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Sister Road Trip Saison 1: Un feuilleton sur les routes d'Espagne
Sister Road Trip Saison 1: Un feuilleton sur les routes d'Espagne
Sister Road Trip Saison 1: Un feuilleton sur les routes d'Espagne
Livre électronique87 pages1 heure

Sister Road Trip Saison 1: Un feuilleton sur les routes d'Espagne

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À propos de ce livre électronique

La première saison d'un road trip déjanté à travers l'Espagne.

Mathieu voyage seul dans le sud de l’Espagne à bord de son Tourbus. Il s’arrête plusieurs mois au milieu des falaises. Dans une grotte, en bordure d’une crique, en marge de la crise espagnole, vit Sister. Une hippie, qui fut « junky, jeune et jolie ».
Rescapée puis rejetée, rebelle puis isolée. Elle vit là avec ses chiens, sa dope et ses obsessions. Sister et Mathieu apprennent à se connaître, seuls sur cette plage, en automne puis en hiver. Ce road trip, c’est le récit de la chute ailée de Sister. Et c’est vertigineux.

Dans un style saccadé et efficace, l'auteur nous raconte la drôle de rencontre entre un jeune homme et une ancienne hipppie désabusée.

EXTRAIT

Sur la route, il avançait avec le sentiment de s'éloigner de la mort. Fataliste, il se moquait d'encore la rencontrer.
Comme il le faisait pour soigner ses amis, il éclata de rire, cette fois-ci pour lui. Le Tourbus enfin s'en allait vers le sud. Il allait faire le tour de la péninsule ibérique, suivre la mer. Il allait commencer par Figueres pour finir à San Sebastian qu'il n'atteignit jamais. Il voulait trouver chaque route, chaque rue au plus proche de la côte comme on longe une frontière. Une frontière entre le monde des hommes et l'inaccessible horizon, quelques cargos au loin allaient transporter son imaginaire.
Il était temps de changer de fuite, de partir et faire une rencontre, celle qu'il redoutait, la sienne.
Mathieu était comme heureux.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Voix-Écriture, c’est ainsi que l’on nomme l’écriture radiophonique. Jean-Christophe Cabut l’a pratiquée durant vingt ans à Radio France.
Originaire de Bordeaux, il a vécu à Papeete, Cayenne et Montréal. Il aime raconter les gens, leurs histoires et écrire leurs voix.
Road Trip est une série dont Sister est la saison 1 en 5 cahiers séparés.
LangueFrançais
Date de sortie22 déc. 2017
ISBN9791092173420
Sister Road Trip Saison 1: Un feuilleton sur les routes d'Espagne

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    Aperçu du livre

    Sister Road Trip Saison 1 - Jean-Christophe Cabut

    Couverture : Jean-Christophe Cabut Road Trip - Saison 1 Sister L'IRE DES MARGES vies minusculesPage de titre : Jean-Christophe Cabut Road Trip - Saison 1 Sister L'IRE DES MARGES

    Fina estampa, caballero

    Caballero de fina estampa

    Un lucero que sonriera bajo un sombrero

    No sonriera mas hermoso

    Ni mas luciera caballero

    Y en tu andar, andar, reluce la acera al andar, andar

    Chabuca Granda

    À Bobby

    Prologue

    Mathieu n’aimait plus le monde.

    Parce qu’il l’écoutait, le monde, se vider de sens, lui se sentait inutile, gênant et seul. Il avait aimé la vie. Il était trop jeune. Il avait croisé la mort. Il était trop tôt.

    Un conducteur saoul sous le pont d’une voie rapide. Dans un virage, la mort roulait vite et à contre-sens. Mathieu l’évita d’un léger coup de volant, un écart élégant, cette fraction de seconde qui sépare le torero cambré de l’animal frontal.

    Des taches apparues sur son corps. La mort s’était fait attendre de longues années sans venir. Mathieu l’avait bien vue chercher des amis mais pas lui. Chaque année était une année de gagnée. Les progrès de la science augmentaient une espérance, la vie.

