Pendant sept ans, Michel et son frère aîné, Patrice, se sont cachés en forêt. Un destin hors du commun raconté dans un film
« On bricole le jour, on chasse la nuit, on se nourrit de baies, de lapins… Si l’on a survécu, c’est parce qu’on était deux »
Par Fabrice Leclerc
Dans une petite rue presque au bord de la mer à Châtelaillon-Plage, près de La Rochelle, Michel de Robert s’arrête net devant une maison en pierre. « C’était là. » Il s’adosse au portail, comme secoué par le souvenir, et prend son visage dans ses mains. C’est ici que tout a commencé, il y a exactement soixante-quinze ans. Le 15 avril 1949, son existence a basculé dans ce décor qui était alors une maison pour enfants nommée « Les Farfadets ». Il cherche encore l’écriteau, disparu depuis. Avec son frère aîné, Patrice, ils y ont vécu quelques mois, délaissés par leur mère. « À l’époque, les volets étaient jaunes », se souvient-il. Il s’approche, montre quelques traces de couleur sous la peinture grise. À l’intérieur, il