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La folie des frères
La folie des frères
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Livre électronique217 pages3 heures

La folie des frères

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À propos de ce livre électronique

Deux frères que tout oppose mènent une vie de renoncement. L’un a choisi de s'exiler sous le soleil d'Australie, l’autre croupit dans une prison de Seine-Saint-Denis. Mais un événement va se charger de les réunir, bien malgré eux. Au carrefour des destins, ils n’auront d’autre choix que de s'épauler pour ne pas sombrer dans les méandres de la folie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Originaire de Lorraine, Olivier Vojetta vit actuellement entre la France et l’Australie. Auteur de romans très remarqués, c’est avec originalité et brio qu’il arbore à travers ses histoires des sujets d’actualité auxquels tout le monde peut s’identifier. Olivier fait partie de ces jeunes auteurs dont l’influence ne cesse de croître au gré des romans et ne demande qu’à être découvert.
LangueFrançais
Date de sortie15 déc. 2023
ISBN9782384601011
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    La folie des frères - Olivier Vojetta

    3

    ROSE NUIT

    Au milieu de la nuit, la pluie reprit avec plus de violence encore. Sa détermination à frapper les vitres, à les faire trembler, les ébranler, semblait sans limite. Antoine s’était réveillé dans une sorte de stupeur. Ouvrant péniblement les yeux, il y eut un bref instant où il ne se souvenait plus de là où il se trouvait. Il regarda autour de lui, interrogeant tout ce qui l’entourait – la télé, la kitchenette, la table basse, le canapé – mais aucun souvenir ne s’en échappait. Cette sensation étrange avait beau ne l’avoir tenu que quelques instants, il eut le désagréable sentiment d’avoir perdu la conscience de soi. Pas fondamentalement, pas de façon générale, juste à ce moment-là. Ce fut suffisant pour lui faire peur. Il s’empressa de mettre la main dans la poche de pantalon. Oui, le portrait de sa fille était bien là, dans son portefeuille. Enfin non, pas un portrait, plutôt le petit dessin qu’il avait gribouillé à partir d’une photo de Romane en train de dessiner, le jour de son anniversaire. Quelle joie, quel soulagement ! L’image battait comme un cœur contre sa cuisse. Elle le tenait en vie comme un pacemaker.

    Aussitôt rassuré, il alluma la télé. Dehors, c’était le carnage de la nature, les voix étaient couvertes, on n’entendait rien ni personne. Cependant on voyait. Une famille prenant le petit déjeuner, en face d’une mer turquoise. Les enfants. Le mari. Un chien. Une femme en robe pastel et aux cheveux figés qui préside, gracieuse et souriante, dans un intérieur où la vaisselle est délicate, les fleurs fraîches, les tapis berbères et les canapés scandinaves. Une mère parfaite. Le bonheur. Vite, sortez les appareils. Dans un demi-sommeil, solitude insomniaque d’une nuit aérienne qu’il lui semblait avoir déjà vécue, Antoine partit loin, là où il n’avait plus mis les pieds depuis très longtemps.

    Dans le petit salon du soixante-dix mètres carrés familial, la télé diffuse sa lumière tremblotante. Autour, les lambris à rainures, le papier peint fané, des scènes de chasse pastorale, avec des cavaliers en habits de parade. Dans les assiettes, sur leurs plateaux, des sandwichs avec des tranches de lard gras. C’était souvent ça qu’ils avalaient en regardant le 20 Heures, Dallas, Dynastie. Cette charcuterie rance, c’était ce qui était le moins cher avec le plat préparé omelette spaghettis que vendait la superette du bout de la rue.

    Encore une page de pub. Louise fixait l’écran la bouche ouverte. Elle se répétait le jingle à voix basse. Vous savez, l’un de ces jingles qui une fois entendus vous restent dans la tête pendant longtemps. « Besoin d’un produit qui vous simplifie la vie ? Pour vous, Ajax… Pur ou dilué, Ajax… » Le regard de sa sœur était imperturbable, cette version du bonheur la captivait. Elle se laissait aller à l’euphorie d’Ajax : « Je nettoie tout, nettoie toute la maison du sol au plafond ! » François, lui, ne levait pas les yeux de son magazine sportif. Déjà à cette époque-là, leur petit frère n’aimait pas la façon dont les pubs tenaient les téléspectateurs en otages. Il y voyait une manipulation qui était contraire à des principes, des valeurs qui n’existaient pas en tant que telles en lui, mais qu’il avait fait siennes de façon mystérieuse.

