UN BON JOB
Depuis mon retour du front, je vivotais. Mais là, il fallait que je trouve du travail. Chauffeur sur la Côte d’Azur ? Ce serait idéal, pourvu que mon patron ne soit pas trop tyrannique.
À 30 ans, je n’avais pas encore trouvé d’emploi stable. Il faut dire que je n’en cherchais pas vraiment. J’avais fait la guerre en Afghanistan, et je n’en étais pas encore remis. J’avais une passion pour les rallyes automobiles, et ils me prenaient tout mon temps. Les petits jobs que je faisais ici et là suffisaient à payer ma chambre d’hôtel et, côté nourriture, je me contentais de peu.
Un jour, un vilain accident me fit prendre conscience des réalités. Immobilisé durant trois mois et sans un sou au sortir de l’hôpital, je décidai de me présenter à Pôle emploi. N’ayant aucune référence, j’indiquai simplement sur ma fiche d’embauche que je savais très bien conduire. Une semaine plus tard, à mon grand étonnement, j’étais convoqué. On recherchait un chauffeur de maître. L’entretien avec Christian Fersen, mon futur patron, fut rapide. Je lui plus tout de suite. Il appréciait mon physique d’athlète et j’avais fait la guerre, ce qu’il admirait.
C’était un homme d’affaires. Il résidait non loin de Golfe-Juan et m’avait avancé le prix du taxi pour me rendre chez lui. Le chauffeur, en me déposant, se retourna pour m’adresser un clin d’œil.
– Vous avez de la chance. Ça aurait été mon rêve d’abandonner le taxi pour travailler pour un rupin. Vous allez mener une vie de coq en pâte.
La propriété était gigantesque : terrain arboré d’essences rares, piscine somptueuse, tennis, volières, serres et j’en passe. L’intérieur de la villa était à l’avenant. Tout y respirait le luxe, d’un raffinement à vous couper le souffle. C’est ce qui m’arriva quand je parvins dans le grand salon où m’attendait mon employeur. Muet, je l’écoutai m’apprendre que je serais logé, nourri, comme tout le reste du
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