Les vacances de la dernière chance
Je cherchais nos papiers d’identité quand une housse noire rectangulaire attira mon attention.
– C’est quoi dans la housse ? demandai-je en désignant l’objet en question.
– Ça ? C’est un petit ordinateur portable, répondit
Marc.
J’écarquillai les yeux. Mon mari, plombier de profession, n’avait jamais été attiré par l’informatique.
– Et tu crois que ça va nous être utile, au Maroc ?
– Parfaitement ! On va pouvoir trier nos photos, transférer les plus belles à nos amis…
Je me contentai de hausser les épaules sans poser davantage de questions concernant cet achat inutile à mes yeux. L’ambiance entre nous était déjà suffisamment tendue pour que je n’en rajoute pas. Et le taxi pour l’aéroport n’allait pas tarder à arriver, premier moyen de transport vers le soleil où nous allions nous retrouver.
Je remis enfin la main sur nos passeports et nos cartes d’identité respectives :
– Ouf, retrouvés. Sans eux, pas de Maroc !
Dans l’avion, Marc ne tenait pas en place sur son siège. Lui d’habitude si calme ne cessait de regarder devant ou derrière. Cette attitude me dérangeait réellement dans la lecture de mon roman. Je lui pris soudain la main.
– Chéri, il y a un problème ?
– Non, me répondit-il.
– Tu n’as pas peur de l’avion, alors que se passe-t-il ? Tu cherches quelque chose ?
Il se renfrogna comme un enfant pris en faute et s’empara nonchalamment d’une revue en me répondant :
– Pas du tout.
Cinq minutes passèrent. Une femme se leva dans les rangs du milieu et avança dans notre direction, comme une dizaine d’autres l’avaient déjà fait avant elle, en vue d’atteindre les toilettes derrière nous. Elle était jolie, la trentaine, et évoluait lentement dans l’allée centrale, en regardant un par un les voyageurs assis des deux côtés. Quand elle arriva à notre niveau, elle
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