    « Vous avez fait vos devoirs ? », leur demandait alors leur mère, comme si les speakerines à la télé lui rappelaient quoi faire. Ce n’était pas elle qui demandait mais le rôle qu’elle jouait. Celui d’une mère qui se souciait de ses enfants plus que d’elle-même. Dans son cas, c’était plutôt pour être certaine qu’ils fassent de brillantes études dont elle pourrait un jour se targuer. Elle avait toujours voulu que ses enfants la rendent fière pour que les gens à leur tour la regardent avec admiration. Ils se devaient d’être merveilleux pour qu’elle le soit aussi. Mais, en même temps, il n’y avait pas un jour où elle ne doutait pas d’eux. Elle craignait qu’ils ne suivent pas son plan à la lettre. Par moments, elle en devenait presque suppliante. « J’veux pas que vous galériez comme moi dans la vie, alors faites ce que je vous dis ! Moi j’ai fait n’importe quoi. Je me suis marié avec le premier venu pour pouvoir me barrer. Ça a été l’horreur dès le début et après le divorce, tout ça, j’ai encore plus galéré. Je suis restée ici, et j’ai jamais rien fait. Un faux pas de ma part et je me retrouvais dans le rouge, interdite de chéquier, avec l’angoisse quotidienne de recevoir des lettres recommandées avec accusé de réception. Des erreurs, ça oui, j’en ai fait mais je m’en suis sortie, j’ai eu de beaux enfants. Qui vont bien réussir. Mais ça n’empêche que j’vous souhaite pas la même chose. » Elle leur parlait de ses faux pas, de ses erreurs, comme si c’était à cause de ça que leur famille avait des problèmes, mais ce qu’elle décrivait, c’était la vie d’à peu près tout le monde à Villepinte.

    Après le dîner-télé, Antoine et son petit frère sortaient de l’appartement comme des fugitifs, sous le regard de Louise. Lourd de sa solitude, triste de son exclusion à l’intérieur même de leur famille, cette bande de frères dont elle ne faisait pas partie. Louise s’était toujours sentie seule dans la promiscuité de leur foyer mais jamais elle ne mesurait plus cruellement tout ce qui la séparait d’eux que le soir, quand elle les voyait partir. Elle éprouvait le sentiment d’une injustice qu’elle ne pouvait reprocher à personne mais qui faisait d’elle une exilée, quelqu’un qui ne se reconnaissait pas dans la famille où elle était née. À peine la porte refermée, elle replongeait vite sa main dans la boite à biscuits pour se réconforter en attendant leur retour.

    Antoine et François s’aventurent dans un champ laissé à l’abandon, loin derrière les barres d’immeubles dessinant trait pour trait la géographie du quartier. Ce maquis, on devrait dire, tant la végétation y est folle, sauvage, débridée. Un de ces rares îlots ayant survécu aux grands développements immobiliers. Ils passent sous les fils barbelés, empruntent des chemins rêvés, puis, comme ils l’ont tant de fois fait, ils creusent un tunnel dans les herbes hautes, les ronces, les orties. Ils s’enfoncent le plus loin possible dans l’avenir, découvrent des futurs insoupçonnés. Et soudain une rose. Cette belle sauvage, impavide. Une rose qui sort de nulle part, qui pousse au milieu du chaos. En la regardant, ils ont tout à coup le sentiment d’avoir réussi à fuir. Alors, la peau recouverte de cloques, ils attendent. Ils attendent, tandis qu’Antoine décrit la nature autour d’eux. Ces plantes spontanées qui poussent pêle-mêle, aussi nombreuses qu’elles sont libres. Les primevères, les pissenlits, mais aussi les buissons bas comme le petit houx et le buis. Antoine parle, éclaire, François écoute, s’illumine. Il était comme ça, Antoine, à vouloir tout connaître sur tout, n’importe quoi tant que c’était quelque chose que son cerveau n’avait pas encore effleuré. Il prenait tout et n’importe quoi dans son filet de culture, il traquait partout la connaissance. Son savoir fascinait François autant qu’il le rendait heureux. Il s’imaginait déjà que ses futurs succès passeraient par ceux de son grand frère.

