant même de rechercher le nom, je savais d’emblée que l’enquête ne serait pas aussi simple. Elle ne pouvait pas l’être, pas quand elle impliquait des fractions.

    2

    Lundi 3 mai 2010

    Alors que je peinai à ouvrir les yeux dans la noirceur qu’était plongée ma chambre, l’alarme de mon téléphone retentit une seconde fois. Quand je me penchai pour arrêter la sonnerie, je me rendis compte que c’était le commandant qui m’appelait, encore une fois.

    Je me raclai la gorge et répondis, la voix toujours endormie.

    — Commandant, répondis-je.

    — Bonjour Emma. Je viens de recevoir les résultats de l’autopsie. J’aimerais que tu viennes au poste, je vais faire une petite rencontre opérationnelle. Sois là pour six heures, dit-il avant de raccrocher.

    Je me recouchai un moment, essayant de chasser le mal de tête qui tentait de s’insinuer dans mon crâne. Les détails et les démarches de la dernière semaine me revinrent en mémoire comme une massue. Cela ne faisait même pas une semaine depuis la découverte du corps et l’enquête était déjà au point mort. Je me préparai rapidement et me rendis au poste. J’espérais que les nouvelles informations nous apporteraient des réponses.

    Quand je pénétrai à l’intérieur de la petite salle, quelques agents étaient déjà assis, attendant l’arrivée du commandant. L’ambiance était fébrile, tendue. Tout le monde semblait se retenir de parler.

    Un homme, qui me semblait inconnu, était le seul adossé au mur. Il avait les cheveux châtains, arborait une barbe taillée de quelques jours et avait les yeux bleus. Je l’observai un moment avant d’aller m’asseoir autour de la table.

    Le commandant arriva enfin après quelques minutes, fermant la porte derrière lui. Il invita l’inconnu à s’asseoir tandis qu’il s’asseyait à son tour. Il déposa le dossier devant lui et l’ouvrit.

    — Bonjour, tout le monde, je sais que c’est le matin pour nous tous alors je tâcherai de faire vite. Je viens de recevoir les résultats de l’autopsie et le dossier nous a révélé que le meurtre n’a pas été commis à l’endroit où le corps a été découvert. Elle aurait été assassinée au moins quarante-huit heures avant. On connaît également la cause de sa mort, le médecin légiste nous a informés qu’elle aurait été assassinée par strangulation, précisément par une corde d’environ un centimètre de diamètre. Selon le rapport, elle était également intoxiquée au moment du meurtre. Elle aurait consommé de l’héroïne, un dépresseur qui, vous savez, est très puissant. On sait maintenant aussi l’identité de la victime, elle s’appelait Keira Wellington, avait vingt-huit ans et résidait à Thunder Beach. Ceci m’amène donc à vous annoncer une autre nouvelle, l’arrivée d’un nouvel enquêteur parmi nous, un détective de la police provinciale de l’Ontario, Bryan Atkins. Il joindra Emma Blackburn aux homicides. Ce sera donc tout pour aujourd’hui, sauf pour Blackburn et Atkins, rejoignez-moi à mon bureau dans dix minutes.

    Je me tournai vers l’inconnu et compris que c’était le nouvel enquêteur. Il vint me voir et tendit la main vers moi.

    — Bryan Atkins, vous devez sans doute être Emma Blackburn ?

    — C’est exact, répondis-je en serrant sa main.

    — Vous me guidez vers le bureau du commandant ? Je ne sais pas encore tout à fait comment me rendre, me demanda-t-il, ayant l’air gêné.

    — Suivez-moi, j’étais perdue aussi au début. C’est très labyrinthique, ici.

    — J’imagine que c’est un vieux poste ?

    — Oui exactement. Depuis que la population a augmenté, nos besoins en effectifs ont dû s’ajuster en conséquence alors on s’arrange comme on peut dans le poste.

    Nous nous rendîmes au bureau du commandant, arrêtant parfois pour que je lui présente des collègues ou bien que je lui montre certains endroits du poste. Le commandant avait fermé la porte de son bureau alors je cognai pour signaler ma présence et attendis qu’il nous invite à entrer.

    — Asseyez-vous, nous ordonna-t-il dès que nous franchîmes le cadre de porte.

    Nous l’écoutâmes et prîmes place dans les deux gros fauteuils qui faisaient face à son bureau. Son espace de travail était minimaliste. Dans la pièce, il n’y avait qu’une bibliothèque et quelques photos en guise de décoration. Le reste était purement fastidieux, voire impersonnel.

    — Je suis ravi que vous vous joigniez à notre équipe, Atkins. 

    — Tout le plaisir est pour moi, répliqua-t-il instantanément.

    — Vous comprendrez que, puisque l’enquête ne concerne plus seulement le Midland, nous devions obtenir la collaboration d’un détective de la police de l’Ontario. J’espère donc que tout ira pour le mieux et que nous y verrons rapidement des résultats. Pour aujourd’hui, puisque nous savons maintenant l’identité de la victime, j’aimerais que vous alliez annoncer le décès de celle-ci aux parents. Voici une copie du dossier, ajouta-t-il en le tendant vers nous.

    Je le pris et attendis qu’Atkins sorte avant de refermer la porte derrière lui.

    — Est-ce que c’était votre idée ? demandai-je.

    — Non. Soit un détective de l’OPP se joignait à nous, soit l’enquête leur était transférée dans son entièreté. Je sais que ce n’est pas la situation idéale, mais je n’avais pas le choix si je voulais que tu gardes l’enquête.

    — D’accord, merci.

    Je sortis rapidement et rejoignis Atkins, qui m’attendait un peu plus loin, adossé au mur. Nous sortîmes et nous

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