FOLLEMENT LIBRE
« C’est pas essentiel, mais ça fait vachement plaisir. » Le 12 mars 2021, sur la scène parisienne de l’Olympia, Laure Calamy, tremblante d’émotion, reçoit le César de la meilleure actrice pour Antoinette dans les Cévennes. Sanglots étouffés et souffle court, elle remercie son ami « Paul Emploi » d’avoir soutenu sa carrière, et a une pensée pour la jeune provinciale qu’elle était. A-t-elle imaginé un seul instant obtenir cette récompense ? Ce jour-là, elle était revenue tout droit d’un tournage dans le sud de la France pour enfiler sa robe lamée et assister à la cérémonie. Durant la soirée, elle avait même échafaudé des « théories à la con », persuadée que les perdants étaient placés comme elle au premier rang dans la salle. « Elle n’est jamais sûre d’elle, confie le dramaturge Olivier Py. Ce mélange de force et de fragilité, c’est la marque des grands. »
Car oui, Laure Calamy joue désormais dans la cour des grands. La rencontrer est une aventure en soi. Il a fallu trouver une place dans son agenda très chargé, entre un passage au journal de 20 heures de France 2, une halte sur France Inter et une virée au festival des Arcs. Jour de repos oblige, la Noémie de arrive en doudoune et legging à notre rendez-vous dans un café du 12 arrondissement de Paris. De là, on aperçoit le cinéma du coin qui diffuse son dernier film, , où elle interprète une prostituée et mère courage. Dans le métro, juste avant de la retrouver, j’ai croisé son portrait déployé en grand sur des affiches redécorées par les superlatifs de la critique : «, dont la sortie est prévue le 16 mars, et qu’elle veut absolument évoquer durant cette conversation : « On n’oubliera pas d’en parler ? » Oui, promis.
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