    Ils attendent des heures et des heures, jusqu’à la tombée de la nuit. Puis leur mère vient enfin. Elle sait qu’ils sont là, pas loin, sa fille le lui avait dit sur le ton de la confidence pour une dernière fois tenter d’exister. Mais ils ne disent rien. Ils ne sortent pas de leur cachette, même quand leur mère s’approche, s’énerve, se met à hurler. Ils préfèrent espionner sa panique naissante. Elle ne comprend pas, alors elle crie, elle menace, mais, en même temps, c’est un peu comme si elle implorait, impuissante. « Venez immédiatement ou ça va mal se passer ! » Ils ne bougeaient pas. Elle se mettait à pleurer, comme si sa dépression reprenait le dessus. Ils ne disaient toujours rien, ils observaient seulement leur mère, prostrée, secouée de sanglots. Elle appelait tant qu’elle le pouvait, de la bave sur ses lèvres, les joues rouge sang. Pendant un instant, elle croit qu’ils sont réellement partis, qu’ils ne reviendront plus. L’angoisse est insupportable et elle supplie encore. Elle dit : « Allez ! » Et elle s’énerve à nouveau, menace encore. Ils la regardent comme on étudie les gestes d’un fou, qui passe d’une humeur à l’autre pour un oui, pour un non, sans s’en rendre compte. De la tendresse à l’agressivité, des mots doux aux menaces, comme ça, en l’espace de quelques secondes. Puis, comme elle l’a souvent fait dans sa vie, elle abandonne, repart d’un pas lourd. Tantôt dans le jour tantôt dans le noir, la minuterie étant très courte pour des raisons économiques. Antoine compte jusqu’à cent à voix basse, ça y est, elle est en haut. Fier, il regarde son frère avec gratitude.

    Les deux frères appréhendent de rentrer en même temps qu’ils s’impatientent. Il faut reconnaître que ni l’un ni l’autre n’est tout à fait prêt à rester dehors toute la nuit, surtout avec le froid que l’on sent déjà s’installer. Et c’est le froid et la nuit qui finissent par les forcer à abandonner leur liberté retrouvée. Ils sortent de leur terrier, refont les mêmes pas, appuient en vain sur le même bouton d’ascenseur, finissent par grimper les mêmes marches. Ils filent dans leur chambre et leur mère entre presqu’aussitôt. Elle fait tranquillement le tour de la pièce, passant derrière eux en les frôlant, les yeux fixés sur Antoine. Les minutes s’étirent à l’infini. Il hésite, mais il ne supplie pas. Minutes blanches après lesquelles elle lui demande de se lever.

    Au fil du temps, il avait cessé d’essayer de comprendre comment le cerveau de sa mère fonctionnait, mais là, il ne put faire autrement. Il savait qu’elle savait. Que cette première fuite, celle qui dans son esprit allait engendrer toutes les autres, et même un peu plus encore, c’était son idée. François était d’une timidité extrême, les enseignants se plaignaient de ne pas entendre le son de sa voix. Non, faire tomber le premier domino, ça ne pouvait pas être lui.

    Caméra sur l’autre frère. Short et tee-shirt de circonstance. C’était comme une vague qui se mit à déferler. Le vent et l’océan se déchaînèrent. Les coups de nerf de bœuf s’abattirent sur ses membres. Elle le frappa sur les jambes d’abord, de grands coups qui l’ont fait se recroqueviller. Antoine criait, une sorte de cri d’enfant que l’on veut noyer dans la rivière. Mais il ne cherchait pas à se dégager, c’était comme s’il s’était résigné. Ça faisait mal mais Antoine s’amusait à sourire.

    Sa mère continua de le frapper, sur le dos, sur le visage même. Toute sa colère, vieille de tant d’années, la rajeunissait soudain et lui conférait une force qu’elle ne savait pas avoir. Elle frappa jusqu’au sang, en l’insultant. Quand son fils arrêta de crier, elle arrêta de frapper.

    François était resté immobile, à écouter les cris, sans chercher à les séparer. Il s’était mis à sangloter, à renifler, son gosier s’était noué. Il était fait d’un alliage plus fin, moins résistant. On pouvait facilement le froisser, le déstabiliser, lui faire du mal. Il s’était mis à trembler comme un épileptique. Sa mère aurait pu lui dire de respirer, de se calmer. Au lieu de ça, elle l’avait regardé avec les yeux du dégoût. Les bras le long du corps, François serrait les poings. « Ne pleure pas ! », lui avait-elle dit, comme elle le lui disait quand il n’était qu’un nourrisson. Elle avait réussi à reproduire le même ordre à l’inflexion près.

    Quand François fut en âge de comprendre, il devait avoir six ou sept ans, sa mère lui répétait souvent que c’était de sa faute si elle avait vécu ça. Les angoisses. La dépression. Les nuits blanches. L’envie de pleurer en permanence. L’envie de dormir à longueur de journée. Et puis les médicaments, beaucoup de médicaments. En se levant, en se couchant. Quelquefois, au milieu de la nuit, quand les pilules ne marchaient plus. Ça. Le lui dire permettait de moins lui en vouloir. Ça la soulageait. Toute sa vie avait été comme ça. C’était comme si elle avait toujours eu plusieurs cerveaux, qu’elle essayait en permanence de se brancher sur celui qui était le moins douloureux.

    Une bonne mère est une mère qui ne fait pas naufrage.