    Mais une toxine lente et tenace menaçait aussi son existence. Mathieu mit longtemps à accepter qu’il avait été un enfant martyrisé. Des parents violents dont l’idée d’être surpassés par leurs enfants leur était insupportable. Les mots méprisants, les coups sans traces furent un massacre invisible et permanent de son mental. Mathieu mit longtemps à comprendre que la dépression était une longue, très longue maladie, bien plus féroce que son putain de cancer.

    Il se suicida jour après jour. Honora sans faille le contrat d’inexistence rédigé par ses parents. Son frère aîné l’avait précédé. Moins docile que Mathieu, Olivier avait répondu aux ordres de ne pas être par une violence inouïe, contre lui. On le retrouva battu à mort, un midi dans son lit, la veine percée d’une aiguille sale. L’overdose était un leurre. Ses dealers avaient maquillé leur meurtre en une mise en scène sordide. Olivier survécut, une semaine dans le coma. Il se réveilla puis mourut d’une hémorragie interne. Il avait vingt et un an, Mathieu à peine vingt.

    Les heures firent des jours à rester prostré chez lui. La position était fœtale. Évidemment. Il avait perdu sa concentration puis sa mémoire et enfin son travail. Lorsqu’il touchait un salaire, Mathieu avait acheté un van, un outil de liberté. Il y avait un lit, deux feux gaz, un frigo, un set de gamelles : quatre assiettes en alu rangées dans deux casseroles emboîtées pour ne faire qu’une, l’essentiel pour cuisiner et manger. Il n’utilisa rien.

    Ses amis aimaient beaucoup sa joie de vivre. Mathieu, l’épicurien, racontait des blagues au restaurant. S’ils n’avaient pas d’argent, il invitait les gens. Tous riaient, s’amusaient. Ils partageaient avec lui leurs souffrances. Il avait les mots qu’il faut. Il leur remontait le moral. Il les faisait parler, pleurer puis rire. Certains savaient qu’une fois rentré, Mathieu retournait dans sa part d’ombre, chez lui.

    Le père de Mathieu était mort depuis un an léguant tout son pécule, près de cent mille euros, à sa femme de ménage. Il avait rendu son âme grise avant de mettre sa maison en viager. Mathieu reçu assez d’argent de la vente pour payer ses dettes. Le Tourbus, ainsi surnommait-il son van, restait garé sans bouger dans la rue d’à côté, comme lui, figé sur son canapé.

    Antoine, son toubib qui plusieurs fois lui sauva la vie, l’accompagna le jour du rendez-vous médical nécessaire à l’obtention d’une pension. Il dit sèchement à Mathieu de rembarrer son empathie, qu’il n’était pas là pour rassurer le médecin-expert, de le laisser parler, de se taire. Mathieu obtint le tiers de son salaire d’avant, ce qu’il trouvait bien suffisant. Matin et soir, il avalait désormais un stabilisateur d’humeur qui lui faisait du bien. Antoine avait assuré à Mathieu de quoi vivre. Vivre.

    Un matin de septembre, il prit trop d’affaires, trois jeans, une dizaine de t-shirts, une grosse veste en laine, deux ordinateurs par peur de manquer. Il dit au revoir, claqua la porte latérale du van et partit. Il aimait la mer et les bateaux.

    Sur la route, il avançait avec le sentiment de s’éloigner de la mort. Fataliste, il se moquait d’encore la rencontrer. Comme il le faisait pour soigner ses amis, il éclata de rire, cette fois-ci pour lui. Le Tourbus enfin s’en allait vers le sud. Il allait faire le tour de la péninsule ibérique, suivre la mer. Il allait commencer par Figueres pour finir à San Sebastian qu’il n’atteignit jamais. Il voulait trouver chaque route, chaque rue au plus proche de la côte comme on longe une frontière. Une frontière entre le monde des hommes et l’inaccessible horizon, quelques cargos au loin allaient transporter son imaginaire.

    Il était temps de changer de fuite, de partir et faire une rencontre, celle qu’il redoutait, la sienne.

    Mathieu était comme heureux.

    épisode 1 – La crique

    La crique devint son refuge.

    Elle se méritait depuis la station balnéaire par un camino de cailloux qui longeait la côte. Des parcs naturels en Espagne autorisaient encore les voitures qui osent. Dans son van depuis trois semaines, Mathieu avait habité des plages, une nuit ou deux, délestées de l’été bruyant. En septembre, elles

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