ILS ONT ÉTÉ DEUX GROUPES DE CETTE GÉNÉRATION À POUVOIR FAIRE CELA. Et Bryan’s Magic Tears est le seul qui importe désormais, car l’autre groupe n’existe plus alors qu’eux continuent de fendre les cœurs en deux. C’est la vieille histoire, la très vieille maintenant, de l’émotion humaine. Bryan’s Magic Tears est parti exposer sa musique aux Anglais le temps d’un week-end sous le soleil de Brighton. Et ce qui devait arriver arriva: les sujets de la Reine ont fermé leurs lèvres, tourné la tête et, le regard un peu torve, prononcé de leur accent tordu ses quelques mots: “They’re really good!” Dans leurs yeux, une humidité due à autre chose qu’à la bière. C’était les larmes des années perdues, des heures passées à tourner sur cette planète au rythme d’une musique qui résonnait tellement avec leur vie que cette dernière semblait se dérouler devant eux. Aujourd’hui, ce sont cinq musiciens français qui font cela: recueillir les lambeaux de nos émotions et les frotter contre notre visage jusqu’à ce que la crasse du temps s’efface et que les larmes montent. Et les larmes monteront en effet, car rien de ce qui