    4

    EXIL COUPABLE

    « On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. »

    (Romain Gary, La promesse de l’aube)

    Antoine se réveilla en sursaut, il lui semblait qu’il venait tout juste de s’endormir. Il toussait et avait la désagréable impression que son cœur et ses poumons étaient dans sa tête. Autour de lui, les murs étaient ornés d’affiches anciennes : le Moulin Rouge, le restaurant du Moulin de la Galette, la Place du Tertre. Elles lui rappelèrent vaguement pourquoi il n’avait jamais aimé ce quartier. C’était pourtant là que les obsèques avaient lieu, au cimetière de Montmartre – dans ce quartier de Paris dont sa mère, elle, rêvait secrètement. Tout ça à cause d’une vieille histoire qui était restée en elle toute sa vie, et dont elle n’avait pas vraiment cherché à se défaire. Une dévotion amoureuse sans limite, jusqu’à la mort, à deux pas de la rue Lepic où ils s’étaient rencontrés, un dimanche de marché. Ils s’étaient légèrement bousculés au-dessus d’un étal de fromages. Le fils d’un grand chirurgien qu’elle aurait pu épouser si elle avait voulu. Elle ne le savait pas pour sûr, mais c’est ce qu’elle a pensé toutes ces années. Elle avait continué de batifoler, puis était tombée amoureuse d’Yves. Son prénom était l’anagramme de « vie ». Sa décision fut prise avant même qu’elle ne le sache.

    Marie avait déjà tout prévu de longue date, elle qui se pensait toujours souffrante, en permanence sur le point de mourir. Il y a quelques années, elle avait pris les devants en achetant une belle sépulture. Un bronze représentant un bateau à voiles, avec un drapeau breton en haut du mat. Allez savoir pourquoi, elle n’avait jamais mis les pieds sur un bateau. Mais elle aimait la Bretagne, ça, oui. En tout cas, elle avait sans doute payé ça cher, tout ce qu’elle avait réussi à économiser dans sa vie avait dû y passer. Une épitaphe était gravée sur le socle : « Je vous l’avais bien dit que j’allais bientôt mourir ! » Elle en avait décidé ainsi au cours d’un hiver qui, elle s’en était persuadée, s’acharnait à lui jeter tous les sorts en réserve pour l’achever. « Alors, Mme Carpentier, qu’est-ce qui ne va pas aujourd’hui ? » demandait le Dr Busnel. C’était leur médecin de famille, quoiqu’elle ait été la seule à bénéficier de son art. Il venait la voir tous les soirs comme un familier, un cousin qui s’inviterait à l’apéritif. Il s’asseyait sur le canapé, elle pouvait sentir son parfum, rassurant, plein de confort. Un parfum musqué. Malgré son travail avec les patients, les malades, il sentait toujours bon.

    Elle avait mal au dos, à la gorge, aux dents. Était fatiguée, déprimée, constipée. Se sentait enrhumée, énervée, esseulée et sincèrement désolée de le déranger encore une fois. Elle lui racontait ses soucis, ses insomnies, ses cauchemars. Lui confiait ses regrets, ses peurs, ses dépressions. « Ça va aller, vous allez voir », disait-il, elle souriait, ça allait déjà beaucoup mieux, elle tiendrait jusqu’au lendemain.

    C’était durant ce même hiver impitoyable qu’elle avait rédigé ses dernières volontés. Déjà, le cimetière de Villepinte, situé juste à côté du cimetière pour les animaux, c’était hors de question. « Un charmant petit cimetière », dit pourtant le site Internet, juste au-dessus des nécrologies de chats, de chiens, de tortues. Son testament allait jusqu’à préciser la liste des noms des personnes à convier à ses funérailles. Une liste numérotée, avec de très belles performances pour François et Louise, classés deuxième et troisième, juste derrière le Dr Busnel. Antoine, quant à lui, figurait à la septième position, après des types qu’il se rappelait vaguement avoir croisés un soir, dans la lumière sale de leur salon télé. Ou un matin, il ne saurait dire. À une époque de leur vie, il semblait que tous les hommes sur Terre étaient passés. Tous sauf un. Sans surprise, leur père ne fut pas sélectionné. Il avait beau être leur père, sans doute Marie avait-elle jugé qu’il ne faisait pas le poids face à la compétition.

    La stèle tombale, c’est ce qu’Antoine vérifia en premier. Elle se trouvait près d’un mur de pierres qu’escaladaient les ronces et les viornes. Les inscriptions étaient là : cette phrase qu’elle avait choisie, des noms, des dates. Ça voulait dire que c’était fini pour de bon.

    Les mains dans les poches, Antoine se mit à passer dans les allées, lisant le nom des familles gravé sur les pierres, les croix et les caveaux. Il considérait un instant les fleurs qui pourrissaient, abandonnées sur les tombes. Les fleurs passaient leur temps à mourir lorsque Louise fit son entrée en scène.

    Entrée fracassante, brisant littéralement le quatrième mur.

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